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Critiques de Pierre Willi (24)
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La tour des enfants perdus

Arthur Rinxent est policier stagiaire, et se trouve confronté à la mort violente de jeunes enfants.

Julie Lyorac est une jeune institutrice ; quelques uns de ses élèves disparaissent mystérieusement.

Les deux s'allient pour enquêter dans une banlieue bordelaise à l'abandon, où Jérémie, un des élèves de Julie, cherche à venger la mort de ses amis.



"Delicatessen". Les plus anciens se souviennent certainement de ce film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet sorti en 1991. Les plus jeunes devraient se précipiter dans le premier ciné-club ou la première chaîne télé-cinéma venus qui repasse le film.

Il y a incontestablement du "Delicatessen" dans ce roman, avec cette tour bordelaise à l'abandon où toute une humanité d'enfants et de jeunes adultes s'organise pour survivre. Malheureusement, il n'y a pas dans ce livre la poésie que Caro et Jeunet avaient su insuffler dans leur film. Ici on reste dans le sombre, le glauque, la peur ; l'espoir a quasi disparu...

Les personnages sont hauts en couleur ; peut-être un peu trop. On n'est pas très loin de la carricature.

L'intrigue est improbable, quasi surréaliste, comme dans le film. Mais c'est certainement l'intention de l'auteur. Ne l'en blâmons pas.

L'écriture est originale. Elle m'a paru tantôt légère, fluide et facile à lire, tantôt un peu lourde et rebutante. Mais c'est surtout le rythme du récit qui m'a perturbé : l'abus de changements de points de vue m'a souvent égaré, a nuit à la qualité de lecture.

Un roman noir original, mais pas totalement convaincant.
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Du noir à Bordeaux

J'aime bien les nouvelles (un format qui invite à la lecture, même les plus récalcitrants.) J'aime bien les auteurs de polars bordelais. Mais je dois confesser que ce recueil m'a un peu déçu. Il me semble que, par rapport à ce que j'ai pu lire d'eux précédemment, certains auteurs sont tombés dans la facilité. Dommage...



- J'ai beaucoup aimé : "Le migrateur de la Garonne", de Pierre Willi ; "Surenchères macabres" de Ludovic Bouquin et "Trois hommes et une souris" de Maxbarteam ;



- J'ai bien aimé : "Madame Martin a disparu", de Patrick Niéto ; "Maudits" de Dan Edragal et "Go, faster !" de Jérémy Bouquin ;



- J'ai moins aimé : "Mort subite récupérée", de Frédéric Villar ; "Meurtres à la Saint-Valentin" d'Ovide Blondel ; "Les faux frères" de Guy Rechenmann et "L'enfant du Port de la Lune" de Simone Gélin.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Le dernier dinosaure

L’accroche de Miss Aline :

Emil s’accroche comme il peut à son entreprise  de transport.  Un visiteur nocturne, une empreinte sanglante  et le voilà propulsé dans une affaire qui le dépasse. Bien qu’il ait  depuis longtemps délaissé le volant, il va devoir s’y remettre.

Les douanes, les services secrets, un trafiquant… beaucoup de monde gravite autour d’Emil. Qui est en trop et  y laissera sa peau ?





Pierre Will nous dépeint l’univers des routiers avec des mots simples, bien choisis. Les chargements, l’attente, les papiers, les disques qui contraignent … Emil  a oublié de prendre le train du progrès en marche. Il fait figure de dinosaure. Quand on sait comment ces espèces ont terminés, on est en droit de s’inquiéter pour Emil et ses hommes.

Les kilomètres défilent, les frontières se passent, les paysages défilent. Sous la bâche ce n’est pas toujours joli-joli. Chacun veut tirer son épingle du jeu et se remplir les poches. Argent, trafic,  manipulations, meurtres. L’intrigue va au fil des pages prendre de l’ampleur, les nœuds sont bien maitrisés par l’auteur. Les révélations vont se faire et la même question sans cesse : qui manipule qui au final ?
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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L'herbe noire

Mon premier constat est que le titre est particulièrement bien choisi, pour ce roman noir et champêtre.

L’action se passe dans un trou de verdure – Paulin cite Verlaine, je cite Rimbaud – où personne ne vient jamais. Même le bus hésite à s’y aventurer, de peur de s’embourber.

Trois fermes, trois familles, toutes en état de décomposition, bien avant que l’action ne commence. Les prénoms donnés sont ceux d’un autre temps – Bernard, Gérard, Paulin. Ici, les jeunes, dont on s’est débarrassé en les envoyant en pension, savent s’amuser, à tirer, ou à empêcher l’invasion des étrangers de toute sorte. Même les Allemands restent les ennemis héréditaires.

Les portraits d’agriculteurs, âpres au gain, âpres à profiter de toutes les subventions possibles et imaginables, risquent de ne pas plaire à ceux qui présentent les agriculteurs comme les "ardents défenseurs de la nature depuis toujours". Il est bon d’ouvrir les yeux aussi, sur une réalité que les reportages télévisés ne montrent pas. Le portrait de ces hommes et femmes, qui ne savent que s’enivrer, cogner, ne m’a pas semblé si exagéré, pas plus que les conséquences sur leur rejeton. Personne, je me répète, ne se rend dans ces coins reculés. Même l’assistante sociale se contente du minimum, seul le garde champêtre intervient – et encore, pas dans le cadre de querelles familiales.

Ce qui est flagrant est l’absence de communication. La violence domine tous les rapports, quel que soit leur nature. Quand les personnages manquent de mot à ce point, est-il encore possible de parler d’amitié, ou d’amour ? Prenez Nana, par exemple. Née dans une autre famille, qui se serait préoccupée de ses troubles dès leur apparition, elle aurait mené une toute autre existence. Là, rien, si ce n’est la chronique de l’indifférence haineuse de sa famille, et de l’indifférence tout court de ceux qui la prennent en charge.

Le reproche qui pourrait être fait à ce livre est que l’action commence tardivement. Pour ma part, j’ai trouvé bon que le narrateur prenne le temps de poser le décor, poisseux, le contexte (la crise agricole) afin que le lecteur comprenne bien dans quel bourbier les personnages se sont enlisés. Et l’espoir n’est pas au bout de la route.
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La tour des enfants perdus

Dramatique, glauque mais pas gorre. Une écriture très adaptée. Une réussite



Dans un quartier délaissé de Bordeaux, non situé dans le temps mais que nombre d'objets utilisés permettent de placer à notre époque, des enfants meurent, disparaissent ou se retrouvent estropiés. Ce monde côtoie l'opposé, le monde des affaires. Quels liens entre eux ? Pourquoi la police semble délaisser totalement cet autre monde ?



Quelques premières lignes m'ont agacé, en raison de leur destructuration grammaticale très en vogue.

Les premières pages ont capté mon attention.

Les premiers chapitres m'ont entraîné dans l'histoire.

La suite m'a rendu dépendant jusqu'à tourner les pages avec une immersion croissante, une curiosité dévorante pour savoir quel serait le devenir de cette micro société, pour connaître le dénouement.



Les personnages, bien campés, différenciés, prennent aisément vie entre les lignes.

L'écriture nerveuse, parfois heurtée et heurtante, voire impétueuse, colle parfaitement à la nature du récit, à l'ambiance, aux personnages bien souvent aux aguets, sur le qui vive, ayant besoin de s'adapter rapidement à une situation. "Nicholae se fichait royalement de savoir où il allait dormir, question oiseuse quand le futur est un concept indéfinissable et se construire un présent une entreprise extrême".



Le sujet glauque, plonge dans les misères les plus profondes, les abjections les plus sinistres et pourtant l'écriture n'est ni lourde, ni pesante, ni angoissante. Peut-être cela tient-il au fait qu'il n'y a aucune recherche de dramatiser une situation, qu'il s'agit là juste, malheureusement, d'un récit reflet.

De surcroît, de jolis passages mélangés à une forme d'humour amer mais non désespéré, ne sont pas rare, dans un style plutôt marqué où l'on devine des inspirations d'Audiard ou Dard.

"Les bulldozers n'ont pas épargné la zone pavillonnaire : des maisons éventrées tiennent encore debout par habitude, qui laissent entrevoir leur intimité toute pudeur perdue en papier peints à fleurs, placards béants, pot de chambre oublié sur un lambeau de plancher."

"Il ne considérait pas la grammaire comme un complot du gouvernement destiné à tuer le rap."



L'ensemble est très noir mais sans complaisance, on côtoie les bas fonds mais malgré tout règne une forme de solidarité, une idée de l'honneur, une volonté de dignité. A cela s'oppose une caste sociale brillante en apparence mais profondément noire une fois le vernis enlevé, sans oublier ceux navigant entre ces deux mondes, pour les faire communiquer, l'un au détriment de l'autre.



Pour moi, une superbe découverte d'auteur, quasi un coup de coeur. Un auteur dont je vais lire d'autres ouvrages.
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La tour des enfants perdus

Pierre Willi est l'auteur d'une dizaine de romans et c'est le premier que je lis.

J'ai trouvé le début un peu lent et j'ai eu du mal à "entrer" dans l'histoire.

Nous découvrons le décor, une tour abandonnée où vivent des enfants perdus et les différents personnages. Un policier nommé Arthur qui enquête sur la mort d'enfants, Julie une enseignante qui s'inquiète du sort d'un élève, Jérémie, qui lui veut venger ses copains. Ces derniers sont attachants.

Ce livre devient plus attrayant et passionnant par la suite. Les thèmes de la délinquance, la violence, la drogue, la vente d'organes et la prostitution enfantine sont abordés. Des thèmes forts qui ne laissent pas indifférents et qui peuvent dérangés.
Lien : http://scoobydu41.over-blog...
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La tour des enfants perdus

En 1er lieu, je tiens à remercier les Editions Cairn et la Masse critique Babélio pour leur confiance. J’ai ainsi pu découvrir la plume de Pierre Willi.



4ème de couverture :

Une tour oubliée où survivent des enfants, et des prédateurs qui rôdent…

La Garonne insouciante lèche les quais de Bordeaux où les commerces sont florissants, l’urbanisme flamboyant.

Une jeune professeur des écoles et un jeune policier tentent de sauvegarder quelques illusions.

Un gamin trop malin veut venger ses copains.

Le feu et la violence couvent dans les ruines jusqu’à l’emballement final.





L’histoire :

Un policier stagiaire, Arthur Rinxent, espère pouvoir accomplir sa mission. Celle pour laquelle il s’est engagé : aider ses concitoyens. Mais le commissaire Arsène Gourdon, son supérieur référent, une caricature misogyne, raciste, sans cœur, et clairement porté sur la boisson lui oppose une brutale réalité. En fait, il se complaît dans cette caricature et ne pardonne pas à Arthur de voir clair dans son jeu.



Une jeune maîtresse d’école, Julie Lyorac, qui débute sa carrière, croit en sa mission. Julie qui a quitté les forêts de son Périgord et qui refuse d’être connectée. Une extraterrestre. Sa grand-mère, qui l’héberge, est pour sa part ultra connectée. Le monde à l’envers.

Julie a alerté le directeur de l’école : trois de ses élèves ont disparu. Elle est inquiète pour Jérémie, Dorys et Bengali.



Gourdon, tel un taureau, fonce tête baissée à l’école Alfred-de-Musset où exerce Julie, avec à ses côtés, Arthur et le second lieutenant stagiaire, Edouard Fretin. Les deux stagiaires vont survivre à la conduite apocalyptique du commissaire. Pas à ses aprioris. Pour lui, les trois chiards disparus sont des rebelles, de la graine de délinquants !

Pourtant l’un des trois gamins, Bengali, a été retrouvé pulvérisé au pied de la tour Europamonde, 143 mètres de haut. Comme quoi, un apprenti délinquant ça ne sait pas voler. Pour Gourdon, le gamin devait faire partie d’un gang, jouer au con et se filmer, comme beaucoup d’autres, pour afficher ses exploits sur les réseaux. Un simple accident. Un môme d’un quartier sans intérêt. Un potentiel futur caïd de moins. La cité des Fleurs en regorge déjà.



C’est un joli nom la « cité des Fleurs », en revanche la réalité est bien autre. La cité devait être détruite et des urbanistes étaient chargés d’y créer un nouveau cadre de vie agréable. Mais les investisseurs chinois se sont tirés. La cité a été partiellement détruite et laissée en l’état. Immeubles et zone pavillonnaire ont subi la voracité des bulldozers. Une tour se dresse, résiste, la Tour Orchidée. Quelques résidents attendent d’être relogés et survivent au milieu des décombres, dont les parents de Jérémie Belakacem, que Gourdon, qui veut briller devant les deux bleus qu’il trimballe, en rajoute et agresse verbalement, car ils ne sont pas foutus de savoir où est leur gosse.

La cité des Fleurs, et la tour Orchidée, sont comme une verrue sur le cul de ce nouveau Bordeaux voulu par les urbanistes. Et la Tour Orchidée est vénéneuse. Une verrue purulente…



Un nouveau corps de gamin est retrouvé. Celui-ci est amputé de ses pieds. Et ce n’est pas l’un des deux élèves de Julie toujours dans la nature. Hélas le corps de Dorys est retrouvé à la cité des Fleurs : sévices sexuels visibles et crâne éclaté. Trois gamins morts de façon différentes. Y a-t-il un lien ?



Julie et Arthur vont s’épauler pour aider Jérémie. Le dernier survivant du trio.

Un gamin qui passe plus de temps chez sa voisine que chez ses parents. Il faut dire que Madame Joséphine, cartomancienne haïtienne, un peu sorcière, est un sacré personnage.

Extrait page 145 :

« Jérémie Belakacem n’est pas prophète en sa famille… J’ai huit ans, je boîte et je hais les adultes. Dans la ZAT, on devient adulte à douze ans.

Je voudrais pas grandir si c’est pour être aussi con que les adultes. Mais je voudrais plus être petit rien que pour leur détruire leur gueule et les tuer tous.

J’ai huit ans et je vais essayer de voler une arme pour tous les zigouiller. Si ce connard de flic revient, je lui pique son flingue. Je suis sûr qu’il nous a menti, l’autre soir chez Joséphine, et qu’il cache un calibre sous son cuir. Il ne l’a pas dégainé parce qu’il a eu peur de la bavure.

Je ne voudrais plus avoir peur de Ludo et Dédé. Je voudrais ne plus sentir mon sang s’accélérer quand j’aperçois une Ford Taurus verte.

Je voudrais voir les autres tous morts, leurs tripes à l’air et le festin des rats.

Je voudrais leur enfoncer une barre à mine dans le cul jusqu’à l’œil.

Je voudrais pouvoir oublier ce qu’ils m’ont fait. Et oublier ce qui est arrivé à Bengali.

Je voudrais pas finir dans un four à déchets.

J’ai huit ans et je voudrais pas déjà mourir. »



Jérémie est le plus souvent dans la Tour Orchidée, dont les derniers locataires ont été relogés. Ne reste que les squatteurs. Chaque étage correspond à un groupe, un gang. Des strates de violence. Au sein de la tour, les rivalités, la convoitise, la faim que n’arrive pas à calmer tout ce qui se renifle, se fume, s’injecte… forme un mélange prêt à exploser. Prêt à déborder. Au 15ème et dernier étage Bébert a des projets. Jérémie l’assiste.

Bébert crache sur l’héritage que les anciens ont laissé.

Extrait page 155 :

« La forêt brûle et la fumée intoxique les enfants presque autant que le souffre des cargos et des paquebots en escale à Bordeaux.

Vengeance ou revanche, je vais allumer un contre-feu symbolique qui fera trembler les certitudes toutes neuves de la Renaissance verte. Ils osent appeler Renaissance le monde de faux-semblants qu’ils bâtissent en écrasant les deux tiers de l’humanité.

L’arrogante tour Europamonde est l’emblème de cette mascarade.

Je vais la détruire. »



Le corps d’un 4ème enfant va être découvert. Quels monstres sont à l’œuvre ?

Julie et Arthur vont enquêter, officieusement.

Des pistes nombreuses, des horreurs sans noms… Le jeune flic découvrira le fin mot de l’histoire et tiendra une promesse faite.





Ce récit qui se déroule à Bordeaux, dans un monde d’après où les travers du monde actuel sont exacerbés, ne peux qu’interpeller.

Vous l’aurez compris, ce polar dénonce les travers de notre société et les utilise pour tisser un récit addictif dans un futur plausible peu reluisant.

Ce roman nous parle des êtres humains abandonnés par le système. Des enfants de ces laissés pour compte qui, dès avant leurs dix ans, rejoignent des gangs pour augmenter leur chance de vivre et de manger. Gangs que viennent grossir de jeunes migrants dont tout le monde se fout. D’une fondation omniprésente en lien avec des organisations humanitaires. D’une clinique à la pointe du progrès. De toutes les violences faites aux plus faibles et aux femmes, du racisme, de la pollution, de l’hyper connexion et ses conséquences, de l’ultra-libéralisme et du profit d’une minorité…



J’ai aimé ce récit et me suis attachée à tous ces gamins perdus. Jérémie en particulier.

Je dois avouer que j’ai en commun avec Julie le Périgord et ses forêts.

Et que je garde au cœur un peu d’espoir.



Je vous invite, à votre tour, à découvrir ce récit. Vous retrouverez ma chronique sur le blog Collectif Polar le 11/04/21.

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Le dernier dinosaure

J’ai retrouvé dans ce roman palpitant un peu de la prose d’Olivier Bourdeaut (l’auteur de « En attendant Bojangles » que j’ai d’abord connu avec « Pactum salis ») ; une prose qui mêle l’humour noir, les jeux de mots, du rythme, la mise en scène de plusieurs personnages hauts en couleurs qui vont se croiser pour former une histoire croustillante.



L’imagination de l’auteur nous entraine dans une histoire de contre-espionnage passionnante, qui n’est pas irréaliste (la raison d’Etat nécessiterait parfois de négocier, voire de commercer, avec des trafiquants) et dont le héros, Emil Javek, patron d’une entreprise de transports routiers longues distances, va devoir lutter pour sa survie, aux confins orientaux de l’Europe.



Dans « l’herbe noire », Pierre Willi écrivait déjà : « Il est fatiguant ce monde où il faut se battre, non pour obtenir une place au soleil, mais juste pour se préserver un petit carré de rien où poser ses fesses ». On pourrait reprendre cette citation en analyse de sa dernière œuvre « Le dernier dinosaure ». Notre héros va même plus loin ; il fait une critique acerbe du « progrès » avec son principe d’Emil : « Il arrive toujours un moment où le progrès, ça fait chier ». Derrière le confort moderne, le progrès nous apporte parfois des difficultés inattendues, desquelles il faut s’accommoder et auxquelles il faut s’adapter, au risque de disparaitre, comme le dernier des dinosaures…



Après avoir tourné les dernières pages de ce livre, je n’ai eu qu’une seule envie : retrouver ce récit projeté sur grand écran. Merci en tous cas à Babelio de m’avoir fait découvrir cet auteur et ce roman, grâce à une opération « masse critique ».
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L'herbe noire

Quelle ambiance les amis, quelle ambiance ! Pierre Willi décrit un hameau ravagé par l'inactivité, l'alcool, les armes et sans doute une certaine consanguinité qui ne donne rien de bon. C'est opaque, poisseux, noir, ça sent le purin, le lisier, les relents d'alcool que les parents des jeunes ingurgitent en grosse quantité et la poudre. La langue de Pierre Willi est âpre, hachée, argotique parfois, technique lorsqu'elle parle des armes, use de néologismes de francisations de termes anglo-saxons ; elle fait parler alternativement un narrateur omniscient ou Paulin qui n'est pas un Saint (j'ai essayé de l'éviter celle-ci, mais je n'ai pas pu, mes doigts ont surpassé ma volonté de donner une peu de tenue à cette chronique). Un bémol cependant, malgré tous mes compliments sur l'écriture de l'auteur, j'ai trouvé que le bouquin tardait à démarrer et que même lorsque le sang avait commencé de couler, il manquait du rythme, ce qui est paradoxal pour une fuite en avant. Peut-être trop de répétitions des doutes, questionnements de Paulin quant à sa capacité à protéger Nana ? Il tourne en rond Paulin, et je peux le comprendre, dans cette situation, j'imagine que je ferais pareil, mais là, j'aurais aimé qu'il avançât plus vite, peut-être en enlevant quelques pages ???

Bémol léger au regard de l'atmosphère qu'a su créer Pierre Willi, de ses saillies sur divers points comme la vie rurale traditionnelle qui se meurt au profit d'une vie plus moderne et totalement inféodée aux grandes entreprises et à la société de consommation.

En résumé, si je ne suis pas super emballé par l'histoire, je le suis totalement par les personnages, les lieux, l'écriture qui sait décrire une ambiance glauque et pesante, un truc qui collera longtemps à mes synapses. Très visuel, très cinématographique. Très noir. Du vrai du bon polar qui tache avec des vrais morceaux de la vraie vie dedans.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Du noir à Toulouse

Après avoir découvert la Ville Rose en vacances, je découvre "Du noir à Toulouse" avec dix nouvelles surprenantes et efficaces. On y découvre les différentes facettes de la ville, avec ses monuments, ses quartiers, mais aussi différentes époques. Ce recueil m'a permis de faire un beau voyage littéraire, bien noir. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de nouvelles, et j'ai savouré ces histoires, un peu comme des interludes, entre mes autres lectures. Certaines intrigues sont très courtes, mais tous ces récits sont acérés, captivants, incisifs et bien construits. Bravo, un recueil très réussi.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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L'herbe noire

Un jeune adolescent rentre pour les vacances d’été dans la ferme familiale. Nous sommes à Treunouille et il n’y a plus personne, à part quelques vieux et vieilles. Il retrouve aussi sa jeune voisine, une jeune autiste, qu’il connaît depuis leur plus tendre enfance. Nous sommes dans la campagne désertée de la France profonde. Les jeunes ont peu de loisirs : Gérard est un addict des armes à feu, Gabriel rêve d’acheter une moto 1 000 et a quitté un peu précipitamment Poitiers pour se mettre au vert après quelques embrouilles de divers trafics.

L’ennui de l’été va entraîner ces jeunes vers une cavale vers la Méditerranée.

Un road movie sur les routes françaises, de la campagne du Limousin à Avignon.

Pierre Willi nous décrit la vie actuelle, avec la désertification des campagnes françaises, le mal être des adolescents qui n’ont plus repérés, familiaux ou sociétaux.

Un roman policier qui se lit d’une traite.

J’ai lu ce livre pendant cet été et certains faits divers ont étrangement résonné pendant cette lecture.

Quelquefois le romanesque dépasse le réel, mais le romanesque nous permet aussi de mieux appréhender et prendre du recul sur certains faits divers, traités souvent de façon hâtive par nos médias actuels.



Merci beaucoup aux copinautes d’avoir fait voyager ce livre
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Le monstre d'Arras

Comment à la suite d'un meurtre, un homme et une famille va basculer dans l'acharnement policier et ....l 'erreur judiciaire . Un style d'écriture agréable et originale qui nous emmène au fil d'une enquête oû on perçoit bien l'accent qui est mis sur les éléments qui peuvent vite accabler un homme et déstabiliser une famille.

Toutefois, j'ai été déçu par le final qui me paraît un peu "décousu" , mais je vous laisse la liberté d'en juger !

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L'intimité du tueur

Les tueurs en série, voilà un sujet que j'aime, j'ai comme une envie de comprendre ce qu'il se passe dans leur tête, pourquoi sont-ils devenus des monstres.

Je ressens un sentiment d'attraction mêlé au dégoût mais au final ma curiosité est la plus forte.



Alain va mourir, il lui reste quelques semaines tout au plus.

Il est toujours resté discret sur ses activités meurtrières mais il ne peut pas partir comme ça et le moment semble bien choisi pour sortir de l'ombre.

Il va donc se faire passer pour un éditeur et tendre un piège à une auteure car il faut qu'elle écrive tout et vite...



On assiste au cheminement chaotique et sanglant d'un être abject à vous donner la nausée.

Point réussi on peut le dire, ce personnage central est dépeint d'une telle façon que je me suis presque vue grimacer.

J'ai parlé de curiosité et en effet cette dernière peut souvent tenir en haleine même si j'aurais gommé quelques répétitions apparues dans le récit.

J'ai particulièrement apprécié les passages où Nadine est retenue captive, c'est oppressant et inquiétant.

Je me suis demandé à de nombreuses reprises quelle serait la chute, cette pauvre femme va-t-elle s'en sortir?

Alain va-t-il vivre suffisamment longtemps pour faire écrire ses mémoires?



Je conseille aux amateurs de noir, le noir le plus brut sans bla-bla inutile.


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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L'intimité du tueur

Un avis plutôt mitigé sur ce roman avec une première moitié plutôt longue. On ne ressent pas ou peu d’émotions ce qui ne m’a pas permis m’attacher assez aux personnages. J’ai malgré tout continué ma lecture. La deuxième partie s’avère beaucoup plus rythmée et agréable !

L’idée d’avoir le point de vue d’un tueur en série est plutôt emballante ! Malheureusement il m’a manqué quelques éléments pour être happée dans ma lecture (avoir le point de vue de la famille de l’otage Nadine, des famille des victimes aurait peut être pu rendre ce roman plus humain). Le sujet intéressant de l’erreur judiciaire est, également, pas assez poussé à mon goût.

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Les blondes amères

Une sombre histoire de prostituées revendues comme esclaves en France, un auteur chez qui la fiction devient réelle..

Sous couvert de roman policier un mélange de genres, qui à force de vouloir nous perdre, finit par nous noyer.

Il y a ces prostituées, cet auteur de fiction, les flics véreux, et même des références trop peu voilées à la politique française.

Sinistre. Je me suis ennuyée pendant tout le livre ( sauf le premier chapitre, pendant lequel j'y croyais encore).
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La tour des enfants perdus

Bordeaux dans un monde futuriste peut -être pas si éloigné de notre avenir proche, où se côtoie sans jamais se mélanger deux sociétés séparées uniquement par par la Garonne. Une société riche, sécuritaire dans laquelle la consommation de la viande est réglementée d'un côté et un no man land composé d'immeubles délabrés et peuplé des restes d'une population que l'on ne veut plus voir.



Arthur Rinxent, policier novice et rempli d'illusions, enquête sur la mort d'un enfant qui a chuté de la plus grande tour de la cité. Julie Lyorac, instructrice débutante et remplie également d'illusions est au cœur de l'intrigue. Le garçon décédé avait deux amis, et que l'un d'eux est lui aussi retrouvé mort. Quant au troisième, Jérémie, il semble fuir la police. Pourquoi ? Coupable ? Témoin gênant ?



Des enfants vivent en autarcie dans une tour abandonné : des enfants perdus ? Pas pour tout le monde !



Le roman de Pierre WILLI décrit la noirceur des cités victimes de la délinquance de jeunes enfants totalement abandonnés et à la proie d'adultes peu scrupuleux et avides de profits rapides.



Thriller policier très noir plutôt bien écrit et bien construit. J'ai moins apprécié la 1er partie mais j'étais captivé par l'histoire dés la seconde partie.



Le titre du roman semble être un clin d'oeil au film de Jean Pierre JEUNET « la cité des enfants perdus »



Je ne connaissais pas cet auteur et c'est une découverte très plaisante qui me donne envie de me plonger dans un autre de ces romans.



Les amateurs de roman noir vont se régaler avec ce roman.

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L'herbe noire

Mon avis va être très court car c'est une énorme déception...



Je n'ai pas aimé le style d'écriture trop brouillonne avec des points de vue qui se mélangent. Mais surtout, j'ai détesté les clichés omniprésents : l'histoire se passe en Limousin (ma région) et l'auteur (originaire du Nord) invente un village fait uniquement d'agriculteurs bouseux, alcooliques et dépendants des subventions. Alors, non, en Limousin, nous ne sommes pas que des paysans et oui, nous connaissons l'Ipod et la télé.



Au delà de la déception, c'est vraiment de l'énervement qui ressort de ma lecture : l'intrigue aurait pu être intéressante mais la forme est insultante et exagérée.
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Le monstre d'Arras

Ce livre est bien écrit. Le dénouement de l'histoire arrive à la fin. Bref que du bon ...

Un homme est accusé du meurtre d'une jeune adolescente. Tout l'accuse ! Et après un long interrogatoire, il avoue (qui n'aurait pas avoué). Ensuite son fils écrit que c'est lui l'assassin et tente de se suicider. L'avocat mène donc l'enquête... Faudra lire les deux derniers chapitres pour comprendre ce qui s'est vraiment passé !!!
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Le monstre d'Arras

Un homme est accusé du meurtre d'une jeune adolescente. Tout l'accuse ! Et après un long interrogatoire, il avoue (qui n'aurait pas avoué). Ensuite son fils écrit que c'est lui l'assassin et tente de se suicider. L'avocat mène donc l'enquête... Faudra lire les deux derniers chapitres pour comprendre
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L'intimité du tueur

Un vieux tueur en série , bien malade ,n'en a plus pour longtemps ...mais quand il apprend qu'un autre a été arrêté à sa place , là il n'est pas d'accord et décide de tout faire pour que l'imposture soit reconnue ...

Il va dons enlever et séquestrer une auteure qui s'est laisser piéger bêtement .



**********************

Voilà un bon thriller qui raconte d'un côté la séquestration d'une femme et de l'autre l'enquête d'un gendarme qui cherche à innocenter un semi-coupable trop évident ... contre l'avis de ses chefs .

Et notre tueur qui fait écrire ses mémoires à sa prisonnière avec les détails cruels de sa captivité , coups , malnutrition ...

Au final un bon roman , mais avec un trop important lot de personnages pas indispensables .

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