"Nourrir sa tête sans affamer son c?ur "
par Erik Giasson aux Éditions de l'Homme
En librairie ou par ici : https://bit.ly/2GeE8P8
Vous arrive-t-il de manquer de motivation au travail, de reculer devant les défis ou d'avoir carrément envie de changer de vie? Bien que nous soyons réticents à en parler, ces sentiments nous habitent tous un jour. La raison? Fort probablement n'avons-nous pas encore découvert notre « mission », celle qui comblera autant notre tête que notre c?ur et nous permettra de trouver l'équilibre sur les plans personnel et professionnel. En six questions, rapprochez-vous de votre mission et découvrez ce qui vous a empêché, jusqu'à maintenant, de la remplir avec succès. Pierre-Yves McSween, Isabelle Hudon, Jacques Francisque, Nicolas Duvernois, Jean Labadie et Marilyne Gagné, six personnalités au parcours impressionnant, jouent le jeu et révèlent comment ils ont trouvé leur propre voie, celle qui les rassasie sans les encombrer. Une réflexion stimulante et nécessaire sur les choix, les croyances et les peurs qui nous définissent.
+ Lire la suite
Les marques laissent leur marque dans notre cerveau. C’est du vent, on le sait, on le sent. On ne peut expliquer pourquoi on est esclave des marques à certains égards. On a un biais cognitif de représentativité. Plus on entend parler d’une marque de façon positive, plus notre cerveau lui confère de la valeur. Il faut juste en être conscient.
Chaque fois que mes yeux convoitent un objet, que ma main s’empare de mon portefeuille, le «En as-tu vraiment besoin?» résonne dans ma tête comme un mantra.
Alors que je me prépare à dépenser pour un objet qui n’est pas essentiel à ma vie, une hésitation s’installe. Recul stratégique pour laisser passer cette pulsion qui nous pousse vers l’achat d’un bidule inutile. On quitte le magasin avec la fierté d’avoir résisté aux multiples tentations. Victoire du consommateur contre les stratégies de marketing.
Les désirs sont infinis: aussitôt qu’un désir est comblé, un autre se crée. Si bien que, pour assouvir ses désirs, on est toujours prêt à sauter sur ses épargnes comme la misère sur le pauvre monde.
Le désir n’est pas rationnel, il emprunte sur l’épargne-retraite, sur le budget d’épicerie, et nous pousse à nous payer des choses sans importance dans l’immédiat. Le désir a le don de vider notre cerveau de son sang et de nous empêcher ainsi de réfléchir. On passe de la rationalité à l’impulsivité.
Il y a aussi la stratégie que j’appelle le piège. Le client est une boîte noire. Quand il entre dans un magasin, il se fait juger sur son allure, son attitude, son empressement, etc.
Cependant, plusieurs renseignements le concernant ne sont pas accessibles au vendeur. Alors, quand le client hésite à consommer, le vendeur cherche à obtenir de l’information sur lui. Il lui tend un piège en lui demandant: «Qu’est-ce qui pourrait influencer votre choix?» Si le client répond sincèrement, il a perdu et tombe dans le piège.
Les marques nous projettent dans la réalité attirante d’un autre. Notre cerveau fait une association et manque aussi d’esprit critique quand vient le temps de donner un sens à notre interprétation des marques. Quand une vedette s’associe à tel produit, est-ce logique? Endosse-t-elle vraiment le produit ou plutôt le chèque qui y est lié? Est-ce qu’Eugenie Bouchard se bourre vraiment de Coke Diète?
Il ne faut pas avoir peur de démontrer son indifférence au sujet de l’achat d’un produit ou d’un service. On négocie, mais il faut toujours se souvenir qu’en cas d’erreur de négociation, on a toujours l’option de sortir du commerce pour mieux y revenir quelque temps après. Les meilleurs achats sont souvent ceux qu’on n’a pas faits.
Dans les faits, nous dépensons, nous nous endettons. Les émotions l’emportent sur la logique comptable. L’être humain a besoin de se faire plaisir. Le magasinage a ses effets thérapeutiques. L’attrait de la nouveauté, le bonheur de s’offrir un peu de luxe ou le simple goût de posséder quelque chose de plus nous fait carburer.
Que ce soit clair : la meilleure augmentation de salaire, c'est une meilleure gestion budgétaire. (p. 7)
À la suite d'un revers, certains deuils s'imposent : celui de la perfection et celui de la vie d'avant.
En effet, tout est planifié, même ton désir de changer. L’humain n’est qu’un pantin dans la main de la consommation. On pense faire un achat réfléchi, mais, en réalité, il y a rarement une logique indéfectible derrière notre achat. Il peut sembler illogique d’acheter une nouvelle technologie quand, souvent, on peut faire réparer ce qu’on a déjà, acheter usagé ou tout simplement s’en passer.