Pierre Zaoui vous présente son ouvrage "
Beautés de l'éphémère : Apologie des bulles de savon" aux éditions Seuil.
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Le vrai ciment du couple ne me semble ni l'amour, ni le sexe, ni l'intérêt ou l'avantage commun, mais la parole.
"une vie sans secret, sans mystère, sans part d'ombre, sans espace interstitiel entre soi et les autres comme entre soi et soi, c'est une vie vouée à la terreur absolue et sans limites qui détruit en nous, à terme, toute part d'humanité."
La ville, c'est la condition de la discrétion ; parce que dans les villages ou les petites villes, tout ce qui est caché est toujours su ; et dans les déserts, on est simplement solitaire - la question de la discrétion ne se pose pas. Seule la grande ville rend possible ce que Baudelaire décrit ainsi : "Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde"
Il faut toujours commencer par vivre. Et finir de même : surmonter ses pertes sans retour, oublier ses défaites, et jeter au vent ses breloques et ses conquêtes de passage pour retrouver la vie pleine, anonyme, contradictoire, increvable et inféconde, ni arbre ni fruit, juste pur mouvement. Pas savoir, ni croire, ni penser, ni travailler, ni créer. Pas aimer ni désirer, jouir ou se réjouir. Pas commander ni obéir. Pas même ek"sister". Seulement vivre, c'est à dire sentir et percevoir, se mouvoir, se nourrir et s'affamer, croître et décroître, se durcir et trembler, rire et pleurer, s'encourager et s'apeurer, s'apaiser et souffrir : s'abreuver à tout ce qui vient, être là, au milieu des choses et des êtres, juste vivre.
D'abord, on peut penser le libéralisme comme un optimisme de l'émergence : l'ordre finit toujours par émerger du désordre. Ensuite on peut penser le libéralisme comme un pessimisme de l'émergence : l'ordre et la croissance finissent toujours en un état stationnaire, puis en désordre. Enfin, le libéralisme peut se concevoir comme un refus radical de l'émergence : du libéralisme rien d'autre ne doit émerger que la reproduction à l'identique de ses principes.
Le discret, aujourd'hui, c'est celui qui ne ressent ni crainte ni honte parce qu'il est justement sorti de la passion de son image publique ; c'est celui qui, au sens d'Aristote, de ressent pas l'Aidôs. Ce pourquoi c'est une expérience qui convient souvent mais pas toujours aux personnes d'un certain âge qui jouissent de laisser un peu de place à l'exubérance de la jeunesse, à ses forces naïves mais belles d'affirmation de soi.
C'est lorsqu'on cesse de se regarder qu'on est vraiment soi-même.
De loin, les libéraux se présenteraient tous comme différents, des esprits libres et des individus singuliers. Mais de près, ils s’avéreraient les apôtres d'une même pensée unique visant à réduire toutes les idées à un même modèle de calcul rationnel de leurs intérêts, tous les comportements à une même recherche de l'efficience et de la rentabilité, et tous les systèmes de gouvernement à une même technocratie aux ordres des marchés et des multinationales.
Aimer les villes, c'est être résolument moderne, c'est résister à toute nostalgie bucolique qui nourrit les âmes les plus réactionnaires; mais aimer les villes, c'est aussi légitimer leur monstruosité, leur formidable capacité à faire des hommes des déchets coupés de tout lien de solidarité, de filiation ou d'alliance.
Tandis que l'âme indisponible, qui dit toujours non parce que toujours habitée par une tâche plus haute et sans fin, ne connaîtra jamais le bonheur et devra bien reconnaître, à la fin des temps, qu'elle eut une vie parfaitement sotte.