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L'Île des esclaves de Pierre de Marivaux
Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres.
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Dans cette vidéo on vous explique tout sur la vie de Marivaux et son oeuvre « L'île des esclaves » (parcours « Maitres et valets ») pour l'oral du bac français. Catherine Mory est professeure de français. Elle vous donne des coups de pouce pour en savoir plus sur les auteurs et les oeuvres au programme. Pour découvrir ses autres vidéos, c'est par ici : https://youtube.com/playlist?list=PLqSk7Cu0HAF4shrULevu3yCb92JTe7cRQ Elle est aussi l'autrice de « L'Incroyable Histoire de la littérature française » en BD, avec Hugo, Montaigne, Apollinaire, Baudelaire, Molière, Olympe de Gouges, Madame de Lafayette ou encore Rabelais ! Découvrez leur vie, leur oeuvre, le contexte dans lequel ils ont vécu, et plein d'anecdotes pour briller aux oraux de français Pour commander la BD, c'est par ici : https://tinyurl.com/2fdjr73s Dessins de Philippe Bercovici, extraits de « L'Incroyable Histoire de la littérature française » #bac #bacfrancais #litterature Abonnez-vous à notre chaîne Les Arènes du Savoir https://www.youtube.com/c/lesarenesdusavoir/?sub_confirmation=1 Suivez-nous sur les réseaux Facebook https://www.facebook.com/editionslesarenes Instagram https://www.instagram.com/les_arenes Twitter https://twitter.com/les_arenes
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L'Île des esclaves de Pierre de Marivaux
Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres.
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L'Île des esclaves de Pierre de Marivaux
TRIVELIN : Quand nos pères, irrités de la cruauté de leurs maîtres, quittèrent la Grèce et vinrent s'établir ici, dans le ressentiment des outrages qu'ils avaient reçus de leurs patrons, la première loi qu'ils y firent fut d'ôter la vie à tous les maîtres que le hasard ou le naufrage conduirait dans leur île, et conséquemment de rendre la liberté à tous les esclaves : la vengeance avait dicté cette loi ; vingt ans après la raison l'abolit, et en dicta une plus douce. Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons ; ce n'est plus votre vie que nous poursuivons, c'est la barbarie de vos cœurs que nous voulons détruire ; nous vous jetons dans l'esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu'on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été. Votre esclavage, ou plutôt votre cours d'humanité, dure trois ans, au bout desquels on vous renvoie, si vos maîtres sont contents de vos progrès ; et si vous ne devenez pas meilleurs, nous vous retenons par charité pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire encore ailleurs ; et par bonté pour vous, nous vous marions avec une de nos citoyennes. Ce sont là nos lois à cet égard, mettez à profit leur rigueur salutaire. Remerciez le sort qui vous conduit ici ; il vous remet en nos mains durs, injustes et superbes ; vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains ; c'est-à-dire, humains, raisonnables et généreux pour toute votre vie. Scène 2. + Lire la suite |
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La colonie - L'Ile des esclaves de Pierre de Marivaux
MADAME SORBIN : Quoi, mon mari, vous allez faire des lois ? MONSIEUR SORBIN : Hélas, c'est ce qui se publie, et ce qui me donne un grand souci. MADAME SORBIN : Pourquoi, Monsieur Sorbin ? Quoique vous soyez massif et d'un naturel un peu lourd, je vous ai toujours connu un très bon gros jugement qui viendra fort bien dans cette affaire-ci ; et puis je me persuade que ces messieurs auront le bon esprit de demander des femmes pour les assister, comme de raison. MONSIEUR SORBIN : Ah ! tais-toi avec tes femmes, il est bien question de rire ! LA COLONIE, Scène 2. |
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La colonie - L'Ile des esclaves de Pierre de Marivaux
L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable ; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes ; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent. La Colonie, Scène 9. |
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L'Île des esclaves de Pierre de Marivaux
Dans le pays d'Athènes j'étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là ;
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Pierre de Marivaux
« C'est la beauté, la douceur, l'enjouement même, il n'y a pas jusqu'à leur physionomie qui ne soit garante de toutes les bonnes qualités qu'on leur trouve [...] Oui, fiez vous y à cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après pour laisser place à un visage sombre, brutal, farouche, qui devient l'effroi de toute une maison. » Le Jeu de l’Amour et du Hasard (1730). Acte I scène 1. |
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La dispute suivi de L'île des esclaves de Pierre de Marivaux
CARISE : Je vous retrouve inquiète, ce me semble, qu’avez-vous ? MESROU : Elle a même les yeux plus attendris qu’à l’ordinaire. ÉGLÉ : C’est qu’il y a une grande nouvelle ; vous croyez que nous ne sommes que trois, je vous avertis que nous sommes quatre ; j’ai fait l’acquisition d’un objet qui me tenait la main tout à l’heure. CARISE : Qui vous tenait la main, Églé ? Eh, que n’avez-vous appelé à votre secours ? ÉGLÉ : Du secours contre quoi ? Contre le plaisir qu’il me faisait ? J’étais bien aise qu’il me la tînt, il me la tenait par ma permission, il la baisait tant qu’il pouvait, et ne l’aurais pas plus tôt rappelé qu’il me la baisera encore pour mon plaisir et pour le sien. MESROU : Je sais qui c’est, je crois même l’avoir entrevu qui se retirait ; cet objet s’appelle un homme, c’est Azor, nous le connaissons. LA DISPUTE, Scène V. |
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Le Jeu de l'amour et du hasard de Pierre de Marivaux
DORANTE : Pourquoi faudrait-il que vous le sussiez, Monsieur ? Acte III, Scène 2. |
Où se situe l'île ?