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Citation de Nastasia-B


CARISE : Mais il y a une chose à observer, si vous voulez vous aimer toujours.
ÉGLÉ : Oui, je comprends, c’est d’être toujours ensemble.
CARISE : Au contraire, c’est qu’il faut de temps en temps vous priver du plaisir de vous voir.
ÉGLÉ (étonnée.) : Comment ?
AZOR (étonné.) : Quoi ?
CARISE : Oui, vous dis-je, sans quoi ce plaisir diminuerait, et vous deviendrait indifférent.
ÉGLÉ (riant.) : Indifférent, indifférent, mon Azor ! Ah ! Ah ! Ah !… La plaisante pensée !
AZOR (riant.) : Comme elle s’y entend !
MESROU : N’en riez pas, elle vous donne un très bon conseil; ce n’est qu’en pratiquant ce qu’elle vous dit là, et qu’en nous séparant quelques fois, que nous continuons de nous aimer, Carise et moi.
ÉGLÉ : Vraiment, je le crois bien, cela peut vous être bon à vous autres qui êtes tous deux si noirs, et qui avez dû vous enfuir de peur la première fois que vous vous êtes vus.
AZOR : Tout ce que vous avez pu faire, c’est de vous supporter l’un l’autre.
ÉGLÉ : Et vous seriez bientôt rebutés de vous voir si vous ne vous quittiez jamais, car vous n’avez rien de beau à vous montrer ; moi, qui vous aime, par exemple, quand je ne vous vois pas, je me passe de vous, je n’ai pas besoin de votre présence, pourquoi ? C’est que vous ne me charmez pas ; au lieu que nous nous charmons, Azor et moi ; il est si beau, moi si admirable, si attrayante, que nous nous ravissons en nous contemplant.

LA DISPUTE, Scène VI.
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