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Citations de Pierre de Ronsard (189)


L'absence

Ce me sera plaisir, Genèvre, de t'écrire,
Étant absent de toi, mon amoureux martyre...
J'ai certes éprouvé par mainte expérience,
Que l'amour se renforce et s'augmente en l'absence,

Ou soit en rêvassant le plaisant souvenir,
Ainsi que d'un appât la vienne entretenir,
Ou soit les portraits des liesses passées
S'impriment dans l'esprit de nouveau ramassées ;

Soit que l'âme ait regret au bien qu'elle a perdu,
Soit que le vide corps plus plein se soit rendu,
Soit que la volupté soit trop tôt périssable,

Soit que le souvenir d'elle soit plus durable.
Bref, je ne sais que c'est ; mais certes je sais bien
Que j'aime mieux absent qu'étant près de mon bien...
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Pierre de Ronsard
Hinne à la Nuit

Nuit, des amours ministre et sergente fidele
Des arrests de Venus, et des saintes lois d’elle,
Qui secrete acompaignes
L’impatient ami de l’heure acoutumée,
Ô l’aimée des Dieus, mais plus encore aimée
Des étoiles compaignes,

Nature de tes dons adore l’excellence,
Tu caches lés plaisirs desous muet silence
Que l’amour jouissante
Donne, quand ton obscur étroitement assemble
Les amans embrassés, et qu’ils tumbent ensemble
Sous l’ardeur languissante.

Lors que l’amie main court par la cuisse, et ores
Par les tetins, ausquels ne s’acompare encores
Nul ivoire qu’on voie,
Et la langue en errant sur la joüe, et la face,
Plus d’odeurs, et de fleurs, là naissantes, amasse
Que I’Orient n’envoie.

C’est toi qui les soucis, et les gennes mordantes,
Et tout le soin enclos en nos ames ardantes
Par ton present arraches.
C’est toi qui rens la vie aus vergiers qui languissent,
Aus jardins la rousée, et aus cieus qui noircissent
Les idoles attaches.

Mai, si te plaist déesse une fin à ma peine,
Et donte sous mes braz celle qui est tant pleine
De menasses cruelles.
Affin que de ses yeus (yeus qui captif me tiennent)
Les trop ardens flambeaus plus bruler ne me viennent
Le fond de mes mouelles.
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Comme un chevreuil, quand le printemps destruit
L’oyseux crystal de la morne gelée,
Pour mieulx brouster l’herbette emmielée
Hors de son boys avec l’Aube s’en fuit,

Et seul, et seur, loing de chiens et de bruit,
Or sur un mont, or dans une vallée,
Or pres d’une onde à l’escart recelée,
Libre follastre où son pied le conduit ;

De retz ne d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est attainte,
D’un trait meurtrier empourpré de son sang :

Ainsi j’alloy sans espoyr de dommage,
Le jour qu’un oeil sur l’avril de mon age
Tira d’un coup mille traitz dans mon flanc.
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Donne moy tes presens en ces jours que la Brume

Donne moy tes presens en ces jours que la Brume
Fait les plus courts de l'an, ou de ton rameau teint
Dans le ruisseau d'Oubly dessus mon front espreint,
Endor mes pauvres yeux, mes gouttes et mon rhume.

Misericorde ô Dieu, ô Dieu ne me consume
A faulte de dormir, plustost sois-je contreint
De me voir par la peste ou par la fievre esteint,
Qui mon sang deseché dans mes veines allume.

Heureux, cent fois heureux animaux qui dormez
Demy an en voz trous, soubs la terre enfermez,
Sans manger du pavot qui tous les sens assomme :

J'en ay mangé, j'ay beu de son just oublieux
En salade cuit, cru, et toutesfois le somme
Ne vient par sa froideur s'asseoir dessus mes yeux.
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L'ame se monstre et reluist par dehors.
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«  Vivez , si m’en croyez,
N’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui
Les roses de la vie » …
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Que dois je faire ? Amour me faict errer,
Si hautement que je n'ose espérer
De mon salut que la désespérance.

Puis qu'Amour donc ne me veut secourir
Pour me déffendre il me plaist de mourir,
Et par la mort trouver ma delivrance?
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Pierre de Ronsard
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
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Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu’une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
Gentement tortillés tout autour de l’oreille.

Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.

Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu’au printemps nouvelet
Pommellent deux boutons que leur châsse environne.

De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l’Aurore et le front et la main,
Mais vous avez le coeur d’une fière lionne.
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Quand à longs traits je bois l'amoureuse étincelle
Qui sort de tes beaux yeux, les miens sont éblouis .
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Ton regard dans le cœur, dans le sang m’est entré
Comme un éclat de foudre, alors qu’il fend la nue
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AMOURS DE MARIE
«  Marie, qui voudrait votre nom retourner,
Il trouverait aimer: aimez- moi donc Marie,
Votre nom de nature à l’amour vous convie:
À qui trahit Nature , il ne faut pardonner .
S’il vous plaît votre cœur pour gage me donner,
Je vous offre le mien: ainsi de cette vie
Nous prendrons les plaisirs ,et jamais autre envie » .
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Si c’est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit :

Si c’est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même, et d’être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre, et me taire
Pleurer, crier merci, et m’en voir éconduit :

Si c’est aimer de vivre en vous plus qu’en moi-même,
Cacher d’un front joyeux une langueur extrême,
Sentir au fond de l’âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite :

Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal !
Si cela c’est aimer, furieux, je vous aime :
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal :
Le cœur le dit assez, mais la langue est muette.


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Ci-dessous gît un amant vendômois,
Que la douleur tua dedans ce bois
Pour aimer trop les beaux yeux de sa dame.
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Ô Fontaine Bellerie

Ô Fontaine Bellerie,
Belle fontaine chérie
De nos Nymphes, quand ton eau
Les cache au creux de ta source,
Fuyantes le Satyreau,
Qui les pourchasse à la course
Jusqu'au bord de ton ruisseau,

Tu es la Nymphe éternelle
De ma terre paternelle :
Pource en ce pré verdelet
Vois ton Poète qui t'orne
D'un petit chevreau de lait,
A qui l'une et l'autre corne
Sortent du front nouvelet.

L'Été je dors ou repose
Sur ton herbe, où je compose,
Caché sous tes saules verts,
Je ne sais quoi, qui ta gloire
Enverra par l'univers,
Commandant à la Mémoire
Que tu vives par mes vers.

L'ardeur de la Canicule
Ton vert rivage ne brûle,
Tellement qu'en toutes parts
Ton ombre est épaisse et drue
Aux pasteurs venant des parcs,
Aux boeufs las de la charrue,
Et au bestial épars.

Iô ! tu seras sans cesse
Des fontaines la princesse,
Moi célébrant le conduit
Du rocher percé, qui darde
Avec un enroué bruit
L'eau de ta source jasarde
Qui trépillante se suit.
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« Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »

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A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
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Il faisait chaud, et le somme coulant
Se distillait dans mon âme songearde,
Quand l’incertain d’une idole gaillarde
Fut doucement mon dormir affolant.
Penchant sous moi son bel ivoire blanc,
Et m’y tirant sa langue frétillarde,
Me baisotait d’une lèvre mignarde,
Bouche sur bouche, et le flanc sur le flanc.
Que de corail, que de lis, que de roses,
Ce me semblait, à pleines mains décloses
Tâtais-je lors entre deux maniements !
Mon Dieu, mon Dieu, de quelle douce haleine
De quelle odeur était sa bouche pleine,
De quels rubis, et de quels diamants !
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Quand au matin ma Déesse s'habille,
D'un riche or crêpe ombrageant ses talons,
Et les filets de ses beaux cheveux blonds
En cent façons ennonde et entortille,
Je l'accompare à l'écumière fille
Qui or peignant les siens brunement longs,
Or' les frisant en mille crêpillons,
Passait la mer portée en sa coquille.
De femme humaine encore ne sont pas
Son ris, son front, ses gestes, ne ses pas,
Ne de ses yeux l'une et l'autre étincelle.
Rocs, eaux, ne bois, ne logent point en eux,
Nymphe qui ait si folâtres cheveux,
Ni l'oeil si beau, ni la bouche si belle.
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«  Vivez, si m’en croyez ,
N’attendez à demain:
Cueillez dès aujourd’hui
Les roses de la vie » ....
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