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3.49/5 (sur 390 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Guéret (Creuse) , 1941
Mort(e) à : Paris , le 27/02/2019
Biographie :

Pierrette Fleutiaux est un auteur contemporain, qui a obtenu le prix Femina 1990, pour Nous sommes éternels.

Fille d'une mère professeur de sciences naturelles et d'un père directeur de l'Ecole normale d'instituteurs, Pierrette Fleutiaux passe son enfance dans un petit village de la Creuse, à dévorer les livres de la bibliothèque parentale. Elle fait ses études à Limoges, Poitiers, Bordeaux, Londres. Agrégée d'anglais à La Sorbonne, elle est à la fois fascinée et troublée par Paris, qui lui cause un véritable 'choc' selon ses propres dires. Son départ pour New York est une délivrance : elle s'y installe avec sa famille et y élève son fils. Enseignante au Lycée français, elle est employée ponctuellement par l'ONU entre divers petits boulots. Sa rencontre avec Anne Philipe, son premier éditeur, est déterminante pour la romancière sur le plan personnel et professionnel. Ses nombreux voyages sont une mine d'or pour ses romans : son séjour à l'île de Pâques en 1997 inspire son roman 'L' expédition' (1999). Les éditions 'Actes Sud' publient 'Des phrases courtes, ma chérie' en 2001, ouvrage récompensé par de nombreux prix. Pierrette Fleutiaux, 'provinciale internationale', partage son temps entre Paris et Royan.
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Maison de la poésie (4 juin 2019) - Texte et Lecture de Alban Lefranc, extrait du Dictionnaire des mots parfaits (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution mai 2019). Le Dictionnaire des mots parfaits : Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S?adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent? parfaits. Bien sûr, parfait, aucun mot ne l?est ? ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés. Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d?écrivains à partager leurs mots préférés. Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d?aujourd?hui nous ouvre ses ateliers secrets. Auteurs : Nathalie Azoulai, Dominique Barbéris, Marcel Bénabou, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bordes, Lucile Bordes, Geneviève Brisac, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Pascal Commère, Seyhmus Dagtekin, Jacques Damade, François Debluë, Frédérique Deghelt, Jean-Michel Delacomptée, Jean-Philippe Domecq, Suzanne Doppelt, Max Dorra, Christian Doumet, Renaud Ego, Pierrette Fleutiaux, Hélène Frappat, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Frank Lanot, Bertrand Leclair, Alban Lefranc, Sylvie Lemonnier, Arrigo Lessana, Alain Leygonie, Jean-Pierre Martin, Nicolas Mathieu, Jérôme Meizoz, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Guillaume Poix, Didier Pourquery, Christophe Pradeau, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Pascale Roze, Jean-Baptiste de Seynes, François Taillandier, Yoann Thommerel, Laurence Werner David, Julie Wolkenstein, Valérie Zenatti<

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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Page 178
« You saved my life », dit enfin Destiny.

Vous avez sauvé ma vie.

Anne va protester, mais, les yeux au loin, tranquillement, Destiny répète : « you saved my life ». Et Anne comprend qu’en effet il est question de vie et de mort, de mort et de vie, et que le respect lui impose de se taire. Un instant de silence, en hommage à ces choses mystérieuses qui les dépassent, elle Destiny, elle, Anne.

On entend les cris et rires des enfants, le soleil leur chauffe les bras, Victor au loin joue au ballon avec ses fils. La réalité revient autour d’elle.

Glory est toujours sur son cheval à ressort, à le secouer de ses petites mains. Anne lui adresse un petit sourire, Glory fait de même en retour. Et comme Destiny et elles ont quitté leurs manteaux et lainages, tant il fait chaud maintenant sur le banc, et que leurs bras nus sont côte à côte, elles observent ces bras, comparent leur couleur, vraiment blanche pour l’une, sombre et luisante pour l’autre.
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Les pompiers sont arrivés, de très jeunes gens, extrêmement dévoués et efficaces. Mais : "Allez, papy, on va vous emmener à l'hôpital"; mon ami les a pris à part : "Nous sommes en état de faiblesse momentanée, ce n'est pas une raison pour nous traiter comme des déficients mentaux."
J'imagine sa voix posée, son autorité naturelle. Les gamins se sont excusés. Ce n'est pas "papy" qu'ils ont emmené à l'hôpital, mais M. Claude J.
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« Je suis à l’ordinaire plutôt réservée, je n’aime pas parler qu’à bon escient et redoute toujours les situations où il faut exprimer des émotions. » (p. 35)
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Je poussai les deux tableaux sous le lit puis je m'occupai de chercher un endroit pour les valises. Peut-être pourraient-elles encore servir. J'allai chercher l'échelle et grimpai jusqu'en haut du grand placard de notre chambre. Il me semblait me rappeler qu'il y avait là plusieurs étagères libres. Je me trompais. J'avais oublié que l'hiver précédent, j'avais fait un grand recensement de nos armoires et que j'avais fourré les rebuts là-haut, en attendant. Et eux ne m'avaient pas oubliée. J'étais découragée. Je me rappelais bien maintenant que j'avais toujours eu l'intention de les donner, mais l'occasion ne s'était pas encore présentée ou peut-être ne l'avais-je pas cherchée. Comment donc faisaient mes amies de l'Est ? Il ne me semblait pas que les objets les faisaient souffrir ainsi. Elles savaient s'en faire obéir. Le moment venu, elles savaient faire preuve de fermeté pour s'en débarrasser, ou d'invention pour les reconvertir, ou même d'astuce pour en tirer profit. pour moi, tout ce que je savais faire, c'était les laisser où ils étaient, les respectant et espérant qu'ils me respecteraient de même. Et qu'ils n'iraient pas s'accumuler juste dans les endroits les plus passants. Je pris mon élan. Du revers de la main, je fis tomber l'amoncellement de vêtements, je hissai les trois valises, et redescendis de mon perchoir. Je me dis que le seul fait qu'ils soient ainsi au milieu du chemin m'obligerait bien vite, de toute façon, à les jeter.
Pour voir, je sortis quelques nippes du tas, une toute petite robe et aussi une salopette que mon petit garçon avait dû porter à deux ans. Il me revenait à l'esprit le temps que j'avais mis à confectionner la robe pour ma fille dans une chemise de mon mari usée au col et aux poignets, le soin que j'avais mis à recoudre la salopette que nous ne pouvions nous décider à déclarer usée. En désespoir de cause, et comme l'enfant grandissait, je l'avais coupée aux genoux et il l'avait encore portée quelque temps, elle lui allait si bien.
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Page 151-152
Il y a beaucoup de choses qu’Anne pourrait faire pour Destiny, beaucoup de choses qu’elle ne fait pas. Elle pourrait la prendre comme femme de ménage à la place de la jeune Roumaine qu’elle emploie quelques heures par semaine. Clandestine, elle ne pourrait être déclarée. La jeune Roumaine, elle, est européenne et a les papiers nécessaires. Il faudrait la congédier pour que Destiny puisse prendre sa place. Sa situation est bien meilleure que celle de Destiny, néanmoins précaire : elle attend que son jeune fils soit inscrit dans une classe spécialisée, qui accueille des enfants ne parlant pas encore le français, pour le faire venir. Elle ne se plaint jamais mais parfois Anne voit combien ses traits sont tirés, ses yeux inquiets. Elle ne voit son fils que de loin en loin, il habite chez la grand-mère en Roumaine. S’il part, la grand-mère sera seule.

Anne n’a pas proposé quelques heures de ménage à Destiny.

Son appartement lui paraît trop étroit pour la contenir. Pour contenir Destiny et son énorme cargaison de malheurs.

Il lui semble que si Destiny entrait dans son appartement, celui-ci, tel un bateau surchargé, pourrait sombrer. Elle voit littéralement Destiny posant le pied dans l’entrée et aussitôt les murs tanguer, le parquet s’incliner.

Elle craint de les trouver un jour devant sa porte, elle et toute sa famille : cinq personnes. Et d’avoir à les héberger, à les faire vivre. Cinq personnes.

Ce mot « fraternité » dans la devise nationale. Il l’intimide, l’embrouille. Elle ne le comprend pas. Ce mot est sans limite définie, c’est un gaz volatil qui peut se répandre indéfiniment dans l’espace, il donne le vertige, comme lorsqu’on se penche sur le bord de la nuit étoilée.

Anne aurait pu acheter un ordinateur à Destiny, un vélo, l’emmener en vacances ave elle. Elle aurait pu aller la voir en chacun de ses centres d’hébergement, mieux, elle aurait plu la prendre chez elle.

Chez elle, elle n’est pas seule. Il y a des enfants qui y ont leur chambre, leurs jouets, il y a un homme surtout. Anne ne peut imaginer Destiny de l’autre côté de la cloison de leur chambre.

Ses rêveries, dans la rue, en attendant le métro ou le bus, vont comme suit : elle gagne une très grosse somme au loto, elle lui achète un appartement, qui sera à elle quoi qu’il arrive, et voilà, elle est débarrassée d’un gros souci, elle a le cœur léger, c’est magique.

En réalité, elle ne joue pas au loto. Une ou deux fois, elle a acheté un billet en pensant à Destiny. Rien. Des rognures grisâtres pour les billets à gratter, ou un numéro aberrant pour les billets à numéros. Et une sourde colère. Voilà tout ce que le hasard consentait à Destiny : ces miettes de papier, ces chiffres idiots.

Devant la porte du bar-tabac, un mendiant. Pensant à Destiny toujours, elle ne donnera rien à ce mendiant inconnu, ce mendiant anonyme. Mieux vaut garder ses pièces pour Destiny. Donner à cet homme, c’est voler Destiny. Même raisonnement avec tous les mendiants.

Destiny : son excuse. Sa belle excuse.
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Pierrette Fleutiaux
Phil est ainsi. L'ouragan passe près de lui, mais il n'entend qu'un froissement léger, et l'ouragan, ignoré, méprisé, devient ce froissement léger.
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Les migrants sont capables d’exploits qui relèvent du miracle. C’est dans le grand livre des migrants que se trouvent les miracles d’aujourd’hui.
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On ne peut vivre sans les autres, ils font partie de ce qui rend votre paysage vivant, chaleureux parfois, et parfois irritant à vous briser les nerfs. (p. 171)
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Je suis une fille rebelle et je suis une fille soumise. J'ai confiance en moi parce qu'une mère a veillé sur moi, je n'ai aucune confiance en moi parce que je suis veillée par une mère. Je suis solide parce qu'elle tient à moi, je suis friable parce que je tiens à elle.
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Je suis allée courir au parc.Il faisait chaud . À peine au milieu de la rue Legendre, j'ai regretté de n'avoir
pas pris une bouteille d'eau.Mais où la mettre quand on court? La rue Legendre descend tout droit à travers le quartier commerçant. Au carrefour de la rue de Lévis, sur la placette, s' est installé un nouveau kiosque à journaux , et j'ai regretté de ne pouvoir prendre une revue.
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