Citations de Pierrick Bourgault (38)
Francis admire ces arbres qui nous dépassent. Ce sont les plus grands des êtres vivants et ceux qui durent le plus longtemps, des témoins immenses à la mémoire de plusieurs siècles. Francis les respecte et sait les économiser, tirer le maximum d'une planche lors du tracé avant de lancer la scie.
A force de parler du bon vieux temps ,de prétendre que c'était mieux hier, on oublie de préparer demain !
Lorsqu'un bistrot ferme un groupe humain se disloque.
Les écrivains paysans sont trop souvent fils ou petit-fils d’agriculteurs, qui ont fait carrière ailleurs et, à la retraite, la nostalgie prenant, qui commencent à écrire. Les vrais paysans, ce sont leurs parents qui se sont saignés aux quatre veines pour payer leurs études.
Le tintement des cuillères résonne dans les tasses. En Mayenne, le café est servi dès votre arrivée., ou lorsque vous exprimez l'intention de partir, afin de vous retenir encore un peu.
Au café du coin, certains thèmes ne doivent pas être abordés. Jeannine apprécie peu que l'on parle du travail. "Qu'est-ce-que tu fais dans la vie ?" n'est pas une question taboue ni déplacée, mais la patronne rembarre volontiers celui qui étale son statut social. A hauteur de comptoir, tout le monde se retrouve au même niveau et occupe la même place, celle d'un tabouret.
De même, mon père racontait les bagarres dans notre café en Mayenne, la fin des bals et des fêtes communales entre les gars des villages voisins, la virilité des Trente Glorieuses assenée à coups de poing et de chaise.
Plus de guichets en gare, plus personne à qui parler, d'ailleurs on ne parle plus, le monde extérieur n'a plus d'intérêt puisqu'il suffit de caresser son écran de poche. Le mot "écran" désignait à l'origine un paravent pour protéger du feu de bois, un objet qui dissimule; il est paradoxalement devenu ce qui permet de voir.
Vous achetez 10 euros une bouteille de vin pour un soir et vous hésitez devant une huile à ce prix, qui va durer un mois !
Il y a davantage d'intelligence et de vérité humaine dans un bistrot que dans un ordinateur ou un Smartphone.
En réalité, on mangeait presque pareil toute l’année.
Le café n'est pas seulement le "parlement du peuple", mais une chambre d'écho du monde.
Chez Jeannine c'est toujours Noël et des guirlandes poussiéreuses demeurent pendues toute l'année.
Divers gadgets y sont fixés, tel un godemichet exilé au plafond, qui eut l'idée de se décrocher et de plonger exactement dans la chope de bière d'un buveur, à sa totale sidération.
Jeannine en rit encore : " C'était un type très religieux. Il n'en est pas revenu, de voir ma bite tomber dans son verre !
L'une des rares sentences qu'elle aime citer est attribuée à Hemingway par Gainsbourg :
" L'alcool conserve les fruits et la fumée, la viande".
Le coupable ? La solitude. Je trouve le temps long, entend-on souvent chez les anciens, car mourir d'ennui n'est pas une figure littéraire.
Un vrai bistrot ne colporte pas les ragots.
On y rit de bon cœur, on partage les mots, le vin et le plaisir du temps qui passe
Accueillir des concerts est un véritable engagement artistique. Ils soutiennent la création et la liberté d'expression, la chanson francophone et ses métissages. Grâce à eux, Paris n'est pas une ville-musée, mais un bouillon de cultures avec près d'un millier de concerts par semaine.
La limo de Manu, dans son café de la Lavande à Lardiers (04)
Ingrédients
2 litres d'eau
200 g de sucre
4 citrons bio
Petits bonheurs quotidiens
A quoi servent les bistrots ? S'abriter de la pluie, du froid, du soleil, se désaltérer, découvrir un vin, se régaler d'une tartine, d'un plat ou d'un repas. Lire le journal, un livre, écrire, travailler, rêvasser devant la télé, apprécier le décor, une expo temporaire, un concert. Mais aussi jouer, rencontrer une guérisseuse, mieux dormir grâce au cafetier-bourrelier qui fabriquait et réparait aussi matelas et sommiers… La personnalité des bistrots est d'une fabuleuse diversité, intimement liée à celles et ceux qui les tiennent. Ce sont des lieux de "consommation", avec un "patron", et des "clients", mais ce vocabulaire reflète mal ce qui s'y joue. Plus exactement, des lieux où passer du temps, des bouillons de culture où tout est possible.