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Critiques de Piotr Bednarski (61)
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Les neiges bleues

Dans ce petit livre (187 pages) l’auteur nous décrit sa vie et la vie quotidienne des enfants et des femmes des « ennemis du peuple » en Sibérie en 1940.

La faim, le froid, la peur sont une constante, la survie une nécessité. Avec les chapitres qui s égrainent Petia nous raconte des tranches de vie au travers des personnages qu’il côtoie et qui disparaissent les uns après les autres, la mort est présente en permanence. Mais grâce à sa mère « Beauté », la Bible et la spontanéité de l’enfance ce récit est empreint d’humanité, de sensibilité, de générosité. Jamais l’histoire ne sombre dans le misérabilisme.

C’est une grande leçon sur l’Espoir et la force de la volonté.

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Les neiges bleues

« La température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur - désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cents grammes quotidiens d'un pain mêlé de cellulose et d'arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort. »

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Presque tout est dans cette citation. Presque. Peut-être manque-t-il le nom de cette mort : Staline.

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Dans ce récit autobiographique, l’auteur raconte comment il a été le seul de sa famille à survivre, étant enfant, au système répressif russe des années 1940 : déporté polonais dans un village surveillé du goulag, il côtoie quotidiennement la faim, la misère, le lavage de cerveau, les emprisonnements, les disparitions mystérieuses et, bien sûr, la mort, bien trop tôt et bien trop banalisée.

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Parce que c’est l’enfant qui raconte, on entrevoit comment l’enfance elle-même a contribué à le sauver, au même titre que sa foi, la poésie mais, surtout, son humanité qu’il ne s’est jamais laissé ôter par le pouvoir, même lorsque celui-ci s’acharnait sur sa famille comme un mauvais sort. Aperçu d’un ordre politique répressif et inhumain, ce texte d’une centaine de pages est, à travers les péripéties des personnages, un témoignage de ce que l’humain fait de mieux, et de ce qu’il fait de pire.

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Mais si son principal intérêt est le témoignage sur le vif de la vie dans ces camps, je ne le qualifierais pourtant pas de bouleversant car l’auteur, justement, n’en fait pas des tonnes : il décrit des situations révoltantes avec la plume de celui qui est face à une certaine fatalité banalisée, même si à sa manière il y résiste, armé de sa seule joie de vivre et de l’amour de sa mère qui le protègera, du moins un temps, puis d’une mère au sens plus large. Ou peut-être met-il une distance volontaire, salutaire, entre ce qu’il vit et ce qu’il raconte, qui place également, de fait, le lecteur en retrait de l’action et surtout du ressenti.

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Contrairement à mes attentes, dues notamment au titre, je ne qualifierais pas non-plus ce texte de d’éminemment poétique, même s’il n’est pas dénué de passages qui le sont. Il est simple, efficace, bercée d’une certaine douceur envers les personnages et même d’une certaine tendresse y compris envers les méchants, qui finissent d’une manière ou d’une autre par montrer une âme timide sous leur carapace de communisme. Il est en tous les cas instructif et édifiant, et finit même, à force de le caresser des yeux, par en devenir touchant, dans sa retenue et sa pudeur.

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Sur le thème, j’avais également adoré découvrir, il y a très longtemps, le texte qu’Alexandre Soljenitsyne avait composé lorsqu’il était au bagne (entre 1948 et 1952), sous forme de long poème pour le mémoriser sans subir la censure ni la mort. Il y a quelque chose de vraiment puissant dans cette forme qui servait le fond, essentielle à son existence et, plus encore, indispensable à sa transmission. Quand on y pense, l‘exercice est complètement fou, la prouesse incroyable. Je vous le recommande en complément si vous souhaitez explorer le sujet !
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Un goût de sel

Après Les Neiges bleues qui relatait avec une extraordinaire poésie son enfance en Sibérie, où sa famille polonaise avait été déportée en 1939, Piotr Bednarski poursuit sa narration autobiographique avec la réalisation de son rêve de toujours : devenir marin. Il a désormais vingt-quatre ans. Ses parents sont morts en exil et c’est avec ses grands-parents qu’il est revenu dans les Marches de l’Est, cette partie orientale de la Pologne attribuée à l’Ukraine et à la Biélorussie en 1945. Lui qui, depuis ses cinq ans, a d’abord vécu déplacé avant que ce ne soit le déplacement des frontières qui fasse de lui un étranger sur sa terre natale, a décidé de partir encore, appelé par le vent du large.





Il ira d’engagement en engagement, de chalutiers en cargos, goûter le sel de la vie en même temps que celui de la mer. Son apprentissage commence dans la violence, quand l’équipage de son premier bateau se croit maudit par la présence à bord du Juif qu’il est. Ce ne sera donc pas seulement à la rudesse de la vie en mer, avec ses campagnes de six mois à rendre fou entre tempêtes infernales, brouillards et icebergs, prisonnier d’« un camp de travail d’où on ne s’échappe pas, à moins de mourir » - et en effet, omniprésente, la mort n’y pardonne pas la moindre erreur -, avec ses escales noyées dans l’alcool pour boucher « les trous béants, ouverts par la réalité » et se « garder de la folie », mais également au tout aussi cruel et dangereux commerce des hommes - et des femmes -, que, dans le huis clos de la vie à bord, et de port en port, Petia va devoir se frotter.





Toujours au fil de courts chapitres stroboscopiques qui, en moins de deux cents pages, réussissent à brosser un tableau d’ensemble d’une impressionnante densité, la langue magnifique de poésie de Piotr Bednarski nous entraîne dans quelques bas-fonds des comportements humains qui ne parviennent pas à obscurcir la part la plus lumineuse de l’humanité à laquelle il s’accroche. Il y a d’abord la formidable affection qui le lit à ses grands-parents, touchants dans la simplicité de leur sincérité et dans leur dignité de personnages meurtris ; puis quelques liens forts d’amour, de solidarité et d’amitié ; enfin, d’une façon qui pourra déconcerter, une très présente quête spirituelle qui vient peupler la vie de Petia, en particulier quand l’alcool ou la fièvre s’en mêlent, de rêves mystiques et de conversations avec anges et démons.





Si les immenses qualités de plume de l’auteur et l’intensité de ses pérégrinations maritimes rendent cette lecture aussi fascinante qu’agréable, ses divagations mystiques ont chez moi suffisamment rompu le charme pour qu’hélas, la magie des Neiges bleues fonde quelque peu sous l’effet du sel contenu dans ce second volet. Un goût de sel n’en reste pas moins un grand livre, empli d’un indéniable talent.


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Les neiges bleues

Comme des milliers d’autres Polonais lorsqu’en 1939 les Soviétiques envahissent l’Est de leur pays, l’auteur, alors âgé de cinq ans, est déporté en Sibérie avec toute sa famille. Son père est envoyé au Goulag, dans l’un des terribles camps de la Kolyma, cette région de l’Extrême-Orient russe transformée par le travail forcé en un centre majeur d’extraction minière, notamment aurifère. L’enfant, sa mère et sa grand-mère, sont relégués dans une petite ville, située dans la taïga sur le trajet du Transsibérien.





Semblant de petites nouvelles indépendantes, les courts chapitres se succèdent en autant de tranches de vie pour former la trame d’un quotidien inscrit dans un monde singulièrement à part. Dans ces confins écrasés de froid, où l’on manque d’autant plus de tout, en particulier de nourriture, que la guerre bat son plein, un assemblage hétéroclite d’exilés assignés à résidence, pour la grande majorité les membres de familles de prisonniers politiques, tente tant bien que mal de survivre. Le froid, la faim, mais aussi la menace permanente du NKVD qui, à tout moment, peut arbitrairement trancher le fil des existences, marquent leur dur ordinaire, où brutalité et duplicité côtoient entraide et générosité pour espérer gagner quelque temps sur la mort qui frappe à une cadence infernale.





La narration est menée par un petit garçon de huit ans, bien conscient de ce que la survie peut nécessiter de fausseté et de compromission, mais qui n’en aborde pas moins la vie avec la spontanéité et la fraîcheur de l’enfance. Les épisodes qu’il relate dessinent peu à peu un tableau d’ensemble, à plus forte raison terrible et impressionnant, qu’ils sont tous extraits d’une réalité pour lui banale, et que tout y a l’accent d’une histoire vécue. Aussi effroyable soit-il, le récit ne laisse jamais la place au désespoir, et s’éclaire plutôt de précieux éclats d’amour et d’amitié, de sincérité brute et passionnée, de foi pure et touchante - pépites d’humanité tranchant sur leur gangue de noirceur, et qui, au fil d’une écriture d’une magnifique simplicité baignée de poésie, ensorcellent le lecteur coeur et âme.





Un livre superbe, aussi marquant qu'émouvant, pour une plongée à hauteur d’enfant dans une période terrible de l’histoire russe. Très grand coup de coeur.


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Les neiges bleues

Piotr Bednarski est un poète polonais né en 1934. En 1939, lors de l'invasion par les Soviétiques de la région où ils habitent, la famille est déportée en Sibérie. Le père est interné au goulag, Piotr reste seul avec sa mère, une femme d'une très grande beauté et que tout le monde surnomme donc Beauté. L'auteur raconte les conditions de survie dans une bourgade de Sibérie où les seuls hommes -c'est la guerre- sont des enfants, des vieux, des invalides et des agents du NKVD (la police politique) qui surveillent tout le monde.



"Comme toujours le malheur, le gel arriva sans prévenir. Il suffit d'une seule nuit pour qu'il ouvrît son portail d'argent et semât soigneusement partout ses graines mortifères. Une oreille sensible pouvait percevoir un chuchotis comme celui du blé qui glisse dans la goulotte d'un moulin. Ceci signifiait que la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur -désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cent grammes quotidiens d'un pain mêlé de cellulose et d'arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort."



Je trouve que cet extrait dit l'essentiel : la vie dure mais aussi l'importance de l'amour. Ce qui me frappe précisément c'est que, malgré les épreuves, l'amour est toujours présent dans la vie de Piotr. Beauté est une femme très positive qui lui enseigne l'amour de Dieu et des Hommes. Les histoires d'amour sont souvent tragiques car la vie ne tient qu'à un fil mais cet héritage que lui a transmis sa mère est ce qui permet à Piotr de grandir en être humain. Avec la poésie c'est aussi une façon de résister à la violence qui les entoure.
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Les neiges bleues

Un titre oh combien poétique pour évoquer à la fois un enfer - celui de la Sibérie des années 40 - et le charme de l'enfance. Car le narrateur de ce livre, composé de chapitres courts et très émouvants, est un petit garçon de huit ans qui regarde le monde qui l'entoure avec l'allégresse naturelle de l'enfance.
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Les neiges bleues

Livre acheté complètement au hasard. L'histoire d'un petit garçon pendant la seconde guerre mondiale vivant avec sa mère dans un camp proche d'un goulag.

Au fil des chapitres il partage des bribes de son histoire, où l'on croise ses camarades d'école parfois des adultes qui disparaissent du jour au lendemain, il ne demande pas pourquoi, il sait déjà, c'est la triste réalité de la Russie.

Cependant il essaie d'avoir une vie "normale" malgré la faim et le manque d'hygiène et l'incertitude en l'avenir.



L'écriture est délicate pour finalement raconter la dureté et l'horreur qu'ont vécu toutes ses familles séparées du père qui est soit au combat soit au goulag ou bien mort.

Il y a toujours une note d'espoir disséminée par petites touches dans son récit.



Une découverte toute en délicatesse.



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Les neiges bleues

Ce roman autobiographique est un petit bijou d’humanité, de générosité, de courage et de résilience. Il ne peut laisser indifférent. L’écriture est fluide, dépouillée, acérée. Son auteur semble vivre la tragédie de l’enfer soviétique comme dans un rêve innocent et incrédule. Epreuve après épreuve, il continue de se frayer un chemin dans l'adversité, protégé par une sorte de divine providence. Il ne désespère jamais complètement et met en œuvre toutes sortes de stratagèmes pour survivre. Jusqu’à un dénouement final qui couronne un parcours stupéfiant de courage et de confiance dans la vie et son créateur.
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Les neiges bleues

C’est le roman autobiographique de la défiance d’un enfant vis-à-vis du pouvoir soviétique.



Je l’ai trouvé intéressant car, dans la littérature de la seconde guerre mondiale russe, les auteurs ont tendance à refouler ce qui n’est pas masculin et guerrier. Et comme l’a écrit Svetlana Alexievitch dans « la guerre n’a pas un visage de femme », les femmes ont autant supporté le fardeau de la guerre que les hommes. Elles y ont même contribué.



Un beau récit de l’arrière, qui n’apprend cependant rien de plus que ce qu’on lit déjà chez Grossman ou Soljenytsine.

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Les neiges bleues

Terrible histoire vraie mais d'une beauté tout aussi terrible.

inoubliable
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Les neiges bleues

Un témoignage de vie, un livre bouleversant, poignant à travers l'histoire d'une fratrie. Claire D.
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Un goût de sel

C’est âgé de 24 ans que nous retrouvons Piotr Bednarski que nous avions rencontré dans son livre autobiographique « Les neiges bleues »

La mer est ici son leitmotiv, il s’engage alors en tant que marin pêcheur. On va le suivre de port en port et on fera escale avec lui en Irlande, en Islande ou autres terres. Il va faire des rencontres, vivre des drames, des moments durs, cruels, tristes, mais il restera toujours debout et aura toujours la force d’avancer et d’y croire.

Ce récit est écrit avec une plume d’une délicatesse proche de la sensualité.

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Les neiges bleues

Aussi froid que le Dernier Cercle de Dante, aussi délirant et plein de monstres que celui de Boch , tel est l’enfer du Goulag que conte Bednarski . Pour y survivre , y aimer tout de même , Petia le narrateur a les mots de la poésie , la beauté et la foi de sa mère et la solidarité des autres damnés : vieillards et enfants héroïques , fous mystiques , tueurs hantés par le remord . Un seul survivra pour témoigner … Un grand petit livre.
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Les neiges bleues

En cette période de terreur et de souffrance...

Croire à la Beauté de la vie et à la Beauté de l'humain...
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Les neiges bleues

Il n’est pas facile de faire une critique sur ce genre de livre et encore moins dans ce cas présent puisque je n'ai pas su ressentir avec intensité ce qu’à pu vivre Piotr Bednarski , lorsque enfant lui et sa famille ont été déportés dans un village d’exclus en Sibérie.

Il s’agit effectivement d’un récit autobiographie. J’aurais de fait dû être d’autant plus sensibilisée mais la construction du livre sous forme de mini chapitres offrent des mini tranches de vie, et cela ne m’a pas permis de m’imprégner de ce vécu.

J’ai lu avec une certaine distance ces années de faim, de tensions de craintes permanentes. Il m’a manqué du lien, entre ces chapitres pour être vraiment immerger dans cette époque qui effraie le petit Petia.

« Les ténèbres furent le cauchemar de mon enfance. Les ténèbres et aussi Staline. Je supportais mieux les ténèbres : elles avaient un début au crépuscule, et une fin à l’aube, et elles n’avaient pas toujours l’opacité des ténèbres bibliques. Tandis que Staline, ce voyeur génial, était partout. A tous les coins de rue, sur toutes les affiches, jusque dans nos rêves. Le guide, le timonier, le père. Souvent, j’essayais de le fixer en pleine lumière pour vaincre ma phobie. En vain. La terreur ne me lâchait pas l’âme. »

Si je n’ai pas su apprécier comme il l’aurait fallu ce récit, il n’en reste pas moins important et terrible devant toutes ces arrestations et ces morts. La note que j’attribue à ce roman reflète donc bien uniquement mon ressenti.

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Les neiges bleues

la Pologne sous l'Urss. Un jeune garçon raconte, déjà mature et avec une force inouie la dureté du quotidien, la fatalité, le fanatisme politique... Beau dur et instructif. A lire
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Les neiges bleues

Un très beau livre qui n'est pas sans rappeler le climat du film de Benigni "La vie est belle". En effet alors qu'il vit, si on peut appeler ça vivre, dans des conditions épouvantables de faim, de froid, de misère, le narrateur, petit garçon de 8 ans, trouve le moyen de sourire, de rire, d'aimer. La solidarité n'est pas un vain mot, elle est éprouvée au quotidien et dans les circonstances les plus cruelles. l'enfant s'échappe de toute cette misère par la poésie, l'amitié, la foi. Il s'agit d'une autobiographie ce qui rend le livre plus poignant encore.



Pendant cette lecture les paroles de Gottingen me trottaient dans la tête

O faites que jamais ne revienne

le temps du sang et de la haine...
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Les neiges bleues

En une succession d'épisodes significatifs, Piotr Bednarski, avec "Les neiges bleues", nous immerge dans le quotidien de Petia, huit ans, "fils d'ennemis du peuple travailleur", détenu avec sa mère dans un centre en Sibérie, son père ayant été expédié au goulag.



Nous partageons avec lui le froid et la faim, les humiliations, mais aussi les manifestations d'amitié ou de solidarité, les petits bonheur ravis à la misère... et nous partageons surtout le regard qu'il porte, entre naïveté et lucidité précoce, sur le monde qui l'entoure. Philosophe en herbe, il nous livre ainsi ses réflexions sur les événements souvent dramatiques et violents dont il est le témoin, exprime son incompréhension face à l'absurdité d'un système dont il ne saisit pas le sens, le tout avec une vivacité et un optimisme rafraîchissant, en dépit du sombre contexte qui les inspire.



Et si Petia fait preuve d'une telle force d'esprit, c'est en grande partie grâce à sa mère, dont la splendeur lui vaut le surnom de Beauté, et les sollicitations constantes de nombreux prétendants, parmi lesquels certains responsables du centre. Elle n'en a cure, sa nature généreuse et rebelle la porte à leur préférer les originaux et les poètes, les insoumis et les exclus.



Porté, protégé par l'amour et l'humanisme de Beauté, Petia, en dépit de la violence et de la tyrannie qui président à l'existence des occupants du centre, connaît certains des émerveillements de l'enfance, et va toujours de l'avant, malgré le spectacle de la cruauté, l'omniprésence de la mort et la terreur que lui procurent notamment la nuit et Staline, fort de la conviction que tout est possible et que demain sera meilleur, à condition d’œuvrer en ce sens...



Récit autobiographique au style sobre et direct, coloré toutefois par la poésie émanant de la sensibilité pénétrante du narrateur,"Les neiges bleues" nous éclaire sur le triste sort réservé aux dissidents polonais et à leurs familles tombés sous la coupe de l'Empire soviétique lors du partage en 1939, de leur pays entre l'Allemagne et l'URSS.


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Les neiges bleues

Ce livre, si l'on pouvait le résumer à un seul mot, se serait : lumineux.

Lumière de la neige qui réfléchit le ciel, lumière de la lucidité d'un enfant qui vit les ténèbres d'une époque, lumière de « Beauté », le surnom devenu le nom de sa mère, à l'unanimité ; lumière de la dignité sur l'extrême des humiliations et des souffrances. Un livre d'un blanc immaculé, aux reflets bleutés, pour dépasser ce « Rouge » qui se voudrait omniprésent.
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Les neiges bleues

Ce petit livre poignant raconte l'histoire d'un enfant qui grandit dans un village de Sibérie parmi les déportés du régime stalinien. Entre jeux innocents et amours tragiques, la mort est omniprésente. Roman d'apprentissage, montrant le plus souvent l'humanité dans ses aspects les plus sombres, c'est aussi un hymne déchirant aux "humiliés et offensés". Tristement beau.
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