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Citations de Poppy Z. Brite (169)


Il attaqua ce qui avait été la taille et laboura la chair de son couteau, encore et encore, jusqu'à ce que les deux moitiés du corps ne soient jointes que par la seule épine dorsale. Une nouvelle fois, il inséra la pointe de son couteau entre deux vertèbres, fit levier et tira. Le garçon se sépara de lui-même avec une grande facilité, perdant encore quelques fluides mais en quantité infime. Jay avait bien travaillé.

Il se retrouva la tête sur les genoux de Soren, qui lui caressait doucement les cheveux de la main délicate. C'était si bon d'être ainsi touché avec tendresse, sans arrière-pensées, que les yeux de Tran s'emplirent de larmes. Il se rappela la crise qu'il avait eue chez Jay. Vaguement humilié, il refoula ses sanglots.
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Un virus est une des creatures des plus stupides , denuée de but comme de sens , et pourtant aussi tenace que la vie . Difficile de croire qu'un parasite ressemblant a une balle de golf moisie a pris racine dans votre sang et votre lymphe , rongeant les fragiles helices de votre ADN et de votre ARN , bouleversant l'ordonnance de vos nucleotides et reduisant vos cellules en esclavage . Un parasite si simple qu'il donne au tenia des allures de merveille de complexité biologique , un parasite totalement inutile , et de surcroit invulnerable tant que son hote continue de respirer et de souffrir .
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Il était de ces hommes qui n'ont qu'un seul amour dans la vie, qui savent, avec la ferveur malade d'un authentique fataliste, que cet amour leur sera dérobé un jour, et sont à peine surpris lorsque ce jour arrive.

(Calcutta, seigneur des nerfs)
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Ma grand-mère m'a dit qu'il ne faut pas essayer de définir le mal, parce que dès qu'on croit y être parvenu, une nouvelle forme de mal vous apparaît soudain et s'insinue dans vos pensées. A mon avis, personne ne sait ce qu'est le mal. Et personne n'a le droit de le dire.
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Nulle existence n'est plus solitaire que la mort, surtout quand il ne reste personne pour porter votre deuil.
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[…] Il souffla dans le micro. « Hé, le Matyr, tu sais pourquoi le gouvernement du Mississipi a refusé de verser des subventions aux cliniques effectuant des recherches sur le sida ? Attention, elle est bien bonne. Il a dit qu'il s'agissait d'une maladie liée au comportement et que ce n'était pas aux contribuables normaux de payer la facture. Pourquoi gaspiller du bon argent américain à combattre les germes pédés ? »
Il marqua une pause théâtrale. « Alors j'ai écrit à mon sénateur et à mon représentant pour exiger le remboursement de la quote-part de mes impôts affectée à la recherche sur les maladies congénitales, sur les drogues de fertilité, sur les fausses couches... bref, sur tout ce qui a rapport à la production d'un foetus humain en bonne santé. Après tout, comme la grossesse est une condition liée au comportement dont je déplore la moralité – ou l'absence de moralité –, je ne vois pas pourquoi je serais obligé de financer les répugnants problèmes des pondeuses. Et devinez quoi ? »
Luke pressa le bouton PLAY de magnétocassette. Un grondement de guitares annonça Service with a Smile, un groupe de lesbiennes radicales qui était son préféré parmis ceux de La Nouvelle-Orléans. « Je me suis fait baiser, baiser, BAISER ! » cracha la chanteuse au sein des cordes rugissantes. Bien qu'elle ait abordé des sujets aussi divers que la castration des mâles et le contrôle fiscal, cette chanson ne durait qu'une minute et demie. Luke reprit le micro dès la conclusion.
« Foutre OUI ! Je me suis fait baiser, vous vous êtes fait baiser, tous ceux qui se sont fait baiser... se sont fait baiser ! Vous avez été testé séronégatif la semaine dernière ? Bonne baise et sincères félicitations ! Il vous reste dix mois d'angoisse avant le prochain test ! Ça vous ôte un sacré poids de l'esprit, pas vrai ? Ça vous soulage sacrément le coeur, pas vrai ?
« Ici Lush Rimbaud, qui refuse de crever comme de fermer sa gueule. [...] »
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Tran jeta un regard circulaire sur sa chambre, se demandant par où commencer et se sentant près de succomber au désespoir. Il y avait des fringues partout, propres ou sales ; il y avait des cahiers, des dessins, des livres et des papiers divers.

Définis tes priorités, se dit-il. Commence par le plus important. Il alla jusqu'à la bibliothèque, attrapa un gros livre sur la mort et l'agonie.
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Il arrive parfois qu'un homme se lasse du fardeau que lui impose le monde. Ses épaules se voûtent, son échine se plie, ses muscles tremblent de fatigue. Il commence à perdre tout espoir de délivrance. Et l'homme doit alors se décider, choisir entre jeter son fardeau ou le supporter jusqu'à ce que sa nuque se brise ainsi qu'une fragile brindille automnale.
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Qu'est-ce qui t'a fait croire qu'on voulait être coupés tous les deux?

(Anges)
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Christian passa devant un seuil obscur. des formes pâles s'agitaient au sein d'une lumière bleutée. Il se souvint de l'époque où cet antre était un club de jazz, où les accord de cuivres montaient jusque tard dans la nuit pour aller caresser les étoiles, où des femmes aux lèvres épaisses et à la peau couleur café saluaient les passants de leur sourire noir. Un soir, il avait vu Louis Armstrong sur ce même trottoir, en manches de chemise, au milieu de ses amis.
[...] A présent, les fêtards qui attendaient nerveusement sur le trottoir avaient une peau blafarde, des yeux cernés de noir et des vêtements en lambeaux, et ressemblaient à des fantômes, à des images négatives des danseurs agiles qui avaient jadis consacré leur nuit au jazz. A présent, la musique qui sortait de la boîte pour monter vers la lune était austère, sombre et étrange, un hymne pour tous les enfants perdus qui commencent à vivre à la tombée de la nuit, à l'heure où les bars ouvrent et où la musique fait résonner ses premiers accords."
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Le lendemain, en cours de lettres modernes, Mrs Margaret Peebles injecta sa seringue de savoir diplômé dans Sa Majesté des mouches et la vida jusqu'à la dernière goutte de sa magie primale, de sa fantasmagorie adolescente.
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Les dernières journées de l'été mourant, l'approche rapide de l'automne. Une nuit glaciale, la première de la saison, un changement dans le climat terne du Maryland. Il fait froid, pensa l'adolescent ; son esprit lui semblait engourdi. Les arbres qu'il apercevait par la fenêtre de sa chambre n'étaient que de gigantesque brindilles de charbon, frissonnant par crainte du vent ou pour résister à ses assauts. Tous les arbres étaient seuls. Tous les animaux étaient seuls, qui dans son terrier, qui sous sa fourrure, et ceux qui mourraient sur la route mourraient dans la solitude. Avant le matin, pensa-t-il, leur sang aurait gelé dans les fissures de l'asphalte.
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Jay le surprenait parfois dans la bibliothèque, feuilletant des livres de peinture ou de photographies, dévorant des fragments de romans comme un homme affamé de mots ; ou alors dans l'antichambre, en train d'écouter des CD qui passaient en boucle ; ou encore dans la chambre, jouissant des draps en soie et des oreillers moelleux. C'était un homme de goût et de culture, un homme sublime, qui avait été privé de tout ce qui était essentiel à ses yeux, et Jay se sentait revivre en le voyant reprendre goût à la vie.
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Ghost revit en esprit une citrouille de Halloween que sa grand-mère avait jadis oubliée à la cave ; lorsqu'il avait voulu la palper, son doigt avait traversé la peau et s'était enfoncé dans la pulpe pourrie. La peau de ce misérable paraissait aussi fragile. Un de ses yeux était masqué par une cataracte jaunâtre. L'autre, braqué sur le plafond, sembla sur le point de se liquéfier, puis chercha les deux jeunes hommes.

(Prise de tête à New York)
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"Ta vie est entrée en collision avec la mienne et tu n’as pas survécu au choc, tout simplement " Page 79, Andrew à propos de Sam.
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Il enleva la chaine passée autour de son cou et fit un pas vers Christian , brandissant le crucifix comme une arme.(...)
"Vous etes un imbecile dit Christian . Un imbecile qui se fie à des mythes erronnés . Si vous me touchiez avec ce bijou , il ne me brulerait pas la chair . Il ne me roussirait pas la peau . Il ne m'empoisonnerait pas l'ame . Je n'ai rien contre votre Christ . Je suis sur que son sang avait un gout exquis. "
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Dans une cité de plusieurs millions d'habitants, une ancienne cité assez surpeuplée et assez cruelle, il peut se développer une sorte de magie.
Le mot "ancien" ne signifie pas grand chose en Amérique.Deux ou trois cents ans au maximum....et les usines et les filatures désaffectées n'en ont guère plus de soixante. Mais je pense à La Nouvelle Orléans, cette ville embourbée dans le temps, où une nouvelle religion a évolué en moins de deux siècles- un mélange hétéroclite composé d'une dose de poussière de cimetière haïtien, d'une dose de juju de la brousse africaine, d'une gorgée de vin de messe et d'une pincée de miasmes des marais. La magie apparaît quand elle veut, où elle veut.
Dans une métropole grouillante et cruelle, on peut créer sa propre magie...volontairement ou non. Une magie destinée à assouvir les désirs qui auraient dû rester enfouis au luls profond de votre âme, ou à vous permettre de survivre à l'interminable succession des jours de désespoir. Et ce désespoir, cette faim de pain ou d'amour, cette joie secrète devant la folie de l'existence....tout cela a pu donner naissance à autre chose. Un composé de mauvais rêves et d'amour perdu, quelque chose dont les suppôts sont les abandonnés, les oubliés, les inutiles.
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Biographie [...]...a exercé les professions suivantes : fabricant de confiserie fine, modèle pour peintre, gardienne de souris et danseuse exotique." On pense à Jack London et à l'heureuse époque où les écrivains avaient vécu avant de s'asseoir devant leur clavier. Aujourd'hui, une bio d'auteur ressemble davantage à un truc de ce genre : "Ms Temugli est lauréate d'une bourse Guggenheim, de deux bourses de la NEA, du prix Lizzie Borden décerné par la NOW et récompensant un récit politiquement correct mettant en scène une femme activiste, et du Trophée de consolation de la convivialité popote... Ms Temugli enseigne la théorie déconstructionniste féministe et les techniques de la littérature postmoderne antinarrative à l'université communautaire de Kékçapeutfaire."
Non, Poppy Z. Brite a "Vécu" !!!
(Extrait de l'introduction écrite par Dan Simmons, intitulée "prolégomènes à toute métaphysique future de Poppy".)(ndr : Mouarf !).
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J'aimais mes garçons tels qu'ils étaient, de grands poupons morts pourvus d'une ou de deux bouches supplémentaires à la salive cramoisie. Je les conservais auprès de moi pendant une bonne semaine, jusqu'à ce que l'odeur devienne trop perceptible. Le parfum de la mort ne me déplaisait pas. Il m'évoquait des fleurs coupées ayant trop longtemps séjourné dans une eau stagnante, une senteur lourde et maladive qui colle aux cloisons nasales et s'insinue au fond de la gorge à chaque souffle.
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Ils découvrirent que même lorsqu'on est en proie à une souffrance apparemment insoutenable, une souffrance qui vous serre le cœur comme un étau et laisse gravées dans votre cerveau des traces indélébiles, la vie continue. Et la souffrance s'atténue, s'estompe peu à peu.
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