La plus ancienne collection de fleur séchées, également appelée herbier fut créée par Gherardo Cibo, qui la composa alors qu’il étudiait dans le jardin botanique le plus développé d’Europe à Bologne, en Italie.
Il voyagea fréquemment entre Rome, l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas, puis s’installa vers 1540, à l’âge de 28 ans, à Rocco Contrada, une ville italienne florissante à cette époque et dotée d’une réputation académique bourgeonnante. Il établit alors un journal visuel de ses excursions, agrémenté de superbes illustrations insolites. Les plantes, qui figuraient au premier plan, avaient tendance à éclipser les gens qui se trouvaient à côté d’elles. L’échelle était des plus originales, on y voyait des botanistes scier les racines de perce-neige géants, un lys qui surplombait un village fortifié, et une pivoine sauvage qui dominait toute une forêt, avec des oiseaux volant entre ses pétales.
Lorsqu’on vit dans une grande ville animée débordant de lumières artificielles, on oublie facilement que par le passé, les étoiles étaient bien plus présentes dans la vie quotidienne de la plupart des gens, éclatantes de splendeur. Aujourd’hui, elles révèlent tout leur éclat à la campagne, lors des nuits dégagées.
Les runes étaient un ancien système d’écriture germanique, dont les premières traces remontent environ à l’an 150 de notre ère. Ces caractères furent remplacés par l’alphabet latin avec l’avènement du christianisme. Les runes tombèrent en désuétude vers le début du XVIe siècle, mais elles continuèrent d’être associées à la magie. Comme chacun le sait, Les Contes de Beedle le Barde, le livre pour enfants sorciers mentionné pour la première fois dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, fut écrit en runes. Le besoin d’interpréter les runes (et la difficulté de la tâche) les enveloppe d’une atmosphère de magie et de savoir secret. La racine du mot « rune » signifie d’ailleurs « secret ».
Personne ne sait réellement à quoi la Pierre philosophale est censée ressembler. De quelle couleur est-elle ? Brille-t-elle ? Est-elle solide, ou le résidu d’une expérience ? Où faut-il la conserver ?
Il existe un extraordinaire ouvrage richement illustré qui explique comment tirer parti de la Pierre philosophale : le Ripley Scroll (« Parchemin de Ripley »). Il s’agit d’un traité d’alchimie long de six mètres, couvert d’illustrations de dragons, de crapauds et d’oiseaux et incluant un texte intitulé « Verses upon the Elixir » (« Vers au sujet de l’Élixir »). Une fois accroché, ce rouleau fait la taille d’une girafe adulte. Il n’en existe que 22 exemplaires répertoriés dans le monde, dont un qui est conservé à la British Library. La Beinecke Library de l’université de Yale en détient un deuxième. Tous deux partagent la même iconographie, mais présentent le processus de l’alchimie dans un ordre différent. Rien ne permet de déterminer lequel de ces deux rouleaux reposant de part et d’autre de l’Atlantique vous donnerait de meilleures chances de produire de l’or.
Les journées d’été humides et étouffantes de l’hémisphère nord, où il fait trop chaud pour faire quoi que ce soit, sont parfois appelées « canicules ». On les appelle ainsi car elles sont liées à l’étoile du Chien, une étoile qui se lève avant le soleil au plus chaud de l’été. Dans l’Antiquité grecque et romaine, ces jours étaient associés à une chaleur étouffante, mais aussi à l’orage, la léthargie, la malchance et… aux chiens fous. Nous connaissons mieux cette étoile sous son nom de « Sirius », qui a donné Sirius Black, le parrain adoré de Harry, un Animagus pouvant prendre la forme d’un gros chien noir. Son nom vient du grec seirios aster, qui signifie « étoile brûlante », et elle fait partie de la constellation Canis Major, le Grand Chien.
Le Cercle magique, peint au XIXe siècle, est un tableau du britannique John William Waterhouse représentant une enchanteresse en train de dessiner un grand cercle de protection autour d’elle à l’aide d’une longue baguette fine. Au-delà du cercle, on voit un étrange paysage stérile peuplé de créatures inquiétantes. L’enchanteresse est belle et parée de ses plus beaux atours, tout le contraire du cliché de la vieille sorcière repoussante, une image fréquemment utilisée pour humilier et contrôler les femmes jugées rebelles [...] C’était un portrait quasi-révérencieux d’un type de femme qui recevait souvent un traitement négatif, voire carrément misogyne.
Dans les livres Harry Potter, la classe de Potions est un lieu charnière où les personnages apprennent à mieux préparer les potions et aussi à mieux se connaître. Depuis qu’elle existe, l’alchimie a eu pour but la transmutation des métaux vils en or et de trouver la clé de la vie éternelle, mais il s’agissait surtout d’une façon de faire quelque chose de sa vie et d’atteindre son véritable potentiel. Le passage à l’adolescence est une période mouvementée pour tout le monde, pleine de peurs et de désirs, et ce fut particulièrement le cas pour Harry, Hermione et Ron, alors qu’ils embarquaient pour leurs aventures dans le monde des sorciers.
Les sortilèges sont un exemple parfait de l’utilisation de la magie et des abus qu’elle peut entraîner. Certains sortilèges étaient merveilleux et permettaient de se transformer en lion, ou de se rendre invisible (personne n’a jamais pu prouver qu’ils ne marchaient pas !). Mais cette forme de magie avait également un côté plus sinistre. Au fil des siècles, la magie et la sorcellerie servirent à dissimuler la persécution des plus vulnérables sous prétexte qu’ils se livraient à d’odieux actes impies. L’image de la sorcière éreintée fit un tel effet qu’elle trouve encore un écho aujourd’hui.
La licorne est la créature magique qui était le plus souvent associée aux apothicaires du Moyen-Âge. Il n’était pas rare de voir des enseignes spectaculaires en forme de tête de licorne accrochées au-dessus des boutiques d’apothicaires.
Le musée des sciences de Londres abrite l’une de ces enseignes, qui date du XVIIIe siècle. La tête de licorne, qui provient probablement d’Angleterre ou de Hollande, est en bois de chêne. La sculpture affiche une expression heureuse, saine et alerte, accompagnée d’un léger sourire et d’une petite barbichette.
Nous ne serons jamais certains que nous ne puisons pas dans une force qui nous dépasse, et cela trouve un écho profond dans notre façon de percevoir le monde. Et ce n’est pas une coïncidence si nous trouvons ces informations dans des livres : les livres eux-mêmes exercent leur propre influence magique à travers leur interprétation et leur partage, ainsi qu’à travers la façon dont ils transforment notre connaissance du monde qui nous entoure, réel ou imaginaire. Ce qui rend les livres de magie d’autant plus puissants.