Procope de Césarée

On se délecte à l'avance en prenant Procope, alléché par l'introduction qu'en fait Philippe Muray dans ses Exorcismes spirituels, et par la réputation sulfureuse qui accompagne ce grand calomniateur, composant en secret ce pamphlet contre ses maîtres qu'il sert par ailleurs de sa plume d'historiographe. Bref, tout est préparé pour un grand plaisir de lecture, qui s'évanouit très vite devant cette avalanche d'accusations hystériques, répétitives, monotones dans l'outrance, qui en disent peut-être plus long sur les fantasmes de l'auteur que sur la réalité du temps, et que sur ses victimes Justinien et Théodora. C'est bien décevant, mais peut-être le texte original a-t-il une saveur et une verdeur qui se perdent à la traduction.

L'ENVERS DU DECOR, CE N'EST PAS BYZANCE

Procope de Césarée (500-565), haut fonctionnaire de l'Empire Romain d'Orient, serviteur de l'empereur Justinien et de son épouse Théodora (si vous allez en Italie du Nord, ajoutez Ravenne aux villes que vous voulez visiter. Les mosaïques sont d'une beauté à vous couper le souffle. On y ressent cette émotion qui faisait trembler Stendhal devant les oeuvres des grands maîtres italiens. Des "deux colombes" au portraits des hauts dignitaires de Byzance, ce ne sont que merveille).....Procope donc écrivit un récit des Guerres Gothiques, Perses et Vandales, oeuvres officielles, dithyrambiques et très flatteuses pour Bélisaire, l'officier général commandant les troupes impériales, Justinien et Theodora.

Procope haïssait Justinien et Theodora jusqu'au point de penser qu'ils étaient habités par des démons. Il dénonce toutes les vilénies, spoliations, débauches, vols, taxations, mises à mort, mensonges, lachetés, manipulations... auxquels se seraient livrés Théodora, qualifiée de prostituée, et Justinien, décrit comme un individu inculte, mal dégrossi, lamentable théologien entièrement passé sous la coupe de sa femme.

On n'est pas chez Suétone, l'homme qui a raconté la vie des douze Césars, à la façon d'un voyeur épiant leurs vies par le trou de la serrure, on est chez un conservateur qui éxècre ces deux parvenus.

Il s'agit donc d'une charge outrancière dont Ernest Renan, en post face, rappelle les limites de façon élégante, solide et documentée. Ceci étant on apprend à connaître Byzance, ville dont le riche passé paraît très intéressant.

Celles et ceux qui s'intéressent à cette période de l'histoire de l'Empire romain trouveront de quoi satisfaire leur curiosité.

Un grand témoignage historique, de la part de Procope.



Il y relate ici les invasions barbares Vandales et Goths qui ont eu lieu, amorçant le déclin de l'empire Romain occidental.



L'installation des Vandales en Lybie, du projet de l'empereur Justinien de recouvrer les territoires perdus, et des batailles en découlant.



On y voit aussi les difficultés de l'empire (soulèvements, coups d'état, corruption)et la chute inexorable de la partie occidentale.



Le texte se lit très bien, le but étant que ce témoignage perdure dans le temps, il est qui plus est accompagné d'annotations permettant d'en savoir plus sur certains lieux et personnages.



Un ouvrage clé qui nous permet donc d'en apprendre plus sur la fin de l'antiquité et la transition vers le moyen âge.

Récit très accessible, agréable et très intéressant à lire sur la perte de la Lybie et sa reconquête (assez difficile au final) par les troupes romaines menées par le Généralissime Bélisaire et ses successeurs.



Ce récit est relaté par son contemporain Procope. Des notes de bas de pages très instructives sont à disposition.



Petit plus également pour la carte, la chronologie vandale ainsi que l'arbre généalogique.



Le seul hic à mon sens est le choix des illustrations. Le dessin est indigeste, ce qui est une vrai déception puisque je trouvais l' idée super. D'autres les aimeront peut-être.



C'est parti pour la suite, l'histoire des Goths.