Un enfant n'est pas différent d'un adulte... Lui aussi n'est qu'un amas de chair !
Les guerres sont désormais sous-traitées au secteur privé… Ce n’est ni un combat où l’identité d’un peuple est en jeu ni un sacrifice pour tel ou tel dieu… Ce n’est plus qu’un business.
Pourquoi je les ai tués ? Je… je n’en sais rien…
Je sais qu’aimer son prochain est une fonction qui trouve sa source dans le capital biologique des êtres humains… tout comme la cruauté dont ces derniers peuvent faire preuve et même d’avantage… j’ai n’identifie chez l’homme un « organe du génocide »… mais je ne désespère pas de prouver qu’il ne définisse pas à lui seul la nature humaine…
Croire quelqu’un est vivant tant que son cœur bat, c’est une idée complètement dépassée… une croyance d’un autre temps.
- Donc, quelque part, vos recherches ne sont pas juste liées à notre conscience, mais au tissu même de notre réalité...
Gabrielle Étaín haussa un sourcil et m'adressa un regard perplexe, comme si j'avais dit quelque chose d'étrange.
- Mais la réalité et la conscience sont une seule et même chose, inspectrice Kirie.
- Vraiment ?
- Oui. Après tout, c'est notre conscience qui fixe les limites de la réalité que nous pouvons accepter.
…Nous faisons partie du détachement de l’unité I de l’unité spéciale des recherches des forces de renseignement… Notre boulot, c’est de tuer les méchants.
Pour la première fois, je me rendis compte de l'étrange vision que présentait la population médicalement standardisée du Japon. Il n'y avait pas plus de différences entre l'homme et la femme assis en face de moi qu'entre deux mannequins dans une vitrine(...) chaque passager collait à un type corporel précis. Tous entraient dans un moule préétabli défini comme sain. Je me sentais comme une étrangère dans une galerie de miroirs. Un pays de miroirs.
Les humains étaient comme un compteur brisé dont l'aiguille allait et venait entre désir et volonté, toujours d'un extrême à l'autre, sans jamais s'attarder entre les deux. Il n'y avait pas de place pour la modération.
Afin de visionner tout support contenant une représentation visuelle de la violence, il vous fallait une qualification officielle : un PERVERT ou permis de visionner des éléments rétrospectifs traumatisants.
Elle se leva, marcha jusqu'à la balustrade entourant le bord du toit, et se mit à parler à haute voix, comme si elle proclamait quelque chose au paysage- voire même au monde entier
- " C'est sur la vie, maintenant et tout au long de son déroulement, que le pouvoir établit ses prises; la mort en est la limite, le moment qui lui échappe; elle devient le point le plus secret de l'existence, le plus privé"
- C'est une phrase de qui?
- Michel Foucault.
(...) Un léger vent se leva, soufflant dans nos cheveux et sur nos fronts. La mort est la limite du pouvoir, le moment qui lui échappe ....
- L'enfer existe, que tu aies foi en Dieu ou pas.
- Il a raison... La preuve, on s'y trouve déjà !
- Non... Le spectacle qu'on a sous les yeux n'a rien à voir avec l'enfer parce qu'on peut y échapper en fermant les yeux. Il se trouve juste là ! Dans ma tête... Il est gravé dans les replis de mon cortex cérébral ! Une fois notre mission accomplie, on rentrera aux Etats-Unis et on reprendra une vie normale mais on ne pourra jamais échapper à l'enfer puisqu'il est en nous, dans nos crânes respectifs...
Il persistait à dire que nous avions besoins de nos libres arbitres, de nos conscience. Je n'étais pas d'accord. Je sentais qu'il fallait que je fasse quelque chose. Je voulais créer un monde sans âmes, pour le bien des centaines de milliers que l'on perd chaque année.
Les oreilles n'ont pas de paupières.