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Critiques de R.J. Ellory (2764)
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Une saison pour les ombres

Pour son dernier roman en date publié chez Sonatine, l’écrivain britannique R.J. Ellory nous emmène à Jasperville, un bled perdu dans le Nord-Est du Canada où personne n’aurait l’idée de vivre s’il n’y avait pas de minerai de fer à exploiter.



En 1984, Jack Devereaux a d’ailleurs fui cette région hostile pour refaire sa vie à Montréal. Mais, vingt-six ans après avoir quitté l’enfer blanc québécois, il reçoit un appel de la police locale qui va malheureusement l’obliger à retourner au bercail. Son jeune frère Calvis vient en effet d’être arrêté pour tentative de meurtre et, ce qui étonne le plus Jack, ce n’est pas que son petit frère ait disjoncté… mais que cela ait mis si longtemps à arriver !



C’est donc sur fond blanc que R. J. Ellory déroule sa plume foncièrement noire. Un endroit éloigné de tout où les hivers sont rudes et les étés humides et peuplés de moustiques. Un environnement propice aux dépressions et aux suicides… si vous n’y mourrez pas avant, de froid ou dévoré par des animaux affamés, allant d’une meute de loups à un ours. Et pour couronner le tout, selon les autochtones algonquiens, la région serait également peuplée de wendigos, des créatures surnaturelles, maléfiques et anthropophages que vous n’avez pas vraiment envie de croiser. Bref, l’environnement idéal pour y planter l’intrigue d’un roman noir !



« Une saison pour les ombres » n’est pas seulement un cadre hostile limitant fortement l’espérance de vie, mais également l’histoire d’un retour aux sources forcé. En cherchant à comprendre pourquoi son frère a voulu tuer cet homme, Jack Devereaux se voit en effet obligé de lever le voile sur un passé qu’il avait pourtant enfoui au plus profond. Au-delà de ce frère qu’il a lâchement abandonné à l’aube de ses douze ans et des mauvais souvenirs qu’il a choisi de laisser derrière lui, Jack avait également tourné le dos à son premier amour… et à ces nombreux corps retrouvés éventrés au fil des ans. Welcome back à Jasperville !



« – Tu penses que Dieu nous punit tous ?



– Non, répondit Henri. Les hommes se punissent tout seuls. Dieu n’est là que pour porter le chapeau. »



« Une saison pour les ombres » est donc un roman foncièrement noir, livré par un maître du genre, ainsi qu’une recherche de vérité au cœur d’un passé pas toujours bon à remuer. Un roman d’ambiance qui dresse progressivement le portrait d’une communauté isolée essayant de survivre tant bien que mal là où personne ne veut demeurer. Une intrigue qui s’immisce au sein d’une famille et d’une fratrie détruite par les drames. Un endroit où vous ne voulez absolument pas aller…sauf qu’en compagnie d’Ellory, j’y serais volontiers resté encore un peu !
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Au nord de la frontière

Je vais poursuivre les remerciements de R.J. Ellory en fin de roman en rendant hommage à son traducteur attitré, Fabrice Pointeau, décédé le 6 mars 2023. Cet homme qui traduisait également les romans de Paul Cleave et David Joy ne se contentait pas seulement de traduire les mots sortis de la plume d'Ellory, il restituait également l'ambiance sombre de ses récits tout en respectant le rythme de ses phrases, se plaçant ainsi au diapason du talent inégalable de R.J. Ellory. Un niveau de traduction qui ne sera JAMAIS atteint par une intelligence artificielle et qu'il faut donc chérir à une époque où DeepL, Google Translate et ChatGPT cherchent à revoir les normes à la baisse. Ici, chaque mot est traduit, puis déposé au bon endroit, avec soin, avec professionnalisme, respectant le rythme original de la phrase, pour qu'au moment de la ponctuation finale celle-ci puisse claquer autant que l'originale. Je fais partie de ceux qui n'accordent pas suffisamment d'attention au nom des traducteurs lorsque j'entame un livre et pourtant, là, en tant que lecteur, je sens que les traductions de Fabrice Pointeau vont fortement me manquer…



Avant de rendre à César ce qui était à César, R.J. Ellory ouvrait son dernier roman en plongeant ses lecteurs dans les Appalaches, l'une des régions les plus pauvres des États-Unis. Dans ce bled où fleurissent les trafics en tout genre et où l'alcool permet de tenir jusqu'au lendemain, Victor Landis, le shérif d'une petite ville de Géorgie, vient d'apprendre la mort de son frère, Frank. Pour ce solitaire qui a déjà perdu sa femme et qui n'a jamais eu d'enfants, la nouvelle n'est pas vraiment triste car, excepté son sang, le métier de shérif et un passé de merde, il ne partageait plus rien avec son frère. le seul hic, c'est qu'en se rendant dans le comté de Dade pour reconnaître le corps, il découvre non seulement que la mort de son frère n'était pas accidentelle, mais qu'en plus, il laisse une gamine de douze ans derrière lui. du coup, même s'il n'en a pas grand choses à cirer de son frère, il s'agit tout de même d'un meurtre et cette petite nièce sortie de nulle part mérite tout de même de connaître la vérité…non ?



Si certains auteurs ont l'art de dresser le portrait de leurs personnages, R.J. Ellory va encore un peu plus loin en nous livrant leurs âmes en pâture. Il installe tout d'abord ce rythme délicieusement lent qui caractérise ses récits, puis il s'assied, se serre un petit verre de whisky et commence à appuyer là où ça fait mal, doucement, par petits à-coups, triturant lentement l'âme de ses personnages, grattant un peu à gauche, déblayant un peu à droite, dévoilant progressivement cette histoire de famille qui a séparé deux frères pendant de longues années… jusqu'à ce que la mort les sépare. Une histoire sombre recouverte d'une bonne couche de poussière et emballée dans une toile de mensonges, le genre de noirceur dont l'auteur raffole et nous avec. Et puis, soudainement, de cette obscurité poisseuse surgit un véritable rayon de soleil, cette petite nièce de douze ans sortie de nulle part, au caractère bien trempé certes, mais qui vient brusquement éclairer ce récit. Les échanges entre Victor Landis et la fille de son frère ne sont pas seulement attendrissants, ils sont souvent même foncièrement drôles. Même les dialogues entre Victor Landis et sa secrétaire Barbara sont divinement parsemés d'humour. Je n'irai pas jusqu'à dire que R.J. Ellory va vous servir du « Feel-Good », faut pas pousser bobonne quand même, mais il a visiblement encore plus de cordes à son arc que je ne le pensais. Bravo maestro !



Au coeur de cette histoire de famille, R.J. Ellory nous sert également une enquête policière, voire même plusieurs enquêtes policières simultanées car outre son envie subite de découvrir l'assassin de ce frère dont il s'était pourtant lui-même débarrassé, Victor Landis se retrouve également avec une série de meurtres inexpliqués de jeunes adolescentes dans la région. Car non, R.J. Ellory ne nous sert évidemment pas du « Feel-Good », car dans les Appalaches, des gamines de seize, dix-sept ans disparaissent, puis sont retrouvées violentées, mortes et totalement nues, balancées comme des déchets dans la nature. Il est grand temps que Victor Landis y fasse un peu de ménage…



Une ambiance pesante, des personnages décortiqués jusqu'à l'âme, une histoire familiale émouvante et des meurtres en série au coeur des Appalaches, le tout porté une dernière fois par la traduction experte de Fabrice Pointeau. Respect et coup de coeur !
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Seul le silence

C'est quoi une vie : des emmerdes, du bonheur, de la tristesse, de l'amour, des espoirs et des déceptions...

Pas forcément dans cet ordre d'ailleurs.

Et au final, c'est quand tu fais l'addition que tu vois de quel côté elle balance. Libre à toi d'y mettre de l'inclinaison.



Dès le début du bouquin, la mort va venir poser son linceul sur les frêles épaules du jeune Joseph Vaughan et ne plus le lâcher. Dès lors sa vie sera ponctuée de morts, naturelles ou pas, qui influeront sur le cours de son existence, feront naître en lui des obsessions, du désespoir, annihilant sa fraîcheur face aux promesses qu'il ne pourra tenir.

Le sort s'acharne et s'acharnera sur lui pendant plusieurs décennies, des années 30 aux années 60.



"Seul Le Silence" est une petite perle littéraire, dans la lignée des plus grands auteurs classiques américains, Faulkner en tête.

Les phrases de R.J. Ellory frôlent le sublime. D'une richesse incomparable, elles se nichent dans vos yeux et déroulent un imaginaire et une poésie sans égale.

Car l'homme n'est pas avare de mots et les enfilent en une succession de phrases toutes plus extraordinaires les unes que les autres.

Ce n'est d'ailleurs pas tant l'histoire qui prime que ces envolées lyriques et philosophiques sur l'inspiration et la douleur qui mène à l'écriture, comme un exorcisme sans fin.



Le jeune heros va d'ailleurs suivre un parcours quasi-christique de souffrances et de peines pour sortir du plus profond de lui les mots qui feront émerger un écrivain de sa chrysalide crasse et fragile. Un chemin de croix qui le mènera sur les pentes de la folie et du désarroi. La faute aux anges. Les gardiens et les autres.



Cette noirceur sera émaillée de moments d'amour merveilleux, brefs, mais du genre à illuminer la plus sombre des vies. C'est toujours ça de pris. 4/5



Une grosse dédicace à PetitePlumeBlanche qui m'a enchanté en posant ce livre entre mes mains. Merci à toi ma belle :-)
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Au nord de la frontière

Deux frères, tous deux shérifs de comtés voisins des Appalaches, l'un en Georgie, l'autre dans le Tennessee. Ils ne se parlent plus depuis douze ans, brouillés jusqu'à l'entêtement. Les retrouvailles du premier chapitre ne sont pas celles prévues. Victor Landis doit identifier le corps de Franck, assassiné, écrasé à plusieurs reprises. Malgré la rancoeur qu'il a pour son frère même mort, il décide d'enquêter officieusement, tout en s'occupant d'une autre affaire, officielle elle, suite à la découverte du corps d'une adolescente.



« Le monde qu'il s'était bâti était dénué de bruit. A présent il était plein de voix, et même s'il ne voulait pas entendre nombre d'entre elles, c'était tout de même étrangement préférable au silence interminable du passé. »



Ce que j'aime plus que tout chez R.J.Ellory, c'est sa capacité à faire vivre ses personnages dans le moindre recoin de leur psyché. Il a l'art de révéler au juste moment leur intimité, juste par un détail qui s'ajoute à un autre et qui permet de comprendre les moteurs qui l'animent. Celui de Victor Landis est absolument remarquable.



Un vrai solitaire, vraiment seul, qui depuis la mort de sa femme puis la dispute avec son frère n'a laissé personne l'approcher ... jusqu'à ce qu'il se découvre une nièce qui éveille en lui des sentiments qu'il pensait l'avoir déserté, et l'oblige à ne plus se cacher la vérité et peut-être à se libérer. Son chemin personnel est superbe, accompagné de personnages secondaires fort, tous parfaitement caractérisés, qu'il s'agisse des « bons », des « mauvais ». Big up à sa secrétaire Barbara, leurs dialogues et interactions pétillent d'humour et d'amitié.



L'auteur prend minutieusement son temps pour déployer une ambiance lourde et sombre, et y installer ses personnages, mais le suspense est bien là. L'enquête sur l'assassinat du frère est complexe, celle de la jeune fille morte encore plus, tout comme les liens entre les deux. Ellory joue avec ces différents arcs narratifs; Victor Landis tire sur des fils tenus qui menacent de se casser à tout moment dans ce marigot qui pue de plus en plus sur fond de corruption et de trafics généralisés.



Puis dans le dernier quart, l'intrigue s'accélère et les scènes d'action, brillamment menées, s'enchaînent. La résolution des enquêtes est impeccablement maitrisée mais ce que je retiens, c'est une nouvelle fois Victor, assurément un des meilleurs personnages imaginés par un auteur qui partage son empathie pour lui avec une douceur étonnante étant donné la dureté de l'intrigue.



« Certains souvenirs remontaient soudain avec férocité. Ils flottaient dans l'air, lourds et gonflés, et il passait une journée, parfois plus, à se débattre avec, à tenter de faire en sorte que le monde semble ordinaire. Mais il ne l'était pas et ne le serait jamais. »



Durant tout le roman, une question m'a obsédée : que s'est-il passé entre les deux frères pour qu'ils refusent de se parler pendant douze ans, alors qu'ils ont affronté et survécu ensemble à une enfance douloureuse ? Etait-ce la faute de l'un ou de l'autre ? Tout cela nous sera révélé et cela résonne fort, là aussi, avec toute la complexité et les paradoxes de la condition humaine. Le dernier chapitre est lumineux, il m'a profondément émue. J'adore tous les romans d'Ellory, celui-ci a vraiment une saveur particulière grâce à Victor.
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Omerta

Auteur d'un roman au succès relatif il y a plus d'une décennie, John Harper n'a jamais réussi à en écrire un second. Obligé de revoir ses ambitions à la baisse, il travaille dorénavant en tant que journaliste de faits divers au Miami Herald… jusqu'au jour où sa tante, Evelyn Sawyer, lui demande de revenir d'urgence à New York pour lui annoncer que son père a été abattu lors d'un hold-up. Une nouvelle qui devrait dévaster n'importe quel enfant, sauf que le père de John est sensé être mort depuis plus de trente ans…



« Omerta » plonge son personnage principal au coeur d'un passé non seulement douloureux, qu'il aurait préféré oublier, mais visiblement également peuplé de mensonges. Au fil des pages, R.J. Ellory lève progressivement le voile sur la liste des secrets familiaux, à commencer par ce père qui n'était visiblement pas mort et qui s'avère de surcroît être un gros bonnet de la pègre newyorkaise. Le héros imaginé par l'auteur est certes un brin trop naïf et pourrait même énerver le lecteur qui voit immédiatement que John n'est qu'un pion qui se laisse bêtement balader sur un échiquier mafieux parsemé de mensonges et de coups bas.



Ceux qui ne sont pas fan d'Ellory, lui reprochant un style trop lent et descriptif, deviendront probablement fous au milieu de tous ces gangsters particulièrement bavards qui tournent constamment autour du pot, sans vouloir dévoiler cette vérité recherchée par un personnage principal pas vraiment perspicace. Sans parler de cette femme fatale nommée Cathy Hollander, qui aveugle encore un peu plus ce héros déjà pas très clairvoyant et le mène par le bout du nez durant l'entièreté du roman.



Les fans d'Ellory se délecteront par contre de ce brouillard foncièrement noir distillé par l'auteur et se laisseront volontiers piéger par cette toile tissée de mensonges et de faux-semblants. Ils se laisseront bercer par la lenteur du scénario jusqu'à ce final plus explosif et franchement réussi.



Je fais partie des fans inconditionnels de ce grand maître de l'ambiance noire !
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Une saison pour les ombres

« On est tous brisés, quoique chacun à un endroit différent. »



Pour Jack Devereaux, cet endroit c’est la ville minière de Jasperville ( ville fictive inspirée de Schefferville en plein cœur de la péninsule du Labrador ), Québec, Nord-Est du Canada : huit mois d’obscurité et de froid polaire qui l’isole du reste du monde. C’est là qu’il a grandi, là que sa famille s’est installée en 1969 pour suivre son père employé dans la mine de fer.



C’est ce lieu qu’il a fui dès qu’il a pu à 18 ans. Et c’est là qu’il doit revenir 26 ans après pour venir au secours de son petit frère qui vient d’être arrêté pour tentative de meurtre au premier degré. Sans que la police comprenne ce qui l’a fait disjoncter. Jack soupçonne qu’il y a un lien avec la série de meurtres jamais résolus : des jeunes filles de Jasperville régulièrement retrouvées mortes éventrées à partir de 1972.



Etonnamment, R.J. Ellory ne choisit pas de placer l’enquête en elle-même au centre du roman. Même si on saura au final qui a assassiné les jeunes filles, ce n’est pas la résolution qui semble le plus intéresser l’auteur, à peine le tueur. Ce qu’il privilégie, c’est l’exploration de la psyché humaine à travers un personnage principal en quête de rédemption, hanté par un passé traumatique.



« Il commençait à comprendre que les fantômes étaient en lui et que, même s’il partait au bout du monde, ils l’attendraient encore. »



R.J. Ellory est sans doute l’auteur de romans noirs qui sait le mieux injecter de l’émotion à ses récits en faisant la part belle aux blessures qui abiment l’enfance et font ce que nous sommes aujourd’hui. Il maitrise avec brio le procédé narratif classique alternant présent du retour de Jack à Jasperville et passé révélant progressivement les choix d’un homme qui s’est trompé et a évolué sur une quarantaine d’années.



Grâce aux flash-backs éclairant les tragédies qui ont détruit sa famille et sa ville durant son enfance, le lecteur a l’impression de comprendre totalement Jack : ses erreurs, sa lâcheté, sa peur, ses remords, sa culpabilité, ses souvenirs qui le secouent jusqu’au tréfonds dès qu’il met un pied à Jasperville, lui qui a cru en fuyant régler ses problèmes et s’est retrouvé enfermé dans une prison dans laquelle il s’est débattu durant 26 ans.



Pour évoquer le style de R.J.Ellory, Franck Thilliez parle de «  slow motion thriller », expression parfaite pour ce roman noir qui prend le temps de poser des personnages, un lieu et une atmosphère. C’est le maître des ambiances.

On a l’impression que la glaciale et glaçante Jasperville est une ville qui prend possession de ses habitants, une ville maudite que Jack doit parvenir à exorciser en affrontant les démons du passé, les siens et celui de la ville. En affrontant les légendes locales qui obsédait son grand-père et le terrifiait petit, celles mettant en scène les wendigos, créatures lycanthropes du folklore amérindien avides de chair humaine et capables de prendre possession de l’esprit d’une proie au point de le pousser au crime.



Un excellent roman noir qui explore les abimes émotionnels d’un homme en quête de rédemption.
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Au nord de la frontière

Je suis une fan inconditionnelle de Rj Ellory, il est à mes yeux, le plus grand maître de l'écriture, on aime ou on n'aime pas, il n'y a pas de juste milieu. Depuis des années je me suis laissée envoûter pour tous ses romans. Je vais essayer d'être objectif, même si le challenge sera dur pour moi .J'utilise cette phrase à chaque chronique, que je fais pour R.J Ellory. Un résumé de mon ressenti pour l'auteur. Il nous emmène au cœur des Appalaches, région , où la misère et la pauvreté règnent, Victor est prévenu du décès de son frère, qu'il n' a pas vu depuis 11 ans, suite à une dispute, qui a séparé la complicité, de la vie des deux frères. Il vient aux obsèques, à contre cœur et n'a qu'une hâte disparaître. Un événement inattendue va changer sa pensée, il vient de découvrir, que son frère a été marié et était le père d'une jeune fille de 11 ans, Il ne sait pas comment régir à cette situation, lui le grand célibataire depuis le décès de sa femme, et sans enfant, Sa nièce lui prouve toute son affection, un oncle tombé du ciel . Victor décide de rester, et de mener une enquête suite à l'assassinat de Franck . Il se sent obliger , lui aussi veut comprendre, savoir, il doit la vérité à sa belle sœur et sa fille.Une enquête tissée tel un sac de nœuds, une complexité extrême, qu'il était loin de se l'imaginer. Au fil de la lecture, nous allons découvrir les corps de jeunes adolescentes, plus au moins dans le même mode opératoire; excite t'il un lien avec le meurtre de son frère ? Il va entrer en contact, avec les sheriffs des comtés proches; une alliance entre eux, une aide précieuse pour faire avancer ce mystère. Nous découvrons un monde de corruption, de drogue, de prostitution ,de haine, de vengeance , les meilleurs mots pour résumer l'intrigue de ce roman. Je m’arrête là pour ne pas spoiler l'histoire L'auteur , comme à son habitude , nous enroule , sans difficulté dans son monde, tout est travaillé à la perfection. Les descriptions sont essentielles, travaillées, avec minuties, l’enquête est disséquée en profondeur, rien n'est laissé au hasard, la psychologie des personnages met en valeur l’empathie et l’apathie qu'ils peuvent dégager Victor, arrivera t-il à ses fins avec tous ces éléments , comprendre le pourquoi du comment? Comme je le dis tout le temps R.J Ellory est un écrivain qu'on aime ou pas. Il entraine ses lecteurs dans une histoire où l'atmosphère est d'une extrême noirceur, suffocante, oppressante . Ces romans sont toujours aussi long et lent, c'est sa touche personnelle, et grâce à cela, il tient ses lecteurs en haleine du début jusqu'au dénouement final.

Une écriture sombre, subtile , poétique. C'est un amoureux des mots, il jongle avec. Il a une connaissance de vocabulaire impressionnante. J'aimerai parler l'anglais couramment, lire ses romans avec ses mots . Il m'a une nouvelle fois séduite, hypnotisée, envoûtée, et oui c'est un encore un véritable coup de cœur.
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Le carnaval des ombres

Je ne suis pas un familier de R.J Ellory , une grave erreur qu'il conviendra de corriger à l'avenir , même si la PAL ...déborde ! Un pavé de quelques six cents pages dans lequel je me suis laissé porter avec une incroyable volupté... Un ouvrage qui n'aura pas " tenu " trois jours , qui n'aura pas résisté et que j'ai même quitté à regret .Oui , je sais , la " météo estivale " n'était guère propice aux évasions extérieures mais il y avait la concurrence télévisée du Tour de France . En principe...Et bien , ce fut " Tour de France " contre " Tour de Force " . Sacré challenge....

Ce roman , comment expliquer ça, il vous " happe " dès le début et il vous tient en haleine jusqu'aux ultimes pages , sans jamais "faiblir" ou alors si peu qu'on ne s'en rend pas compte tant l'auteur possède l'art et la manière de vous conduire là où il veut , utilisant en alternance des paroles rapportées , des dialogues forts , des passages narratifs bien " troussés " . Il s'agit certes d'une traduction mais l'effet sur le lecteur est remarquable , tout " glisse " , une lecture agréable , une lecture facile , une lecture efficace , une lecture qu'on rêverait " racontée " .

Le sujet est très bien relaté sur la quatrième de couverture , si bien relaté du reste que le seul conseil que je puis vous donner est de prendre l'objet en mains pour vous sentir déjà en route vers cet étrange cirque planté au milieu de nulle part , dans un village du Kansas... Planté et bloqué pour les besoins d'une enquête fédérale, un cadavre y ayant été découvert....

Plongée donc parmi des " gens du cirque " bien étranges à tous points de vue , tant sur le plan physique que moral , des " gens du cirque " qui , à l'instar du directeur , le mystérieux, l'énigmatique Edgar Doyle n'ont qu'une envie , " reprendre la route pour gagner sa vie ".

L'agent spécial , Michael Travis , envoyé sur place va " éclabousser " le récit de sa présence. Mêlant un " passé digne de Charles Dickens " et une attitude présente pleine de contradictions , d'interrogations , on le verra évoluer et trouver , en fin d' ouvrage , on l'espère, le repos d'un esprit troublé par les difficiles conditions , que dis - je , les atroces conditions de l'enfance . Ne dit - on pas que nous sommes tous " de notre enfance " ? On pourra au passage , noter et admirer l'incroyable impact féminin dans la construction de notre héros ... Une foule de personnages compléteront le tableau , sans l'alourdir, sans créer la confusion mais suscitant , pour la plupart un intérêt toujours renouvelé et souvent " mystérieux " .Des personnages tout sauf banals . Suivez- les bien.

Et puis ...1958 ...guerre froide ....Les politiques , les puissants , l'affaire prend un tour original , inattendu ...

Une fois entrés sous le chapiteau , mesdames , messieurs , les enfants , plus moyen de sortir , vous n'en aurez plus envie ...Y'en a qu'ont essayé....ils ont eu des problèmes! Bonne nouvelle pour vous , le Tour de France se termine ....Ah , oui , mais le soleil revient , et alors ? ...Sur un transat avec une boisson fraîche.....c'est pas mal non plus...un bon bouquin comme ça .
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Seul le silence

Les contes de fées , vous connaissez ? Ils se marierent , vécurent... et patati et patata..Et bien Seul le silence ou la vie tragique de Joseph Vaughan s'apparente , elle , à un véritable cauchemar , une vie d'orages traversée par quelques rares éclaircies .



Et un thriller psychologique , un !

Vendetta etait énorme ! Seul le silence n'est pas loin de l'égaler ! Dans la série du gars qu'a pas de bol mais qui s'accroche tant qu'il peut pour ne pas perdre pied à défaut de perdre la tete , je demande Joseph .

12 ans : déces du pere . Puis vie quelque peu gachée par la découverte d'une multitude de corps sans vie au fil des ans sans qu'aucune piste ne soit véritablement privilégiée..L'on retrouvera tout d'abord les corps , enfin ce qu'il en reste puisque démembrés , sectionnés , éparpillés façon puzzle , de plusieurs petites filles de sa connaissance puis l'on s'en prendra finalement à sa famille d'ou cette volonté de traquer , jusqu'à se perdre , l'auteur dérangé de tels actes .



Quelle plume , quel talent de conteur ! Ellory n'a pas son pareil pour instaurer un climat d'une rare noirceur tout en donnant l'impression au lecteur qu'il a tout compris , pour le perdre à nouveau dans les méandres de ce cauchemar éveillé . Difficile de résumer un tel livre tant on est loin du schéma crime-poursuite . Ce livre l'integre forcément mais présente une telle richesse d'histoires annexes que ce serait lui faire injure que de le résumer à cela . Ses rapports mere ( dont l'esprit bat la campagne )-fils , ses amours tragiques , sa conquete litteraire new-yorkaise, ses rencontres amicales..cette quete du bonheur que l'on sent vouée à l'échec au fil des pages mais qu'il recherche désespérement afin de vaincre cette malédiction , ce traumatisme de l'enfance qui semble lui coller aux basques advitam aeternam en font un livre puissant , émouvant , attachant tout simplement !

Il me tarde d'attaquer les Anonymes...



Seul le silence...un bouquin qui devrait faire grand bruit !
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Seul le silence (BD)

♫I fall in love too easily

I fall in love too fast

I fall in love too terribly hard

For love to ever last

My heart should be well-schooled

'Cause I've been fooled in the past

But still I fall in love so easily

I fall in love too fast♫

-Frank Sinatra- 1945 -

Sic p. 52-53

---♪---♫---🍂---💔---🍂---♫---♪---

Une première fillette. Et puis une deuxième, rappelant la première, et une troisième pour effacer les autres, et ...

Octobre devint novembre

qui se fondit en décembre

Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois

Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà

L'homme ne peut faire que ce qu'il se persuade être en son pouvoir

Devenir écrivain, l'espoir de transformer la douleur en histoire

Dans la forêt, voir l'arbre mort seulement

Et tomber amoureux trop rapidement...

On ne perd son temps que si on s'échine à le retenir

Accepter les choses, Seul...le silence, attendre le pire

Sans mots, sans pleurs, sans même sourire

Puisque ce n'est plus qu'un système

Et sa police américaine

De monde meilleur on ne parle plus

Que tout le temps perdu,

Ne se rattrape plus.

Regarder s'enfuir l'automne

Seul ... le silence, siné qua non

Un moyen de surmonter les préjugés et la douleur

Ecrire peut servir à exorciser la haine et...la peur.

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Un coeur sombre

R.J. Ellory est le Dieu du roman noir… voire peut-être également le Diable si l’on considère la noirceur ambiante de ses ouvrages. Si Jésus invitait le paralytique à se lever et à marcher, l’auteur britannique, partant d’une page blanche, offre progressivement la vue à celui qui sait recevoir sa parole. Au fil des mots, déposés avec parcimonie, il installe une ambiance, dresse le portrait, souvent très sombre, de ses personnages et vous emmène dans un univers délicieusement obscur, qu’il décrit dans les moindres détails. Certains mécréants lui reprocheront une certaine lenteur, mais l’aveugle qui vient de récupérer la vue, le remercie à genoux de lui décrire les scènes avec tant de minutie, du moindre son ambiant jusqu’à la plus infime expression faciale. Ne soyez donc pas pressés, installez-vous, car celui-ci est de nouveau divin !



Vincent Madigan, le héros au cœur sombre, que R.J. Ellory vous invite à accompagner dans sa descente aux enfers, a totalement loupé sa vie. Deux mariages ratés, quatre enfants qu’il ne voit presque plus, un estomac baignant dans l’alcool et un cerveau embrumé par des pilules en tout genre. En tant que membre de la brigade des vols et homicides de la 167e division, il était pourtant tombé du bon côté de la loi, mais en s’acoquinant avec Sandià, le pire caïd d’East Harlem, il a vite choisi de devenir l’un des pires ripoux du NYPD…



Vous l’aurez vite compris, le gars enchaîne les mauvais choix depuis tellement d’années qu’il est devenu totalement irrécupérable. En nous invitant dans son cerveau, l’auteur va néanmoins tenter de nous redonner la foi en son personnage, voire même une petite lueur d’espoir. Faut dire que le garçon fait un gros effort pour assumer les décisions de merde qu’il a pris au fil des ans, ainsi que la dernière en date qui vient brillamment couronner le tout. Il donne même l’impression de vouloir se racheter, alors oui, on s’attache, un peu, beaucoup, à la folie… On croise les doigts, on espère, on jure avec lui quand les choses ne se déroulent pas comme prévu…mais ce n’est pas possible !!!… Que fait le bon Dieu ???… Ah, ben oui, zut, il écrit un polar !



Un coup de cœur… sombre !
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Seul le silence



Estampillé " thriller", ce roman est pour moi inclassable et ne se résume certes pas à une simple enquête policière. C'est un des livres les plus prenants, les plus puissants que j'ai lus. Il laisse longtemps son empreinte.



C'est donc un thriller d'un genre particulier. On veut savoir, bien sûr, qui est le tueur d'enfants , dont l'ombre a hanté toute la vie du narrateur, témoin indirect . J'ai d'ailleurs compris assez vite qui était le coupable. Seule petite déception.La construction de l'intrigue est en tout cas remarquable.



Mais l'intérêt essentiel du livre est ailleurs: d'abord, il y a le style. D'une grande force évocatrice, d'une poésie sombre. Un souffle qui nous emporte. L'auteur excelle dans l'art de raconter, de décrire. Évoquant, par exemple, la chaleur géorgienne, il écrit:" L'été s'acharnait contre nous, tel un poing serré et crispé, la chaleur comme une gifle." L'ambiance d'un village de l'Amérique profonde est très bien rendue, de même que les échos de la seconde guerre mondiale.



Et ce style est indissociable du narrateur, Joseph Vaughan , si attachant, qui raconte des événements sur trente ans, dont on suit toute l'évolution et qui deviendra...écrivain! A travers son récit, les meurtres des petites filles, les fantômes du passé, les deuils subis sont exhumés. Ce personnage central m'a beaucoup touchée, je l'ai accompagné dans sa quête obsessionnelle de vérité avec tendresse et émotion.



L'auteur lui-même a vécu une enfance difficile, complexe, et il sait de quoi il parle lorsqu'il cite Cynthia Ozick en préambule :" Ce que nous nous rappelons de notre enfance, nous nous le rappelons pour toujours-fantômes permanents, estampés, écrits, imprimés. "



" Seul le silence": une oeuvre magnétique, envoûtante. A lire!
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Seul le silence

Le narrateur, Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d'adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été au commencement le témoin involontaire.



La couverture annonce fièrement « thriller », comme d'habitude ai-je envie de dire (il paraît que ça fait vendre plus), mais il s'agit plus vraisemblablement d'un excellent roman noir. Il y a certes beaucoup de morts, il y a bien un serial killer (ou du moins le pense-t-on), mais de là à parler de thriller, il y a un grand pas que personnellement je ne franchirai pas. On se pose beaucoup de questions, les rebondissements et les fausses pistes sont assez nombreux, mais certains lecteurs pourront être quelque peu déçus par le dénouement (ce fut mon cas). Et pourtant, bien qu'un peu prévisible, la fin n'est même pas mauvaise. C'est juste qu'elle n'est pas aussi brillante que le reste du roman, et que du coup, ça se voit. Ben oui, c'est que quand c'est si bon, on devient exigeant...



Seul le silence est un roman noir de très haut niveau, à l'écriture magnifique, qui fait appel aux sentiments du lecteur, lequel vibre et souffre avec Joseph tout au long de son histoire.

Je vous le recommande chaudement.
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Déguster le noir

Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



Les amateurs du genre n’hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c’est la possibilité de découvrir la plume d’auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur œuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j’ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.



Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d’un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l’on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.



Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l’apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. Le récit qui m’a le moins séduit de tous.



Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j’ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d’une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !



Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d’anticipation en compagnie d’un goûteur d’exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J’ai beaucoup aimé l’idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.



Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d’une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le cœur. Une excellente nouvelle débordante d’émotions !



Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au cœur d’une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d’une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !



Jérémy Fel – Dans L’Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l’excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l’avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !



Sonja Delzongle – Jalousies : L’autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d’adultère et de jalousie. Pas mal du tout !



Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s’apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !



Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J’ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d’une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.



Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j’ai tout de même bien aimée.



Jacques Expert – le Goûteur : Même si l’auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j’ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…



R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L’auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d’un tueur en série, en compagnie d’un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l’auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !



Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.



Voilà, les fans de cette collection n’ont plus qu’à broyer du noir car c’était le dernier tome !
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Le Chant de l'assassin

Méthodique. Voilà.

R.J Ellory est, dans "Le chant de l'assassin" d'une précision méticuleuse, impressionnante. Rien n'est laissé au hasard.

Petit à petit on connait tout, il ne nous cache rien de cette famille, de ces personnages qu'il aime. C'est l'impression que j'ai eu en rencontrant la famille Riggs, que l'auteur les a beaucoup aimé. Qu'il ne voulait rien laisser de côté de leur vie, de leur destin, de leurs choix. Et c'est triste et en même temps c'est d'une telle richesse.

J'ai tout aimé. le rythme, chapitre par chapitre, les retours en arrière qui distillent tout de ce que nous devons comprendre; le ton, assuré dans le propos et éloquent dans l'intensité dramatique; les personnages tellement humains dans leur perversité, tellement lumineux dans l'ombre, des personnages vrais décrits sans scrupule avec rigueur et cohérence. Une lecture qui m'a emportée ailleurs, dans un univers de secrets inavouables, de perversion et de silence mortel.

Un sans faute .

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Vendetta

Ce livre m'a transportée dans un monde que je ne connaissais pas vraiment, et croyez-moi, ce n'est aucunement le monde des bisounours, puisqu'il s'agit de la pègre, du crime organisé, de la corruption, vous l'aurez compris, en un mot la mafia.



J'ai eu bien des difficultés à m'introduire dans ce milieu, la mise en place du récit étant longue, le nombre de personnages non négligeable, les personnages qui interviennent en début de roman, pas très énergiques, s'effaçant pour ensuite laisser place à d'autres qui interviendront par la suite.

Parmi eux, le personnage principal que j'aurais peine à qualifier de héros : Ernesto Perez qui se livre au FBI et demande qu'on écoute son récit jusqu'au bout, afin qu'il délivre Catherine Ducane, fille du gouverneur de Louisiane qu'il a enlevée après avoir assassiné son garde du corps.

Dans cette phase du roman, la plus importante en longueur, l'alternance des chapitres permet d'écouter la confession de Perez et de constater que le FBI, tout ouïe, essaie de s'adapter à la situation en agissant en fonction des révélations. Pour se confier, Perez a demandé la présence de Ray Hartman, avocat de son état, menacé de divorce par sa femme, et qui risque de ne plus pouvoir partager la vie de sa fille de 12 ans. Il ne comprend pas pourquoi il a été choisi par Perez.

La situation de départ nous amène lentement vers Perez, comme une montagne russe : on monte péniblement et la descente est longue mais brutale, perturbante et met souvent le lecteur mal à l'aise, jusqu'à l'arrivée qui réserve quelques surprises.

Le récite est passionnant, d'abord parce que l'on a envie de pénétrer l'esprit de ce tueur à gages pour en comprendre les motivations et le fonctionnement, parce que l'on a envie de savoir comment ça va se terminer, parce que le personnage de Perez est très ambigu : il mène des actions telles que le ferait un psychopathe, capable de tuer froidement dans les pires conditions, sans regret, laissant ce qui est passé de côté, ne se posant pas de questions, prompt à la vengeance, capable également de se montrer courtois et délicat. Individu des plus cultivés, il agit avec une grande intelligence, intelligence qu'il ne met pas au service du bien.

Ce récit est passionnant également du point de vue de ce que l'on peut apprendre : je ne connaissais le milieu de la mafia que par ouï-dire et à travers les "tontons flingueur" (lol), ou quelques autres films. Je ne m'étais jamais posé la question de toute l'organisation que cela suppose, je me suis donc cultivée !

Je ne sais pas comment je vais gérer mes coups de coeur en fin d'année, car la lecture de Vendetta m'en ajoute un. Une PCC, (Pile de Coups de Coeurs) va être nécessaire, et là, je veux aussi faire comprendre aux éventuels lecteurs de ce roman, qu'il ne faut pas s'arrêter au début qui est longuet car le meilleur est à venir. Âmes sensibles s'abstenir, certaines scènes peuvent être difficiles à supporter.

J'ajouterais que l'écriture de R.J. Ellory est très harmonieuse et agréable. C'est une des nombreuses raisons pour lesquelles je lirai d'autres romans de cet auteur.



Challenge multi-défis

Challenge pavé

Challenge mauvais genre
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Respirer le noir

Voici déjà le quatrième tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui de l’odorat. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir » et « Toucher le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Respirer le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de douze nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



1. R. J. Ellory – le parfum du laurier-rose

Qui de mieux que le maître du noir et grand fidèle de cette collection pour ouvrir ce bal olfactif ? R.J. Ellory invite à suivre les pas d’Anderson, un ancien policier qui sort de prison après une très longue détention pour un crime dont les souvenirs et les odeurs le poursuivent. Une histoire enveloppée d’un parfum de vengeance où l’odeur du sang se mélange régulièrement à celle du laurier-rose. Un récit parfaitement maîtrisé mêlant justice et crime !



2. Sophie Loubière – Respirer la mort

Déjà présente dans « Ecouter le noir », Sophie Loubière raconte les déboires de Willy, qui a développé un odorat hors norme suite à un accident de jeunesse. Un très bon récit qui débute la tête enfoncée dans une bouse de vache et qui développe des capacités olfactives pour le moins surprenantes au fil des pages…



3. Franck Bouysse – Je suis un poisson

Nouveau venu au sein de cette collection, Franck Bouysse se base sur une pathologie certes rare, mais bel et bien réelle pour nous conter le calvaire d’un homme atteint du Fish-Odor Syndrom. Malgré une chute assez prévisible, j’ai particulièrement apprécié la superbe plume de cet auteur qui invite à partager la solitude de cet individu souffrant d’un manque d’amour, incapable de nouer des relations sociales à cause de l’odeur nauséabonde qu’il dégage…



4. Mo Malø – Cristal qui sent

C’est sans grande surprise que Mo Malø décide de nous emmener au Groenland, région qu’il affectionne particulièrement au cœur de ses romans, pour une expédition visant à retrouver le carnet d’expédition d’un climatologue disparu depuis 90 ans. Un décor qui a le mérite de rafraîchir un peu le lecteur en cette période de canicule et un périple enneigé qui va révéler l’existence d’un cristal diffusant une odeur qui rend vite accro. Un bon récit dont la thématique se rapproche peut-être très/trop fort de la nouvelle de Sophie Loubière…



5. Dominique Maisons – Deux heures et trente minutes

Cet auteur que je découvre à l’occasion de cette nouvelle nous emmène dans les coulisses de l’Elysée, où la découverte d’un corps va mettre les sens de la sécurité nationale en alerte. Une enquête certes classique, mais parfaitement maîtrisée et un auteur dont je note le nom.



6. François-Xavier Dillard – Happy World

Ah, la voilà, la nouvelle qui va vous faire tourner les pages un peu plus vite et augmenter votre rythme cardiaque. « Happy World » est un parc d’attraction où une famille de quatre s’apprête à passer une journée de rêve…sauf qu’un étrange commando s’apprête à y perpétrer un attentat terroriste. Le bon père de famille que je suis a retenu son souffle en suivant les efforts de ce papa essayant de sauver sa famille… Une montagne russe d’émotions ! Bravo François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main ») !



7. Adeline Dieudonné – Glandy

L’autrice de l’excellent « La Vraie Vie » partage toute la misère d’Alexandre Glandy, un homme amoureux qui noie sa misère dans l’alcool. Si cette nouvelle parvient à restituer les odeurs fétides liées à la condition de cette homme désagréable buvant le peu d’argent que sa femme tente de mettre de côté, je n’ai malheureusement pas accroché à cette histoire. Probablement que l’incapacité de pouvoir m’attacher à un tel personnage n’y est pas étranger…



8. Hervé Commère – le monde d’après

Hervé Commère dresse le portrait d’une petite bourgade sur le déclin depuis que l’unique entreprise du coin a été contrainte de fermer ses portes. Si L’auteur de « Sauf » décrit avec grand brio l’amertume et les difficultés des habitants de ce bled croulant sous le chômage, le lien olfactif de cette nouvelle m’a par contre semblé bien léger. Bien aimé !



9. Vincent Hauuy – Miracle

Vincent Hauuy (lisez le « Le tricycle rouge » !) propose une nouvelle plus futuriste qui invite à plonger dans le cerveau d’un meurtrier comateux afin d’élucider un meurtre. Un récit d’anticipation qui invite le lecteur à découvrir la mémoire des odeurs afin de résoudre une enquête. Pas mal.



10. Jérôme Loubry – Les doux parfums du cimetière

Cette nouvelle de Jérôme Loubry (lisez « Les refuges » !) se déroule dans un cimetière en compagnie d’un gamin venant régulièrement se recueillir sur la tombe de sa mère. Si l’environnement sied donc parfaitement à l’ambiance noire de cette collection, le récit s’avère cependant le plus lumineux de tous. Outre ce petit garçon particulièrement attachant qui associe les autres visiteurs endeuillés à une odeur spécifique, j’ai beaucoup apprécié l’humanité qui accompagne ce petit conte tendre et poétique.



11. Chrystel Duchamp – L’amour à mort

En trois chapitres très courts, l’autrice de « Le sang des Belasko » et « Délivre-nous du mal » invite à suivre les déboires d’un homme victime d’une rupture amoureuse, qui passera du paradis à l’enfer via un passage par le purgatoire, poursuivi par l’odeur d’un bien étrange hôpital. Surprenant !



12. Barbara Abel & Karine Giebel – Petit nouveau

S’il y a un duo que l’on prend grand plaisir à retrouver au sein de cette collection qui m’aura incité à lire des nouvelles, c’est bien celui-ci ! Un récit à quatre mains inspiré d’un fait réel, qui réunit une nouvelle fois deux reines du polar, l’une française, l’autre bruxelloise. La cerise sur le gâteau, la touche finale de noirceur qui vous invite à refermer cet ouvrage la peur au ventre, presque avec l’envie de remettre cet horrible masque et à vous désinfecter les mains toutes les deux minutes, juste au cas où quelque chose de pire que le COVID viendrait menacer notre société… Brillant !



Ancré dans les problématiques de notre société actuelle grâce à plusieurs nouvelles très proches de la réalité, « Respirer le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais dans lesquelles je vous invite néanmoins à plonger le nez, surtout dans celles de François-Xavier Dillard et de Barbara Abel et Karine Giebel. Personnellement, je me prépare à goûter à nouveau du noir avec le cinquième et dernier volet de cette collection.



Et si vous n’avez pas encore eu votre dose de nouvelles, je vous invite vivement à lire « Chambres noires » de Karine Giebel… du très haut de gamme !
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Le carnaval des ombres

En cette année 1958, la petite ville de Seneca Falls, dans le Kansas, se fait une fête des étonnants spectacles d’un cirque de passage, lorsqu’un corps, avec pour seul signe distinctif ses curieux tatouages, est retrouvé sous le carrousel d’un des forains. Chargé de l’enquête, l’agent spécial Michael Travis piétine. Etrangement, alors qu’il interroge un à un les membres de la troupe, les interférences avec son propre passé se multiplient.





Une bien curieuse atmosphère imprègne ce récit, où tout semble orchestré pour nous faire perdre nos repères et nous emmener de l’autre côté du miroir, au-delà d’une réalité considérée comme rationnelle et communément admise. Il faut dire que Travis est essentiellement un homme de raison, qui n’a pas l’habitude de se laisser emporter par les émotions. Pourtant, tout dans cette affaire, au contact de forains rien moins que conventionnels, paraît destiné à le faire sortir de ses schémas habituels, dans une remise en question qui, non contente de prendre en défaut ses perceptions et ses raisonnements, menace de faire voler en éclats la carapace qu’il s’est forgée pour se prémunir du passé.





C’est donc avec curiosité que l’on se plonge dans cette narration où s’entremêlent de plus en plus inextricablement l’enquête policière et l’histoire personnelle de Travis. La spirale prend tout son temps pour s’enrouler, voire même tourner un peu en rond. Et, si le charme hypnotique du récit opère, l’impatience finit néanmoins par poindre, suivie d’un insidieux désappointement, quand tant de circonvolutions débouchent sur une explication bien trop allusivement étayée. Pourtant, en cette Amérique qui se réveille à peine de l’hystérie maccarthyste, la thèse de ce roman ne manque pas d’intérêt, et elle est l’occasion de quelques jolies réflexions sur cette ligne rouge entre intégrité et compromission, même passive, que, quoi qu’il arrive, chacun reste libre de franchir ou pas.





Malgré ses quelques longueurs et improbabilités, Le carnaval des ombres est au final une lecture agréable et prenante, dont on retiendra tout particulièrement l’originalité de son atmosphère presque dérangeante, de ses personnages peu conventionnels, et de son intrigue déroutante.


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Seul le silence

Un thriller… pourquoi pas ? Un roman noir et attachant… sans aucun doute. Néanmoins, ce ne sont pas tant l'intrigue et son dénouement qui m'auront marquée mais l'écriture puissante d'Ellory qui, dès les premières lignes, vous immerge lentement mais sûrement dans le paradoxe d'une mélancolie sourde et violente. Pour cette seule raison au moins, « Seul le silence » est un sacré coup de poing.




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Le carnaval des ombres

On ne lit pas un roman de R.J. Ellory, on rentre dedans et on le vit.



Cette fois, il nous emmène au Kansas, fin des années 50, dans la petite ville de Seneca Falls, où les habitants voient d’un mauvais œil l’arrivée d’un cirque ambulant. Lorsqu’un corps est découvert sous le carrousel, sans aucune piste concernant l’identité de la victime, l’Agent Spécial Michael Travis est envoyé par le FBI pour tirer cette affaire au clair. Pour sa première enquête en solo, il va vite découvrir que les apparences sont parfois trompeuses…



Si le « Carnaval Diablo » vous invite à plonger dans le monde du mystère et de la magie, le véritablement magicien de cette œuvre se nomme une nouvelle fois R. J. Ellory. Cette capacité à planter une ambiance impossible à lâcher est tout simplement phénoménale ! Proposant à nouveau une belle brique de plus de 600 pages, l’auteur prend tout son temps pour poser son histoire et pour donner vie à des personnages dont il épluche les émotions avec grand brio.



Tout débute par un meurtre étrange qui va pousser l’enquêteur à plonger dans son passé tragique et le forcer à revoir totalement ses convictions. Puis, R. J. Ellory va progressivement s’éloigner du huis clos de Seneca Falls pour voir plus grand et embarquer le lecteur dans les méandres de cette institution dirigée par J. Edgar Hoover…



Du grand art !



Du Ellory !
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