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Citation de Zebra


Page 139 […] Ils remontèrent la rue Gorokhovaïa, vers le nord. La flèche de l’Amirauté étincelait devant eux, fine lame d’or perçant le ciel brillant comme en souvenir d’un crime inévitable perpétré au cœur de la cité. Le grand quartier alentour fumait et miroitait. D’immenses immeubles d’appartements occupaient les deux côtés de la rue, offrant d’innombrables rangées de fenêtres dont la taille diminuait à mesure que le regard portait au loin. Porphiri était conscient de toutes ces vies vécues derrière ces carreaux inexpressifs. A certains, cette vision faisait l’effet d’une toile de fond sur la scène d’un théâtre. Mais, à ses yeux, les façades uniformes de la ville rappelaient plutôt un rideau de pierre impénétrable. Si tragédies il y avait, c’était de l’autre côté du rideau principalement qu’elles se jouaient et non devant.
Virginski grimaça un sourire amusé en se regardant marcher gaillardement dans la neige fraiche avec ses nouvelles bottes.
- Que se passe-t-il ? demanda Porphiri.
- Oh, rien ! Sauf que vous m’avez acheté en échange d’une paire de souliers. C’est le misérable tarif auquel j’ai vendu mon âme. Non pas que j’en aie une, d’ailleurs.
- Vous ne croyez pas en l’existence de l’âme ?
- Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit que, moi, je n’en avais pas. […]
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