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Critiques de R.M. Guéra (59)
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Django unchained

1858, quelque part dans le Texas... En pleine nuit, deux négriers trainent avec eux sept esclaves noirs achetés au marché de Greenville. Un homme, se présentant comme le docteur King Schultz mais reconverti en chasseur de primes, les accoste. En s'adressant aux esclaves, il leur demande si l'un d'eux n'aurait pas résidé à la plantation Carrucan. Un nègre, Django, s'avance. Le docteur lui explique alors qu'il est à la recherche des frères Brittle, leurs têtes ayant été mises à prix, et qu'il souhaiterait l'aide de ce dernier pour les retrouver, ne sachant à quoi ils ressemblent. Schultz propose 80$ pour acheter Django mais les négriers ne l'entendent guère de cette oreille, leur esclave n'étant pas à vendre. Les balles fusent, l'un des négriers est tué, l'autre blessé. Après quelques billets jetés à terre, le docteur libère les esclaves et part avec Django. Evidemment, lorsqu'ils débarquent à Daughtrey, l'aubergiste voit d'un très mauvais œil ce noir qui entre dans son saloon. Les autorités locales sont prévenues de cette intrusion. Le shérif, qui se trouve être finalement un hors-la-loi , est abattu froidement. Les deux hommes s'en sortent bien. Le docteur Schultz va ainsi prendre Django sous son aile, lui apprendre à tirer et à devenir un véritable chasseur de primes. Mais, il va également l'aider à retrouver sa femme, Broomhilda, enlevée, martyrisée et vendue aux enchères aux frères Brittle...



Une fois n'est pas coutume, le 7ème art a inspiré le 9ème... Cette version papier reprend l'intégralité du script du film de Quentin Tarantino. En effet, des scènes ont dû être coupées dans le film pour s'adapter aux exigences du cinéma. "Django Unchained", réalisé en 2012, avec au casting Jamie Foxx, Samuel L. Jackson et Leonardo DiCaprio, a connu un vif succès dans les salles obscures.

Divisé en 7 chapitres, Quentin Tarantino et Réginald Hudlin au scénario, nous plonge au cœur de cette Amérique du XIXème siècle et nous offre un western riche, quelque peu revisité, qui fleure bon la poussière, la vengeance et les règlements de compte. L'on suit la chevauchée de ces deux hommes à travers les Etats-Unis, du Texas au Tennessee, à la recherche de Broomhilda. Les personnages sont d'une force incroyable et les scènes de violence ne manquent pas.

Pour le dessin, Tarantino s'est entouré de pas moins de 4 talents, Guera en tête. L'on pourra justement regretter les différents coups de crayon propre à chacun d'eux, ébranlant quelque la lecture. Les traits sont d'une noirceur implacable, les jeux d'ombre et de lumière sont omniprésents, créant une ambiance d'autant plus sombre. Les pleines pages entre chaque chapitre sont magnifiques.

Même si cet album comporte des scènes supplémentaires par rapport au film, cela ne gâche en rien la lisibilité du scénario, bien au contraire. Avec pas moins de 280 pages, il rend magnifiquement hommage au 7ème art tant l'adaptation est fidèle.



Django Unchained... une version papier aussi réussie que le film!
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Django unchained

Une fois n'est pas coutume, c'est d'un film que l'on tira une BD.

Django, Tarantino est alors au sommet de son art, s'cusez du pneu !

Scénario chiadé, bande originale mythique, que du lourd.

Les adorateurs du film devraient y trouver leur compte, la version à bulles égalant presque celle sur grand écran.

A tous les autres que j'envie et ignorant totalement de quoi il retourne, un seul mot d'ordre, ruez-vous dare-dare sur l'objet livresque qui présente la particularité de posséder quelques plans alors gommés de la version originale..



Django est aux mains de négriers lorsqu'il croise la route du bon Dr Schulz.

Cinq minutes et quelques échanges d'amabilité plus tard, c'est en homme libre qu'il chevauche à ses côtés.

Bien plus qu'un libérateur, il deviendra son mentor.

L'homme qui fera de lui la plus fine gâchette du Sud mais également celui susceptible de lui faire retrouver les bras protecteurs de Broomhilda, sa dulcinée.



On est pas loin du sans-faute.

La particularité de ce récit, l'alternance de dessinateurs se succédant régulièrement avec un bonheur presque égal. Et c'est ce presque qui fera ici toute la différence. Si trois d'entre eux se lisent avec une continuité dans les traits presque rassurante, lorsqu'apparait Danijel Žeželj, j'avoue avoir les yeux commencer à piquer.

Trait épais, sombre, imprécis, cassant véritablement une dynamique jusqu'alors irréprochable.

Ceci étant dit et purement subjectif, rien de rédhibitoire au point de vouloir faire l'impasse.

Un découpage vivant, des dialogues à la verve rafraichissante (mention spéciale à Schulz), tout concorde finalement à ce que cette variante crépusculaire tienne la dragée haute à sa version primitive.

A découvrir ou redécouvrir fissa.



4.5/5



https://www.youtube.com/watch?v=xdOykEJSXIg
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Scalped, tome 1 : Pays indien

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Merci babelio, merci panini France.



C’est avant hier que je me suis dit : « va p’tête falloir que je lise quand même. »



Je ne vais pas vous mentir, je voulais une BD érotique, comme je n’ai jamais lu de BD érotique, je voulais comprendre l’intérêt de voir une nana nue coloriée et figée, à savoir si il est possible d’être émoustillé par des dessins de cul. Manqué, j’ai eu le droit à « Scalped » mon 28 ème choix, connerie de bordel, j’avais oublié de brancher le réveil, trop occuper à bosser comme maintenant, je n’avais pas vu le temps passer que déjà à 9h30 : tous les rapaces de Babelio avaient picoré les meilleurs graines et donc pas de branlette possible sur un peau rouge chauve qui n’a pas l’air très avenant, ambiance Cow boy alcoolo, qui se ballade avec un nunchaku dans le froc…



Alors l’envoi par la poste s’est très bien passé, la bd est de qualité voyez-vous, ça sent le truc de professionnel … On a le droit à une petite biographie sur les auteurs puis sans crier gare on entre dans une débauche de violence alcoolisée, à coup de :



Indien alcoolisé 1 : « Je vais baiser ta mère fils de pute, comme tous les bâtards de cette putain de ville, et je vais lui enfoncer Jésus christ dans le cul… »



Indien alcoolisé 2 : « Ouais mais c’est peut-être ta mère aussi raclure de bite… »



Bon là j’ai inventé, mais c’est à peu près le style des dialogues.



Donc comme vous avez pu le constater, il y a une histoire de famille là-dessous, de la rancœur, une débauche de misérabilisme, proche du malsain, c’est glauque, noir, les dessins sont chouettes et surtout à la hauteur des dialogues…



Alors J’ai bien aimé sans adorer, mitigé dirons nous… en plus je ne suis pas violent, d’ailleurs je ne vous ai pas raconté la dernière fois que je me suis battu :



C’était il y a 3 ans, le jour de mon emménagement dans mon nouvel appartement (ou j’ai tout refait), bref ce n’était pas beau à voir, je voulais simplement couper le ziguigui en plastique qui retenait ma rallonge prisonnière, rallonge qui allait nous servir à brancher la machine à raclette… J’ai donc empoigné le cutter et j’ai forcé, le cutter à dérapé et le sang a coulé :



- Moi : Aieuhhhhhhhhhhhh

- Choupette : quoi mon bébé, quoi quoi quoi mon bébé…

- Moi : Trouve du sopalin, il y du sang sur le parquet, vite ça va tacher…



Après avoir consciencieusement nettoyé le parquet, me voilà dans les bras de choupette allongé dans la salle de bain perdant connaissance ½ seconde, parce que bon le sang ce n’est pas trop mon truc…

15 minutes plus tard en route pour les urgences…



3 heures d’attente à me demander si les points de suture sur le bout du doigt faisaient chanter les fillettes comme moi…L’infirmière badigeonne la plaie de Bétadine, puis m’anesthésie sans me prévenir au préalable que la piqure : elle va me la faire directement dans la plaie…



Moi : Aieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeuhhhhhhhhhhhhh



Une fois l’effet de surprise passé et 6 piquouses plus tard, elle entame les points :



Moi : Aieuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhhhhhhhhhhhhh



10 minutes plus tard elle recommence, et même pas mal… Jusqu’au troisième ou j’ai tout senti jusqu’au … 7 points de suture, photos floues de Choupette à l’appui…



Tu parles d’un homme tiens, pas peau rouge alcoolo pour un sioux…



A plus les copains…
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The Goddamned, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par R.M. Guéra, avec une mise en couleurs réalisée par Giulia Brusco. Il contient également les couvertures originales de Guéra, ainsi que les couvertures variantes de Jock, Jason Latour, Esad Ribic, Skottie Young, Chris Brunner, et 6 pages d'étude graphique.



Et l'Éternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que toute l'imagination des pensées de son cœur n'était que méchanceté en tout temps. Et l'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il s'en affligea dans son cœur. Genèse 6 - 5 & 6. Quelque part à l'extrémité d'un désert, 1.600 ans après l'expulsion d'Éden, un jeune garçon est en train de se soulager, depuis le sommet d'un gros bloc de pierre, dans la mare un mètre et demi plus bas. Il ressent une petite frayeur et lâche un juron, en voyant un homme blond atteint par l'urine, se relever. Il ne comprend pas parce que l'individu est resté avec le visage dans la terre pendant toute a journée, et il devrait être mort. L'homme demande au garçon comment se nomme l'endroit où ils se trouvent : l'enfant répond qu'il ne porte pas de nom, c'est juste la fosse d'aisance. Avant c'était un point pour boire, mais depuis que tout le monde fait ses besoins dedans et qu'il y a des cadavres d'animaux, plus personne ne l'utilise pour étancher sa soif. Caïn ne se souvient que d'avoir été saoul, et il a oublié tout le reste. Le garçon lui raconte la suite : il est arrivé au campement en disant qu'il voulait acheter du feu, et les gens n'ont pas aimé sa dégaine. Ils trouvaient louche que l'individu n'ait aucune cicatrice. Du coup, le gang des garçons de l'os l'a égorgé et ils ont jeté son cadavre dans la mare. L'homme a pris un morceau de haillon sur un cadavre pendu et il s'en sert pour se nettoyer de la boue. Il explique au garçon qu'il va rentrer dans le campement et que Lodo ferait mieux de s'en tenir écarté tant que les cris n'auront pas cessé.



Toujours nu comme un ver, Caïn avance d'un bon pas et parvient dans le campement fait de tentes de fortunes, avec une dizaine de chiens en train de dévorer une carcasse. Il veut absolument savoir s'il y a un nephilim dans le camp. Les hommes se tiennent autour de l'énorme feu où se trouve la carcasse d'un grand animal quasiment entièrement dépecée, toute la chair ayant été mangée. Ils se marrent parce que l'un d'eux a bu le liquide de l'étranger, et est tombé dans le feu, complètement ivre, et s'est brulé le bras. L'un d'eux en train de mordre de bon cœur dans un gros morceau de viande juteuse reçoit un violent coup de pied sur le crâne. Il se relève immédiatement et poignarde le torse de son assaillant à plusieurs reprises : Caïn semble n'avoir rien senti. Il prend le poignard de la main de son assaillant et lui enfonce dans la bouche ouverte, d'un coup puissant qui ressort par l'arrière du crâne. Ayant ainsi capté l'attention de tous les hommes, il demande où se trouvent ses affaires. Il n'en faut pas plus pour qu'ils se jettent sur lui pour le massacrer.



La Bible est une source incroyable de mythologie, mais rares sont les auteurs qui osent s'y risquer, parce que les retours des groupes religieux peuvent être virulents et néfastes pour une carrière, et parce qu'il faut disposer d'une bonne culture en la matière pour éviter de rester en surface. Du coup, aux États-Unis, les éditeurs de comics ont tendance à se tenir à l'écart de tout ce qui peut s'apparenter à une interprétation personnelle des saintes Écritures, ou même de la mise en scène d'un personnage biblique de premier plan, comme Rick Veitch en fit les frais sur la série Swamp Thing de DC Comics, ou Mark Russell sur sa série Second Coming, créée avec Richard Pace & Leonard Kirk. Il vaut mieux avoir une notoriété déjà assise à l'extérieur des comics pour espérer y parvenir. D'un autre côté, les auteurs américains ont souvent une connaissance plus imagée des Écritures et savent les manier avec une forme de truculence très particulière. Par exemple, la série Testament (2005-2008, 22 épisodes) par Douglas Rushkoff, Liam Sharp, Peter Gross, Dean Ormston, Gary Erskine proposait une mise en perspective de plusieurs épisodes célèbres de la Bible au regard d'une technologie d'anticipation pour un résultat remarquable. Le lecteur constate tout de suite que le scénariste sait mettre à profit les Écritures pour une lecture très personnelle : en exergue de chaque épisode, il place une citation de la Genèse ou du Livre de Job, évoquant la colère de l'Éternel et le jugement qu'il passe sur les hommes. Il fait le lien avec le titre de la série : les damnés. Le lecteur comprend que le point de vue qui sous-tend ce récit est que la race humaine jugée coupable par son propre créateur.



Il est fort probable que le lecteur ait été alléché par la perspective de retrouver le duo de créateurs de l'extraordinaire série Scalped, 60 épisodes parus de 2007 à 2012. Il remarque tout de suite que l'artiste se concentre beaucoup plus sur les personnages que sur les décors, ceux-ci étant majoritairement réduits à de la boue, de la roche, de la terre desséchée, et quelques végétaux assez rares et plutôt souffreteux. De temps en temps apparaissent d'autres éléments comme des tentes, des cages, une charrette, des animaux fantastiques. Giulia Brusco effectue un excellent travail de mis en couleurs pour habiller tout ça, établir des ambiances par séquence. Le lecteur veut bien accepter que 1.600 ans après Éden, la communauté d'êtres humains mise en scène évolue dans une zone désertique, mais il faut quand bien qu'ils trouvent de quoi manger de temps à autre. Il peut aussi choisir d'y voir plus un environnement de conte qu'une description factuelle d'une réalité.



Caïn erre donc sur Terre à la recherche d'un individu qui parviendra à lever la malédiction qui pèse sur lui, après qu'il eut commis l'impensable, le premier meurtre de l'humanité, devenant en plus fratricide. La nature même de sa quête le mène à se confronter à des individus usant de violence, dont la communauté fonctionne sur le mode de la violence. L'artiste se fait donc un malin plaisir d'opposer le corps parfait de Caïn et la blondeur de ses cheveux à des hommes sales et rustres, à la peau burinée et marquée par les cicatrices, à la chevelure hirsute, aux expressions de visage veules et agressives. Il n'y a que le seul personnage féminin du récit qui présente une allure moins repoussante. Même les enfants sont animés par une rage inextinguible, reproduisant l'attitude de leurs ainés. Le lecteur ne doit donc pas s'attendre à pouvoir s'identifier à un personnage positif dans ce récit : les êtres humains sont d'une agressivité permanente, avec une bonne dose d'avidité, et le personnage principal ne souhaite qu'une chose : mourir et laisser cette humanité répugnante s'autodétruire sans lui. À nouveau, cette vision de la race humaine passe mieux si le lecteur se place d'ans l'optique d'un conte, plutôt que d'une reconstitution historique. Ce choix de mode de lecture se trouve également justifié par le bestiaire du récit, qui comprend un ou deux animaux dont la présence semble décalée, ainsi qu'un véritable géant (un nephilim).



Le lecteur s'immerge donc dans un environnement peu accueillant, côtoie des individus qu'il espère bien de jamais devoir croiser dans la réalité, et finit par s'attacher au pas de Caïn, non pas par sympathie, mais parce que c'est l'individu le plus évolué dans cette bande de néanderthaliens bas du front, durs de la comprenette, où quelques individus un peu plus intelligents, mais encore moins recommandables les exploitent et les manipulent. À la recherche d'un moyen pour mourir, d'un individu assez brutal pour le tuer définitivement, Caïn n'a d’autres choix que de se mêler aux populaces. Son apparence caucasienne tranche par rapport à celle des autres êtres humains, un choix caustique pour le faire ressortir et montrer qu'il n'appartient au même peuple. Non seulement il trucide ses opposants sans une trace de cas de conscience, sans une once de remords, mais en plus il tient des propos d'un cynisme à toute épreuve. D'ailleurs le lecteur remarque que toutes ces petites communautés se comprennent sans aucune barrière de langage. Il commence par mettre ça sur la forme du conte, puis il se souvient que la Tour de Babel n'a pas encore été détruite par un Éternel susceptible et de mauvaise humeur. Il se rend également compte que ces histores de bagarre et d'éventreurs sont des histoires d'hommes, et qu'il n'y a qu'une seule femme dans le récit. Dans le même temps, il est emporté par la force de la mise en scène des pires comportements de l'humanité, tout en remerciant le ciel que l'humanité ne dispose pas à ce moment de son histoire, d'armes automatiques, ni d'armes de destruction massive.



Il n'y a pas à hésiter un seul instant : un comics par Jason Aaron & R.M. Guéra, c'est forcément bon et au-dessus du tout-venant de la production, même s'ils sont en petite forme. De prime abord, le lecteur est pris à la gorge par l'âpreté des dessins, par la violence omniprésente, par le discours fataliste. Trop tard, il a déjà été happé dans le récit. Il profite de la page noire entre chaque chapitre pour reprendre un instant son souffle et constater à quel point les auteurs ont su s'approprier cette phase-là de la mythologie biblique pour mettre en scène le pire de la sauvagerie de l'humanité, avec un personnage principal aussi antipathique que ses opposants, proposant une interprétation sélective des Écritures, personnelle et qui fait sens, parlant tout simplement de la nature humaine avec une franchise brutale.
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Scalped - Intégrale, tome 2

J'avais emprunté le premier tome un peu par hasard, dans mon envie de découvrir davantage de comics et, si ça m'a plu, je n'ai pas non plus adoré ce second volume.



Dans ce second tome, nous retrouvons une galerie de personnages complexes et torturés, et notamment Dashiell Bad Horse qui travaille à la police et va se retrouver confrontée au meurtre de sa propre mère et Red Crow, son chef, que Bad Horse doit faire tomber en sa qualité d'agent double.



Le scénariste, Jason Aaron, a choisi comme décor les réserves des natif•ves américain•es et on voit, dans ce second tome, l'importance que cela revêt pour l'intrigue. Il n'était pas toujours facile de suivre le cours de l'histoire, mais c'était assez intéressant.



Quant aux illustrations de R.M. Guéra, elles sont très sombres et sanglantes. Il y a énormément de meurtres, de personnes passer à tabac, voire de scènes de torture dans ce comics. Je ne suis pas particulièrement sensible à ce genre de scènes sauf lorsque "c'est trop" et j'ai trouvé que l'illustrateur parvenait à bien doser cela.



Même si j'ai aimé ma lecture, je ne l'ai pas appréciée autant que je l'imaginais. Il se passe beaucoup de choses et il y a, encore une fois, pas mal de violence dans ce récit, si bien que je ne savais plus vraiment où donner de la tête. C'est une série intéressante mais je ne sais pas encore si je vais la poursuivre !
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Scalped, tome 8 : Le prix du salut

Dashiell Bad Horse est un agent du FBI infiltré dans la police tribale de la réserve de Prairie Rose. Il a pour mission de faire tomber Lincoln Red Crow, le chef de la police et… de la mafia locale. Dans ce volume, Baylis Nitz, le patron de Dash met enfin la main sur l'élément déclencheur susceptible de relancer son enquête sur le chef Lincoln Red Crow. De son côté, Dash Bad Horse remue ciel et terre pour retrouver l'assassin de sa mère, et l'officier Falls Down endure quant à lui une bien étrange captivité.

Je décris un personnage pour chacun des 10 volumes de la série :

Volume 08 – Catcher

Arthur J. Pendergrass, alias Catcher, est un ancien chef du mouvement radical aux côtés de Red Crow et Gina. Catcher a depuis progressivement sombré dans l’alcool et la folie. Il prétend recevoir des visions des Êtres du Tonnerre, dieux vénérés par son peuple: des visions de malheur imminent, toutes centrées sur Dashiell ou ses proches. Malgré l’amour qu’il lui portait, Catcher assassina Gina lors d’un accès mystique. Blessé après avoir tenté de tuer Dashiell, il erre depuis en pleine nature.
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Django unchained

Un adaptation BD qui arrive après le film, ce n'est pas banal. Et aussi très intéressant puisque, pour la BD, contrairement au film, il n'y a pas eu des scènes coupées.

Et c'est certainement pour cela que je trouve ce récit beaucoup plus complet que ne l'avait été le film : on voit la progression de "l'apprentissage" de Django en homme libre chasseur de primes.

Par contre le final, qui avait été tourné à seau d'hémoglobine, m'a semblé beaucoup plus soft dans cette version.

Encore un film à revoir.
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The Goddamned, tome 1

Aux premières heures de l'humanité, le monde n'est que barbarie et des hordes de pillards et de cannibales règnent sur Terre. Caïn, le meurtrier originel, immortel mais maudit par Dieu, erre dans ce monde de désolation en cherchant celui qui pourra le libérer.



"The Goddamned", que l'on pourrait renommer « Caïn le Survivant » ou « Caïn le Barbare » est une réécriture de la Genèse mais dans une version sous testostérone. le monde qui nous est présenté est ultraviolent, autant visuellement que dans les dialogues, et ce comics ne s'adresse pas aux âmes sensibles. Mais le talentueux Jason Aaron nous tient en haleine avec son scénario qui nous montre toute la noirceur de l'âme humaine tout en laissant apparaître quelques lueurs d'espoirs…



Un œuvre sanglante et provocante mais portée par un souffle épique !
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The Goddamned, tome 2 : The Virgin Brides

Ce tome fait suite à The Goddamned, tome 1 (2016) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les 5 épisodes de la seconde saison, initialement parus en 2020/2021, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par R.M. Guéra et mis en couleurs par Julia Brusco.



Les fils de Dieu vinrent vers les filles des hommes, et elles leur donnèrent des enfants. Genèse 6:4. Dans un village situé sur un plateau non loin du sommet d'une montagne, de nombreuses jeunes filles avec des motifs sur le visage et un panier de fleurs sous le bras, se tiennent devant des femmes adultes. C'est une magnifique cérémonie de mariage qui va se tenir. Les vieilles mères sont prêtes dans leur long habit noir, et bien alignées en rang. Elles accueillent la troupe des grandes guerrières de la montagne. La prieuresse s'avance vers la doyenne en indiquant qu'elle a reçu l'information qu'une nouvelle rose a éclos dans son jardin. Elle et ses guerrières sont venues chercher la vierge pour la conduire au sommet où son promis l'attend. Lillian, une jeune adolescente en courte tunique blanche s'avance, tenant un superbe bouquet dans sa main gauche. La prieuresse pose les questions rituelles. Comme s'appelle-t-elle ? Depuis combien de temps a-t-elle fleuri ? Est-elle restée pure de tout contact d'un mâle ? Est-ce qu'elle accepte de sa propre volonté de chérir et d'obéir son promis ? De le vénérer de son corps aussi longtemps qu'elle vivra ? Satisfaite par les réponses, la procession se met en branle, Lillian et la prieuresse en tête du cortège. Elles atteignent bientôt une étendue herbue sur un promontoire.



Lillian s'avance jusqu'à l'extrémité de l'éperon rocheux et une lumière transperce les nuages, brûlant les yeux de la jeune adolescente qui ne parvient pas à détourner le regard. Elle sent la présence de son promis, elle sent ses pieds quitter le sol alors qu'elle s'élève doucement vers les nuages. Et dans les bras de l'ange, elle n'est plus une vierge. Alors qu'elle est entièrement cachée par les nuages, invisibles aux femmes restées au sol, un cri horrible retentit, venant des nuages. Le lendemain, Les mères en robe noire surveillent les jeunes filles pas encore réglées, en train de travailler à la cueillette des pommes. Parmi elles, la rousse Jael papote avec sa copine la brune Sharri, en particulier sur ce qui est arrivé à Lillian et sur ce cri horrible. Jael récite : leur amie a été conduite au sommet de la montagne pour se marier avec quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu avant. Une sorte de créature qualifiée de fils de dieu sur laquelle aucune d'entre elles n'a jamais posé les yeux. Avec une grande trompe entre ses jambes, qu'elles sont supposées vénérer comme la manne venue des cieux. Qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? Sharri sait bien que ce jour est supposé être le plus beau jour de leur vie, mais peut-être est-elle en difficulté ? Jael répond que si c'est la cas, Lillian ne peut pas compter sur l'aide des doyennes et que c'est à elles de se rendre en haut de la montagne.



Dans le premier tome, les auteurs ont su s'approprier une tranche de la mythologie biblique pour mettre en scène le pire de la sauvagerie de l'humanité, avec un personnage principal aussi antipathique que ses opposants, proposant une interprétation sélective des Écritures, personnelle et qui fait sens, parlant tout simplement de la nature humaine avec une franchise brutale. Le lecteur commence ce deuxième tome avec un horizon d'attente défini par le premier. Il commence par être surpris. Le premier extrait de la Genèse n'est pas si explicite que ça, et un peu tronqué. Ensuite, Caïn n'est pas présent, le récit se focalisant sur deux adolescentes tout juste pubères : Jael et Sharri. Le deuxième extrait de la Genèse est plus connu, mais ne semble pas apporter un éclairage sarcastique à l'épisode 2, comme c'était le cas pour les extraits du premier tome. Le troisième passage biblique est extrait du livre d'Isaïe (40:313) et évoque les prouesses de ceux qui se confient en l'Éternel, qui renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles. Ils courent, et ne se lassent point. Ils marchent, et ne se fatiguent point. Ce passage fait écho directement, peut-être avec une pointe d'ironie à la fuite des deux donzelles. Les deux autres extraits (Genèse et évangile selon saint Marc) illustrent de manière tout aussi littérale ce qui se passe dans l'épisode correspondant. Enfin les créateurs mettent en scène la présence d'un ou plusieurs anges ainsi que celle d'un serpent doué de conscience, et de plusieurs nephilims. Cette utilisation de la mythologie de la Bible ne s'avère pas aussi subversive que dans le premier tome, sans être hors de propos ou facile pour autant.



De même, la fuite des deux jeunes adolescentes sert de métaphore à la condition féminine réduite en esclavage par une religion patriarcale, et décidant de rejeter tous ces dogmes les réduisant aux fonctions de donneuse de plaisir sexuel et de matrice de reproduction. Le scénariste donne l'impression de ne pas être allé chercher bien loin, et de rester dans une critique très basique du dogme religieux pris au pied de la lettre. En revanche, l'artiste met l'histoire en images, toujours sans concession. Il a décidé de ne pas se soumettre à la pudibonderie de mise dans les comics, et de représenter les poitrines féminines dénudées quand cela se justifie, en particulier la tenue révélatrice des guerrières qui arborent fièrement cet attribut féminin. D'un autre côté, ces représentations n'ont rien d'érotique dans leur présentation, ou par les cadrages : c'est juste comme ça, une coutume dans une société de femmes. Ensuite Guéra a conservé cette façon de détourer avec des traits irréguliers, parfois très fins à en être cassants, parfois plus gras apportant des ombres sur les silhouettes et sur les visages. Cela confère une certaine âpreté aux personnages, reflétant la dureté des conditions de vie dans ces temps primitifs. Les jeunes filles sont montrées comme pures pour la cérémonie du mariage, plus marquées par le travail lors des corvées. Jael et Sharri portent la marque de la poussière du chemin, des chutes, des coups. Les nephilims ont une peau irrégulière, abîmée et sale.



Dans ces épisodes, l'artiste représente des décors plus fournis que dans le premier tome, le récit se déroulant sur montagne, dans un village aménagé avec des constructions, dans les bois alentours, etc. Il représente une nature qui peut être calme et accueillante, presque domestiquée, ce qui correspond à la zone que les mères appellent le jardin, une autre référence à un jardin biblique même si ce n'est pas celui d'Éden. Il y a également des zones rocheuses impropres à la vie, des pentes escarpées, des bois de ronces, une large rivière. En cours de route, le lecteur apprécie la qualité de la mise en couleurs, la coloriste mettant en œuvre des teintes différentes en fonction du milieu rocheux ou végétal, aquatique, ou envahi par le brouillard. Le lecteur éprouve la sensation que les deux demoiselles évoluent dans un monde encore sauvage, où l'être humain est minoritaire et n'a pas conquis chaque espace. Elles évoluent au milieu des mères et des guerrières, une société avec une réelle culture, et se heurtent à plusieurs reprises à des êtres humains beaucoup plus rustres, vivant en clan comme des hommes préhistoriques. Plusieurs séquences et visuel arrêtent le lecteur par leur force : la vision d'ensemble du domaine des mères, la découverte de l'apparence des enfants, le drap tâché de sang, la course en carriole, etc.



Dans un premier temps, le récit retrouve un peu de sa subversivité : les anges ne sont finalement que des violeurs qui profitent sans vergogne du culte qui est rendu à Dieu et comme le dit le verset 6:4 de la Genèse, ils leur donnent des enfants. Mais très vite, cet iconoclasme rentre dans le rang d'une dénonciation plus facile, plus banale. Les mères qui s'occupent des jeunes filles sont privées de leur sens critique par leur obédience à la Foi, même si elles entendent les cris des promises enlevées dans les cieux par les anges. De même, elles se conduisent facilement de manière tyrannique avec les jeunes filles. Cela ne correspond pas au credo du Nouveau Testament, mais il est vrai que ces récits correspondent plus à la mythologie de l'Ancien Testament. Jael et Sharri s'échappent car elles ont perçu l'horreur de ce qui les attend, la première se montrant même dessalée pour son âge, expliquant à sa copine qu'elle ne voit pas pour quelle raison elle devrait révérer la trompe entre les jambes des anges. Le lecteur en vient à se demander comment elle a pu acquérir cette connaissance, dans une société dépourvue de toute présence masculine, où les anges ne se montrent jamais physiquement. Il voit la fuite des jeunes adolescentes comme une prise d'indépendance vis-à-vis d'un dogme religieux profondément misogyne et d'une société qui les considèrent à peine mieux que du bétail précieux. On est loin du renversement total de point de vue du tome 1. Pour autant le récit est prenant, haletant même dans cette course-poursuite, et le serpent joue un rôle beaucoup plus ambigu que celui du jardin d'Éden.



Au fur et à mesure de ce second tome, le lecteur se rend compte que l'artiste semble plus impliqué que dans le premier, ce qui provient en partie du fait que les environnements sont plus variés et plus sophistiqués. La narration revêt une apparence primordiale, conférant bien cette sensation d'un monde primitif, avec des personnages marqués par cet environnement, et des scènes très fluides à l'esthétique personnelle. Il prend également conscience que ce deuxième tome est consacré à d'autres personnages que le premier, ce qui laisse augurer un récit de longue haleine prévu pour compter plusieurs autres chapitres, le lecteur espérant bien qu'ils verront le jour. Celui-ci est prenant et provocateur, mais la thématique de la mythologie biblique donne lieu à une interprétation et à un thème plus classiques.
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Scalped, tome 9 : A couteaux tirés

Dashiell Bad Horse a pour mission de faire tomber Lincoln Red Crow, le chef de la police de la réserve de Prairie Rose et… de la mafia locale. Dans ce volume, l’heure de s’amender est venue pour Red Crow. A la surprise générale, il décide de mettre fin à toutes ses activités illicites. Dashiell, gravement blessé, découvre l’identité de l’assassin de sa mère.

Je décris un personnage pour chacun des 10 volumes de la série :

Volume 09 – L’Officier Franklin Falls Down

Franklin est l’officier le plus intègre de la réserve. Il est aussi un des seuls à ne pas avoir été engagé par Red Crow. Le dossier Gina Bad Horse lui a été confié, mais loin de lui apporter une reconnaissance appréciable, ses découvertes le mettent avant tout en danger. En discutant avec Laurence Belcourt, condamné à tort pour le meurtre de deux agents fédéraux, Falls Down apprend la véritable identité de l’assassin. Capturé par Catcher, il parvient à s’échapper, aidé par ce qu’il pense être l’esprit de Gina.
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The Goddamned, tome 1

Avec ce nouveau titre, le trio de « Scalped », Jason Aaron (scénario), R.M. Guéra (dessin) et Giulia Brusco (colorisation), s’amuse à revisiter l’histoire de Caïn.



Le damné de Dieu dont il est question est en effet le fils d’Adam et Ève, celui qui fût condamné par Dieu à assister à la déchéance de l’Humanité jusqu’à la fin des temps pour avoir tué son frère Abel. Ce comics délicieusement irrévérencieux s’ouvre donc en compagnie du célèbre immortel, couvert d’excréments, au moment où il émerge d’une fosse à purin alors qu’il se fait uriner dessus par un gamin manchot. Vous aurez donc immédiatement compris que l’ami Jason Aaron ne compte pas faire dans la dentelle lors de ce récit à l’ambiance post-apocalyptique.



L’histoire se déroule 1600 ans après l’Eden, dans un monde barbare, impitoyable et violent, que notre anti-héros arpente à la recherche de ce qui pourra enfin le tuer. Tout n’est que désolation au sein de cet univers glauque condamné au Déluge et même l’ami Noé, chargé de sauver toutes les espèces de la noyade divine, est dépeint comme une véritable ordure.



Si cette relecture de la Genèse parvient à plonger le lecteur dans un monde aussi sombre que prenant, R.M. Guera et Giulia Brusco n’y sont pas étrangers. Le trait crasseux du yougoslave et la colorisation adéquate de sa collaboratrice attitrée contribuent en effet à plonger le lecteur dans un univers dénué d’espoir, tout en proposant des personnages repoussants et sans pitié, au sein d’une histoire certes connue, mais revisitée de main de maître par le trio de « Scalped ».



Yeah !!! Jason Aaron rules !!!



Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top Comics de l’année !
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Scalped - Intégrale, tome 2

Ce tome contient 2 tomes de l'édition initiale.



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- Dead mothers : épisodes 12 à 18 de la série, parus en 2008. Il faut impérativement avoir commencé la série par le premier tome. Tous les scénarios sont de Jason Aaron.



Épisode 12 (illustrations de John Paul Leon) - Dashiell Bad Horse passe une nuit pénible, seul chez lui. Il réfléchit à sa situation d'agent double, aux risques inhérents, à sa condition. Aaron s'attarde sur ce personnage pour donner quelques éléments d'informations supplémentaires sur son parcours, pour définir son état d'esprit. C'est également l'occasion pour lui d'approfondir la condition d'amérindien. Le discours de Lincoln Red Crow sur la réserve permettait au lecteur de bien comprendre qu'Aaron n'avait pas choisi le lieu de son intrigue au hasard. Avec cet épisode, le scénariste montre que ces personnages ne se contentent pas d'avoir la peau cuivrée ; ils ont grandi dans un milieu indien, ils sont imprégnés de cette culture, ils sont indiens appartenant à différentes tribus. Aaron inscrit la réserve et ses habitants dans l'histoire de ce peuple, ses croyances et ses coutumes. Il s'agit d'un parti pris risqué qui peut vite tourner à la caricature réductrice ou à la simplification exotique prédigérée pour tourisme de masse. Ici Aaron montre que son honnêteté de créateur l'amène à aborder cet aspect de ses personnages. Il n'est qu'à moitié convaincant pour les croyances et la mythologie (difficile de décrire avec respect et conviction des individus animistes), il reprend toute sa force et sa pertinence lorsqu'il y associe l'histoire de ces nations. Les illustrations de John Paul Leon sont sombres à souhait, avec une bonne densité d'informations visuelles. Il sait décrire avec justesse les petits gestes quotidiens tels que l'ouverture d'une bouteille de bière sur un coin de table, ou le rasage du crâne de Dashiell. Elles sont juste un cran en dessous de celles de R.M. Guéra.



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Épisodes 13 à 17 "Dead mothers" (illustrations de R.M. Guéra) - Le cadavre de femme scalpée (dernière image du tome 1) a été retrouvé dans le désert. Lincoln Red Crow se rend sur place pour rendre hommage à cette personne qu'il a bien connue. Pendant ce temps, Dashiell Bad Horse mène une descente dans un laboratoire clandestin de méthamphétamine. Il y trouve un autre cadavre de femme, ainsi que ses 5 enfants (dont Shelton l'aîné) encore en vie. Il obtient le nom de son meurtrier d'un des truands : Diesel Engine. Il s'occupe un peu de Shelton dans les jours qui suivent. Et il rencontre à nouveau son contact au FBI qui lui apprend qu'il y a un deuxième agent infiltré dans la réserve.



Après une nuit d'inauguration mouvementée et complexe du casino, Aaron revient à sa première intrigue : le destin de Dashiell Bad Horse, et sa mission d'agent double. Mais déjà la série n'est plus l'histoire d'une seule personne. Dashiell s'en incarné en tant qu'individu pour le lecteur et ces épisodes développent encore sa personnalité, ses valeurs, ses convictions, sa souffrance. Lincoln Red Crow occupe une place tout aussi importante et il incarne pleinement la génération précédente, ce qu'elle a construit et comment elle l'a construit. Aaron propose toujours un polar (intrigue policière + problématiques sociétales) brutal, méchant et viril se développant sur une intrigue machiavélique. Le lecteur découvre au fur et à mesure les ramifications des actions des uns et des autres, leurs liens, le poids de leur culture et de leur éducation. Aaron réussit un roman de genre dans ce qu'il a de plus révélateur de notre société, de la nature humaine. Même la composante la plus risquée (les traditions culturelles des nations indiennes) commence à faire sens lorsque Dashiell évoque la légende d'Iktomi à Shelton.



C'est avec un énorme plaisir que le lecteur retrouve les illustrations de R.M. Guéra. L'intérim assuré par John Paul Leon, puis par Davide Furnò permet de mieux apprécier le talent de cet illustrateur. Dès la première scène (3 pages sans texte où Lincoln Red Crow se recueille devant le cadavre scalpé en plein désert), le lecteur plonge dans cette partie monde auprès de ces individus à la présence irrésistible. Dès que Red Crow apparaît il s'en dégage un incroyable magnétisme. Guéra en fait un individu imposant aux traits fermés marqués par l'âge, au langage corporel décidé, à l'allure presque régalienne. L'attitude des personnes qui l'entourent témoigne également de son aura, de son ascendant. Les apparitions de Baylis Earl Nitz permettent également de mesurer toute l'intensité de son implication dans les affaires de la réserve Prairie Rose. Là où Guéra fait encore plus fort, c'est qu'il est capable de dessiner Shelton (très jeune adolescent) de manière crédible. Rendre plausible des enfants dans un récit très noir est un tour de force que peu de créateurs peuvent se vanter de réussir. Or dans ce cas précis, Shelton est bien un enfant déjà autonome et se comportant comme un enfant de son âge, sans mièvrerie, sans que le lecteur ait l'impression de voir évoluer un adulte de petite taille. L'apparence de Mister Brass (un nouveau venu annoncé dans le tome précédent) est également inoubliable, ainsi que ses actes de torture. Guéra continue d'être à l'aise dans la représentation des différents environnements, logements ou milieu naturel.



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Épisode 18 (illustrations de Davide Furnò) - Lincoln Red Crow a confié l'enquête sur la femme scalpée à l'officier Franklin Falls Down. Cet épisode permet d'en apprendre plus sur ce personnage et ses motivations, pourquoi il continue d'être intègre et de bosser dans ce lieu sans foi ni loi. Malgré les épreuves vécues par Falls Down (à commencer par son nom indien peu flatteur, et qui n'a rien à voir avec un animal fringant), ce personnage apporte une touche positive dans cette histoire où tout le monde voit la violence sur autrui comme une bonne solution à ses problèmes et un défouloir efficace. Aaron en profite pour intégrer un autre élément folklorique : la hutte à sudation (sweat lodge) qui trouve sa place tout naturellement. Les illustrations de Furnò sont tout aussi noires que celle de Guéra, en plus griffée. Le décalage graphique est plus important qu'avec John Paul Leon, mais l'ambiance de la série est respectée.



La mise en couleurs de ces épisodes est assurée par Giulia Brusco. Elle utilise des teintes qui évoquent celles de la terre rouge du désert, de la lumière implacable, des matériaux de construction bon marché. Brusco sait à la fois rester en retrait des images, faciliter leur lecture et renforcer chaque ambiance.



Ce tome emmène le lecteur toujours plus près des personnages, plus près de leur essence, dans le cadre d'un polar toujours aussi violent, brutal, sadique et désespéré. Aaaron et Guéra réalisent l'équivalent d'un roman, en termes de densité des personnages, de complexité de l'intrigue, de substance des comportements psychologiques. Ils ne se limitent pas à tirer les bénéfices de la réserve indienne pour ce qui est de la population déshéritée, ils s'aventurent sur le territoire de l'héritage culturel des amérindiens, petit à petit, et ils s'en sortent plutôt bien.



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- The gravel in your guts : épisodes 19 à 24, parus en 2008/2009. Tous les scénarios sont de Jason Aaron.



Épisodes 19 & 20 (illustrations de Davide Furnò, couvertures de Tim Bradstreet) - Dashiell Bad Horse se heurte aux limites de ses interventions professionnelles, et à une proposition inattendue et dangereuse de Lincoln Red Crow. Carol Ellroy se heurte à son quotidien étriqué et dégradant de serveuse dans un troquet, au comportement entreprenant des clients, et à ses souvenirs.



Jason Aaron développe l'histoire de ses personnages. Il s'attache cette fois-ci à la relation entre Dashiell Bad Horse et Carol Ellroy, en revenant sur le passé de Carol. À nouveau, Aaron surprend le lecteur, il façonne petit à petit des individus complexes, au passé forcément traumatisant puisqu'il s'agit d'un roman noir, mais aussi d'une tragédie. Au fil des pages le lecteur peut commencer par sourire devant une telle accumulation de coups du sort, mais la passion des personnages et le savoir faire d'Aaron transforment ces ressorts dramatiques traditionnels en une étude de caractère psychologique qui montre plutôt qu'elle n'explique, qui fait apparaître les émotions, les liens affectifs et les horreurs de la condition humaine, à commencer par l'incommunicabilité. Ce dernier point est mis en images dans une scène d'une intensité incroyable, aussi désespérée qu'humaine.



Si les illustrations de Furnò semblent un peu fades par comparaison avec celles de Guéra, il fait la preuve dans cette scène entre Dashiell et Carol d'une sensibilité et d'une justesse remarquables au travers de sa mise en page. La densité d'informations visuelles dans ses cases est un peu plus faible, mais le découpage et la mise en scène s'avèrent vivants et adaptés au récit. La scène finale achève le lecteur, en s'inscrivant dans le ton tragique du récit. Impossible de rester de marbre devant la décision de Dashiell Bad Horse.



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Épisodes 21 à 24 (illustrations de RM Guéra, couvertures de Jock) - D'un coté, Lincoln Red Crow doit gérer les affaires courantes : Mister Brass très encombrant et très salissant (il s'agit de l'envoyé des Hmong pour s'assurer des qualités de gestionnaire de Red Crow, du fait qu'ils ont investi de l'argent dans le casino), le souvenir de l'âme d'une défunte, l'impatience grandissante de Shunka (Uday Sartana), et les magouilles de ses hommes de main. De l'autre coté, Dino Poor Bear a enfin réparé sa Camaro ce qui le met dans un pétrin inextricable.



Aaron se tourne cette fois-ci vers Lincoln Red Horse et Dino Poor Bear, en mettant en évidence les différences dans leurs parcours. À nouveau, il ne s'agit pas d'un dispositif un peu artificiel pour donner un air intelligent au récit. Comme pour Dashiell et Carol, l'histoire de ces 2 personnages s'entremêle. Ces 2 individus sont à leur manière le produit de leur environnement qui magnifie leurs traits de caractère. Le lecteur en découvre plus sur le passé de Lincoln Red Crow, ses liens avec Gina Bad Horse et Reginald Standing Rock. Il peut également observer comment Red Horse se perçoit lui-même et par quoi ses actions sont motivées. À nouveau Aaron fait en sorte que ce personnage dépasse les simples clichés pour devenir un être humain complexe avec plusieurs facettes. À nouveau il respecte les codes du roman noir, tout en décrivant des modes de fonctionnement très humains. Le parallèle avec la situation de Dino n'a rien de simpliste. Il ne s'agit pas d'une dichotomie basique entre un chemin de vie opposé à un autre. Outre l'époque de leur jeunesse qui n'est pas la même, et donc les opportunités qui sont pas les mêmes, Aaron met en lumière qu'ils sont rongés par un mal être de même nature (d'où le titre "gravel in your guts"), tout en évoluant dans 2 mondes totalement différents du fait de leur position sociale. Le lecteur est amené à ressentir de l'empathie pour l'un comme pour l'autre, bien que ni l'un ni l'autre ne puisse prétendre au titre de modèle, et encore moins de héros. Il ne s'agit pas simplement d'une fascination malsaine ou morbide devant leur malheur, il y a également un enjeu affectif pour leur devenir, et une forme sentiments partagés lorsqu'ils se cognent à des obstacles, au plafond de verre, à leur condition sociale et humaine.



Ces 4 épisodes sont aussi l'occasion de profiter des illustrations incomparables de R.M. Guéra. Sous ses pinceaux, Lincoln Red Crow est un individu toujours aussi massif, imposant et terrifiant. Mister Brass est toujours aussi abject et angoissant par sa simple présence. Guéra sait montrer juste ce qu'il faut pour donner une réalité insoutenable aux agissements sadique et dépravés de Mister Brass (et son horrible petit sourire satisfait et écoeurant), sans tomber dans le voyeurisme, un équilibre parfait et exceptionnel. Sa mise en page rigoureuse fait monter la tension pendant les confrontations psychologiques qu'il s'agisse de l'interpellation pour excès de vitesse de Dino, ou de sa rencontre avec son premier client, et cela en l'absence de toute violence physique. Le lecteur peut ressentir les fluctuations de niveau d'ascendance que les uns prennent sur les autres, par leur jeu d'acteur. Guéra utilise le langage corporel, l'apparence, les expressions du visage pour montrer les tensions, les appréhensions, l'assurance des personnages. Et lorsque la violence physique éclate, l'action est décrite avec évidence, un maximum de force et de douleur, en un minimum de cases.



Ce quatrième tome confirme la forme et le fond du récit. Il s'agit d'un thriller haletant où chaque individu est susceptible de commettre les pires bêtises, comme de ne pas en réchapper. Il s'agit d'un roman noir où l'espoir est la denrée la plus rare. Il s'agit de véritables êtres humains souffrants, prisonniers à la fois de leur environnement social désespéré, mais aussi de leur condition humaine. Il s'agit d'une immersion graphique d'une grande qualité dans un milieu social condamné, parmi des individus qui refusent de capituler.
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Django unchained

Django Unchained, le film de Quentin Tarantino, a remporté un très grand succès au niveau du public et des critiques en 2013.



Dès janvier 2014, la BD fait son entrée dans le prolongement du film, puisque c’est Tarantino en personne la scénarise avec plusieurs illustrateur qui assurent le dessin.

Django, ancien esclave s’associe avec le Dr. Schultz en tant que chasseurs de prime. Les deux hommes vont développer une belle amitié et tenter de sauver Bromhilda, l’épouse de Django, vendue comme esclave à l’un des plus vils « négriers » du Mississippi…



Un film que j’ai beaucoup aimé, avec le très bon casting de Jamie Fox à De Caprio en passant par Christoph Waltz dans le rôle du docteur Shultz.



Même si la BD se laisse lire, j’ai été déçue dans l’ensemble.



La transposition du script d’origine de Tarantino, avec les scènes coupées promettait d’être superbe ! Mais je n’ai pas ressenti de plaisir particulier !



La reproduction est trop identique au film, sans se démarquer, alors que le support BD, donne une liberté d’action, c’est en fin de compte une transposition du script d’origine, du coup je me suis ennuyée…



Le Dr Shultz n’a aucun charisme ! L’attitude plutôt cool de Django a disparu et la BD perd tout l’attrait que le film avait.



J’ai trouvé dommage que les dessins soient trop ressemblants aux visages des acteurs du film, au lieu de partir sur des nouveaux en accentuant peut être leurs traits de caractère, en plus les visages sont vraiment ratés (enfin pour moi)



Danijel Zezelj est le seul qui se démarque et dont j’ai aimé les dessins, il n’a pas essayé de copier le film et ça fait u bien.



Pour un western, il y a une absence quasi douloureuse de décors ! Ce qui donne une BD quasiement ans âmes.



Malgré quelques planches très sympa, cette BD n’apporte rien de nouveaux.



peut être suis-je influencée par le film, peut être qu’une personne qui ne l’a pas vu aura un oeil nouveau et trouvera à cette BD l’âme qui lui manque !



Pourtant Tarantino s’est entouré de pas moins de 4 talents, ce qui entraine différents coups de crayon propre à chacun et peut perturber la lecture.
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Scalped, tome 3 : Mères mortes

Depuis son retour dans la réserve indienne des sioux oglalas ou il avait passé sa jeunesse, l'agent spécial Dashiell Bad Horse est en infiltration dans la police tribale de Red Crow, chef de la réserve, de la police et... de la mafia locale. Dashiell Bad Horse se retrouve mêlé à deux meurtres atroces : celui d'une junky et celui de sa propre mère Gina.



Je décris un personnage pour chacun des 10 volumes de la série :

Volume 03 – Gina Bad Horse

Gina Bad Horse est la mère de Dashiell Bad Horse. Gina est brouillée avec son fils. Elle est aussi l'ex-amante et camarade de Red Crow. Gina est restée fidèle å ses convictions et à ses racines  et pour ça elle s'est fait beaucoup d'ennemis à l'intérieur comme à l'extérieur de la réserve. Impliquée dans les coups de feu qui ont tué deux agents du FBI lors de sa période activiste, elle a récemment désespérément tenté de renouer avec son fils, avant d'être elle-même assassinée.

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Scalped, tome 1 : Pays indien

Cette série en 10 volumes se déroule de nos jours dans la réserve indienne des sioux oglalas du Dakota du Sud. La réserve est ravagée par le crime organisé, la drogue, l'alcool et la violence.



Je choisis de décrire un personnage pour chaque volume de la série :

Volume 01 – L'agent spécial Dashiell Bad Horse.

Encore adolescent, Dash a quitté la réserve de Prairie Rose sans même un regard en arrière, en se jurant de ne plus jamais y remettre les pieds. Il ne veut plus revoir sa mère, à qui il reproche d'avoir été accaparée par ses activités de militante de la libération amérindienne au lieu de s'occuper de lui pendant son enfance. Pourtant des années plus tard, les circonstances l'ont contraint à revenir sur ses pas. le FBI, dont il est devenu membre, lui a donné une mission : faire tomber le chef Lincoln Red Crow qui tire les ficelles de toutes les activités criminelles, en infiltrant les rangs de sa police tribale. Au FBI, son supérieur espère surtout qu'il sera capable de mettre à jour des éléments sur le meurtre de deux agents survenu dans les années 1970.

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Django unchained

Django est pour moi la quintessence du western moderne. Quentin Tarantino a réussi a ressusciter le genre pour lui apporter un nouveau souffle et surtout une dimension nouvelle et originale. Le film est un monument que je préfère nettement aux films d'antan n'en déplaise aux vieux nostalgiques et jeunes suiveurs. Que dire de cet humour parodique souvent audacieux ? Oui, c'est son film le plus abouti car le plus cohérent. C'est le genre de film qui nous fait aimer le cinéma.



Tarantino nous livre sa version en bd. Il est vrai que le passage à ce format n'est pas sans perte. On ne retrouve plus l'humour des situations, le sadisme ainsi que le raffinement. Par contre, c'est compensé par de petites scènes inédites qu'il n'a pu mettre dans son film faute de temps. Les fans pourraient être contents mais c'est un peu comme les bonus de nos blu-ray à savoir totalement dispensables.



Pour le reste, le récit de cette vengeance demeure spectaculaire car avec le souffle d'un génie.
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Scalped, tome 3 : Mères mortes

L’amour flou et la mort convulsive

Les cauchemars récurrents et morbides réveillent brutalement Dashiell Bad Horse et le laissent seul avec ses souvenirs et ses hantises notamment celle d’être un agent infiltré du FBI découvert par le chef tribal et mafieux Red Crow qu’il doit faire tomber coûte que coûte. Après ce one-shot d’introduction dessiné par John Paul Leon, le récit démarre sous les pinceaux du dessinateur attitré R. M. Guéra. Lincoln Red Crow prévenu par la police tribale s’est assis auprès de la femme scalpée et assassinée qui n’est autre que celle qu’il a aimée, Gina Bad Horse. Dash se désintéresse du sort tragique de sa mère. Il intervient avec pertes et tracas dans un laboratoire clandestin pour y découvrir le cadavre d’une femme. Engine Diesel, l’autre agent infiltré du FBI serait responsable des abus sexuels et du meurtre conclusif. Dashiell est contraint de réfréner sa soif de justice d’autant qu’il semble s’investir auprès des jeunes orphelins laissés sur le pavé. Pour son malheur, il va initier l’aîné au maniement des armes.

La série prend son temps pour creuser les personnages à coup de flashbacks éclairants. Si les dessins de Leon en prologue et de Furno en épilogue ne convainquent pas, le récit principal réalisé par Guéra est dynamique et percutant. Les cadrages variés et les images raccords fluidifient une narration heurtée à travers laquelle éclate à tout instant une violence convulsive mais le dessinateur apporte davantage de force à travers des regards pensifs et des postures accablées loin des éructations grimaçantes et d’une bestialité explosive.
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Scalped, tome 1 : Pays indien

C'est la bande dessinée reçue à Masse critique. Et j'avoue qu'Urban Comics, l'éditeur, a fait preuve de rapidité et d'un timing parfait pour que je reçoive ce livre pour Noel. Reçu dans la boite au lettre le 24 décembre!



Bon par contre c'est tout sauf une histoire de Noel. Magie et bisounours restez dans vos paquets cadeaux encore quelques temps.

Une histoire sombre de déchéance sociale, de violence...

Le décor : la mal nommée "Prairie Rose". Une réserve indienne où ses habitants crèvent à petit feu sous l'indifférence américaine par l'action de la drogue, l'alcoolisme, le chomage, les gangs... Un de ces chefs de Cartel pense pouvoir changer cela, ou en tout cas changer cela pour lui, en montant un grand casino. Quand Dashiel Bad Horse, reviens dans sa région natale pour y régler de vieux souvenirs, ce chef se dépêche d'enroler ce dur à cuire dans sa police tribale afin de faire régner sa loi dans la réserve.



Une histoire interessante mais très noire. Et qui ne va pas en s'améliorant en cours du récit. Entre relation familiale tendue, ancien amour pas vraiment oublié, patron exigeant et retord, et flic infiltré : le scénario a la complexité suffisante pour en faire une histoire avec du suspence et de l'action.



Le gros bémol pour moi a été les dessins. Les traits sont assez grossiers, les visages très grimaçants, les couleurs peu affinées. Je pense que c'est surtout une affaire de gout. Néanmoins les personnages ne sont pas toujours faciles à identifier.
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Scalped, tome 1 : Pays indien

Les coins pourris ont souvent des noms bucoliques. Prenez Prairie Rose, une réserve indienne du Dakota du Sud. Une nation du tiers monde au cœur de l’Amérique : 80% de chômeurs, à peu près autant d’alcooliques.



Red Crow, ancien activiste pro indien est devenu président du conseil tribal de la réserve. Il est aussi shérif de la police locale, président du comité de gestion de Prairie Rose, trésorier du programme de sécurité routière et PDG du Crazy Horse, le casino qui doit ouvrir dans quelques jours. Comme il le dit lui-même, il est « le père, le fils et cet enfoiré de Saint Esprit réunis ».



Dashiell Bad Horse a quitté la réserve il y a 15 ans. Pourquoi revient-il aujourd’hui ? Engagé par Red Crow dans la police tribale, ce « sociopathe borderline guidé par une colère profonde et peut-être même un désir de mort inconscient est un volcan de violence pouvant à tout moment entrer en éruption, un danger évident pour quiconque l’entoure. » C’est un fait, Bad Horse a des comptes à régler. Et l’addition va être salée pour ceux qui se mettent en travers de sa route.



Scalped est un polar crépusculaire ultra violent. Entre agents du FBI, labos de métamphétamines et crime organisé, la décrépitude de la nation indienne est montrée dans sa réalité la plus crue. Les personnages principaux sont tourmentés à souhait et portent en eux de douloureux stigmates. De nombreux flashbacks viennent illustrer le récit, mais ils ne nuisent pas à la fluidité de l’ensemble. Les événements s’enchaînent avec limpidité et la narration est parfaitement maîtrisée.



Le dessin de RM Guéra illustre quand à lui à merveille la tension qui règne sur la réserve. La violence est à la fois très présente et très bien orchestrée : on ne tombe jamais dans le gore étalé gratuitement. Les couleurs, dominées par les tons ocres et sombres, renforcent le coté désespéré et tragique de l’histoire.



Ultra réaliste, politiquement incorrect, Scalped électrise comme un uppercut à la pointe du menton. Je suis sorti sacrément secoué par la lecture de ce comics et diablement impatient de dévorer la suite.






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The Goddamned, tome 1

C'est le mythe de la Genèse qui est revisité par les auteurs à la sauce Conan le Barbare avec une flopée de vulgarité à chaque page. Sur le mode bourrin, il n'y aura pas mieux ! Certes, les fans de la série Scalped pourront s'y délecter mais les autres seront forcément déçus et même horrifiés devant ce désastre apocalyptique où l'enfer est condamné au déluge.



Ainsi Caïn qui a tué son propre frère est condamné à l'immortalité et il rencontre alors le fameux Noé. Ces contes bibliques sont mêlés à différents genres qui oscillent entre la fantasy, parfois le western et également le fantastique. J'avoue ne guère goûter à la brutalité et à la vulgarité des propos. Certes, cette oeuvre volontairement provocatrice (voir le titre un peu offensant) peut plaire et il faut accepter ce triste constat.
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