Citations de Rabindranath Tagore (604)
Je n'ai pas chanté le chant que je devais chanter. J'ai passé des jours à accorder et déaccorder ma lyre.
Le rythme ne venait pas bien , ni la place des mots; seul reste en mon coeur mon désir expirant.
La fleur ne s'est pas ouverte, seul le vent soupire.
Cygne
I
Extrait 2
La cage se balance gentiment dans l’air,
Rien ne bouge, ne remue
Dans leur maison ni dans leur cour ;
Ces créatures blanchies affreusement mûres,
Les yeux et les oreilles sous le capuchon de leur aile,
Somnolent, pareilles aux figures peintes,
Sous la protection de la cage assombrie.
Viens mon plein de vie ! Viens mon cher Nouveau !
…
Je te couvrirai de trophées, des guirlandes de ma défaite. Il n'est jamais en mon pouvoir de m'échapper de toi non vaincu.
Certes, je pressens la deroute de mon orgueil ;
Je sais que dans l'excès de la peine ma vie crèvera ses limites.
C’était la première fois que j’entendais parler avec élégance la langue urdu par une femme, et une femme très cultivée, et j’eus l’intuition que c’était vraiment un langage digne des Nabas et des Emirs des temps passés, mais pas du tout fait pour notre époque de chemins de fer, de télégraphe et de tout ce monde affairé. Comme les phrases coulaient des lèvres de Bibi-Saheb, j’imaginais de hauts palais de marbre, des coursiers fringants, brillamment ornés, avec leur crinières et leurs queues flottantes, des éléphants princiers portant des palanquins richement décorés, des rues égayées par les turbans aux multiples couleurs, les souliers de broderie d’or au bout retourné des citadins et les étincelants cimeterres recourbés des soldats, et d’amples loisirs et des robes gracieuses et souples et un cérémonial sans fin.
Mahamaya était une jeune fille de haute aristocratie bengalie, une Kulin. Elle avait vingt-quatre ans et était dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté, comme une statue d’or pur, de cette teinte du soleil d’un bel automne, brillante et semblable au soleil, avec un regard libre et sans crainte comme la lumière du jour elle-même.
Il ne faut qu’un souffle pour éteindre la lumière.
Sentir ce qui est habituel et familier avec une fraîcheur d’impression renouvelée est le don d’un artiste. Le commun des hommes ne peut voir et agir que selon l’habitude.
Amal aimait Manda ! (...)
Elle voulut chasser ce soupçon mais il continua de la mordre tel un scorpion. (p. 81)
La vraie valeur de l'amour, c'est qu'il enrichit de sa propre richesse les coeurs pauvres.
Je pensai alors : «Je ne suis certes pas devenu clerc principal d'un percepteur, ni même premier clerc dans un tribunal d'instance ; je suis encore moins devenu Garibaldi. Je ne suis qu'un professeur adjoint dans une misérable école. Mais, pendant une brève nuit, j'ai abordé l'éternité. Et par la grâce de cette seule et unique nuit, qui tranche sur tous mes autres jours et nuits, mon humble existence a été comblée.»
Je ne veux pas prier d'être protégé des dangers, mais de pouvoir les affronter.
- S'il faut vraiment n'aller voir que ceux qui trouvent que nous en valons la peine, nous passerions nos journées dans la solitude.
Le désert de sa vie intérieure lui faisait peur ; elle savait que Bhupati, qui s'était retiré du monde, s'efforçait de trouver tout le bonheur de sa vie auprès d'elle et s'y essayait corps et âme. Elle se demandait combien de temps les choses en resteraient là et pour quelle raison il n'adoptait pas une autre attitude. Pourquoi ne dirigeait-il pas un autre journal ? Châru n'avait jamais l'habitude de distraire son époux, il n'avait non plus jamais rien attendu d'elle, ni ne lui avait fait part d'un seul désir. Et voilà que, soudain, il attendait d'elle tout ce dont il avait besoin dans la vie et n'y trouvait rien ailleurs.
Quand je commence une histoire, une autre s'en vient flotter sur le courant: les histoires vont et viennent, et je n'arrive pas à les retenir. Seules une ou deux se posent avec douceur sur le tourbillon, tels ces petits bateaux d'aloès, et y tournent en rond sans interruption.
´ Le manque chronique de
nourriture et d'eau, l'absence de
sanitaires et d'aide médicale, le
délaissement des moyens de
communication, une Èducation
nationale pauvrette et l'esprit
dominant de dépression que j'ai pu
constater moi-meme dans nos
villages aprés un siècle de
gouvernance britannique me font
désespérer de ses avantages. ª
Nous ressentons beaucoup plus vivement le chagrin que nous n'exprimons pas.
(dans "La sœur aînée ")
La nuit solitaire s’étend sur le sentier;
l’aurore sommeille derrière les collines pleines d’ombre;
les étoiles muettes comptent les heures;
la lune pâlie baigne dans la nuit profonde.
Oiseau, ô mon oiseau, écoute-moi, ne ferme pas tes ailes.
"Personne ne sait profiter de l'occasion qui lui est offerte, et lorsque celle-ci a disparu au loin, notre coeur se ronge dans une vaine attente."
Mon voyage parvenait à son terme, pensai-je. J'arrivais aux confins de mes possibles. La route se fermait devant moi, les provisions s'épuisaient et l'heure avait sonné de chercher refuge dans une silencieuse obscurité.
Mais je découvre que Ta volonté ne connaît aucune limite. Les mélodies nouvelles engendrées par le coeur succèdent aux vieux mots éteints sur ma langue. Et là où se perdent les traces anciennes, s'ouvre un nouveau pays peuplé de merveilles.
Je sais que cette vie-ci, même si elle ne s'est pas accomplie dans l'amour, n'est pas totalement perdue.
Je sais que les fleurs flétries au crépuscule et que les rivières s'égarant dans le désert ne sont pas totalement perdues.
Je sais que les retards accumulés en cette vie appesantie par la lenteur du temps ne sont pas totalement perdus.
Je sais que mes rêves avortés et mon chant retenu viennent effleurer les cordes de ton luth et qu'ils ne sont pas totalement perdus.