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Citations de Rachel Corenblit (250)


Il est dans la phase ressassement du verbe ressasser . Se passer en bouche les mêmes événements pour mieux les vomir à nouveau . Classique aussi . Après viendront dans le désordre , le renoncement , du verbe renoncer , l'accablement , du verbe s'accabler , la dépression profonde , du verbe s'enfoncer dans la boue glauque de la fin de l'amour .
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Je me goinfre de ces Chamallows et alterne , un rose un blanc, un rose, un blanc, un rose, un blanc , pour m'étouffer avec . Peut-on se suicider aux bonbons qui ont les couleurs que la vie devrait avoir ?
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Je ne balance pas , je demeure silencieuse , les yeux baissés . Une vraie attitude de victime , j'en ai conscience . Les saintes ne sont pas récompensées, au lycée . Elles ne finissent pas au paradis . Elles traversent un long purgatoire d'humiliations . Elles sont éclaboussées d'un mépris sale et tenace .
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Lorsque je suis chez maman, dans la semaine B, je ne pose pas de questions non plus. Sa vie ne ressemble plus à rien. Son travail à l'hôpital lui pompe une énergie folle. Elle doit faire des heures sup pour pouvoir tout assumer, le nouvelle appart', l'assurance de la voiture. Je la laisse s'affaler devant la télé. Elle regarde des émissions comme moi j'engloutis la nourriture. Elle ne se limite pas à Canal Plus. Les débiles qui s'agitent en se criant dessus, elle regarde. Les concours de chansons et de danse à deux balles, elle regarde. Le télé-achat, elle regarde. Les clips en boucle, 'Les feux de l'amour'. Tout. Je suis obligée, parfois, de me lever et d'éteindre l'appareil, de faire preuve d'une maturité que je n'ai pas.
(p. 45)
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Mardi
Sa philosophie me sort par les trous de nez.
Surtout le jour où elle débarque avec son Descartes. René. Le cogito.
— Le cogito, c’est pas n’importe quoi ! elle s’exclame, les dents recouvertes de chocolat (le dessert préféré de ma mère, vu qu’il suffit d’ouvrir un plaquette. Minimum d’effort, maximum de plaisir, c’est sa devise). Qu’est-ce qui me prouve que je suis vivante, hein, qu’est-ce qui me prouve que je ne suis pas dans le rêve de quelqu’un ?
Vu la tête de ma sœur, elle appartient plutôt au cauchemar de fin de nuit d’un lapin dépressif.
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Ma mère laisse tout traîner , l'appart est un véritable chantier en construction . Un désordre sans nom . Je suis la seule fille au monde qui peut ordonner à sa mère d'aller ranger sa chambre .
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- Parce que tu te souviens encore, toi? Tu te souviens de la tête de tes parents, de leur odeur? Comment ta mère te serrait dans ses bras et tu disais "Mamélé" et elle t'embrassait? Et ton père, tu t'en souviens, dis? Moi, je n'ai plus rien. Plus aucune image dans la tête, c'est vide. Attendre, ça sert à quoi? Rien, mon vieux, on guette des âmes mortes depuis des lustres. Reste rien. Que nous.
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les coups de tonnerre ne la précipite pas dans mes bras mais je vois bien quelle pourrait s'y jeter elle a des élancement qu'elle contrôle et se retient
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Aheuh Elle parle baleine quel prodige on l'accepete dans notre groupe !
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La campagne isole. La ville sépare .
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C'est le secret de la survie, je crois. Ne pas lutter contre les vents contraires. Se laisser emporter sans offrir de prise. Je me pose la question, comment j'aurais fait ? Je ne peux pas m'endormir sans mettre de chaussettes parce que j'ai froid aux pieds. Le moindre bruit me réveille. Si je n'ai pas ma nuit complète de sommeil, je suis de mauvaise humeur. Je n'aime pas la viande rouge, je mange du poisson et des sushis. Il me faut mes céréales et mon bol de thé le matin et, à quatre heures, je goûte, du pain et de la confiture. Les courants d'air m'enrhument rapidement. Avoir de la fièvre me terrifie. Je suis traitée à l'homéopathie même si papa dit que c'est une médecine de chaman. Je ne sais pas comment j'aurais fait pour survivre.
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Mais que les choses soient claires : on ne naît pas boulet, on le devient ! Je refuse le déterminisme et la facilité. Boulet un jour, boulet toujours, c'est faux. Luttons, luttons contre cette idée véhiculée par le clan des discriminateurs.
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Lundi
Charlotte pose sa fourchette, nous adresse un regard appuyé et mon père lui pose la question tant désirée : Alors, chérie, qu’as-tu appris aujourd’hui ? et ma mère sourit et mon petit frère retire la cuillère qu’il s’enfonçait dans le gosier. Y a que moi qui continue à manger. Normal, on est à table.
Elle dit : Ahhh, c’est merveilleux, c’est fantastique, c’est extraordinaire. La philosophie, c’est des idées pour mieux comprendre la vie. Aujourd’hui, c’est l’allégorie de la caverne ! (à ne pas confondre avec Ahhhh, le gorille de la caverne, qui est une grosse bête poilue qui vit au fond d’un trou dans la jungle birmane).
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Ma mère m'attend. Elle est allongée sur le canapé avec sa vieille couverture. Mon papa l'appelait "sa moumoute à querelle" parce que, chaque fois qu'ils se disputaient, ma mère dormait devant la télé enroulée dedans. (p. 73).

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Trois gamins. Le père, pas de nouvelles. Souvent les pères partent, décollent, disparaissent, à croire qu'on vit dans un monde sans pères depuis quelques temps. Mais où vont-ils, tous ces hommes? Il doit y avoir un pays où ils s'installent. La patrie des pères perdus.
Un île éloignée, je ne sais pas, un triangle des Bermudes qui les retient prisonniers. un paradis où ils oublient leur femme, leurs gosses et leurs responsabilités.
( p 48)
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Mais nooooon, elle s’appelle pas Sophie, ma grande sœur ! Elle s’appelle Charlotte. Mais depuis qu’elle a commencé la philo, à la maison, on l’appelle plus que Sophie. Ou Zophie. Ou Grosse Nouille mais c’est quand elle m’énerve.
Parce que tous les soirs, en plein dans les spaghettis bolognaise ou les haricots verts jambon ou le bifteck frites ou la pizza coca (vu que ma mère, elle dit que la cuisine, c’est un lieu de transit pour favoriser le transit et qu’il n’est pas nécessaire d’y décrocher des étoiles), ma sœur Charlotte devient Sophie la Philo. Elle nous raconte. Les cours qu’elle a commencés cette année.
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C'était ma maîtresse, avant. Elle nous lisait des grands albums et les mots me berçaient. La musique des histoires, c'était plus important que l'histoire des histoires.
Quand j'étais plus petit, ma mère aussi prenait des livres et le soir, dans mon lit, elle me racontait et me montrait les images. Le câlin des histoires, c'était plus important que l'histoire des histoires.
Maintenant, elle me laisse dans ma chambre et je me retrouve avec un livre, ce truc silencieux et froid qui enchaîne les mots.
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Elle va venir, la grosse explication. La grande engueulade. Celle dont on se souvient quand on est vieux, que le temps nous est passé dessus, les années. Que toute l'expérience de la vie nous a forgés. Celle qui permet de tester vraiment le sens de l'amitié. Celle à laquelle on résiste ou on succombe.
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- Moi, je vais finir dans une cage, à faire le tour des fêtes foraines et on m'appellera la Bête humaine et les gens paieront pour me lancer des cacahuètes à travers le grillage pour me faire changer de position et je leur cracherai dessus et ça sera l'attraction du siècle.
- Je te promets, je t'apporterai du chocolat. C'est mieux que les cacahuètes. Ce sera plus juste.
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Elle s'appelle Emma. Elle trouve son prénom trop simple. Elle aurait adoré se nommer Iphigénie ou Cassandre. Un prénom qui résonne, qui a une histoire. Elisabeth, ou même Athéna. On ne prononce pas Athéna de façon anodine. Les références collées au nom que l'on porte, c'est comme si on avait déjà vécu une vie.
Elle enseigne depuis quelques années, pas trop longtemps mais suffisamment pour avoir des réflexes. Elle sait qu'il vaut mieux, pour certaines familles, qu'elles trouvent une porte ouverte. Tout l'art de la première rencontre. Gérer les imprévus. Frapper à une porte, c'était comme demander une autorisation et pour ces familles-là, demander une autorisation, n'importe laquelle, c'était délicat.
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