Citations de Rachel Corenblit (250)
Elle verra peut-être le même numéro. La même suite. La même musique de ce nombre cent quarante mille deux cents quatre-vingt dix huit va résonner dans sa tête et elle va peut-être sourire. C'est ma musique à présent
Dieu, c'est comme le Coca, beaucoup de pub pour un truc qui contient beaucoup d'air.
Tout est parti en cacahuète, cette année. En sucette, en vrille, en live. Le grand n'importe quoi, le fête aux catastrophes, l’enchaînement des événements les plus pourris que l'on puisse imaginer.
J'aurais hurlé. Je ne sais pas, Je crois. Mais peut-être que tout ce que je crois n'existe plus, quand on est dans cet endroit.
Les regrets ne servent à rien, ce sont juste des boulets qu'on se traîne aux chevilles.
Il l'a ramenée chez lui. Ils ont passé la nuit à parler parce que c'est un homme blessé, qui ne voulait pas d'une histoire à la va-vite, pas d'un coup en l'air. Un prince charmant des trottoirs.
- Ils existent encore, ces hommes-là, elle affirme. Ils sont rares mais le hasard fait bien les choses.
Depuis, il ne se quittent plus et il lui manque dès qu'il s'absente plus d'une heure.
- C'est fusionnel, elle explique. J'ai besoin de lui, de le toucher, de le sentir, de l'entendre.
Lucie a envie de lui dire : arrête. Tu n'as pas quinze ans. Ces frissons d'adolescents ne vont pas durer. Les histoires d'amour qui s'assouvissent sur les paliers d'immeuble sont voués à la destruction rapide.
De dos, il pourrait être acceptable, Jean-Luc, mais de face, en plein effort de discussion, c'est le monstre Hulk souffrant d'amnésie récurrente. Il oublie le nom des gosses et il les appelle : hep, toi ! tous, sans distinction et il rit grassement à la moindre blague Carambar. Elle a toujours peur de l'entendre s'écrier dans les vestiaires : le dernier à poil est une tafiole. Ce qui, auprès des parents d'élèves, serait du plus bel effet.
Le Claude reste quelques secondes immobiles et peut-être qu'il a envie de poursuivre la conversation mais qu'il a trop froid. Il pourrait sourire et faire un effort. Elle ne demande pas grand-chose. Un peu d'amitié, le sens du partage et c'est Joe Dassin qui lui coupe la chique avec sa voix de crooner démodé qui chante l'amour absolu. On ira. Où tu voudras. Quand tu voudras.
- Je vais danser, il dit.
- Va (elle répond en souriant simplement, mais la suite est silencieuse, dans sa tête : Va, je ne te hais point, blaireau).
Coco, je dis, c'est le mari de la cocotte. Tu es une ancienne poule transformée en coq et on t'appelle coco et tu as honte alors tu dis que la politique, c'est trop compliqué mais c'est une excuse pour pas m'expliquer. (p. 23).
Le club de ceux qui n'aiment pas lire. Voilà mon déclic, mon flash, mon illumination. Pour ne pas se sentir seul, pour trouver des solutions, pour s'organiser contre un monde de bouquins qui ne veut pas de nous.
La lecture, c'est comme la confiture, faut laisser les enfants s'y coller comme des mouches.
Même ça, c'était classe. La fameuse classe internationale, le critère le plus élevé de classitude. (p.113)
Le plat de tripes que nous nous passions était comme notre famille. Personne n'aimait ça mais, par politesse, on s'en servait une louche et on se forçait à en manger. Avec le sourire.
C’est ce que je n'arrête pas de me dire. Je n'y suis pour rien. Mais quand on grandit de travers, on a l'impression qu'on est responsable de tout. pg 247
A treize ans, on n'est pas gentil, on est plongé dans l'apreté du monde. On se prend la réalité en pleine face. On s'efforce à la lucidité. pg 4
- Maman, c'est ça. Je n'aime pas les garçons.
Ma respiration est hachée, arrachée à mes poumons en feu, comme si j'avais couru pendant dix-sept ans et qu'enfin je m'arrêtais, à bout de souffle.
Le 8. Il a aussi sa signification. Le 8 est une boucle fermée qui se tortille sur elle-même, emprisonnant le passé, le ramenant au présent. (p.61)
- Tu vis sur quelle planète, Nathan ? Dans quel monde tu évolues ? J'ai l'impression que, coincé dans ton univers de petit bourgeois de merde, tu ne t'aperçois de rien !
(...)
- et c'est pour ça que tu es en colère ? j'enchaîne. Parce que je suis un petit bourgeois de merde ? Tu te fais bastonner par des videurs et c'est à cause de moi ? C'est un peu facile, non ?
- Tu crois quoi, Nathan ? C'est les Arabes qu'ils viraient, les gorilles ! Tu n'as pas remarqué que les gens qu'ils empêchaient d'entrer étaient plus basanés que les autres ? Depuis le début, je les observais. Et ça n'a pas manqué. Je ne leur ai rien fait. Ils m'ont dit de dégager. Sans chercher à savoir.
- N'importe quoi !
- Voilà, c'est ça. Tu ne peux pas comprendre. Toi et tes parents, c'est la même chose. Vous pensez que tous les hommes sont égaux, qu'il faut se respecter dans nos différences ! Qu'on peut se fréquenter ! Surtout si c'est un gentil Arabe de service qui est bon à l'école, qui est poli, qui ne fait pas trop musulman. Ceux qui font trop musulmans, on en a peur. On les supporte, de loin. Votre condescendance me débecte ! (p.51-52)
La vodka me fait le même effet que la première fois. Une coulée de lave incandescente glisse en moi. Mon corps est pris d'un long frisson. Je ne peux retenir ma toux, encore une fois, preuve que la Volga n'est pas un long fleuve tranquille.
Pas envie de me frotter à Wolkowit. Dans une vie antérieure, elle avait dû être un hérisson. Elle en avait gardé les piquants, le réflexe de se rouler en boule à la moindre contrariété.