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Critiques de Rachid Ezziane (1)
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De nos sœurs égorgées

Ils étaient 12. Tous enseignants. Tous issus de familles modestes et/pauvres. Tous habitaient à Sfisef( sidi Be labbes Algérie), un «village néant», un «sosie à l'insignifiance». Tous devaient se rendre chaque jour de l'année scolaire 1997, en minibus (un vieux fourgon) ou en taxi «clandestin», en aller-retour à des heures fixes, à quinze kilomètres à leur établissement scolaire situé à Aïn Adden. Parmi les douze, il y avait onze femmes : Zahia (mère de deux enfants), Hassina (affectation nouvelle avec le rêve d'aller à Alger pour devenir journaliste), Faiza (fille unique projetant d'aller en Belgique rejoindre son oncle), Alia (fan de poésie), Nacera (qui travaille pour toute la famille, le père ayant été assassiné par les terroristes), Karima (la toute belle, habitant un appartement «plus vétuste que des habits en haillons», voulant être historienne), Assia (d'une famille aisée), Fadhila (unique fille), Rabha (au corps chétif, grand fan des l'équipes nationales de foot et de hand... surveille constamment par un frère qui faisait de tout une affaire d'honneur), Samia (orpheline de père, institutrice stagiaire), Aïcha (qui venait de se marier et attendait un enfant). Toutes heureuses de se retrouver et de retrouver leurs classes et leurs élèves. Mais, le visage crispé et la peur au ventre. Car...



Au maquis terroriste, il y avait une «fatwa» interdisant aux femmes d'enseigner ou d'aller à l'école. Emise par un «fou de Dieu» au surnom sanguinaire: «Dhib El-Djiâane», le loup affamé, déjà coupable, par égorgement, de mille et meurtres, toujours d'innocents (femmes, vieillards, bergers, automobilistes, enfants...).



Après une journée d'enseignement bien remplie, c'est le retour au domicile, toujours dans le même fourgon, suivi par un taxi avec quatre passagères.



Sur le chemin de retour, elles seront toutes (ainsi qu'un instituteur) égorgées par la horde sauvage. Onze «vierges» dont deux étaient mariées, ayant refusé le «diktat» de l'intolérance ont préféré se sacrifier plutôt que de vivre enchaînées, «car nul ne peut prétendre avoir vécu s'il n'a pas vécu à la délectation de la liberté».



Plusieurs années après, Sfisef a quelque peu pansé ses blessures... à un prix très, très fort. Puis vint Bouteflika qui, sous l'effet de discours «magiques», a imposé la «Concorde» et la «Réconciliation», comme si la «Rahma» ne suffisait pas...», avec un peuple devenu masse qui suivit les «enjeux» sans rien comprendre». On en a oublié les victimes...». «Dhib El-Djiâane» le loup affamé, abandonné, traqué, solitaire, affamé, saisissant l'offre» ne tarda pas à se rendre... et il continue à purger sa peine d'emprisonnement à perpétuité en compagnie de ses cauchemars et de sa folie

Emouvant. Se lit d'un trait... surtout pour arriver au châtiment du meurtrier.

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Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

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