Apos' Strophes d'été
Bernard Pivot propose une sélection d'Apos et de Strophes : -
Suzanne Chantal pour "Jérôme Manni le vénitien" (rediffusion du 26/03/89) -
Rachid Mimouni pour "
L'honneur de la tribu" (rediffusion du 09/04/89) -
Jean Cayrol pour "Oeuvre
poétique" (rediffusion du 11/09/88) -
Roger Grenier pour "
Pascal Pia ou le droit au néant" (rediffusion du 30/04/89) - Edouard J. Maunick pour "Anthologie...
Tout simplement magnifique mais assez dur, comme une grande partie des bouquins où l'auteur s'engage. Des vérités sont assenées, l'obscurantisme religieux est dénoncé. R. Mimouni est décédé bien jeune malheureusement.
Il est extraordinaire de voir à quel point le pouvoir peut transformer les hommes. La moindre parcelle d’autorité concédée fait d’un opposant irréductible un homme de main servile. Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle. Ils sont opposants parce qu’ils ne peuvent pas être partie prenante.
Omar n'était pas préparé à passer sa vie à griffer et à mordre. Il aimait sourire.
J 'ai souvent été visiter ces supermarchés dont l'état veut couvrir le pays pour lutter, dit-il, contre la spéculation .Juste pour m'amuser, me rendre compte, et aussi sans doute pour y puiser l’antidote de certaines maladies, qui avec l'âge et l 'aisance avaient tendance à prendre sur moi .
Il n’est pas facile dans ce pays, d’être Administrateur. C’est un poste qui exige beaucoup de qualités. Il faut faire montre d’une grande souplesse d’échine, de beaucoup d’obséquiosité, d’une totale absence d’idées personnelles de manière à garder à ses neurones toute disponibilité pour accueillir celle du chef. Il faut surtout se garder comme de la peste de toute forme d’initiative.
Tombeza est un livres remplit de personnages peu amical comme le vieux Aïssa, le commissaire batoul mais parfois on croise des personnages un peu sympathiques comme l'officier de police Abdelkader Rahim.
Tombeza ce personnage principal raconte sa vie en faisant des aller retour entre le passé et le présent, relate avec beaucoup d'obscurantisme, de dégoût et d'indignation certaines pratiques du quotidien en Algérie parfois avec des mots proches de la vulgarité, l'histoire se déroule entre la période coloniale et poste indépendance.
Dans le 2eme chapitre il raconte la souffrance de sa mère, la violence subi en premier par un soldat de l'armé coloniale qui l'a rendu enceinte puis la violence de son grand père qui vois sa dignité terni de jour en jour, puis le rejet de la société qui est encore plus violent, le cumule de cette frustration va amener tombeza a se venger une fois l'occasion saisit, en transposant cette peur sur les gens qui l'ont rejeter.
Tombeza est le troisième livre de Rachid Mimouni, magnifiquement bien écrit, il n'est pas recommandé pour les plus jeunes mais un qui devrait être lu par chaque algérien qui souhaite avoir un avant goût ou une comparaison entre l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui, de découvrir certaines réalité vécu par d'anciennes générations d'Algériens.
... Quand le présent est atroce, l'avenir menaçant, l'espoir se raccroche aux promesses messianiques de temps nouveaux. Pauvres cons. L'histoire aura beau se répéter, elle ne parviendra jamais à leur dessiller les yeux. Ils s'imaginent que le changement, si il se produit, se fera à leur avantage, que leur sort en sera amélioré. Ils n'ont pas encore compris que tout peut changer sauf leur condition de plébéien, que jamais la glèbe ne se détachera des semelles de leurs souliers, que jamais ne sera mis au rancart le joug qui enserre leur cou.
La sécheresse persistante et les tracasseries policières des pays environnants avaient transformé les seigneurs du désert en forbans. On exigeait d'eux des passeports, alors que depuis des temps immémoriaux ils allaient où bon leur semblait. Ils devaient désormais exciper d'une nationalité, eux, dont le royaume couvrait plusieurs pays. Ce fut ainsi qu'on leur fit perdre le contrôle des routes du sel et de l'or. Ces hommes au front haut connurent l'humilité et la misère. (...)
La caravane s'éclipsa subrepticement. Saïd fut un moment tenté de suivre ces hommes. Il souhaitait confusément partager leur existence âpre et dangereuse où ne comptaient que les actes essentiels, ceux qui permettent la survie, hors toutes fioritures. Il considérait qu'il était plus salutaire de se battre pour du pain que pour des idées. (p.34)
Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle.
« La justesse d'une cause n'a pas l'immense vertu de nous préserver de l'injustice. Bien au contraire, la conviction de notre bon droit a souvent tendance à nous rendre moins vigilants. Ainsi connmencent les dérives»