Citations de Rachid Mimouni (26)
Tout simplement magnifique mais assez dur, comme une grande partie des bouquins où l'auteur s'engage. Des vérités sont assenées, l'obscurantisme religieux est dénoncé. R. Mimouni est décédé bien jeune malheureusement.
Omar n'était pas préparé à passer sa vie à griffer et à mordre. Il aimait sourire.
Il est extraordinaire de voir à quel point le pouvoir peut transformer les hommes. La moindre parcelle d’autorité concédée fait d’un opposant irréductible un homme de main servile. Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle. Ils sont opposants parce qu’ils ne peuvent pas être partie prenante.
J 'ai souvent été visiter ces supermarchés dont l'état veut couvrir le pays pour lutter, dit-il, contre la spéculation .Juste pour m'amuser, me rendre compte, et aussi sans doute pour y puiser l’antidote de certaines maladies, qui avec l'âge et l 'aisance avaient tendance à prendre sur moi .
Il n’est pas facile dans ce pays, d’être Administrateur. C’est un poste qui exige beaucoup de qualités. Il faut faire montre d’une grande souplesse d’échine, de beaucoup d’obséquiosité, d’une totale absence d’idées personnelles de manière à garder à ses neurones toute disponibilité pour accueillir celle du chef. Il faut surtout se garder comme de la peste de toute forme d’initiative.
Tombeza est un livres remplit de personnages peu amical comme le vieux Aïssa, le commissaire batoul mais parfois on croise des personnages un peu sympathiques comme l'officier de police Abdelkader Rahim.
Tombeza ce personnage principal raconte sa vie en faisant des aller retour entre le passé et le présent, relate avec beaucoup d'obscurantisme, de dégoût et d'indignation certaines pratiques du quotidien en Algérie parfois avec des mots proches de la vulgarité, l'histoire se déroule entre la période coloniale et poste indépendance.
Dans le 2eme chapitre il raconte la souffrance de sa mère, la violence subi en premier par un soldat de l'armé coloniale qui l'a rendu enceinte puis la violence de son grand père qui vois sa dignité terni de jour en jour, puis le rejet de la société qui est encore plus violent, le cumule de cette frustration va amener tombeza a se venger une fois l'occasion saisit, en transposant cette peur sur les gens qui l'ont rejeter.
Tombeza est le troisième livre de Rachid Mimouni, magnifiquement bien écrit, il n'est pas recommandé pour les plus jeunes mais un qui devrait être lu par chaque algérien qui souhaite avoir un avant goût ou une comparaison entre l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui, de découvrir certaines réalité vécu par d'anciennes générations d'Algériens.
La sécheresse persistante et les tracasseries policières des pays environnants avaient transformé les seigneurs du désert en forbans. On exigeait d'eux des passeports, alors que depuis des temps immémoriaux ils allaient où bon leur semblait. Ils devaient désormais exciper d'une nationalité, eux, dont le royaume couvrait plusieurs pays. Ce fut ainsi qu'on leur fit perdre le contrôle des routes du sel et de l'or. Ces hommes au front haut connurent l'humilité et la misère. (...)
La caravane s'éclipsa subrepticement. Saïd fut un moment tenté de suivre ces hommes. Il souhaitait confusément partager leur existence âpre et dangereuse où ne comptaient que les actes essentiels, ceux qui permettent la survie, hors toutes fioritures. Il considérait qu'il était plus salutaire de se battre pour du pain que pour des idées. (p.34)
Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle.
... Quand le présent est atroce, l'avenir menaçant, l'espoir se raccroche aux promesses messianiques de temps nouveaux. Pauvres cons. L'histoire aura beau se répéter, elle ne parviendra jamais à leur dessiller les yeux. Ils s'imaginent que le changement, si il se produit, se fera à leur avantage, que leur sort en sera amélioré. Ils n'ont pas encore compris que tout peut changer sauf leur condition de plébéien, que jamais la glèbe ne se détachera des semelles de leurs souliers, que jamais ne sera mis au rancart le joug qui enserre leur cou.
«Du centre du pouvoir n'émane qu'une odeur de cadavre en putréfaction» (p. 16),
« A l'heure d'affronter la mort, les plus puissants de ce monde ont des frayeurs d'enfant» (p.91),
« La justesse d'une cause n'a pas l'immense vertu de nous préserver de l'injustice. Bien au contraire, la conviction de notre bon droit a souvent tendance à nous rendre moins vigilants. Ainsi connmencent les dérives»
Il est extraordinaire de voir a quel point le pouvoir peut transformer les hommes. la moindre parcelle d'autorité concédée fait d'un opposant irréductibles un homme de main servile.
La littérature algérienne d'expression française n'est qu'un immense canular. C'est une hérésie, un non-sens.
Je croyais que ma calamiteuse enfance d'orphelin livré à lui-même m'avait suffisamment averti de la cruauté du monde et fourni en armes capables de me permettre d'affronter sans danger la vie humaine.
Comme tous les mouvements populistes, l'intégrisme est ennemi des intellectuels et de la culture. Son discours fait appel à la passion plutôt qu'à la raison, à l'instinct plutôt qu'à l'intelligence.
La garnison se trouve ainsi soumise au règne des sergents. Ils sont légion. Ce sont les seuls vrais chefs. Leurs décisions sont sans recours. Si tu veux la paix, il te faudra leur obéir aveuglément, en dépit de leurs exigences parfois inattendues. Ici, nul ne peut survivre s'il ne bénéficie pas de la sollicitude des porteurs de chevrons. Tu auras l'occasion de t'en rendre compte.
Tout au long de mon existence, j'ai souffert de ces crises nauséeuses qui chamboulaient mon estomac. J'ai beaucoup rêvé de paix et de repos dans un refuge d'ombre et de verdure. Je voulais aussi écouter jouer le vent dans les feuillages. Je n'ai connu que des chemins désolés et des collines nues. J'ai subi un soleil dont le zèle faisait éclater les pierres. Aucun souffle ne venait jamais rafraîchir mon visage suant. Sans ombre, sans verdure et sans brise, il ne peut y avoir de quiétude. Bien plus grave, il ne saurait y avoir d'indulgence.
Quelle vie !
Je pars du sage principe qu'il vaut mieux pénaliser injustement un responsable efficace et fidèle plutôt que de laisser impunies les bévues d'un incapable. On ne peut qu'inciter le premier à redoubler d'ardeur tandis qu'on risque d'encourager l'incurie du second. De toute façon, je savais que les uns et les autres avaient toujours quelque chose à se reprocher. Au début, beaucoup crurent pouvoir me cacher leurs petits vices. Leur dérisoire manie du secret me faisait sourire. Même sur leur prime enfance, j'en savais plus que leur propre mère.
’Je crois à la littérature comme cheval de Troie pour corroder de l’intérieur la citadelle des mystificateurs qui nous affirment que notre ciel est toujours bleu’’.
‘’Le Fleuve détourné’’