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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Le sommeil est une page blanche que la nuit offre à tous les gens avec un crayon gomme.
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Note moyenne 5 (sur 22 notes)
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Le sommeil est une page blanche que la nuit offre à tous les gens avec un crayon gomme.
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Les mots sont mes seuls amis, mon équipage dans la tempête de tous les jours. Je mange avec eux, je ris avec eux, je souffre avec eux, je rame avec eux dans ma galère de survie. Cependant, depuis que je veille avec eux, le vent du large mord le ciel de notre amitié : ils ont commencé à quitter le navire. |
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Le philtre des nuages et autres ivresses de Radu Bata
Se payer la tête du pôle monétaire il est encore temps de tout prendre en dérision les hommes et les gouttes de pluie les femmes et les flocons de neige il est sain de rire des étoiles du marché des plans à trois des astres du Top 50 des solos de guitare de la lune des plans d'épargne de l'arc-en-ciel on peut même prendre en ballon le globe les ambitions du soleil et les sourires niais de l'univers tant qu'on y est mais il ne faut jamais se moquer des nuages des nuages qui nous habitent |
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Truisme d'époque : les gens parlent mais n'échangent (presque) plus. Ils parlent comme Narcisse au lac, ou, plus souvent, ils parlent pour tirer profit : mystifier, entourlouper, enfariner, c'est le lot gagnant de la "communication" d'aujourd'hui. Les bouches s'ouvrent mais les mots du partage ne sont plus articulés qu'accidentellement ; au travail, dans la rue, même en famille, les bouches manipulatrices sont légion.
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Poisson d’amour Pendant que je trompais ma femme, entre trois heures et trois heures trente, avec une nymphette aux cuisses d’écailles, à l’autre bout du lit, dans la chaleur de la nuit, elle se laissait séduire par un hippocampe plus entreprenant. Au réveil, on avait du mal à dissimuler les nageoires qui nous avaient poussé. |
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Le philtre des nuages et autres ivresses de Radu Bata
Sous les feux nourris de la nuit avancer vaillamment dans l'année comme un hippopotame sur la pointe des pieds traverser le corps de la semaine comme une petite poupée de porcelaine marcher sur le fil du soir comme une lumière sur une balançoire |
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Le philtre des nuages et autres ivresses de Radu Bata
Mimétisme le chat est entré dans la clepsydre et le temps a miaulé deux fois depuis dans le sable de la litière les filles de la plage donnent l'heure de l'amour avec des moustaches |
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin de Radu Bata
Un héritier de Cioran, poète à ses heures pour le bonheur du lecteur. L'insomnie, la nuit et le rêve sont des prétextes pour se distancier du jour et circonscrire ses chimères. Pour composer des aphorismes, réduire le monde des hommes à une pelote basque et afficher un faux/vrai désabusement cioranien. Un exercice funambulesque d'écritures avec des références culturelles en "étages". Peu pourront monter au sommet car l'accessibilité reste assez hermétique. Mais le premier (et le deuxième) niveau de lecture a déjà de quoi nous enchanter. On est surpris tout le long de ce journal-roman-recueil par des sujets qui alternent, leur traitement stylistique, le jeu sémantique et ses multiples facettes. Dans les kyrielles de produits "littéraires", enfin, de la fraîcheur ! Un ton, une "voix", une ambiance. Vivement recommandé ! |
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Le philtre des nuages et autres ivresses de Radu Bata
j'ai cherché l'amour sur tous les méridiens du flux danubien au cirque parnassien au fin fond de Rangoon de la brousse africaine dans les venelles de La Paz et les faubourgs d'Athènes les arrondissements de Paris les malls des Etats-Unis sur les aires d'autoroute les plages de la mer Noire sur l'ile de Tasmanie dans la vallée de la Loire je l'ai cherché avec les jumelles la loupe la bougie la lampe frontale dans le vertige des peaux brûlantes dans la folie du village global je me suis tué mille fois dans une foule de relations il me jouait toujours des tours de perfide Albion chaque fois que je pensais l'attraper il me faussait compagnie quand je croyais le voir rue de l'Union il fuyait rue de l'Indépendance quand je pensais le voir place de la Concorde il courait Place de la Liberté quand je l'approchais au Pays du Soleil Levant il se couchait au Pays des Merveilles quand enfin je le coinçais dans la chaleur de l'Equateur il partait comme un missile se rafraîchir au Cercle Polaire chaque fois que j'imaginais tenir l'amour il me glissait entre les doigts j'ai vérifié pendant des mois ses 248 000 000 occurences sur google il n'y en avait aucune pour moi et puis ce dimanche nuit le dictionnaire des ombres m'a appris qu'on ne disait plus jamais amour de toi que les humains ne savent plus dire qu'amour de soi. + Lire la suite |
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Le philtre des nuages et autres ivresses de Radu Bata
Cristina Hermeziu chronique Radu Bata Il cuisine les mots au feu follet du lyrisme impertinent et on découvre que le plat (politiquement correct) de nos vies ne se mange pas toujours froid. Dans ses poèmes d'amour Radu Bata frôle la grâce d'un Boris Vian ou d'un Charles Trenet qui traduit Rimbaud ou Verlaine en langue jazzy. http://www.actualitte.com/critiques/radu-bata-feu-d-artifice-dans-l-angle-mort-de-la-langue-2421.htm |
Quel est l'auteur du Spleen de Paris ?