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3.44/5 (sur 98 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Tavernes de Valldigna, Valence , le 27/06/1949
Mort(e) à : Tavernes de la Valldigna, Valence , le 15/08/2015
Biographie :

Rafael Chirbes est un écrivain et critique littéraire espagnol.

Quand son père meurt alors qu'il n'a que 4 ans, sa mère le place dans un orphelinat ne pouvant s'occuper de lui. Il en change plusieurs fois, et c'est dans ces établissements qu'il commence à écrire.

En 1969, Chirbes quitte l'Espagne franquiste pour Paris, dont la mouvance et la liberté intellectuelle l'attirent. Il y reste un an.

En rentrant au pays, il entreprend des études d'Histoire moderne et contemporaine à Madrid.
Il part à nouveau en France, puis va au Maroc. Il voyage tout en produisant plusieurs romans et en occupant les professions de libraire, professeur, secrétaire de rédaction dans la presse du cœur, critique gastronomique et littéraire.

Il meurt d'un cancer du poumon fulgurant.

Son premier roman, "Mimoun", finaliste du prestigieux prix Heralde en 1988, a été traduit en de nombreuses langues.

Rafael Chirbes est considéré aujourd’hui comme l’un des auteurs les plus importants d’Espagne.
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Source : https://www.jesuismort.com/tombe/rafael-chirbes#general
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Rafael Chirbes - Sur le Rivage .
Rafael Chirbes - Sur le Rivage aux éditions Rivages. Traduit de l'espagnol par Denise Laroutis. Rentrée littéraire janvier 2015. http://www.mollat.com/livres/chirbes-rafael-sur-rivage-9782743629489.html Notes de Musique : ?Polarity? (by HE-LUX). Free Music Archive.

Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Le style, c’est la personnalité, quelque chose qui va au-delà des objets qu’on possède et dont on se sert : c’est, si tu veux, une sorte de pull, de collant , de pyjama invisible qui colle au corps et qu’on se tricote soi-même, avec des mots, avec des gestes, avec des choses qu’on a, ou qu’on aime, et qui ne viendrait même pas à l’idée des autres d’aller chercher ; ou bien qu’ils rejettent et même qu’ils méprisent.
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Ce soir-là, il entrait par la fenêtre une brise qui était déjà le vent de la nuit, alors que la lumière rouge tenait encore bon derrière la montagne. Le vent leur arrivait ténu et humide, pas une masse, mais une sorte de dentelle très fine qui se levait de la mer invisible à cette heure ; il avait la texture de la dentelle, de quelque chose de spongieux, troué de vides, la peau sentait le frais en certains endroits, comme à travers une passoire, car la masse atmosphérique était encore brûlante, contenait encore l'haleine du jour. Enfin un soupçon de brise perforait la masse poisseuse et brûlante. C'était une heure de beauté. Les restes du soleil flamboyant derrière la ligne des montagnes qui ressemblaient à un découpage dans les gris, un décor de théâtre, et qui, dans quelques minutes, seraient un découpage noir s'opacifiant devant le flamboiement. p 154 155
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«Je découvre la persistance de ce que, Francisco et moi, nous aurions appelé en d'autres moments la lutte des classes. Mais c'est impossible : la lutte des classes s'est évaporée, s'est dissoute, la démocratie a été un solvant social : tout le monde vit, achète et va à l'hypermarché, au comptoir du bar et aux concerts sur la place qu'offre la mairie, et tous parlent en même temps, les voix mêlées, comme dans les réunions tumultueuses dont se souvenait mon père, au Tivoli, un cinéma, on ne perçoit pas le bas et le haut, tout est embrouillé, confus, et cependant un ordre mystérieux règne, c'est ça, la démocratie".
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Des bruits que des hommes avaient été fusillés n’étaient pas toujours confirmés mais faisaient toujours mal. On a trouvé des cadavres à la source, dans le verger d’orangers où il y avait une mare dans laquelle tu voulais toujours te baigner quand tu étais petit et où tu as failli te noyer une fois ; sur la plage, dans les rizières. Nous avons appris la saleté de la peur.

Les fusillés n’étaient pas toujours d’ici, de Bovra. Des femmes qui cherchaient des cadavres venaient depuis Gandia, depuis Cullera, depuis Tabernes. La certitude de la mort les guérissait de la peur. Elles demandaient à voix haute, à la porte des cafés, l’endroit où on avait trouvé les fusillés le matin, et les hommes détournaient la tête de honte et continuaient à jouer aux dominos en silence.
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Je suis restée assise là jusqu’au matin. Il pleuvait et la pluie, au cours de cette interminable nuit, ne m’a pas donné l’impression de purifier quoi que ce soit. C’était comme un chant d’adieu. Cette eau qui tombait et qui glissait sur les carreaux de la fenêtre, c’était nous, nos illusions tombant sur la terre et se transformant en une boue dont nous n’arrivions jamais à nous nettoyer.
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Partir, ou rester enfermé dans mon bureau, comme ses insectes qui s’enferment dans une capsule et attendent imperturbables que soit passée la saison sèche, m’encapsuler dans l’attente du prochain déluge universel, attendre la pluie avec les volumes de la Pléiade appuyés sur mon ventre, les dévorer avec délectation, gourmandise, les avaler page par page ; me noyer dans l’océan de Proust, dans le liquide amniotique, graisseux et lourd comme du beurre de vache normande, le suif épais de la lamproie Odette, le vagin rose armé d’une demi-douzaine de files de dents pointues, le tronc charnu sur lequel les doigts glissent et s’enfoncent en même temps en provoquant une instable sensation de vertige ; m’encapsuler avec les volumes de Montaigne que la mère de mon beau-père garde dans sa maison d’El Pinar ; avec les oeuvres complètes de Tolstoï, de Balzac et de Galdos (le grand Galdos et son Espagne pavée de suicidés), jusqu’à ce que la pluie vienne ramollir mon insidieuse croute de chitine. Larguer les amarres. p 409
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Si Matias était né trente ans plus tard, au lieu du stalinien autoritaire échoué d'abord dans le possibilisme, ensuite sur la plage de l'écologie et de la nutrition saine qui allaient le sauver in extremis de la cirrhose ..., certainement aurait-il été --comme son fils-- un squale de l'économie libérale. Il aurait incubé l'oeuf du libre-échange avec une constance égale à celle qu'il avait mise à incuber l'oeuf des collectivisations forcées. Silvia, ai-je dit une fois à ma fille,dans le fond Ernesto et ton cher oncle se ressemblent plus que tu ne crois, je dirais même qu'ils sont pareils et que c'est parce qu'ils se connaissent de l'intérieur qu'ils ont tant de mal à se supporter. La génération transmet des caractères qui s'adaptent aux rôles que distribue le théâtre du monde à chaque époque. La vie met en pratique ce que l'on appelle aujourd'hui le casting. La vie t'attribue le rôle qui te va dans la pièce qui est programmée et, si elle a fait le bon choix, elle te permet de vivre une existence plus ou moins harmonieuse. p 206
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Arriver à te faire aimer par quelqu'un qui te méprise ou te laisse indifférent est bien plus difficile que de le descendre à coups de trique. Les hommes frappent par impuissance. Ils croient pouvoir obtenir par la force ce qu'ils n'arrivent pas à obtenir par la tendresse, par l'intelligence.
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Michel m'attirait et moi, au lieu de sentir que je vampirisais les doses d'énergie, de bonté et de maturité que cet homme avait en lui, je me suis cru généreux, parce que j'étais jeune et que je l'aimais, sans voir les risques.
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Après coup, je ne sais plus si ce que je ressentais pour lui était de l'amour (mais c'est quoi, ça, exactement, putain bien des fois on l'analyse, on le dissèque, et à trop aller y voir on s'égare et on finit par le perdre), mais je jure, vraiment, oui, je jure que je me suis livré à lui sans résistance, non parce que je n'ai pas voulu aller contre moi-même, mais parce que je n'ai pas pu aller contre moi-même.
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