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3.75/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Salvador
Né(e) à : San Salvador , le 17/08/1959
Mort(e) à : San Salvador , le 27/04/2011
Biographie :

Rafael Menjívar Ochoa est un écrivain, journaliste et musicien salvadorien.

Rafael Menjívar Ochoa a vécu en exil pendant la guerre civile au Salvador (il travaille alors pour l’agence de presse de la guérilla). Après avoir exercé des fonctions de journaliste, notamment au Mexique, il rentre à San Salvador en 1999, où il crée la Maison de l’écrivain.

Traduit et étudié aux États-Unis, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est considéré comme l’un des grands écrivains de l’Amérique centrale. Son découvreur et traducteur français est Thierry Davo.

De certaines façons de mourir
2013 "Tome I. Les Années flétries"
2014 "Tome II. Les héros tombent de sommeil"
2014 "Tome III. La Mort de temps en temps"

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Bibliographie de Rafael Menjivar Ochoa   (11)Voir plus

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
- Je n’ai pas voulu vous offensez.
- Ne vous inquiétez pas. Vous, vous n’offensez qu’avec votre langue.
- La langue est plus puissante que l’épée.
Il écarta un peu sa veste et je vis une masse sombre.
- On a inventé des choses plus efficaces. Colt .357 Magnum. Vous connaissez ?
- Non.
- Vous avez de la chance. Ils sont pires que le tabac ; une fois qu’on les a utilisés on ne peut plus vivre sans. Comme les femmes…
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Pas un taxi, pas une âme. Tout le monde avait dû se réfugier dans la salle de bain.
Je me mis à courir, et je courus tellement que mon souffle me râpait la gorge. Je continuais de courir jusqu’à voir des lumières blanches danser autour de moi comme des stars obscènes. Je courus tant et plus et la peur devenait de plus en plus blessante. Mais l’épée était trop grande et si je tombais je ne pouvais m’échapper, courir ne servirait à rien. Je ne savais pas quelle épée, je ne savais rien si ce n’est qu’elle était immense. Mort, mort, beaucoup de mort.
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J’avais emporté le parabellum et je le nettoyai au moins huit fois. Inès regardait les feuilletons télévisés et je nettoyais mon Parabellum. Comme dans une famille normale. Dommage qu’elle n’ait pas emmené ses enfants, ils auraient pu dépecer un chat dans la salle de bain. Ou se pendre sur le balcon.
Etre mort, pensais-je. Etre mort ne doit pas être si mal. Le problème c’est de mourir.
- Tu ne parlais pas sérieusement quand tu parlais de m’épouser – demanda Inès.
- Non.
- Ouf. Mes enfants sont très sensibles.
Dépecer un chat dans la salle de bain. Chacun a sa conception de la sensibilité. La mienne, c’est dépecer un chat dans la salle de bain, puis me mettre à pleurer.
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Je me rappelai aussi les histoires de noyés que la mer rejette sur la plage. C’est n’importe quoi, sauf des gens. Des choses enflées et crevées. Celui qui a inventé que la nature est magique est un couillon. La nature est la nature et elle se charge de faire des saloperies. Les oiseaux chient, les tumeurs pourrissent le visage des enfants et des enfants naissent avec des tumeurs sur le visage. Je n’avais jamais vu un mort assez laid pour me dégoûter, mais la mer pouvait en faire surgir un. Moi, je n’aurais jamais jeté un cadavre à l’eau.
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Pour faire du bon boulot il faut être deux : celui qui tire et celui qui meurt. Il n’y a pas besoin de parler. On sait ce qu’on a à faire et l’autre sait ce que vous avez à faire.
Dans les films, les assassins inventent tout un tas d’histoires dans le seul but de permettre au réalisateur de sortir une carte de sa manche et de sauver la vie de celui qui devait mourir. Par exemple, celui qui doit mourir donne un coup de pied dans les couilles de l’autre au moment où il a été distrait par un bruit dans la rue, ou bien le bon entre en scène et lui donne une raclée, ou encore la femme de la victime lui fracasse sur le crâne un vase de Chine. Celui qui doit mourir peut pousser un cri et faire échouer le travail. Ou prendre son courage à deux mains, ça arrive aussi, et lui flanquer le canon du pistolet sous le nez.
Pour faire du bon boulot, il faut un coup de feu, de préférence entre les deux yeux, bien au milieu. Rien que ça. Les gens s’émeuvent davantage lorsqu’ils lisent que le mec a été dépecé ou qu’une petite vieille de quatre-vingt-seize ans a reçu un œil gauche par la poste. Tout ça, c’est des conneries. Le connaisseur s’émeut davantage d’un travail propre. Propre est une manière de dire, les gens ont dans le corps tout un tas de cochonneries et ils adorent les faire sortir en mourant. C’est un travail propre par son exécution, pas par la quantité d’essence de térébenthine qu’il faudra ensuite pour nettoyer le sol.
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Je lui logeai la balle entre les deux yeux. Il n’éclaboussa presque pas, tellement il allait mal. Il trépigna comme un petit enfant et ses mains eurent des convulsions pendant quelques instants.
Lorsqu’il ne bougea plus, j’étais certain de ne plus travailler avec le Colonel. Je n’avais pas idée de ce que j’allais faire, mais j’étais fatigué de tuer des pauvres diables. La moindre des choses, c’est de décider qui on tue et qui on ne tue pas.
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La langue est plus puissante que l’épée.
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Alors je sortis, et dans la rue je me souvins de ce qu’était la peur. Je ne parle pas de la peur physique ; celle-là, on ne la perd jamais. Si trois types te tirent dessus, tu as peur. C’est une peur saine. Si on a compris qu’elle est bonne et si on arrive à la contrôler, on a résolu sa vie.
L’autre peur ne peut pas se contrôler. C’est la peur des choses qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, dont on ne sait pas où elles sont. La peur d’être quelqu’un. Quelqu’un de l’autre côté de la ligne. Quelqu’un arrive, il te loge une balle dans la nuque, tu vas te faire foutre et circulez, il ne s’est rien passé.
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Pour lui, j’étais comme les autres : une foutue machine à jouer du pistolet. Je ne pense pas qu’il connaissait la moitié des noms de ceux qui le protégeaient. Ses tueurs étaient aussi indispensables et aussi anonymes que le papier hygiénique qu’on mettait dans ses toilettes. Il s’essuyait et c’est tout.
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On cesse d’avoir peur et on croit avoir tout résolu. On s’habitue à voir les gens d’en haut. Les autres, ce sont ceux qui meurent, et on est celui qui les tue, c’est aussi simple que ça. Le monde se divise en deux : ceux qui meurent et ceux qui les tuent. On s’habitue à faire partie d’un camp ou de l’autre, n’importe lequel, et on vit tranquillement : on attend le moment de coller une balle à quelqu’un ou que quelqu’un vous la colle. Et on n’attend même pas : les choses sont comme elles sont, elles arrivent ou n’arrivent pas. Et on ne sait pas comment se comporter quand on passe d’un camp à l’autre.
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