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3.85/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Barcelone , le 2/11/1918
Mort(e) à : Tavertet , le 26/08/2010
Biographie :

Raimon Panikkar-Alemany était un prêtre catholique et un théologien comparatiste, partisan du dialogue entre les religions.
Son père était un Indien hindouiste.
Elevé chez les Jésuites, Raimon Panikkar a fait des études de chimie et de philosophie, il est docteur dans les deux disciplines. Il est entré à l'Opus Dei. Ordonné prêtre en 1946, il a enseigné la philosophie à l'université de Madrid.
Il a fait son premier voyage en Inde en 1954, étudiant la philosophie et la religion dans plusieurs universités indiennes.
Dans les années 70, il a enseigné une partie de l'année aux Etats-Unis, séjournant en Inde le reste du temps.
En 1987 il est revenu en Catalogne et a fondé Raimon Panikkar Vivarium Foundation, un centre d'études interculturelles.
Il a écrit 40 livres et plus de 900 articles.
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Source : http://en.wikipedia.org
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Hommage à Raimon Pannikar par sa fondation catalane


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Raimon Panikkar
Il nous faut travailler en vue d'un pluralisme sain qui permettrait une convivialité et une coexistence des cultures et civilisations reconnaissant qu'une culture, religion ou tradition, à elle seule, n'a le droit de prétendre représenter la panoplie universelle de l'expérience humaine, ni le pouvoir de réduire les diversités de l'humanité à une seule forme aussi large qu'elle puisse être.
(Médiation et diversité culturelle ; 2002)
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Les religions du monde se rencontrent, bien sûr ; paisiblement parfois, mais le plus souvent à travers la confrontation et le conflit. Ces rencontres sont généralement suscitées par les activités politiques et économiques. Les guerres, les migrations, le commerce aussi bien que les rencontres individuelles de voyageurs, d'esclaves, de marchands et de missionnaires ont tous contribué aux influences réciproques des religions. La rencontre entre religions est si fondamentale qu'on peut dire, en fait, que la plupart des grandes religions actuelles en sont les fruits. Que serait le christianisme d'aujourd'hui sans le profond syncrétisme issu de ses racines religieuses juives, grecques, romaines et germaniques ? Que serait ce que nous appelons l'hindouisme sans les contributions des nombreuses religions du sous-continent indien ?
Néanmoins, ce qui s'est passé jadis grâce à une lente assimilation, une osmose, des réactions à des rencontres spontanées ou sciemment recherchées, s'est accéléré de façon radicale. Aujourd'hui, le dialogue n'est pas un luxe ou une question secondaire. L'omniprésence de la science et de la technologie modernes, des marchés mondiaux, des organisations internationales et des sociétés multinationales tout autant que les innombrables migrations de travailleurs et la fuite de millions de réfugiés - sans parler du tourisme - rendent la rencontre des cultures et des religions à la fois inévitable et indis­pensable. Nos problèmes actuels de justice, d'écologie et de paix exigent des peuples du monde entier une compréhension mutuelle qui est impossible sans dialogue. Cette nécessité vitale apparaît à différents niveaux.
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Notre contingence est à la fois humaine et divine - en son point tangentiel. Nous ne pouvons faire l'expérience d'un Dieu exclusivement immanent qui se confondrait avec nous en une identité panthéiste. Nous ne pouvons non plus faire l'expérience d'un Dieu exclusivement transcendant, ce qui serait contradictoire en soi. On rencontre Dieu en relation. Et nous avons dit que nous sommes ce point de contact
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Nous ne pouvons vivre dans un, monde compartimenté. L'autre devient un problème précisément parce qu'il fait irruption dans m : vie et est irréductible à ma manière de voir. Si un extrême est d ; penser que nous sommes dans le vrai et que les autres sont dan l'erreur, un autre extrême est de considérer que nous sommes tous adaptés à une sorte de village global.
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Comme nous l'avons dit au début, le silence est une condition indispensable pour que notre discours sur Dieu ne dégénère pas en logomachie. Il nous parait ici opportun d'insister à nouveau sur le silence, il est non seulement la condition mais aussi l'atmosphère dans laquelle l'expérience de Dieu peut respirer sans se noyer dans la dialectique. (p.190)
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Une surprenante caractéristique de la révélation védique est la façon dont son caractère séculier ne porte en rien préjudice à la sacralité de la vie. La divine Providence est plus qu’une simple surveillance bénigne, elle est fondamentalement une ligne directrice de la croissance de toutes les créatures, chacune en accord avec sa nature. Citons quelques passages :

Ô Dieu, tu es notre Providence, notre Père.
Nous sommes tes frères, toi notre Source de vie.
On t’appelle Père, parce que tu prends soin de l’humble ;
suprêmement sage, tu enseignes à l’humble la sagesse.

RV I, 31, 10-14

L’Un qui est l’étincelle vitale des eaux,
du bois, des choses animées et inertes,
qui a sa demeure aussi à l’intérieur de la pierre,
Dieu immortel, il prend soin de tout le genre humain.

RV I, 70, 2

Lui, qui embrasse tous les êtres d’un seul regard,
séparés et unis,
puisse-t-il être notre protecteur !

RV III, 62-, 9

Le concept védique de Providence semble mettre l’accent sur les aspects de protection et de nutrition. La fonction de Dieu n’est pas principalement celle de juger, mais celle de protéger, de nous aider à croître et à prospérer.

Ô Dieu, concède-nous le meilleur des bénédictions,
un esprit pour penser et un amour souriant,
de plus grandes richesses, un corps sain,
un langage aimable et des jours festifs.

RVII, 31, 6

Le but principal de ce type de mantra est de réveiller la conscience que la vie même est un don, et que tout ce qui l'accompagne ou qui la rend réellement vivante, et donc digne d'être vécue, est un don. (pp. 25-27)
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L'individualisme moderne qui, surtout dans les pays occidentaux, s'est infiltré lentement et discrètement dans la conscience humaine jusqu'à devenir un ingrédient essentiel du mythe moderne cède peu à peu la place - en Occident même - à ce qu'on a appelé la philosophie dialogique. «Esse est co-esse», «Sein ist Dasein», «Moi et Toi sommes par essence étroitement liés», «Welt ist Umvelt», «Yo soy yo y mi circunstancia», «L'écologie, c'est l'écosophie», «Penser, c'est penser dialogiquement», «L'Homme est androgyne», «La liberté grandit avec la reconnaissance de la nécessité», «Il n'y a pas de langage privé» : ces quelques brèves formules montrent la redécouverte d'une conscience ancienne, mais à un autre niveau.
Peut-être pourrait-on résumer cette problématique en une phrase : l'homme n'est pas un individu, une monade, mais plutôt une personne, un faisceau de relations. Et les relations humaines exigent le dialogue.
Sans dialogue, sans une vie dialogique, l'homme ne peut accéder à sa pleine humanité. L'homme est un animal loquens. Mais le passage par le langage n'est pas seulement une communication extérieure ; il est, plus que tout, communion intérieure.
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L’expérience de Dieu mène à l’humilité et à la liberté :Je ne découvre pas un autre objet ou d’autres êtres ; je découvre la dimension de profondeur, d’infini, de liberté, qui se trouve en tout et en tous. C’est la raison pour laquelle l’expérience de Dieu confère, presque nécessairement, l’humilité d’un côté et la liberté de l’autre.
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La thèse de ce livre se réduit à une paraphrase du titre. Le grand obstacle s'opposant à ce que naisse spontanément en nous l'expérience de la Vie, c'est notre souci du faire au détriment du être, du vivre. La mystique demande donc une certaine maturité, qu'il est plus facile d'atteindre au crépuscule de la vie, quand l'action, ce qui est déjà fait, est en quelque sorte dépassée. Ou, pour utiliser une forme plus académique, l'expérience mystique est le fruit de l'être plus que du faire, elle est la conscience de l'être en tant qu'acte, plus que des résultats de l'action, qui est le grand conseil mystique de la Bhagavad-Gitâ et de l'Evangile : la suprématie de l'amour.
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C'est la conscience qu'a l'homme de ne pas être seul, de ne pas être le maître absolu de son propre destin, qui l'ouvre à la divinité. Et c'est cette conscience, aussi vague puisse-t-elle être, qui rapproche l'homme de la divinité. La divinité transcende l'homme tout en l'entourant ; elle est inséparable de la conscience que l'homme a de sa propre identité. Et pourtant elle reste toujours insaisissable, cachée, et, pour certains, inexistante.
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