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Citations de Rainer Maria Rilke (1480)


Vous ne devez pas vous laisser tromper, dans votre solitude, par le fait qu’il y a quelque chose en vous qui voudrait la quitter. C’est précisément ce souhait, si vous en usez calmement, de manière réfléchie, comme d’un instrument, qui vous aidera à étendre votre solitude sur une vaste contrée. Les gens ont l’habitude grâce aux conventions de chercher à tout des solutions faciles en choisissant, dans la facilité, ce qui coûte le moins de peine ; or il est clair que nous devons nous en tenir à ce qui est difficile. Tout ce qui vit s’y tient, tout ce qui est dans la nature se développe, se protège, selon son espèce, par ses propres moyens, cherche à l’être à tout prix et contre tout obstacle. Nous savons peu de chose, mais que nous devions nous en tenir à ce qui est difficile c’est une certitude qui ne nous quittera pas. Il est bon d’être seul quelquefois, car la solitude est difficile, et le fait que quelque chose soit difficile doit nous être une raison supplémentaire de le faire. Aimer est aussi une bonne chose, car l’amour est difficile. Que deux êtres s’aiment, c’est sans doute la chose la plus difficile qui nous incombe, c’est une limite, l’épreuve ultime, la tâche en vue de laquelle toutes les autres ne sont que préparation. De tout leur être, de toutes leurs forces concentrées dans leur cœur solitaire, inquiet, dont les battements résonnent, il faut qu’ils apprennent à aimer ; et à ce difficile apprentissage des vies humaines suffisent à peine.

1854 - [GF n° 1297, p. 76]
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Si mon angoisse n'était pas si grande, je me consolerais en me persuadant qu'il n'est pas impossible de voir tout d'un œil différent, et néanmoins de vivre; mais j'ai peur, j'ai une peur indicible de cette modification. Je ne me suis même pas encore familiarisé avec ce monde qui me paraît bon. Que ferais-je dans un autre ? J'aimerais tant demeurer parmi les significations qui me sont devenues chères !
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Cela ne te donne-t-il pas le vertige…

Cela ne te donne-t-il pas le vertige
de tourner autour de toi sur ta tige
pour te terminer, rose ronde ?
Mais quand ton propre élan t’inonde,

tu t’ignores dans ton bouton.
C’est un monde qui tourne en rond
pour que son calme centre ose
le rond repos de la ronde rose.



Une rose seule, c’est toutes les roses…

Une rose seule, c’est toutes les roses
et celle-ci : l’irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses.

Comment jamais dire sans elle
ce que furent nos espérances,
et les tendres intermittences
dans la partance continuelle.


Recueil : Les roses.
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MT à RMR, 9/5/26 :
"J'ai lu ta lettre au bord de l'océan, l'océan lisait avec moi, nous lisions ensemble. Ce lecteur en tiers ne te gêne-t-il pas? Il n'y en aura pas d'autres - je suis beaucoup trop jalouse (en toi - ardente*)

(*MT joue sur l'étymologie des deux adjectifs : eifersüchtig / eifrig)
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Rodin, né dans la pauvreté et de basse condition, a vu mieux que personne que toute beauté, dans l'homme, l'animal ou les choses, est menacée par les circonstances et par le temps, qu'elle est un moment, une jeunesse qui passe à travers tous les âges, mais ne dure pas.
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Rainer Maria Rilke
Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude;rien n'est pire que la critique pour les
aborder.Seul l'amour peut les saisir,les garder,être juste envers elles.
[Lettre à un jeune poète]
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La femme eut peur et elle se détacha d’elle-même, trop vite, trop violemment, tant et si bien que son visage resta dans ses deux mains. Je pouvais le voir couché là, je voyais sa forme en creux. Je fis un immense effort pour ne pas détourner mon regard de ces mains et pour ne pas voir ce qui s’était arraché d’elles. J’étais terrifié de voir un visage par l’intérieur, mais je redoutais cependant bien davantage encore d’apercevoir la tête nue, écorchée, dépourvue de visage.
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Je ne sais même pas comment il est possible que les collégiens se lèvent dans les chambres grises à l'odeur de froid. Qui les encourage, ces petits squelettes pressés, pour qu'il se précipitent, dehors, dans la ville adulte, dans cette fin trouble de la nuit, dans ce jour de classe éternel, toujours petits, toujours remplis de pressentiments, toujours en retard.
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"Oui, la destinée suit d'étranges chemins"
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Que pourrait,que pourrait m'imposer ton sourire,
que la nuit
ne me donnât point?
(Que pourrait...)
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Qui sait si le même oiseau n'a pas trillé à travers chacun d'entre nous séparément,hier,le soir venant?
(Toi, amour...)
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La femme s’effraya, s’arracha d’elle-même. Trop vite, trop violemment, de sorte que son visage resta dans ses deux mains. Je pouvais l’y voir, y voir sa forme creuse. Cela me coûta un effort inouï de rester à ces mains, de ne pas regarder ce qui s’en était dépouillé. Je frémissais de voir ainsi un visage du dedans, mais j’avais encore bien plus peur de la tête nue, écorchée, sans visage.
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la passante d'été :
vois-tu venir sur le chemin, la lente, l'heureuse,
celle que l'on envie, la promeneuse ? p 30
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car que m'importe le nombre
des mots qui vont et fuient,
quand un cri d'oiseau, quatre mille fois
crié et recrié,
fait un infime coeur si vaste, le confond si bien
avec le coeur de l'air
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Lettre à Lou Andrea Salomé du 08 août 1903 (à propos de Rodin) :

Il avait tout au fond de lui l'obscurité, le refuge et le calme d'une maison, et lui-même était le ciel par-dessus, était la forêt tout autour, et l'étendue, était le fleuve qui coulait à jamais devant. Quel solitaire, ce vieillard abîmé en lui-même, debout, plein de sève, comme un vieil arbre en automne. Il s'est fait profond ; il a creusé une profondeur à son coeur, dont les battements viennent de loin, comme du centre d'une montagne.
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Elles vous laisseront peut-être souvent les mains vides (mes lettres), car, au fond, et précisément pour l'essentiel, nous sommes indiciblement seuls. Pour se conseiller, pour s'aider l'un l'autre, il faut bien des rencontres et des aboutissements. Toute une constellation d'évènements est nécessaire pour une seule réussite.
(P28)
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Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses.
(P21)
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Dann kommt zausammen, was wir immerfort
entzwein, indem wir da sind. Dann enststeht
aus unsern Jahreszeiten erst der Umkreis
des ganzen Wandelns. Über und hinüber
spielt dann der Engel. Sieh, die Sterbenden,
sollten sie nicht vermuten, wie voll Vorwand
das alles ist, was wir hier leisten. Alles
ist nicht es selbst. O Stunden in der Kindheit,
da hinter den Figuren mehr als nur
Vergangnes war und vor uns nicht die Zukunft.
Wir wuchsen freilich und wir drängten manchmal,
bald groß zu werden, denen halb zulieb,
die andres nicht mehr hatten, als das Großsein.
Und waren doch, in unseren Alleingehn,
mit Dauerndem vergnügt und standen da
im Zwischenraume zwischen Welt und Spielzeug,
an einer Stelle, die seit Anbeginn
gegründet war für einen reinen Vorgang.


Alors viendra ensemble ce que jamais nous ne cessons
de diviser, en existant. Alors seulement
naîtra de nos saisons le cercle
de la mutation tout entière. Par-dessus nous alors
l'ange jouera. Regarde, les mourants
ne devraient-ils pas deviner combien tout cela est plein
de prétexte, ce qu'ici nous accomplissons. Tout
cela n'est pas cela. Ô, heures dans l'enfance,
où derrière les figures il y avait plus que du simple
passé et point de futur devant nous.
Certes nous grandissions, et parfois nous pressions
d'être bientôt des grands, moitié pour plaire à ceux
qui n'avaient plus rien d'autre que cela, d'être des grands.
Et pourtant nous étions dans notre marche solitaire
contentés de durable et nous nous tenions là
dans l'intervalle entre le monde et le jouet,
en un endroit, qui depuis l'origine
était fondé pour un événement pur.
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Et qui si je criais, m’entendrait donc depuis les ordres des anges? Et quand bien même l’un d’entre eux soudain me prendrait sur son cœur : son surcroît de présence me ferait mourir. Car le Beau n’est rien d’autre que ce début de l’horrible qu’à peine nous pouvons encore supporter, et nous le trouvons beau parce qu’impassible il se refuse à nous détruire ; tout ange est terrifiant.
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Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.

Chantons ce qui nous quitte
avec amour et art;
soyons plus vite
que le rapide départ.
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