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3.5/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Vilanova de Arousa (Pontevedra) , le 28/10/1866
Mort(e) à : Saint-Jacques-de-Compostelle , le 05/01/1936
Biographie :

Ramón del Valle-Inclán de son vrai nom Ramón José Simón Valle Peña est un dramaturge, poète et romancier espagnol du mouvement moderniste.

On le surnommait l"Anatole France espagnol" par ses qualités de conteur satirique.

Après son baccalauréat, son père l'oblige malgré lui à s'inscrire en Droits, mais, il a un faible pour la littérature et fréquente les cercles littéraires plus que l'Université. C'est une conférence de José Zorilla dans l'Université qui réveille sa vocation littéraire.
Après la mort de son père, il quitte ses études et collabore à de nombreux journaux.

C'est dans un séjour au Mexique qu'il adopte son nom de plume.

De retour en Espagne, il mène une vie de bohème à Madrid en fréquentant de nombreux écrivains.

L'un de ses romans les plus connus est Tirano Banderas. Et il invente un nouveau genre celui de L’épouvantail (esperpento) qui est une nouvelle manière de voir le monde. C’est une déformation grotesque de la réalité pour présenter l’image d’une Espagne rude et provinciale. Valle humanise les objets et les animaux, et il animalise les humains. Les personnages sont des marionnettes que l’écrivain fait bouger. L’épouvantail est une conception moderne de la tragédie.

Il est considéré comme l'un des auteurs espagnols les plus importants.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Notre Amérique est devenue indépendante de la tutelle hispanique, mais pas de ses préjugés.
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Je voyais de nouveau ces salons aux anciennes tentures damassées, aux miroirs nébuleux et aux murs ornés de portraits de famille : dames portant la basquine, prélats au sourire doctoral, pâles abbesses, farouches capitaines. Dans ces pièces, nos pas résonnaient comme dans les églises désertes et, lorsque nous ouvrions lentement les portes aux ferrures ouvragées, nous parvenait de leur fond sombre et silencieux l’effluve lointain des vies enfuies. Une seule salle au sol recouvert de liège ne renvoya pas la rumeur de nos pas. On aurait dit des pas de fantômes, muets et sans échos. Dans les glaces, la grande salle se prolongeait jusqu’au rêve comme dans un lac enchanté, et les personnages des tableaux, ces évêques fondateurs, ces tristes jeunes filles, ces héritiers au visage flétri semblaient vivre dans l’oubli d’une paix séculaire . Concha s’arrêta au croisement de deux couloirs où s’ouvrait une antichambre de forme circulaire, grande et délabrée, garnie de gros coffres anciens. Sur un pan de mur, se dessinait le halo moribond de la veilleuse qui, de jour comme de nuit, éclairait un Christ hirsute et livide. Concha murmura à voix basse :
- Tu te souviens de cette pièce ?
- Oui, l’antichambre en forme de rotonde !
- C’est là que nous jouions !
Une vieille femme filait au coin d’une fenêtre. Concha me la désigna du doigt :
- C’est Micaela… La servante de ma mère. La pauvre est aveugle ! Ne lui dis rien !
Nous poursuivîmes notre chemin. Parfois, Concha s’arrêtait sur le pas des portes et, montrant les pièces silencieuses, elle me disait avec ce sourire léger qui, lui aussi, semblait s’évanouir dans le passé :
- Tu te souviens ?
(Sonate d'automne)
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Les tranchées sont des saignées boueuses et étroites. Les eaux jaunâtres des pluies et des crues les inondent. Marcher, c’est glisser. Les souris vives courent sur les talus, les rats aquicoles trottent dans le fond bourbeux, et des rafales de vent apportent de froides pestilences de charogne. Dans le talus des tranchées, les sapeurs ont creusé de profonds abris où se réfugient des escouades de soldats, et aux endroits les plus propices aux écoutes et aux sentinelles, des silos avec des ouvertures dissimulées au milieu de blocs de pierres et de branchages. C’est depuis ces vigies que l’on découvre les lignes ennemies et que les artilleurs, communiquant par téléphone, règlent le tir des canons, toujours placés en arrière des premières défenses. Devant les deux fossés ennemis s’étendent des champs de barbelés épineux, et il y a des cloaques où les morts des dernières journées pourrissent sur les os déjà blanchis de ceux tombés les premiers jours de l’invasion. Tout autour, la terre est comme labourée. La mitraille a abattu les arbres et brûlé l’herbe. Du fond des tranchées jaillissent des fusées aux traînées rouges, vertes et blanches, qui éclatent dans les airs de la nuit obscure, éclairant brièvement ce vaste champ de bataille. Une alerte se propage, depuis les falaises de la mer du Nord jusqu’aux montagnes boisées qui regardent le Rhin.
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Particulièrement distant jusque-là, le regard de la Niña Chole s’illumina d’une aimable lueur :
- Dites-moi, est-ce que tous les Espagnols sont aussi fous ?
Je répondis avec arrogance :
- Nous, les Espagnols, nous nous divisons en deux camps : dans le premier, le marquis de Bradomín, et tous les autres dans le second.
Elle me regarda en riant :
- Quelle présomption, Monsieur !
(Sonate d'été)
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Le claquement des coups de fusil passa au dessus des montagnes : On aurait dit un orage lointain.
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Je me rappelai confusément ce vieux jardin où des rangées de myrtes séculaires dessinaient les quatre écus du fondateur autour d’une fontaine abandonnée. Le jardin et le palais avaient la vétusté seigneuriale et mélancolique des lieux où s’était écoulée la douce époque de la vie galante et de l’amour. Sous les frondaisons de son labyrinthe, sur les terrasses et dans les salons avaient fleuri les rires et les madrigaux en ces temps où les blanches mains qui, sur les portraits anciens, tiennent du bout des doigts leurs petits mouchoirs de dentelle, effeuillaient la marguerite pour connaître le candide secret des cœurs. Lointains et beaux souvenirs que j’évoquais aussi un de ces matins dorés par l’automne, qui nimbaient le jardin humide, ravivé par l’incessante pluie de la nuit. Sous un ciel limpide, d’un bleu héraldique, les cyprès vénérables semblaient renfermer un rêve de vie monastique. La lumière caressait les fleurs en tremblant comme un oiseau d’or, et la brise laissait sur l’herbe duveteuse des empreintes idéales et surnaturelles comme le pas dansant d’invisibles fées. (Sonate d'automne)
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" le monde est une controverse ! "
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Ramón del Valle-Inclán
Je me rappelai confusément ce vieux jardin où des rangées de myrtes séculaires dessinaient les quatre écus du fondateur autour d’une fontaine abandonnée. Le jardin et le palais avaient la vétusté seigneuriale et mélancolique des lieux où s’était écoulée la douce époque de la vie galante et de l’amour. Sous les frondaisons de son labyrinthe, sur les terrasses et dans les salons avaient fleuri les rires et les madrigaux en ces temps où les blanches mains qui, sur les portraits anciens, tiennent du bout des doigts leurs petits mouchoirs de dentelle, effeuillaient la marguerite pour connaître le candide secret des cœurs. Lointains et beaux souvenirs que j’évoquais aussi un de ces matins dorés par l’automne, qui nimbaient le jardin humide, ravivé par l’incessante pluie de la nuit. Sous un ciel limpide, d’un bleu héraldique, les cyprès vénérables semblaient renfermer un rêve de vie monastique. La lumière caressait les fleurs en tremblant comme un oiseau d’or, et la brise laissait sur l’herbe duveteuse des empreintes idéales et surnaturelles comme le pas dansant d’invisibles fées. (Sonate d'automne, in Sonates, mémoires du marquis de Bradomín et autres textes inédits)
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