Citations de Ramsey Campbell (31)
- on ne peut pas vivre à l'écart du monde moderne.
- Si. Et dans cette ville , il n'entrera pas.
Les écrivains [de littérature fantastique ], qui cherchaient autrefois à instaurer la peur en entretenant un climat d'angoisse, n'ayant gardé aujourd'hui que la seule volonté de faire peur, ne parviennent plus qu'à inspirer le dégoût.
David Aylward. The revenge of the past : The cultural meaning of supernatural fiction.
- "Certains de ceux qui nous lisent sont versés dans l'occultisme, le mysticisme, ce genre de chose, quoi. Critiquer tout ce qui touche à ce domaine reviendrait à dire que fumer du hasch peut vous donner mal au crâne, qu'importe si c'est parfois le cas."
Étant enfant, elle exprimait sa joie en faisant des pirouettes; jusqu'au jour où on avait commencé à l'appeler Courtaude.
- "Une fois qu'on a commencé à se droguer, l'esprit fonctionne différemment."
L'obscurité était trop profonde pour qu'il ose un geste vers le commutateur.
Il s'enfouit sous les couvertures. Là, au moins, sa propre chaleur se substituait à celle, morne et suffocante, des ténèbres.
Je vais te raconter quelque chose, Derek, qui va peut-être t'aider à comprendre, déclara Hermione pour le faire taire. Lorsque j'étais toute petite, on a donné un jour l'une de mes premières dents à Queenie et sais-tu ce qu'elle m'a dit lorsque j'ai été assez vieille pour comprendre ? Elle m'a dit que si jamais j'avais fait quelque chose qui ne lui avait pas plu, ou dit quelque chose contre elle, elle aurait pu m'infliger une douleur pire que si on m'avait arraché la dent. Je me demande si tu aimerais qu'on dise des choses pareilles à Rowan.
Lorsqu'il se trouverait face à face avec lui-même, les deux parties de son moi se ressouderaient. Il enfonça plus profondément son visage dans la terre, fouillant avec frénésie.
Now i lay you down to sleep,
Close your eyes good night,
Angels come your soul to keep,
Close your eyes good night....
Elle lut en diagonale un chapitre consacré aux théories et cosmogonies. La vie après la mort était, selon certains déterminée par les expériences au moment du décès. Il existait ainsi plusieurs dizaines de paradis privés, chacun peuplé par les membres d'une religion distincte croyant être les seuls à bénéficier du salut. Voilà qui aurait bien fait rire Bill mais Rose préféra ne pas trop attirer son attention sur le contenu de ses lectures. Un peu plus loin, il était question d'une vision différente - difficile de lui donner un autre nom - qui soutenait l'idée de plusieurs niveaux d'évolution astrale post mortem. Le premier plan, le plus proche du monde des vivants, était encombré de morts récents toujours englués dans les vestiges de leur vie passée, obsédés par la perte de leur sexualité comme par la nécessité d'assouvir de quelques manière leurs pulsions de cet ordre jusqu'à ce qu'ayant oublié ces préoccupations terre à terre, il leur fût possible d'accéder à un plan supérieur... s'ils y parvenaient jamais.
À force d’avoir voulu préserver le secret de sa maison, est-ce qu’elle ne l’avait pas amené à se manifester de lui-même ?
Je suis juste un peu moins nul.
Il savait que ses propos allaient forcément éveiller sa curiosité – ils auraient éveillé la sienne – et se méprisa pour l'avoir dit, la méprisa pour l’avoir cru. Tandis que ces pensées l’empêchaient
de réfléchir, Crystal vida son mug en se barbouillant les lèvres de rouge. Il saisit sa main poisseuse pour l’aider à se relever.
Tous les week-ends, Baz volait des magazines dans les sex-shops de Soho, jamais les mêmes, et il ne s’était jamais fait prendre. Stu avait déjà laissé tomber l’acide plusieurs fois et il était du genre à balancer
des trucs comme « comment on fait un putain de point avec cette merde ? »,l
es mains plantées autour de ses yeux comme des jumelles. Mais c’était Shaun le
plus fort.
Il avait des yeux gris, vifs et curieux, des lèvres charnues prêtes à sourire, un nez un peu trop long dont le bout
légèrement en trompette faisait taire les lieux communs et un visage carré, à l’image de ses cheveux roux coupés en brosse.
Elle sentit son estomac se nouer, mais en même temps, éprouva
un immense soulagement. Il était là, elle allait enfin pouvoir l’affronter.
Surtout, il était la preuve qu’elle n’était pas devenue folle. Depuis le coup de fil qu’elle avait reçu deux semaines plus tôt, elle avait eu chaque jour le sentiment d’être épiée. Chez elle, dehors aussi. La veille, la sensation avait
été si forte qu’elle avait passé la journée à surveiller la rue, se crispant dès que quelqu’un semblait vouloir entrer dans la boutique.
Maintenant, il était trop tard pour revenir en arrière et la seule chose qui comptait était de maintenir une relation saine entre Ian et son père. Rien que
pour cette raison, elle s’était dit qu’elle pouvait bien passer une nuit toute seule chez elle.
Deux femmes en pleine discussion devant le portail
d’un jardin orné d’un horrible réverbère victorien cessèrent de parler en les voyant, puis leur conversation reprit de plus belle lorsqu’ils les dépassèrent.
Ian savait qu’elles les avaient reconnus. C’était normal, avec toutes les horreurs qui se racontaient sur leur maison. Il savait aussi que c’était parce
qu’elles les écoutaient que sa mère avait élevé la voix pour lui dire de travailler davantage s’il voulait poursuivre ses études après seize ans et trouver un métier.
Même s’il n’était pas recherché, il voulait être sûr que personne ne pourrait jamais se dire qu’il l’avait aperçu. Il fouilla son sac à
la recherche des pinces qu’il avait volées dans un magasin de bricolage, les fixa sur la dent la plus reculée dans sa bouche, puis, de ses deux mains,appuya fermement en entonnant sa berceuse.
Le meilleur moyen d’être ignoré n’était-il pas de harceler les gens ? Simuler la folie pour dissimuler un esprit sain ? Attirer
l’attention pour prouver que l’on n’avait rien à cacher ? Il touchait au but, mais il allait encore devoir se soustraire aux yeux du monde. Le temps de terminer sa métamorphose.