Si on est chanceux quand on mène ce genre de vie, une chambre de motel peut être une source de bonheur largement suffisante. Dans la chambre, il y a une valise. Cette valise renferme les affaires d’un homme de même taille que vous, plus ou moins, un non-fumeur aux goûts potables en matière de vêtements et d’après-rasage. Son portefeuille – posé à même le couvre-lit avec ses affaires, les représentants de commerce aimant tous piquer une tête avant d’aller dîner – contient assez de fric pour tenir deux ou trois semaines en vadrouille. Et sur la table de chevet, dans le cendrier en verre taillé, il a laissé les clés de sa voiture, garée juste à la diagonale de la porte, son pare-brise offrant un portrait convexe du ciel d’après-midi.