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3.67/5 (sur 64 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , 1978
Biographie :

Raphaël Grangier vit dans un petit coin tranquille du sud-ouest de la France. Passionné d'automatisme et de mécanique, il a travaillé pendant dix ans dans l'aéronautique avant de se reconvertir vers l'enseignement. "I.V." est son premier roman, sombre et réaliste.

Source : Decitre
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Mètre après mètre, elle glissa un comprimé dans sa bouche, puis un autre. Elle n'entendait plus le bruit de la vie ni celui des véhicules. Gisèle ne sentait plus l'humidité la transpercer tel un pieu de glace. Elle ne ressentait plus la brûlure de l'air glacé sur ses bronches.
Elle ne vit pas non plus les commères dissimulées derrière leurs rideaux l'observer et commenter gratuitement sa démarche.
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Mètre après mètre, elle glissa un comprimé dans sa bouche, puis un autre. Elle n’entendait plus le bruit de la vie ni celui des véhicules. Gisèle ne sentait plus l’humidité la transpercer tel un pieu de glace. Elle ne ressentait plus la brûlure de l’air glacé sur ses bronches.
Elle ne vit pas non plus les commères dissimulées derrière leurs rideaux l’observer et commenter gratuitement sa démarche.
L’avenue de l’Europe était déjà derrière elle. Plus qu’un vague souvenir. Plusieurs secondes déjà qu’elle avait franchi le passage à niveau de la ligne de chemin de fer Bordeaux-Périgueux. Derrière ses rétines fatiguées, la tristesse d’une vie gâchée. Devant, les lignes élancées de deux chênes envahis de lierre. Deux mâts dressés vers le ciel : un phare qui annonçait la mer. Dans le gris de ses yeux, le reflet de l’eau glacée.
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Elle avait connu la Grande Guerre, la déportation de ses parents, la nécessité de se cacher, et vivre avec. Sentir la peur vous ravager le ventre. Puis étaient venus ces bras couverts d’un tissu kaki, épais, auréolé de dorures. ces mains calleuses qui l’avaient extirpée de dessous le lit et lui avaient hurlé des choses dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Des mots rugueux. Fort, puissants comme un chien enragé aboie. Deux mains puissantes, qui l’avaient suspendue au-dessus du sol à bout de bras comme si elle avait été couverte de pustules. Des sons terrifiants, rapidement remplacés par celui des roues métalliques du train contre les rails. Puis celui du portail immense qui claqua dans son dos. Si haut qu’il aurait pu retenir un tsunami de haine dans son enceinte. Alors recommencer, elle ne savait que trop bien ce que cela signifiait. Et aujourd’hui, elle n’en avait pas envie. Et plus la force.
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Dans les mots du gérant revinrent les instants précédant leur venue sur le domaine. D’abord le repas en famille où Richard parlait de météo et de sa contrariété avec cet épisode neigeux ralentissant les travaux nécessaires au camping. Puis le trajet aux côtés de ce dernier, à exposer les nouvelles idées en matière d’animations pour la saison à venir, notamment cette volonté de faire venir des écrivains et romanciers au château et d’organiser une sorte de salon littéraire, avec pourquoi pas, en trame de fond, des survols en montgolfière. Floris se devait chaque année de tout réinventer, de donner un nouveau visage, une nouvelle image au camping, tout en conservant l’âme originelle de celui-ci. Renouveler les activités, les soirées musicales. Bientôt, le son des portières qui se refermaient et les mots de la colère. 
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Eh bien, je vais te le dire, une bonne fois pour toutes, monsieur le grand inspecteur de mes deux : c’est parce qu’ils ont compris qu’après le passage des Bautura, de tous les autres ministrons à la con et autres fieffés planqués des ministères, que lorsqu’ils en aplatissent un et lui passent les pinces, pas deux heures plus tard, les petits branleurs sont de nouveau dehors à leur balancer des parpaings et frigos sur la bagnole de patrouille. Ils ont compris qu’ils bossaient contre le vent et que le vent, on ne l’arrête pas. Il passe partout, comme l’eau. Le moindre interstice et c’est la fuite ! Quelle désillusion que de comprendre que tout ça n’est qu’une mascarade, une mise en scène dans laquelle ils sacrifient tout : leurs familles, leur amour-propre, leur santé.
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Je demeure plongé dans mon souvenir. Mémoire gorgée de sang, neurones scintillants d'électrons, tout me revient avec force. Tout. Les sensations, les odeurs, le goût. Je crois, oui, je crois que c'est ce soir là que les choses ont basculé, que tout a pris son sens, que les engrenages se sont imbriqués les uns dans les autres.
Un rouage d'horloger. Une fine mécanique parfaitement huilée. Minutieuse et parfaite. La fraicheur envahit mes sens. Je me souviens…
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"Le feu crépitait dans l'âtre de la cheminée, laissant scintiller les braises au cœur des bûchettes de châtaigner. Au-dessus, une grille reposait sur deux pieds en fonte d'Excideuil. Une fumée blanche s'échappait des deux papillotes d'aluminium que Floris avait placées au cœur de la fournaise. Sur la grille, trois magrets de canard finissaient de dorer, embaumant toute le pièce d'un doux parfum gourmand."
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Gaëlle souffre en silence, sa poitrine exposée aux désidératas de cette silhouette sombre. Elle sent le froid sur son ventre. Elle voudrait hurler. Foutu bâillon ! Elle prie en silence pour que quelqu’un vienne la sauver. Tout de suite , maintenant !
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Elle a senti cette peau calleuse s’arrêter un instant sur son sein puis s’en aller.
Que lui veut-il ? Pourquoi elle ? autant de questions qui ne la sauveront pas. Qui ne la sauveront plus.
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Je demeure plongé dans mon souvenir. Mémoire gorgée de sang, neurones scintillants d'électrons, tout me revient avec force. Tout. Les sensations, les odeurs, le goût. Je crois, oui, je crois que c'est ce soir là que les choses ont basculé, que tout a pris son sens, que les engrenages se sont imbriqués les uns dans les autres.

Un rouage d'horloger. Une fine mécanique parfaitement huilée. Minutieuse et parfaite. La fraicheur envahit mes sens. Je me souviens…
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