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Citations de Raphaël Jerusalmy (254)


Les Palestiniens, c'est l'élite, le C.N.R.S. du monde arabe, et donc aussi des bourgeois, parce qu'ils ont les moyens... les moyens de leur révolutions ! Il y a des milliards d'hommes qui ne peuvent pas s'offrir ce luxe, occupés à chercher pitance pour leurs petits, à New Delhi, en Bolivie. Eux, c'est le vrai prolétariat. Celui qui n'a plus la force ni les cadres intellectuels pour glapir sa douleur et ressentir encore l'injustice, celui qui a faim et une croûte de larme sur la joue desséchée, c'est lui mon frère. Non, plus qu'un frère. C'est mon oncle, ma grand-mère, mon cousin de huit ans et toute cette famille tuée à Auschwitz, gazés, brûlés comme des cafards. Alors oui, ces ombres sont mes frères... Mes frères d'armes.
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Au lieu d'attaquer la scolastique de front, ils vont la noyer dans un flot d'ouvrages en tous genres, inondant la place de récits de voyages, de traités de physique, de tragédies et de farces, de manuels d'algèbre ou de chaudronnerie, de chroniques historiques, de contes et de légendes.
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A quoi bon inonder la place de traités de science et de philosophie, d'odes et de fables, si ce sont les clercs et les princes qui décident de ce qui sera lu. Et de ce qu'on doit penser.
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L'Allemand n'a pas été choisi pour son habileté à manier des pots d'encre mais parce que, à la différence de ses confrères, il a la primeur de textes inédits qui pourraient donner à Paris une têtes d'avance sur les autres capitales. C'est par la qualité des oeuvres publiées ici, rue Saint-Jacques, que Louis XI entend assurer le rayonnement de la France.
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Les récents autodafés révèlent la panique qui s'empare déjà des curés. Mais plus ils brûleront des traités d'astronomie en place publique et plus les spectateurs suivront du regard les fumées qui montent des bûchers. Ils lèveront enfin les yeux, vers les étoiles justement.
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Sauver Mozart? Ce n'est sans doute qu'un prétexte. Tuer Hitler? C'est foutu. Alors quoi?Une ultime révérence avant le tomber du rideau? Pour un unique spectateur, Toi, Dieter, mon enfant, Ou quiconque trouvera ce journal? Pas du tout.
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Au fond, la tragique dispersion des juifs les sauve. Aucune tyrannie, aussi tentaculaire soit-elle, ne peut les atteindre tous. Aucune épidémie ne peut les décimer. Il faudrait pour cela qu'elle s'étende d'un coup aux quatre coins de la terre. Mais cette survie, les juifs la doivent tout d'abord à leurs livres. Car c'est le même Talmud qui est lu à Pékin, à Samarkand, à Tripoli, à Damas en hébreu. Et tant qu'il sera lu, à haute voix ou en cachette, par toute une congrégation ou par un ermite solitaire, le cap sera maintenu en dépit de toutes les tempêtes.
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"Il n’est pas aisé de venir vanter les mérites d’une offensive livresque. Pour affaiblir la papauté sans déclencher un conflit de fait, la Confrérie a soigneusement choisi les textes à propager. Mais ce sont d’abord les livres eux-mêmes que l’opération aspire à changer, leur forme, leur poids, leur aspect. Elle va les libérer du carcan des cloîtres et des collèges. Imprimeurs, graveurs, brocheurs, colporteurs, vont les rendre plus maniables, plus légers, moins coûteux."
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J'ai juste voulu empêcher qu'une voix soit tue. Une seule voix parmi des milliers d'autres mais qui, si elle avait été étouffée, aurait éteint la musique en moi. Et toute musique.
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Samedi 15 juin 1940
Hans a enfin pu venir ! Je l’ai reçu au salon. Il m’a apporté des biscuits dans un sachet. Et des tickets d’alimentation. Mon salaire de critique musical.
Le Festspiele aura lieu comme prévu. Durant deux semaines ! Du 13 au 29 juillet. C’est dans moins d’un mois ! Hans promet de m’obtenir des places. Il a jeté un coup d’œil à mes corrections et m’a donné une tape sur l’épaule, l’air satisfait. Il croit sans doute que je ne tiendrai pas le coup jusqu’au festival, à me voir si pâle. Je tousse sans arrêt, je respire mal, mais j’y serai. Rien que les dates, du 13 au 29 juillet, lorsque je les murmure, me donnent des forces. Elles résonnent dans ma tête, comme des carillons. Plus de déprime. Finies les jérémiades. Otto, mon cher, le Festspiele t’attend ! Tu as rendez-vous avec Mozart !
J’ai parlé à Hans de l’armée des militaires, hier, pour lui expliquer mon transfert impromptu au deuxième étage. Comme pour m’excuser. Pour toute réponse, il m’a annoncé que les troupes du Reich étaient entrées dans Paris. Hier, aussi.
Je me sens beaucoup mieux, ce soir. Un beau coucher de soleil rougeoie aux fenêtres. Le printemps est enfin là.

Dimanche 16 juin 1940
Paris est tombé. Je n’arrive pas à y croire.
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Toute parole de consolation, ici, dans le camp, accable au lieu de soulager.Car elle tient du mensonge.
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J’ai rêvé de monter un orchestre. Avec les malades. Ça m’a fait rire. Tous ces squelettes en pyjama jouant du Schubert à l’entrée du réfectoire ! C’est trop cocasse.
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- Réfléchis Villon. Les évangiles racontent la naissance du Christ, sa petite enfance, et puis ils perdent brusquement sa trace dés que, encore tout jeune, il arrive à Jérusalem. Toute une période de sa vie demeure sciemment dans l'ombre. Et nul apôtre n'en a jamais trahi le secret. Jésus ne réapparaît qu'une quinzaine d'années plus tard, fin prêt pour entreprendre sa longue marche à travers la Terre sainte.
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Les frères Botticelli partagent le même atelier. Et souvent les mêmes commanditaires. Mais aussi les techniques que chacun emploie, l’un pour travailler le métal, l’autre pour peindre. Bien des graveurs italiens ont adopté les acides et les pointeaux qu’utilisent les ciseleurs, pour affiner leurs estampes, creuser la plaque avec plus de douceur, de minutie. Se libérer de la rigidité du cuivre et de l’acier. Mais aucun peintre, en dehors de Sandro Botticelli, n’a encore décelé ce que l’art du ciselage pourrait apporter à un tableau. Il a vu comment les pièces fondues par son frère prennent vie dès qu’Antonio y incise les premières volutes. Comment le terne de l’argent massif, une fois biseauté, devient étincelant et apprivoise la lumière. Comment le niellage accentue les miroitements, précise les formes, soulignant ici les courbes et les galbes, cernant là le poli des parties laissées lisses.
Alors, il s’est mis à peindre en orfèvre.
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Les mots évoquent mal les choses, n’ont pas de souplesse. Ils se veulent trop exacts. Alors que le crayon glisse sur la feuille en pleine liberté. Sans rime, ni raison. S’adressant à l’âme plus que toute palabre, l’adjurant mieux que toute prière. Lui exposant son propos dès le premier coup d’œil plutôt que de l’entraîner dans un dédale de conjectures et de postulats.
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Les obus ma parole… jouaient à pigeon vole, les obus miaulaient.
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Imprimeurs, graveurs, brocheurs, colporteurs, vont les rendre plus maniables, plus légers, moins coûteux. Et bien moins sérieux.
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Dès qu'ils apprennent l'arrestation d'un auteur tendancieux, d'un savant de renom, d'un humaniste, les chasseurs de livres s'empressent d’intervenir, escomptant mettre la main sur les manuscrits cachés par les suspects.
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Les entrailles de la Terre Sainte sont criblées de ces réseaux souterrains. Historiens latins et chroniqueurs juifs, dont Flavius Josèphe, en dénombrent des centaines.
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Villon, ébahi, regarde défiler les fardeaux d’épices et de soieries, les coffres cloutés arrimés aux selles brodées des dromadaires, les manteaux fastueux des marchands qui se brinquebalent sur des mulets harnachés de breloques et de houppes aux mille couleurs.
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