Roland Giraud candidat d'un jeu arbitré par Jacques Capelovici
Roland GIRAUD est le candidat du jeu. Il doit répondre à une question alambiquée de Jacques CAPELOVICI sur son métier de comédien. Les jurés - Jean François CAP, Lucien BARNIER, France NORMAND,
Philippe GUILLAUME et
Raymond ABELLIO - donnent ensuite leur avis sur la réponse de Roland GIRAUD.S'engage une polémique sur la formulation de la question de Jacques CAPELOVICI dont c'est la...
Le symbolisme de la Californie est clair : entre un désert et un océan elle est la ligne qui sert de limite à l'aire américaine. La frontière infranchissable de l’extrême-Ouest ...
Non seulement la Californie n'est pas l'Amérique, mais elle n'en est même pas la frange, elle est celle de l'occident tout entier, son Eldorado le plus lointain.
C'est là que les rêves d'expansion et de tranquillité nourris durant deux millénaires par les Européens viennent s'exalter , se fixer et mourir, et l'Océan qui baigne se rivage ne fut pas pour rien appelé "pacifique".
Cette mince ligne de terre est le pays de l'imagination non de l'action, et la vie y est rêvée, non vécue, on veut y épuiser, au-delà des possibles, l'infinité des possibles, mais on ne peut que les jouer.
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Les hommes ne retrouveront le sens du sacré qu'après avoir traversé tout le champ du tragique.
L'époque qui vient veut l'ultime confrontation de la terre et du ciel, de l'amour profane et de l'amour sacré, dans une même horreur, l'horreur de l'absence, le sentiment du vide, le besoin de passer de l'autre côté du vide. Seuls comprendront cela, le moment venu, ceux qui vivent sans cesse, au fond d'eux-mêmes, dans la tentation de la mort.
L'éclat de la lumière qu'un être est capable de tirer de soi en se meurtrissant aux silex de la route se mesure à l'épaisseur de la nuit, à la profondeur des abîmes dans lesquels il peut avancer sans sombrer.
Il n'est pas communément accordé à l'homme d'être tout entier reçu, esprit et chair, dans ses moments solennels où son destin se fixe, et d'assister, à la fois acteur et spectateur, à son propre vertige, à son cruel enfantement. On a les yeux plus ou moins ouverts. Quand la chair souffre, l'esprit s'enfuit. Quand elle exige, il ne sait d'abord que ce taire. Heureux celui qui finit par abolir en lui cette insupportable distance entre ce qu'il est et ce qu'il devient !
Il y a ceux qui sont au pouvoir et ceux qui voudraient y être. Les brutes qui sont en place et celles qui n'y sont pas encore.
Agis, médite ou contemple, fais quelque chose, ne rêve point, mais obtiens que ta vie échappe à la servitude de l'effort.
Découvertes respectivement en 1781, 1846 et 1930, c’est-à-dire peu avant la Révolution française, les révolutions de 1848 et la montée guerrière des fascismes, les trois planètes Uranus, Neptune et Pluton marquent trois ek-stases successives de la dialectique de l’individu et des masses pris ensemble dans le couple devenant paroxystique de la guerre et de la révolution planétaires.
Uranus tout d’abord vit l’apparition d’une nouvelle forme de conscience individuelle ou plutôt individualiste au sein des sociétés, l’affirmation de l’autonomie de l’homme considéré en tant que tel et irréductible à tout autre homme. Cette notion des « droits de l’homme », qui caractérise la Révolution de 1789 et, après elle, tout le capitalisme libéral du XIXe siècle et son apologie de la concurrence poussée jusqu’à l’anarchie, était tout à fait nouvelle dans notre cycle d’histoire, et cela tout ensemble en mode d’ampleur, par son universalisme, puisqu’il s’agissait de l’homme en soi, indépendamment de son rang et de sa race, et en mode d’intensité, par son aspect radical, inconditionnel et en quelque sorte transcendant à toute possibilité sociale. En conformité de la nature explosive d’Uranus, qui est la planète des nouvelles formes d’énergie, cette découverte symbolisa la contradiction fondamentale des valeurs d’autorité et de liberté aux prises dans toute société et qui se trouva dès lors intensifiée d’un seul coup de façon irréversible.
Un demi-siècle plus tard, dans une deuxième phase dialectique, Neptune signifia une réintégration de l’individu dans les masses (mais des masses déjà activées par Uranus) en sorte que la conscience individuelle, dans sa revendication libertaire, se fit notamment conscience révolutionnaire de classe. Ce fut le commencement d’une ère révolutionnaire portant en germe l’universalité de la révolution anticapitaliste, cependant qu’au même moment le capitalisme libéral se « massifiait » lui aussi dans le développement spontané des trusts et des monopoles et débouchait dans l’impérialisme par une sorte de divinisation paradoxale de la concurrence de masse considérée comme le moteur d’un progrès matériel indéfini.
La troisième phase marque enfin l’aboutissement de cette dialectique par la montée conjointe des fascismes et des communismes et la généralisation de la guerre révolutionnaire. Dialectiquement le national-socialisme allemand et le fascisme italien marquèrent une résurgence de la revendication individualiste contre l’ère collectivisante et également apatride du marxisme et du capital financier. Les forces souterraines du sang et du sol exprimés par Pluton prétendirent réaffirmer les pouvoirs sélectifs de l’esprit contre la dissolution dans la matière, mais il n’y avait là qu’une illusion qui résultait elle-même d’une inversion, car l’esprit ne peut aspirer qu’à l’universel. Aussi cette période de la mobilisation des consciences individuelles au sein des masses fut-elle surtout l’ère des chefs hiératiques : Hitler, Mussolini, Staline et Mao, sur lesquels se projetèrent les rêves individualisants des hommes perdus au sein des foules domestiquées et fanatisées. Cette ère, dans laquelle nous sommes encore, voit l’extension à la planète entière d’une guerre révolutionnaire ou d’une révolution guerrière qui se tient à la pointe extrême de la contradiction des sociétés historiquement condamnées.
Le système astrologique englobant les trois planètes nouvelles doit alors s’ouvrir, pour être complet, sur une ou plusieurs planètes transplutoniennes marquant l’amorce, à la fin de l’ère des guerres planétaires, d’un nouveau cycle de civilisation tout à fait différent du nôtre et équilibrant les valeurs plutoniennes d’agression et de compression par les valeurs complémentaires et opposées de coordination et d’expansion. (pp. 213-215)
Toute vie a un sens. Mais nous ne le comprenons que le jour où cette vie, soudain, bascule vers son terme comme si un sommet était franchi, alors qu'en fait, de ce jour, la meilleure part de nous même ne bougera plus de ce sommet. Un jour vient où la vie qui jusque-là avançait avec prodigalité sans penser à la mort, et en effet, la mort reculait à mesure dans un lointain indéfini pour laisser à la vie toute la place, sans rien lui disputer, et sans même se donner un nom, un jour vient où la vie, découvrant aux confins la stature immobile de la mort, apprend que chaque instant désormais, s'il n'est pas rempli est un instant perdu, une blessure faîte à la vie et que celle-ci ne pourra plus guérir. Et, paradoxe rendu encore plus tranchant par cette nouvelle lumière, c'est au moment précis où cette vision de notre mort nous enferme en nous-même que naît en nous, pour la première fois, l'autre vision qui nous sort de la mort, à jamais, celle d'une seconde mémoire qui reprend et relie tous les instants de jadis vécus au hasard, brillants ou ternes, pour leur donner rétrospectivement un sens qui ne leur était pas présent quand ils furent vécus, mais dont la nouvelle vie les sacre d'une façon définitive; une seconde mémoire qui n'est plus notre mémoire mortelle mais celui d'un Moi éternel et impassible, généreux et dominateur, qui élève chaque instant hors de sa misère d'instant d'homme dans la gloire des instants du monde. Elle est la mémoire du monde ! Alors dans notre passé et notre avenir tout s'éclaire. Il n'y a jamais de gaspillage dans la vie. Et même le luxe offensant du passé, ses splendeurs et ses vanités folles, et tout le vide des caresses et des fêtes d'une nuit sont les arcanes d'une histoire grandiose….
Ah, mon Père, mon Père, je vois bien où vous m'avez conduit ! Vous avez voulu qu'il y est en moi deux êtres superposés. Les voici. Vous poursuiviez le premier de vos sarcasmes et de votre rire. Il continue à s'agiter dans le temps du monde, avec ses impulsions, ses désirs, son besoin d'être heureux ou malheureux, de choisir et d'être choisi, sa conscience posée sur les choses, loin de lui, et les cinq ou six livres qu'il veut écrire encore, et les femmes innombrables, tant de promesses ! L'autre, immobile comme vous, fondu en vous et vous fondu en lui, ayant déjà écrit tous les livres et aimé toutes les femmes, sa conscience rappelée à soi, centrée sur soi, et ayant jamais multiplié ses puissances, hors du temps, hors de tout… Mais celui là, qui était vous avant d'être moi, comme il vous faisait rire aussi, Père cruel, Père infaillible ! Que la nuit s'épaississe mais que votre rire demeure…
L'état de singe intellectuel a ceci de particulier qu'on s'y connaît de mieux en mieux comme singe. Cet état n'est pas si méprisable. On se sent tellement en avance sur l'immense majorité des mammifères ! Tellement grandi par la sincérité !