Une saga familiale qui s'étend sur quatre-vingt dix ans du château de Kinveil en Écosse jusqu'au coeur de l'Empire Victorien. Vilia, personnage à la volonté indomptable, cherche à reconquérir à tout prix ce qui lui a été pris à la naissance. Un pavé (pas loin de 800 pages sur mon édition) qui se balade entre "Autant en emporte le vent" et "Les oiseaux se cachent pour mourir".
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Cet essai de nature presque encyclopédique aurait pu s'intituler de la façon plus pertinente "Relations entre les genres dans tous les temps et presque toutes les civilisations historicisées". Sa lecture longue et, j'avoue, parfois assez laborieuse, je la mets en relation - et en confrontation nettement avantageuse - avec l'essai collectif d'historiens français pourtant de très bonne qualité intitulé Amour et Sexualité, lu il y a environ un an.
Une seule auteure ici, pas même historienne, mais qui accepte le défis très anglo-saxon de s'atteler à une vulgarisation de haut vol, sans rechigner devant un honnête labeur d'une bonne décennie avec bibliographie et références de sources dignes d'une thèse doctorale ancien régime... ; dans un ton agréable, fin, spirituel, cultivé sans être docte, avec une sensibilité aux problématiques de genre agréablement féminine sans aucun militantisme (féministe) qui eût été déplacé. L'envergure s'étend de la révolution du néolithique, avec son apparition du patriarcat, jusqu'au "Great Debate", à savoir l'apparition du féminisme, justement, lié d'abord au suffrage féminin et, accompagné d'une accélération vertigineuse conséquente, étonnante aux yeux de l'Histoire, jusques aux conquêtes concernant la procréation que tout le monde connaît. Mais il ne s'agit pas d'une histoire des femmes dans leurs relations aux hommes, ni vice versa d'ailleurs. L'empreinte est surtout d'histoire culturelle et intellectuelle, comme il apparaît très nettement par ex. dans le chapitre sur l'amour courtois ou sur le droit de famille à Rome antique, ou sur la marque victorienne du XIXe s.
Si je me rapporte à mes perplexités face à Amour et Sexualité, je suis ici beaucoup plus satisfait en tout : surtout dans les horizons géographiques qui s'étendent à la Chine, à l'Inde, à l'islam, et longuement aux entreprises impériales (coloniales) européennes sur les autres continents et en particulier les Amériques.
Conformément avec la nature très variée des sources étudiées par les historiens (et les historiens des idées y compris de la philosophie...), les sujets abordés sont pareillement différents, et des pages de démographie s'alternent gaiment à celles sur la doctrine scolastique ou le kamasutra bien-mal connu : d'où mon qualificatif d'encyclopédique.
Table :
Partie I : Le Monde préhistorique
Ch 1. Au début
Ch. 2. L'Homme devient maître
Partie II : Le Moyen-Orient, l’Égypte, l'Europe (3000 av. J-C - 1100 A.D.)
Ch. 3. Les premières civilisations
Ch. 4. La Grèce
Ch. 5. Rome
Ch. 6. L’Église chrétienne
Partie III : L'Asie jusqu'au Moyen-Âge et le monde arabe
Ch. 7. La Chine
Ch. 8. L'Inde
Ch. 9. L'islam
Partie IV : Le monde en expansion : 1100 - 1800
Ch. 10. L'Europe, 1100-1550
Ch. 11. Les entreprises impériales
Ch. 12. L'Europe et l'Amérique, 1550-1800
Partie V : Former le présent : 1800-1980
Ch. 13. Le XIXe siècle
Ch. 14. Le Grand Débat
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