La chronique de Jean-Edgar Casel - Le pacte des menteurs
Tant que David se battait pour me récupérer, j’étais en sécurité, mais mon utilité aussi bien en tant qu’épouse qu’en temps qu’associée n’est plus de mise. Il s’est lassé de me remettre constamment dans le droit chemin, et de mon côté, je continue de multiplier les écarts, qu’il découvrira tôt ou tard. D’une façon comme d’une autre , quand son obsession de vouloir tout contrôler et de faire de moi sa chose lui passera, il s’éloignera de moi sans plus de regret qu’il n’en a à renoncer à un investissement qui n’est plus rentable. Et Dieu seul sait de quoi il sera capable à ce moment-là. Il y a beau temps que la menace couve
Aujourd'hui, quelque chose de nouveau s'est installé entre nous, une défiance. Ce qui s'est produit dépasse de loin tout ce que nous avons connu jusqu'ici: la mort d'un homme, plus l'humiliation publique de ce soir devant le genre de personnes que David tient justement à impressionner le plus. Ces erreurs-là, il doit penser que je les ai cherchées. il va se méfier de moi maintenant, incapable d'évaluer un avenir qu'il s'est donné tant de mal à faire exister durant toutes ces années. Je suis un satellite défaillant s’éloignant en vrille du vaisseau mère. Si David n'arrive pas à me ramener, il me désactivera et me désarrimera. Je sens toute la menace larvée de sa défiance à mon égard
Car qui sommes-nous sinon la somme de notre expérience ? Nous pouvons choisir quel visage montrer au monde, mais il n'y en a qu'un que nous puissions arborer à notre intention.
Car qui sommes-nous sinon la somme de notre expérience ? Nous pouvons choisir quel visage montrer au monde, mais il n'y en a qu'un que nous puissions arborer à notre intention.
Car qui sommes-nous sinon la somme de notre expérience ? Nous pouvons choisir quel visage montrer au monde, mais il n’y en a qu’un que nous puissions arborer à notre intention. […] A n’importe quel moment, je peux choisir de quitter cet endroit pour entrer dans le jour, et tous les jours à venir. Le temps s’ouvre devant moi. L’avenir est un nouveau pays fascinant.
Je me fiche de ce que tu as fait, Rachel, mais je ne me fiche pas des affaires. Je ne vais pas tout compromettre pour un petit incident dont tu as finalement réussi à faire une catastrophe. […]Tout ce que tu avais à faire, Rachel, c’était mentir. Je ne veux plus risquer de faire les frais de tes erreurs
Il y aura d'abord les manifestations d'inquiétude d'un David aimant, les caresses et les murmures qui seront autant de menaces déguisées. Et puis le silence -des heure, voire des jours, selon notre degré de détermination, à s'éviter, entre deux échanges monosyllabiques- et enfin le moment où je plie et explique mon comportement. Quand vient ce moment, quand je me repens finalement - ce que je finis invariablement par faire - il me fait comprendre que cela lui est égal de toute façon. Le genre de petit jeu que nous savons tous deux jouer à la perfection. Qu'avons nous d'autres ?
_ C'était un accident. J'ai eu peur. C'était un SDF. Personne ne m'a vue, mais j'ai paniqué et j'ai caché le corps.
L'avenir est un nouveau pays fascinant.