AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Régine Vandamme (15)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les maîtres de la BD belge

Selon ma compatriote, l'écrivaine Régine Vandamme, née à Bruges en 1961, "l'histoire de la bande dessinée passe par la Belgique." L'auteure du best-seller "Ma mère à boire" de 2001, a pendant un bout de temps travaillé pour la maison d'éditions de BD et de livres pour la jeunesse Casterman à Tournai à proximité de la frontière française, célèbre pour la publication des aventures de Tintin d'Hergé. Des aventures lues et appréciées par les enfants et leurs parents à travers le monde.



Dans l'introduction de son mini beau livre de 45 pages, Régine Vandamme, qui sait donc de quoi elle parle, souligne que même si l'art ne connaît pas de frontières, "il n'en demeure pas moins évident que, sans la Belgique, à cause de son histoire éditoriale... la BD ne serait pas tout à fait ce qu'elle est".



Son petit ouvrage de 2003 constitue un hommage aux dessinateurs de bandes dessinées, car dans la BD ce qui se voit c'est le dessin, avec dû respect pour les narrateurs, qu'il lui a été impossible de couvrir ici, faute de place.



Pour les 19 maîtres belges de la BD retenus, Madame Vandamme a réservé 2 pages : une page entière avec un dessin typique pour l'artiste et une page avec sa biographie sommaire, illustrée par une photo ou dessin.



Si je retrouve dans le fascicule les héros de mon enfance et de mon adolescence tels Tintin d'Hergé, Bob et Bobette de Willy Vandersteen, Lucky Luke de Morris (le père de l'expression 9ème art), Blake et Mortimer de Jacobs, le fameux marsupilami d'André Franquin, Johan et Pirouit de Peyo... ils y figurent également des héros plus modernes de dessinateurs peu ou pas connus de moi, comme Brutalis de Thierry van Hasselt ou Broussaille de Frank Pé et Frank Reichert.



Bref, un petit bijou pour les amateurs de BD d'absolument tout âge !



Commenter  J’apprécie          570
Ma mère à boire

Une forte émotion à la lecture de ce premier roman, commencé et abandonné, il y a un long moment… repris grâce à la critique sensationnelle de Symphonie… Curieusement, ce petit texte , en dépit de déménagement récent et d’une bibliothèque en cours de rangement… était à portée de main… et je m’en souvenais... fort bien. Il attendait « sagement » dans son coin, le bon moment de sa lecture !

En réalité , j’avais choisi ce livre pour son sujet… mais il m’évoquait des éléments très dérangeants de mon enfance… J’imagine que mes résistances et mes reports de lecture sont partiellement dûs à cela. En reprenant cette lecture au sujet douloureux… j’ai été très heureusement surprise par la poésie , la pudeur du style. Pas de larmoiement, ni d’agressivité ou de ton négatif. Le désir authentique d’une fille qui veut aider, accompagner sa mère, engluée dans un processus d’autodestruction… Mal-être, désespoir, dépression intense qui la font plonger dans l’alcool, puis la maladie survient… La fille, retrace par brefs chapitres, ses souvenirs, son enfance, les bons et les mauvais moments, son présent difficile pour comprendre, aider au mieux sa mère, qui se laisse sombrer, ne souhaite plus se battre. Chaque chapitre débute invariablement , par « Ma mère »…, comme une incantation…

La phrase qui suit, se situe au début de ce récit et donne bien la mesure de toute la tendresse et la difficulté de la fille ainsi que de ses frère et soeur envers cette mère, mal avec sa vie, et avec son rôle de maman :

« J’observe avec émotion que la première lettre des noms que nous lui avons donnés est à chaque fois M. Les trois jambages de ce graphème ne sont pas sans évoquer les seins maternels. Notre façon à nous, peut-être, dans cette quête de la mère, de lui prouver que si elle nous a obligés à être inventifs pour la nommer- parce qu’elle ne souhaitait pas être mère plus qu’il ne fallait- nous n’en étions pas moins profondément attachés à l’appellation originelle. (p.28)



Cette fille aimante, ayant construit vie familiale, métier…amis, est remise en question, placée brutalement dans un autre espace de vie : celle de sa mère qui justement la refuse, cette vie, se retrouvant après deux vies de couple, dans une solitude absolue ainsi qu’un délabrement physique et mental intenses…Ce qui interroge au plus loin la narratrice : « Cette gisante, c’est ma mère . Un être humain. Elle est la femme qui m’a enfantée et donné un goût inconsolable de la vie »

De la colère, de l’exaspération parfois, mais surtout le besoin de cette fille, de comprendre, d’aider et de pouvoir exprimer son amour à cette femme qui lui a donné la Vie. Un très bel hommage filial dans un contexte éprouvant d’années d’incompréhensions et de non-dits… Un texte positif où la bonne volonté et la vraie tendresse de cette fille, va dépasser le stade des récriminations et des regrets, pour parvenir à une relation pacifiée…



Je ne peux résister à retranscrire un long passage de ce texte bouleversant, offrant un bel exemple du style et du ton poétique, comme d’une atmosphère générale bienveillante . Une lecture stimulante, qui offre à partir d'un contexte douloureux, des interrogations universelles âpres mais aussi un regard sensible et constructeur...: La mort, la vieillesse plus ou moins heureuse de nos proches, la compréhension et la réconciliation avec les douleurs familiales, avec nos parents, la solitude, le désarroi des êtres que nous aimons, et dont nous ne décelons pas toujours l' importance, l'amour de la vie, et la tendresse vitale entre les générations, etc :



- « Ma mère n’a pas d’amant, pas d’amie, pas de chien, pas de chat, pas de biens, pas d’économies. Plus de temps à perdre. Elle nous a, nous, ses enfants et petits-enfants-sa descendance-, et la joie d’être en vie chaque matin pour quelques douces années. Elle ne s’inquiète pas de cette solitude retrouvée. Apprivoisée, elle n’a plus la même couleur, ni le même goût. Elle est une étape sur sa drôle de route.



Ma mère a compris que la vie n’est pas une course au bonheur ni à l’amour, mais un chemin que l’on fait à pied sur lequel il fait bon musarder, vagabonder voire s’arrêter. Pour mesurer la distance parcourue, celle à parcourir avant d’atteindre le point cardinal sur la carte de la vie. Un chemin où il advient que l’on fasse des rencontres. Des vraies. De celles qui illuminent l’instant, éclairent le monde, incendient le cœur, inondent les mouchoirs. Un chemin où il se peut aussi que l’on revienne sur ses pas parce qu’un moment a été manqué, qu’un nœud a lâché et qu’il faut resserrer » (p.146)









Commenter  J’apprécie          442
Ma mère à boire

Dans ce court texte, l'auteure parle de sa mère, celle qui, après une déception amoureuse de trop, se laisse aller à boire trop de vin rosé et à fumer trop de cigarettes. Celle qui n'a plus envie de s'accrocher à la vie, même pas pour ses enfants ou ses petits-enfants. Elle se laisse glisser dans la solitude, le délabrement social, moral, physique, et se fait rattraper par un cancer du poumon. Contre toute attente, elle en réchappe, s'en remet et reprend aussitôt la cigarette. Et contre toute attente, elle semble reprendre un peu sa vie aussi, une renaissance qui n'est pas simplement une survie mais une vraie volonté d'agripper ces petits riens qui, ensemble, composent une vie simple et ordinaire, l'essentiel, enfin, et cela lui convient. Sa fille, l'auteure, donc, est la première surprise, qui observe sa mère devenir, au bout d'une vie sans vrais liens, enfin mère et grand-mère.



« Ma mère à boire » est un texte sur les relations mère-fille, leur ambiguïté, entre déception, agacements, rancune, jugements, non-dits, incompréhensions, compréhension, amour. C'est le portrait d'une mère qui pendant longtemps n'a pas pu, su, voulu, donner prise à l'amour filial. C'est aussi celui d'une fille, restée pendant longtemps avec cet amour filial sur les bras sans parvenir à le faire accepter par sa destinataire, et qui s'est vue devenir mère de sa propre mère. Ce qui est (me semble-t-il) une des choses les plus difficiles à accepter.



Porté par une belle écriture et le sens de la formule, un texte sensible, très humain, en équilibre sur le fil patiemment (re)tissé entre ces deux femmes attachantes.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          402
Ma mère à boire

Ce court récit de Régine Vandamme m'a littéralement bluffé. En 140 pages, la narratrice nous trace la vie cabossée de sa mère si vulnérable et si fragile, alcoolique et fumeuse invétérée, qu'elle n'aura de cesse de soutenir malgré ses excès. Les quarante sept chapitres débutent tous de la même manière: "Ma mère " , deux mots empreints de rage et d'amour d'une fille pour cette mère qu'elle porte à bout de bras.



Dans Ma mère à boire , la narratrice traduit magnifiquement les déceptions, les espoirs, la déchéance et la renaissance de sa mère dûs aux excès d'alcool et tabagisme. de cet état de fait, elle brosse les différentes épreuves d'une mère rongée par un cancer des poumons dont elle sort triomphante, reprenant la cigarette dès sa guérison, histoire de faire un pied de nez à la vie. La vie, sa vie ? Elle en joue comme on joue du violoncelle jusqu'à se brûler les ailes, flirte avec la mort plusieurs fois pour renaître enfin, sans fard, très modestement, consciente du temps qui lui reste pour jouir pleinement de chaque moment qui s'offre à elle.



Un lecture intense et profondément humaine pour cette mère qui, après une longue traversée du désert trouve enfin la sérénité et la sagesse. Une relation mère-fille ambiguë, mais ô combien fusionnelle entre ces deux femmes.

Juste magnifique !
Commenter  J’apprécie          370
Bruxelles Midi

Bruxelles midi est un recueil de 10 nouvelles rédigées par 10 auteurs différents et dont le titre illustre le thème : la gare de Bruxelles midi.





Rencontres ratées, rendez-vous impromptus, ou échanges sexuels tarifés, c’est le lieu de tous les possibles, même si pour certains Bruxelles Midi n’existe pas. La traversée des rails est une activité à haut risque et certains en feront les frais. D’aucune s’incarne dans toutes les silhouettes, d’autres survivent à même le sol au bon coeur des passants, mais risque-t’on d’y disparaitre?

Chaque texte jette un regard unique sur ce grouillement de vie qui anime les quais d’un gare. L’observateur peut devenir l’observé, et la stratification de la société y explose, dans un côtoiement aléatoire. La diversité des styles d’écriture accentue l’originalité du point de vue. J’ai particulièrement apprécié «Evidemment je n’ai rien vu», pour la présentation progressive du personnage dont on ne perçoit pas immédiatement l’identité, et «Alexandra revue et corrigée» pour l’atmosphère mystérieuse qui s’y installe insidieusement. Mais j’ai aussi apprécié «Transaction en cours « : lorsque le virtuel prend corps, l’apparence peut surprendre.

L’ensemble témoigne d’un vrai travail de rédaction, soutenu par une écriture riche et recherchée, avec cependant pour certaines nouvelles un caractère original mais abstrait qui m’a fait perdre le fil.



N'hésitez pas à découvrir ce titre téléchargeable gratuitement ici :

http://www.onlit.net/index.php?option=com_k2&view=item&id=586:bruxelles-midi



Soutenu par BELA, le site multidisciplinaire des auteurs francophones, qui accueille 500 auteurs francophones de Belgique

http://www.bela.be
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          250
Ma mère à boire

Ce court roman est un véritable coup de coeur ! Aussi bien la forme que le fond ont été soigneusement écrits.

Chaque chapitre commence par une anaphore "ma mère". Cependant si la narratrice présente sa mère, elle parle également d'elle-même et de la relation qui les unit, une relation faite d'amour et surtout de rancune, de non-dits. Or, sa mère fume et boit beaucoup trop ; en outre, elle est gravement malade. L'ambigüité des sentiments ressentis peut-elle lui permettre d'accompagner convenablement celle-ci ? Pourquoi la malade semble-t-elle ne pas chercher à lutter ?

Comprendre l'histoire familiale, dénouer l'écheveau des souvenirs et du présent pour peut-être enfin se retrouver.

Une histoire comme je les aime : sensible, invitant à comprendre l'autre et soi-même, mais également une histoire solide puisque chaque personnage est suffisamment creusé. Et puis, la jubilation des mots, les phrases soigneusement ciselées évoquant ce qui pourrait être, ce qui est ainsi que les relations d'équilibristes entre les deux protagonistes.
Lien : http://apprendreavecbonheur...
Commenter  J’apprécie          90
Le bureau des secrets professionnels

Dominique Costermans et Régine Vandamme ont collecté durant deux ans des témoignages concernant le monde du travail et des expériences vécues. Des ateliers d'écriture ont été organisés.



C'est une véritable réécriture des témoignages reçus qui nous donne aujourd'hui un réel plaisir de lecture et ce recueil en deux volumes.



Dans ce premier tome on découvre le rapport des gens à leur travail, lieu où l'humain se montre sous son meilleur jour, donne sans compter mais aussi un terrain de violence, de solitude ou d'hypocrisie.



Le travail une nécessité qui est pour certains un plaisir, pour d'autres un enfer !



Qu'est-ce que le travail ? C'est un mode d'expression, un lieu où l'on tente de s'exprimer, une nécessité, un endroit où l'on apprend à vivre, à s'assumer publiquement, il transforme notre identité.



Travailler, c'est s'adapter, un moyen de se réaliser, de se dépasser, de gagner de l'argent et de trouver du sens. C'est aussi une vocation, des souffrances, un épuisement ou le burn-out.



Ce premier volet nous parle des premières fois, nous emmène dans le milieu scolaire, celui des soins avec parfois des choix cornéliens à mettre en oeuvre. On y découvre le monde des aides-ménagère, de ceux qui aident, le commerce et ce qui se passe à l'extérieur.



Ce sont des témoignages cocasses, étonnants, drôles, poignants, émouvants, interpellants.



À chaque fois de petites confessions courtes, agréables à lire permettant ainsi de découvrir qu'on n'est pas seul à vivre certaines situations.



Un livre dans lequel on peut picorer ci et là des petites expériences de vie.



Un moment agréable.



Ma note : 8.5/10


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          82
Bruxelles Midi

Il s'agit d'un recueil de 10 courtes nouvelles écrites par 10 auteurs différents, ayant toutes en commun le contexte géographique de la gare internationale de Bruxelles-Midi.



Le recueil a l'avantage appréciable d'être disponible sous format numérique, gratuitement. Les nouvelles sont hétéroclites dans leur ambiance et leur style, souvent surréalistes à la belge, et fournissent presque toutes une dizaine de minutes de lecture divertissante. Lorsqu'on attend le train par exemple.



Appréciable aussi pour le lecteur belge ou étranger fréquentant la gare en question, cela est plus parlant.



Agréable.



Commenter  J’apprécie          70
Ma mère à boire

Un court roman, en forme de coup de poing. Dans lequel l'auteur retrace la vie de sa mère qui boit et fume trop. Beaucoup trop. Entre amour et haine, entre compréhension et rejet...

J'ai eu des difficultés à le lire, mais ne le regrette pas. Ce livre restera gravé dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          60
Ma mère à boire

Un court roman de 140 pages, mais très intense. Une femme raconte la vie de sa mère prise dans l'alcool et le tabagisme jusqu'à en devenir malade. Une leçon de vie, de courage à surmonter les dures épreuves de la vie. Un roman, souvent noir racontant les vrais choses de la vie, ne pas donner à lire aux personnes névrosées ou toujours tristes.
Commenter  J’apprécie          41
Ma voix basse

Je suis tombée par hasard sur ce livre... dans ce livre ! Je l'ai trouvé tout simplement merveilleux, de poésie, de vérité, de simplicité, de douceur, de justesse. Animatrice d'ateliers d'écriture, j'ai proposé aux participants de répondre aux questions de Régine Vandamme, des questions qui en apparence banale ont permis aux uns et aux autres de libérer toute leur créativité... et leur intimité. Car c'est un livre intimiste avant tout.

Jamais on ne se lasse de cette construction littéraire sur la base d'anaphores. Le titre "Ma voix basse" est si justement trouvé. Bref, je recommande et j'ai soif de découvrir d'autres livres de cette auteure.
Commenter  J’apprécie          20
Bruxelles Midi

Suite à ma première incursion chez les auteurs de nouvelles wallonsavec "entre chien et loup" voilà un second recueil, toujours chez Onlit, toujours gratuit et toujours en version électronique.



10 nouvelles, éditées en 2012, dont le thème commun est "Bruxelles Midi" (le nom d'une des gares de Bruxelles, la gare "internationale" en fait, celle où arrivent les Thalys). Cette fois ce n'est pas un recueil lié à un concours comme " entre chien et loup", donc pas de prix à la clef. On y suit donc badauds, voyageurs, prostituée, SDF.. dans une gare la plupart du temps prise comme allégorie de la rencontre, du déplacement.. ou de l'immobilisme au contraire, de la fin du voyage pour une SDF qui ne peut pas aller plus loin par exemple.



Au final, j'ai moins apprécié ce recueil que Chien et Loup. Le thème de la gare - et une gare très précise en plus- est plus limité sans doute, donc on a moins d'approches différentes, la preuve est que les 2 nouvelles que j'ai préférées sont celle sur le rat et celle sur le meurtrier. Enfin, j'ai lu le recueil le mois dernier, et ce sont les seules (avec transactionencours) dont j'ai encore une net souvenir.. j'ai du feuilleter à nouveau les autres pour en parler, alors que je me souviens pas mal de celles de l'autre recueil.. La plupart de celles-là sont plus anodines. Je déteste dire quelque chose comme ça, mais voilà, pour 7 nouvelles sur 10; la sauce n'a pas pris: trop attendu, allégoriques, mais d'une allégorie peu surprenante.. donc, je conseille plutôt Chien et Loup à ceux qui voudraient tenter l'un des deux recueils.



(pour le détail des nouvelles, suivre le lien ci-dessous)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          20
Le bureau des secrets professionnels

Dominique Costermans et Régine Vandamme ont récolté pendant deux ans des histoires vécues au travail. Ciselées comme des nouvelles, elles sont toutes matière à roman. Un kaléidoscope de notre société.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
Commenter  J’apprécie          00
Feu

Dès les premières pages, alors que le compte à rebours commence, l’auteure ayant donné à chaque chapitre l’heure précise des événements en cours en guise de titre, on sait que ça va mal finir. La vie dissolue du personnage principal, Hugues, qui fait office de narrateur omniscient s’adressant à lui-même en se tutoyant, n’est qu’une suite de fuites. Ex-journaliste, ex-mari, ex-père de famille, ex-concubin, ex-lui-même, il n’a plus rien devant lui qu’une poignée de pilules, des cigarettes et des bouteilles d’alcool pour venir à bout de ses journées inlassablement identiques, sans issue de secours. Seule sa mère semble encore croire qu’il sortira de sa désespérance et de sa procrastination alors que même son miroir lui dit le contraire. Tout comme son linge sale accumulé et éparpillé.



Chaque chapitre est à la fois un constat double : les gestes effectués à cette minute précise (chemise qu’il enfile, verre qu’il se sert, achats, etc.) et les souvenirs dans lesquels il plonge. Sa vie avec Marie. La mort de son père. La naissance de son quatrième enfant. Ses rêves de devenir écrivain. Mais il est trop tard pour rêver, pour imaginer que demain la vie sera différente. Et si Hugues ne le comprend pas tout de suite, le lecteur lui le sait. Lui qui le suit pas à pas et qui a envie de le secouer même s’il sait que ce geste serait vain. Comme il sait que tout ça finira mal grâce à la savante construction de Régine Vandamme dont j’avais tant aimé À voix basse, laquelle sait petit à petit nous mener vers l’inéluctable.



Un roman réussi à tous les points de vue, mais dans lequel ne pas plonger si vous ne vous sentez pas apte à lire ce à quoi peut ressembler la déchéance d’un être humain.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          00
Ma voix basse

Rares sont les écrivains qui nous laissent véritablement entrer dans leur intimité. Rares sont ceux qui se donnent en écrivant comme le fait Régine Vandamme dans Ma voix basse.



Brugeoise de naissance, journaliste, puis chargée de projets chez Casterman et directrice de la maison de la culture de Tournai, Régine Vandamme avait le parcours tout désigné pour devenir écrivaine, ce qu’elle a fait pour souligner ses 40 ans en 2001, puis éditrice, ce qui est tout récent avec la fondation des éditions de l’Estuaire.



Amoureuse des livres comme peu, elle livre dans ce récit ses lectures, ses rêves, ses interrogations, sa vie de femme, de mère, d’épouse, ses liens avec sa mère, sa passion pour le chocolat, ses bribes de vie, sans censure, sans restriction, sans mesure. On aime le style ou pas. Parce qu’il y a dans Ma voix basse des questions et des énumérations, s’il faut en définir le contenu. Et que ça.



Mais quelles questions. Quelles réponses aussi. Quel voyage en soi exceptionnel que celui de Régine Vandamme. Le sien, dans un premier temps, mais aussi le nôtre. Car chaque question, chaque réponse constituent des entrées sur nos propres questions, sur nos vérités ou nos doutes.



Des questions comme À quoi tu penses?, Où vas-tu? ou Qu’est-ce que tu cherches?, pour n’en nommer que trois des dix-neuf qui servent de titres aux chapitres. Et des réponses troublantes, des phrases fortes ou toutes simples mais qui rejoignent.



J’ai envie de dire que la nuit est un climat en soi. Je ne sais pas si les écrivains se comportent comme des personnages de roman dans la vie de tous les jours. J’aime les titres des livres de Jean-Paul Dubois et de Thomas Gunzig. Je cherche du doigt sur la carte de ma vie le chemin de l’insouciance.



Quelques phrases. Mais il y en aurait tant à extraire. Tellement qui me séduisent ou me questionnent à mon tour. Quel tour de force que Régine Vandamme en son jardin. Quelle générosité sans complaisance, aussi.



À lire, à relire. Et à partir d’une phrase, écrire. À voix basse. Pour trouver aussi la mienne.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Régine Vandamme (74)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
96 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}