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Voilà comment ça commence:

En juin 1914, Raymond Poincaré est président de la République. C’est un radical de la tendance opportuniste rebaptisée progressiste au début des années 1890. Le changement de nom a permis à ces modérés de se poser en « hommes nouveaux » un grand classique de la politique politicienne. La constante de ces gens-là, c’est l’absence de convictions, illustrée par la métaphore du radis – rose à l’extérieur, blanc à l’intérieur et toujours près de l’assiette au beurre. Farouche tenant de l’ordre établi, Raymond s’est fait un nom à la Chambre des députés en déclarant avec conviction qu’il n’y aura pas d’impôt sur les revenus en France, non, jamais. C’était en 1895. Vingt ans auparavant, Thiers avait dit la même chose en ajoutant : tant que je serai vivant. Poincaré n’a pas eu cette prudence.

Comme beaucoup de Français, il pense toujours à la ligne bleue des Vosges sans en parler jamais, et rêve de sentir en lui couler un sang de héros en boutant les teutons outre-Rhin. Son modèle, c’est Bismarck, qui voulut faire la guerre à la France sans avoir à la lui déclarer. Guillaume de Prusse II y était opposé, prévenu qu’il avait été que si jamais il levait l’épée, il aurait toute l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, contre lui. Bismarck s’arrangea alors pour que ce fût Napoléon III qui déclarât la guerre à la Prusse. Un coup de maître qui fait l’admiration de Poincaré.

Au début de l’année 1914, dans son bureau élyséen, Poincaré tâte le terrain en faisant écrire un articule par Paul Bourget, son ami et voisin à l’Académie française. La guerre est sainte et régénératrice ! Oh, la belle tirade d’un Racine des boulevards invoquant le destin tragique des Nations. La formule rencontre un franc succès et donne à Raymond cette idée folle : faire mieux que Bismarck ! Plutôt que d’amener l’Allemagne à déclarer la guerre à la France, s’arranger pour que la Russie déclare la guerre à l’Allemagne, laquelle ne manquerait pas, ensuite, de déclarer la guerre à son alliée, la France ! Au 10 rue de Babylone, sa deuxième épouse, Henriette, la cinquantaine un peu avachie, lui gazouille que des nombreux hommes qu’elle a connus, c’est sans conteste lui le plus machiavélique dans le genre pas évident du billard à trois bandes. Pourquoi ne pas ne pas profiter de l’été pour faire une sympathique croisière en Baltique ? lui souffle-t-elle à l’oreille. Ce serait l’occasion rêvée pour rendre innocemment visite au Tsar de toutes les Russies sur l’air de Tiens, je passais par là alors je suis venu vous serrer la pince !
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"Je ne veux pas être contrarié, je veux être libre !" Combien de fois, toute long de sa vie, Alexandre ne l'a-t-il pas répété ? "La liberté n'a pas de prix !" hurle-t -il à sa mère. "Mais elle a un coût" répond-elle froidement.
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Si la loi de MoÏse n'avait pas élevé entre les Juifs et les Porcs un mur d'airain, nul doute que les premiers n'eussent mieux aimé faire la Pâques avec un jambon de Bayonne plutôt qu'avec un Agneau de Bethléem
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