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3.36/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bayonne , le 05/07/1962
Biographie :

Régis Lefort est un poète et écrivain français né à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 5 juillet 1962.

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Powered by Restream https://restream.io/ Avec Marielle Macé, Regis Lefort, Béatrice Bonhomme & Valérie Rouzeau en duplex Lecture par Clémence Azincourt, Jacques Bonnaffé, Léon Bonnaffé & le petit Paulo « Ce qui se fait entendre est aussi la poésie de Valérie Rouzeau,, entre nos récepteurs et son espièglerie, à nous de l'attraper. C'est simple comme Carême (Maurice…), savant comme Roubaud et fouillé comme Desnos, sans fin sans fond comme qui vous voudrez. Par la mouvement les souffles, son ombre persistante. » » Jacques Bonnaffé Voilà près de trente ans que Valérie Rouzeau (née en 1967) a décidé de vivre en poésie, de ses révoltes et de sa plume. Elle a attiré l'attention des lecteurs après la publication en 1999 de Pas revoir, son recueil de deuil. Depuis, parallèlement à ses ouvrages de poésie, elle traduit notamment des poèmes de Sylvia Plath, de Ted Hughes et de William Carlos Williams. Lauréate du prix Apollinaire en 2012, elle compte parmi les voix contemporaines les plus attachantes. Le revue Nu(e) lui consacre un numéro complet à l'occasion de la sortie de Éphéméride aux éditions de la Table Ronde. À lire – Valérie Rouzeau, Éphéméride, La Table Ronde, 2020 – Revue NU(e), Valérie Rouzeau, n°70, coordonné par Régis Lefort, avec la collaboration de Béatrice Bonhomme et Danielle Pastor, 2020. Disponible en ligne sur Poezibao.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LE TEMPS AVAIT PASSÉ…


     Le temps avait passé.  La peau aurait pu se friper
comme l’azur.  Et sans doute l’air était-il pour quelque
temps encore  comme empreint  d’une  épaisseur qui
l’empêchait de respirer.  Mais il était  parvenu  au lieu
d’herbe. Ou plutôt au rocher de l’enfance, là où lui avait
poussé la colonne d’air. Là où l’impulsion première, il s’en
souvenait, lui avait rendu la liberté. Depuis, l’errance avait
été sa loi, ou plutôt comme une nécessité selon laquelle son
œil s’attachait à chaque fois à ce qui précédait sa vision. Il
était devenu  l’aigle de son enfance,  l’aigle au collier de
perles. Son vol dominait, d’une beauté, d’une majesté sans
pareilles, l’espace ouvert d’un désert au-dessous. Le vent
sifflait et soufflait  sous ses ailes.  Il changeait  d’altitude
selon sa puissance, sa chaleur, le bruit tumultueux ou doux
qui le menait toujours plus loin. Ainsi porté par une forme
de pureté et d’innocence, il écartait la possibilité d’une elle.
Il  connaissait  maintenant  l’ordre  des  particules,  la
poussière sous le soleil,  le mouvement  elliptique de la
mémoire et l’incroyable fleuve du temps où jamais plus
un corps ne tomberait.
...
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                  Elle parcourait l’immensité…



                Elle parcourait l’immensité. Toute l’immensité. Celle
des forêts et des plaines désertes. Celle du cœur et celle de
l’âme. Parfois, elle oubliait sa solitude caressant le tronc.
d’un arbre jeune et frêle. Parfois elle se cognait à la plus
dure loi. Ce qui heurtait le pas musical de la bête avec
laquelle elle faisait corps ressemblait à la ronce des voyelles.
C’était un goût âpre sous la langue à mystère. On ne
pouvait que s’y prendre la gorge et éructer. Elle parvenait
toujours à s’en extraire. Elle retournait aux vierges contrées
où le chant est comme l’éveil enthousiaste du jour sur la
blancheur des nénuphars. L’éclat du son encourageait au
galop. Il rythmait le paysage jusqu’à la dénudation. Elle
pouvait y lire la douceur évanescente des senteurs sauvages
et accrocher à son front la fleur spirituelle. La liberté venait
dans son regard et son souffle rejoignait, animal, les
naseaux fumants lancés droit devant à toute allure.
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                      Dans l’élégance du galop…



                      Dans l’élégance du galop, elle formait le rythme
total, nouant son âme à la langue harmonique. Au contraire
d’un chant vibratoire, elle devenait l’absente de tout chant,
à la fois suave et élémentaire. Elle insufflait dans la pensée
une pureté expansive qui gagnait l’infini comme l’arabesque
éternelle. Son pas chorégraphique élargissait le désir par le
milieu des côtes, au point où le sternum rencontre le plexus
solaire. Le poumon ralentissait, la voix baissait à la onzième
syllabe du chant, l’apaisement allait vers la dissolution des
peines. L’incorporation devenait ainsi lumineuse jusqu’à
l’acquiescement. La danse chevaline se métamorphosait en
espace silencieux, courbé dans ses angles par la douceur
lyrique. Pas une lueur d’orage n’aurait pu enfreindre sa loi.
Fleur intuitive du mouvement, elle s’élançait à nouveau,
fidèle à la mélodie de la terre. Tout s’équilibrait de l’instinct
foudroyant et du bégaiement.
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Mais il parcourait, là était l'essentiel.

*

En effet, je n'ai rien à raconter ni rien à dire. Et pourtant, il faut que ça se dise, que ça s'écrive. Ce que j'écris vient d'une impérieuse nécessité.

*

L'écriture doit être aussi corporelle que possible (…) La présence, c'est cela, c'est être tout entier non pas dans le poème, mais le poème. La présence c'est ma voix et la voix de l'autre, ta voix en moi par la mienne, tressée, unie, première. Etre un poème, être le poème, être dans son mouvement, dans son sillon, ne possède pas exactement, ni d'abord, une intention esthétique. Rien ne préoccupe le poète qu'écrire-vivre.
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Rien n'est plus grand que ce qui est tombé, dirait Victor Hugo à la vue du bois mort. Rien n'est plus grand, plus beau, plus terrifiant que l'arbre comme l'homme abattu et roulé à la mer. Le sel chaud s'en empare, blanchit le bois séché, rougit le corps noyé, fracture la matière qui, morte, aux mille éclats, se perd comme une larme, qu'on n'envisage pas si l'on veut être honnête. Le long des côtes bleues, le long des océans scintillent ces morceaux de lumière agile, des branches inouïes et dans la dispersion, l'arbre mort dépecé en destin malhabile, l'homme mort et jeté aux courants de l'airain. Vient le rêve de cœur et dans nulle autre cage, l'image qui obsède, trouble de son aloi. On aime à observer en silence le bois, on attend, on attend jusqu'à la nuit venue. On cherche alors un arbre, un homme qu'on connaît, on s'invente un pays, on sent son corps rendu à l'arête de vivre. Le temps poisson s'arrête, le temps peut-être est mort. Quelque chose ruis-selle, homme de bois perdu, et naît dans ton poème, dans le corps endormi.
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