Le libraire était assez mélancolique, c'est vrai, mais il s'en accomodait.
Il ne voyait pas très bien comment garder un moral d'acier au milieu de tous ces livres, de toutes ces histoires, de toutes ces pensées, de toutes ces vies. Il enviait, dans ses pires moments, les vendeurs de voitures.
Sans trop y croire.
Car le libraire enviait surtout, non pas les auteurs, mais les personnages des livres qu'il lisait. Et il n'avais jamais lu de livre où le héros était un vendeur de voitures.