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3.08/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Briey , le 22/02/1962
Biographie :

Rémi Checchetto est un écrivain français, dramaturge et poète.

Depuis plus de 15 ans il écrit en compagnie avec des metteurs en scènes, des comédiens, des musiciens, des photographes, des danseurs, des plasticiens , des éditeurs...

Il a écrit une quinzaine de textes de théâtre mis en scène par Hélène Gay, François Lazaro, Gilbert Meyer, Henri Uzureau, François Mauget, Didier Ruiz, Jean-Paul Rathier, Bernard Beuvelot, etc.

Parallèlement à son travail d'auteur, Rémi Checchetto dirige des ateliers d'écriture. Il donne régulièrement des lectures performances de ses œuvres et a publié quelques 20 livres.

L'auteur publie en septembre 2018 " Laissez-moi seul " aux éditions LansKine.

site officiel : https://checchetto.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/remichecchetto

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Source : chartreuse.org
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RÉMI CHECCHETTO - PARTIR, ARRIVER, NAVIGUER ET AUTRES CONSTRUCTIONS PAS FATALEMENT INTEMPESTIVES Lecture par l'auteur & Louis Sclavis (clarinette & saxophone) Le départ, l'exode, la faim, le désir, une humanité depuis ses origines, une place où être, une nouvelle langue à apprendre, la vie à continuer, à construire toujours... Partir, naviguer, arriver et autres constructions pas fatalement intempestives évoque les longues migrations de l'humanité poussées par la peur, la guerre mais aussi la curiosité, le désir de voir ailleurs dans le mouvement même de la civilisation. À lire – Rémi Checchetto, Partir, arriver, naviguer et autres constructions pas fatalement intempestives, éd. Lanskine, 2020.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
expirer...



expirer
et souffle vient du temps, des saisons
de la marche dans le temps, dans les saisons
des lumières, des sons et parfums durant la marche
   dans le temps et les saisons, d’un hourra, d’une
   lueur incrédule à tout faible soupir, d’un appel long,
   d’un murmure
souffle est une cage qui s’ouvre en grand au marché
                                      aux oiseaux
et souffler au clair de lune
souffler et les braises s’allument
souffler plus long, plus long longtemps que les poumons
                                        ne le peuvent
souffler long longtemps, vaste vastement
[…]
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ALORS LA ROUTE […] PUIS VINT LA MER…


Extrait 2

puis


puis vint la mer, la mer qui n’était pas la terre de mes appels, la
mer non pas pour que j’y élise domicile mais afin que je m’y
perde, la mer non pas mon étonnement et ma joie mais ma
fragilité, ma fragile fragilité, la mer devant moi, autour de moi,
devant, derrière, à droite, à gauche, au-dessus, oui, la mer était
aussi au-dessus de moi, en moi aussi, entrant par la bouche, les
narines, les yeux, les oreilles, chacun des pores de ma peau, par
chacune de mes pensées d’alors


la mer et mon reflet brisé par elle, et mon monde morcelé,
noyé dans son écume, la mer qui n’était pas pour moi, nulle
mer n’est pour celui qui n’a pas de terre ferme


et j’étais une pierre, une pierre qui réclamait la mer pour ses
obscurités, une pierre que sollicitait le monde afin que le
monde m’oublie


je me suis tenu là, préparant ma mort


[…]
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Extrait 2


Et quand tout, tout se touche de tellement trop près, quand
tout, tout est en nickel ordre, impeccable pas une poussière
à souffleter, pas un mot à redire, lorsque c'est la perfection
et l'harmonie et le calme tout est calme et l'excellence tout
est parfait, mirobolant, mirifique, où est-elle la place pour
être chimérique ? comment se faufiler pour passer dans les
imaginations, pour s'avancer dans les explorations vers les
trouvailles ? comment peut-on ne serait-ce que tendre les
yeux en avant afin que quelques mots nouveaux puissent
venir et les suivre ? où est-il l'espace de l'instable ? où est-il
le lieu de la chute, celui des pertes et des déficits ? où est-
elle la contrée de l'affamé ? où se tient-il le manque ? où
se tient-elle, en quelle terre se terre-t-elle la solitude ?
quand manquerons-nous à nouveau de mots ?
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Extrait 4


Et maintenant cette évidence, cette évidente évidence qui arrive,
tombe, monte maintenant, que maintenant, mais maintenant, ce
n'est pas passer la montagne qu'il faut, c'est entrer dans la monta-
gne qui est nécessaire, y aller en taupe avisée et obstinée, autant
que possible, en coureur de fond, en boulet de canon que ni la fa-
tigue ni le découragement ni le doute ne guettent, être le vivant
avisé, ne pas baisser la tête, ne pas la rentrer dans les épaules, se
présenter droit, bras écartés, poitrine exposée, tous les sens ou-
verts, tous les désirs offerts, être vif sur le chemin vif ; être vif puis-
que c'est cela qui rend le chemin vif, qui permet au chemin d'ac-
céder aux vœux, de sortir de la montagne et d'entrer dans l'ébloui-
ssement, l'écarquillement, même si en nous fatigue, même si corps
usé, cœur rapiécé
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Extrait 3


Ne pas se retenir, ne plus, ne pas, plus se tenir ni aux branches
ni à soi, ni au temps ni à l'estime de soi, et se laisser aller, autant
que possible, et se perdre les mains dans nos alentours et même
dans les circonférences lointaines, et s'éloigner dans nos vagues
idées et dans nos confuses pensées et dans notre boussole débou-
ssolée, chanceler là puis se désarçonner, oui, et être celui qui tom-
be, se perd, pour commencer être celui qui se perd de vue et se
perd d'ouïe et se perd d'affection, oui, ne plus se côtoyer, ne plus
se parler et s'entendre affirmer, ne plus, et peut-être qu'une autre
voix en soi, et sans doute qu'un nouvel événement, juste un seul
élan inconnu de nos lignes de vie, de nos empreintes, peut-être,
c'est ça, ainsi, et un jour l'autre saluer chapeau bas comme il se
doit un autre que soi en soi
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Extrait 1


Quant à l'eau froide, on ne négligera jamais que l'eau froide a
du bon et qu'elle est parfois préférable au gué les pieds au sec,
c'est qu'elle est une solution pour passer à autre chose, pour
faire passer les idées à autre chose, pour se les changer en se
les remettant à l'endroit, à l'endroit même où elles ont de bien
belles bien bonnes idées, où elles sont de bien belles bien bon-
nes idées qui nous remettent à l'endroit, plus cul par dessus tête
ou tête dans le sable ou tête dans le corbillard, c'est pourquoi on
ne négligera pas l'eau froide, tout au fond il y a des herbes, ça
nous met de la souplesse dans les yeux jusque dans les méninges,
et puis l'eau froide est douce et tendre, et alors là plonge ! nage !
nage ! et songe ! songe dans les mousses où zéro frousse fin de vie
que nenni !
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Très grand gel
sur tout du monde
sur les terres plates ou rondes
brunes ou jaunes ou vert tendre et croissant
très grand gel sur les arbres dodus ou sur les arbres à pics
sur les genêts, sur les nénuphars, les fraîches tulipes, au cœur des bosquets
très grand gel jusque dans la moelle des profondes forêts
très grand gel sur les chemins, les routes larges et droites
dans les corbeilles, sur les rues, dans la clairière
sur les toits, dans les herbes
sur les meules, entre les griffes des chats, dans la gueule du chien
très grand gel sur les fils à haute tension, dans la serviette, le catalogue
très grand gel qui a arrêté les ailes des oiseaux et celles des moulins
(…)
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de leur côté les mains se souviennent...



de leur côté les mains se souviennent
bien sûr qu’elles ont leurs souvenirs
bien sûr que leurs souvenirs ne sont pas les souvenirs
                        dont on se souvient seul
seules les mains sont capables de retrouver
et cela revient, et les mains allant progressent,
   redécouvrant fur et à mesure ce qui n’était plus là
   et est toujours là
vie errante des mains
vie savante des mains
vie par cœur des mains
c’est là
c’est ça
et souffler LA MÉMOIRE DES MAINS
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là, ici même
les larmes ne rincent, les larmes sont hautes, elles ombrent,
couleur d’ombre et odeur d’ombre et froid d’ombre et gestes
clos et dehors plus, les larmes ne sont nul prisme à travers quoi
voir autrement, distinguer autre chose, apprivoiser quoi que ce
soit, arrêter les invasions, les mélanges écrasants, les écartements
exténuants, privés de lumière les yeux ne dégagent aucune lueur
en avant d’eux, afin de un peu encore voir quoi, les larmes bou-
chent, noient de noir soupe à tenter de touiller afin de savoir quoi,
à essayer de mastiquer dans la tentative de mais quoi ?
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C’est que tout du passé monte
toutes les années passées viennent
en images et en sons d’un coup
toutes les armées des années montent
arrivent en un galop qui n’a de cesse de marteler la terre au plus fort
n’a de répit de s’amasser, s’amalgamer au plus compact
se tiennent là en rangs serrés, les armées des années
barrent le passage,
et nous ne pouvons plus mettre les pieds de nos yeux sur ce qui est là
tandis que nous n’entendons plus que le très grand rire de très grand gel .
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