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3.9/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nogent-le Rotrou , 1528
Mort(e) à : Paris , 1571
Biographie :

Poète français.
Ami de Ronsard (qui nous apprend lui-même dans une élégie "...que Belleau et Ronsard n'estoient qu'un,- Et que tous deux avaient un mesme coeur commun".) il compta, dès 1554, parmi les membres de la Pleïade et en était, selon Ronsard, le septième astre.
Sa traduction , en 1556, des " Odes" d'Anacréon porte la marque d'un talent délicat et raffiné qui convenait bien à pareille entreprise. La même année, il publie de "Petits hymnes de son invention",où il décrit aussi bien le corail que la tortue ou le papillon.
En 1565 paraît sa "Bergerie", un ensemble de poèmes relatant la vie de la nature, reliés par des passages en prose.
En 1576, paraissent 3 oeuvres: une traduction du "Cantique des Cantiques" et de "L'Ecclésiaste" et surtout "Les Amours et nouveaux eschanges des Pierres précieuses et propriétés d'icelles", où, dans la traditions des lapidaires du Moyen-Age, sont évoqués, par une heureuse synthèse entre la poésie et la science du temps, les mythes attachés à chaque pierre mais aussi leurs diverses propriétés.
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Source : Wikipedia
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Rémy BELLEAU — Le septième astre de la Pléiade (Chaîne Nationale, 1953) L’émission « Les petits renaissants », par Marcel Lupovici, diffusée sur la Chaîne Nationale le 21 novembre 1953. Guitare : Mildred Clary.


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Rémi Belleau
MAI VANTERA SES FRAICHEURS

May vantera ses fraischeurs,
Ses fruits meurs,
Et sa féconde rosée,
La manne et le sucre doux
Le miel roux
Dont sa grâce est arrosée.

Mais moy je donne ma voix
À ce mois,
Qui prend le surnom de celle
Qui de l'escumeuse mer
Veit germer
Sa naissance maternelle.

Du recueil La première journée de la bergerie - 16ème siècle
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Avril


Avril, l’honneur et des bois
Et des mois,
Avril, la douce esperance
Des fruits qui soubs le coton
Du bouton
Nourrissent leur jeune enfance ;

Avril, l’honneur des prez verds,
Jaune, pers,
Qui d’une humeur bigarrée
Emaillent de mille fleurs
De couleurs
Leur parure diaprée ;

Avril, l’honneur des souspirs
Des zephyrs,
Qui, soubs le vent de leur aelle,
Dressent encore es forests
Des doux rets
Pour ravir Flore la belle ;

Avril, c’est ta douce main
Qui du sein
De la nature desserre
Une moisson de senteurs
Et de fleurs,
Embasmant l’aer et la terre.

Avril, l’honneur verdissant,
Florissant
Sur les tresses blondelettes
De ma dame, et de son sein
Tousjours plein
De mille et mille fleurettes ;

Avril, la grace et le ris
De Cypris,
Le flair et la douce haleine ;
Avril, le parfum des dieux
Qui des cieux
Sentent l’odeur de la plaine.

C’est toy courtois et gentil
Qui d’exil
Retire ces passageres,
Ces arondelles qui vont
Et qui sont
Du printemps les messageres.

L’aubespine et l’aiglantin,
Et le thin,
L’oeillet, le lis et les roses,
En ceste belle saison,
A foison,
Monstrent leurs robes écloses.

Le gentil rossignolet,
Doucelet,
Decoupe dessoubs l’ombrage
Mille fredons babillars,
Fretillars
Au doux chant de son ramage.

C’est à ton heureux retour
Que l’amour
Souffle à doucettes haleines
Un feu croupi et couvert
Que l’hyver
Receloit dedans nos veines.

Tu vois en ce temps nouveau
L’essaim beau
De ces pillardes avettes
Volleter de fleur en fleur
Pour l’odeur
Qu’ils mussent en leurs cuissettes.

May vantera ses fraischeurs,
Ses fruicts meurs
Et sa feconde rosée,
La manne et le sucre doux,
Le miel roux,
Dont sa grace est arrosée.

Mais moy je donne ma voix
A ce mois,
Qui prend le surnom de celle
Qui de l’escumeuse mer
Veit germer
Sa naissance maternelle.
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Rémi Belleau
DESCRIPTION DU PRINTEMPS


Voyez comme à l’entrée
Du Printemps gracieux
La brigade sacrée
Des Grâces et des Dieux,
Le giron et le sein
Porte, de roses plein ?

Voyez comme les ondes
De l’écumeuse mer
Et les rides profondes
Commencent à calmer ?
Et cent sortes d’oiseaux
Se jouent dans les eaux ?

Voyez comme la grue
Est déjà de retour ?
Et le soleil sans nue
Nous allume le jour,
Et chasse l’ombre épais
Du trait de ses beaux rais ?

Voyez en apparence
Nos journaliers labeurs
Comme la terre avance
Et enfante ses fleurs ?
Voyez arbres fruitiers
Poindre, et les oliviers ?

Voyez comme on couronne
La vineuse liqueur,
Quand l’attente fleuronne
Du grain, en sa verdeur,
Sous les ombres issants
Des rameaux verdissants ?
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LA PIERRE AQUEUSE


C’était une belle brune
[…]

Pierre toujours larmoyante,
À petit flots ondoyante,
Sûrs témoins de ses douleurs ;
Comme le marbre en Sipyle
Qui se fond et se distille
Goutte à goutte en chaudes pleurs.

Ô chose trop admirable,
Chose vraiment non croyable,
Voir rouler dessus les bords
Une eau vive qui ruisselle,
Et qui de course éternelle,
Va baignant ce petit corps !

Et pour le cours de cette onde
La pierre n’est moins féconde
Ni moins grosse, et vieillissant
Sa pesanteur ne s’altère :
Ains toujours demeure entière
Comme elle était en naissant.

Mais est-ce que de nature
Pour sa rare contexture
Elle attire l’air voisin,
Ou dans soi qu’elle recèle
Cette humeur qu’elle amoncelle
Pour en faire un magasin ?

Elle est de rondeur parfaite,
D’une couleur blanche et nette
Agréable et belle à voir,
Pleine d’humeur qui ballotte
Au dedans, ainsi que flotte
La glaire en l’œuf au mouvoir.

Va, pleureuse, et te souvienne
Du sang de la plaie mienne
Qui coule et coule sans fin,
Et des plaintes épandues
Que je pousse dans les nues
Pour adoucir mon destin.
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PETITES INVENTIONS


L'OMBRE

Estant au frais de l'ombrage
De cest ormeau refrisé
Sur les plis de son fueillage,
D'un beau sep favorisé,
D'un beau sep qui l'entortille,
Et qui de grace gentille
A son tige éternisé,

 Et prenant l'haleine douce
D'un doux Zephyr voletant
Qui de mignarde secousse
Un doux soupir va soufflant,
Je suis contraint en eschange
De te chanter la louange
De cest Ombre tremblotant.

 Ombre gentil, qui moderes
Sous une fresche douceur
Les plus ardentes coleres
Du ciel, estant en chaleur,
Et les plus chaudes haleines
Que reçoivent point les plaines
Du Soleil en son ardeur,

 D'une couleur ombrageuse
Tu contrefais le portrait
Que la main industrieuse
De la Nature portrait :
Tu contrefais en nuage,
De tout aparant visage
D'un noir brun, le premier trait.

 C'est toy, qui retiens en bride
Des heures le glissant pas,
Et l'inconstance du vuyde
Qui mesures aux compas :
C'est toy qui brunis et voiles
Le feu brillant des étoiles
Qui rayonne contre bas.

 C'est toy, qui fais que la Lune
Mene au galop ses moreaux
Le long de la lisse brune,
Claire de mille flambeaux :
C'est toy, qui de main maistresse
Pousse'avant la blonde tresse
Du Soleil au fond des eaux.

 C'est toi qui sur l'herbelette
De ton Esté froidureux,
Entens la douce musette,
Et les discours amoureux
Du berger à la bergere,
Lors que la Chienne en colere
Rend ses abois chaloureux.

 Ombre frais je te salüe,
Je te salüe, ô l'honneur
De la crinière fueillüe
Des bois, et de la fraîcheur,
Et des Antres solitaires :
Les plus loyaux secretaires
De ma plaintive langueur.
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LA PIERRE DU COQ
DITTE GEMMA ALECTORIA

A la France.



  Tesmoin ce luteur indomtable,
Ce fort Milon inexpugnable,
Qui remparé de la vertu
De ceste pierre, pour sa gloire
A tousjours gagné la victoire,
Quelque part qu'il ait combatu.
  On dit plus, que ci*l qui la porte
A l'esprit net, la grace accorte
De bien dire, et qu'en rechaufant
La froide glace de son ame,
Des fieres rigueurs de sa Dame
En fin demeure triomphant.
  Dedans la bouche elle modere
La soif qui bruslant nous altere :
Elle est noirastre, ou de couleur
De crystal : et point ne s'en treuve
Qui retienne plus qu'une febve
Ou de longueur ou de grosseur.
  Fay que la race surnommee
De ton nom, dont la renommee
Est esparse par l'Univers,
N'altere jamais la puissance
Qu'elle a quise** par sa vaillance,
Par force et par assauts divers.

*cil : celui
** quise : participe passé verbe querir ou querre, aller chercher, rechercher.

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Ah pensers trop pensés, donnez quelque repos
Quelque trêve à mon âme, et d’espérances vaines
Favorisez au moins mes emprises hautaines,
Et me faites changer quelquefois de propos !

Vous sucez à longs traits la moelle de mes os,
Vous me séchez les nerfs, le poumon et les veines,
Vous m’altérez le sang, et d’un monde de peines
Fertile renaissant, vous me chargez le dos.

Si je suis à cheval, vous vous jettez en croupe,
Si je vogue sur mer, vous êtes sur la poupe,
Si je vais par les champs, vous talonnez mes pas.

Ah pensers trop pensés, si vous n’avez envie
De me laisser goûter les douceurs de la vie,
Avancez je vous prie l’heure de mon trépas !
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LE VER LUISANT DE NUIT


Jamais ne se puisse lasser
Ma Muse de chanter la gloire
D’un Ver petit, dont la mémoire
Jamais ne se puisse effacer :
D’un Ver petit, d’un Ver luisant,
D’un Ver sous la noire carrière
Du ciel, qui rend une lumière
De son feu le ciel méprisant.

Une lumière qui reluit
Au soir, sur l’herbe roussoyante,
Comme la tresse rayonnante
De la courrière de la nuit.
D’un Ver tapi sous les buissons,
Qui au laboureur prophétise
Qu’il faut que pour faucher aiguise
Sa faux, et fasse les moissons.
Gentil prophète et bien appris,
Appris de Dieu qui te fait naître
Non pour néant, mais pour accroître
Sa grandeur dedans nos esprits !
Et pour montrer au laboureur
Qu’il a son ciel dessus la terre,
Sans que son œil vaguement erre
En haut pour apprendre le heur
Ou de la tête du Taureau,
Ou du Cancre, ou du Capricorne,
Ou du Bélier qui de sa corne
Donne ouverture au temps nouveau.

Vraiment tu te dois bien vanter
Être seul ayant la poitrine
Pleine d’une humeur cristalline
Qui te fait voir, et souhaiter
Des petits enfants seulement,
Ou pour te montrer à leur père,
Ou te pendre au sein de leur mère
Pour lustre, comme un diamant.
Vis donc, et que le pas divers
Du pied passager ne t’offense,
Et pour ta plus sûre défense
Choisis le fort des buissons verts.
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LA PIERRE AQUEUSE


C’était une belle brune
Filant au clair de la lune,
Qui laissa choir son fuseau
Sur le bord d’une fontaine,
Mais courant après sa laine
Plongea la tête dans l’eau,

Et se noya la pauvrette
Car à sa voix trop faiblette
Nul son désastre sentit,
Puis assez loin ses compagnes
Parmi les vertes campagnes
Gardaient leur troupeau petit.

Ah ! trop cruelle aventure !
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau
Sacré pour son hyménée,
Qui l’attendant, l’a menée
Au lieu du lit, au tombeau.

Et vous, nymphes fontainières
Trop ingrates et trop fières,
Qui ne vîntes au secours
De cette jeune bergère,
Qui faisant la ménagère
Noya le fil de ses jours.

Mais en souvenance bonne
De la bergère mignonne,
Émus de pitié, les dieux
En ces pierres blanchissantes
De larmes toujours coulantes
Changent l’émail de ses yeux.

Non plus yeux, mais deux fontaines,
Dont la source et dont les veines
Sourdent du profond du cœur ;
Non plus cœur, mais une roche
Qui lamente le reproche
D’Amour et de sa rigueur….
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LA PIERRE DU COQ
DITTE GEMMA ALECTORIA

A la France.


OYSEAU qui de garde fidelle
Dessillé fais la sentinelle
Sous le silence de la nuict,
Réveillant d'une voix hardie
La troupe de somme engourdie
Et de paresse, à ton haut bruit.
  Oyseau à la creste pourpree
Compagnon de l'Aube doree,
Trompete des feux du Soleil,
Qui te perches à la mesme heure
Qu'il plonge en mer sa cheveleure
Pour se rendre alaigre au travail.
  N'estoit-ce assez que l'arrogance
De vostre oeil domtast la puissance
Et l'ire des Lions plus fiers,
Sans que pour la vaillance acquerre
S'endurcist encor ceste pierre
Au ventre creux de vos gesiers ?...
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Errare humanum est

Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

Maurice Ravel
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