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Citation de JulienDjeuks


Cependant l'historien, ici, ne voudrait pas mélanger les époques. Et toujours le danger est de forcer le trait. Autant et plus que les deux autres H., Horla fut un jeune chien insupportable – insupportable même, et surtout, et presque exclusivement, pour ce maître qu'il allait tant aimer. Il ne faisait que des bêtises. Mais il n'était pas facile de démêler ce qui, dans ces bêtises, précédait l'amour qu'on a dit, l'ignorait encore, le défiait, le contredisait, le pressentait ou bien en procédait déjà.
C'était un chien qu'on ne pouvait pas laisser seul, même en la compagnie des autres chiens. Il mettait la maison sens dessus dessous – lui ou un autre, bien-sûr : mais il y a de bonnes raisons de penser qu'il prit plus que sa part aux considérables désordres dont cette première période fut marquée.
Chaque fois que le maître devait s'absenter il trouvait en rentrant son logis bouleversé, ses papiers déchirés, ses vêtements en loques, les meubles saccagés et tout ce beau désastre parachevé par les peu savoureuses signatures, largement étalées, qu'il a bien fallu évoquer plus haut, aussi délicatement qu'on a pu. Pour tâcher de circonscrire leurs méfaits, il lui arrivait d'enfermer ses chiens dans une seule pièce, la plus étroite. Mais la catastrophe, d'être plus concentrée, n'en était que plus accablante. (p. 43)
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