AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Renaud Dillies (340)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Alvin, tome 1 : L'héritage d'Abélard

♫ [...] Abélard est parti

S'en est allé dans les cieux vers le ciel

Entouré par une nuée d'abeilles

Et je reste seul aujourd'hui ♫

-Alexis HK - 2010 -

----♪---♫---🐝---⭐---🐝---♫---♪----

"Si tu pleures le passé,

Si tu crains l'avenir,

Accroche toi au présent."

Des pleurs que tu veux retenir

Derrière le voile

souvenir peut devenir

bouquet d'étoiles

ou pénible cauchemar

Tout le monde est différent

sur ce point on est tous pareils

Il est parti ton Abélard ou du cochon

Pauvre Gaston, personne ne répond

les ruches sont vides, ton coeur sans soleil

Que tu choisisses Prudence ou chemins brûlants

Crois la moitié de ce que tu vois

et rien de ce que tu entends

La fin de l'histoire annonce toujours un autre Commencement...



Commenter  J’apprécie          1031
L'émouvantail, tome 1

"Je n'suis qu'un épouvantail

Effrayé par les allumettes,

Les étincelles, les feux de joie"





Un épouvantail qui a du plomb dans l'aile, qui n'épouvante personne est-il encore un épouvantail?

C'est alors un "émouvantail" qui dort avec des oiseaux, les doigts de pieds en éventail...





C'est un drôle d'oiseau cet épouvantail, doué d'émotions, qui ne peut chasser les oiseaux, du champ du fermier, et les empêcher de picorer les graines.

- "Mais, il faut bien que j'en mange, fait un petit oiseau affamé."

-"Mais, ce sont de tout petits oiseaux, ils ont l'air si fragiles.( ils mangent si peu, comme des petits oiseaux...)

-"Crois tu que le fermier trouvera encore ces oiseaux si adorables? Au mieux, tu finiras ta vie, en vieux balai usé que l'on jettera dans la cheminée." lâche le chat, avec des cris d'orfraie, en volant dans les plumes du pauvre épouvantail...

- Glubs, murmure l'épouvantail.





Dialogue difficile entre partenaires sociaux: l'épouvantail, les oiseaux et le patronat ( le fermier...)

Un soir de grand vent, le chapeau de l'épouvantail s'envole. En montant sur un arbre pour le récupérer, l'émouvantail rencontre un... oisillon.





"Je voudrai brûler d'amour pour toi

Les incendies ça prend comme ça

Tant que tu auras besoin de moi

Cette brûlure je la garderai au fond de moi."

L'épouvantail du Magicien d'OZ.
Commenter  J’apprécie          923
L'émouvantail, tome 1

Un grand merci à Babelio et aux éditions de la Gouttière...



Pour éviter que ses récoltes ne soient toutes mangées par les oiseaux, ce fermier décida d'installer dans son champ un épouvantail. Un épouvantail si joliment et si adorablement confectionné que le fermier lui avait donné vie. Habillé de vêtements rapiécés et d'un chapeau de paille, son visage orné d'un sourire, cet épouvantail ne faisait nullement peur aux oiseaux qui picoraient autour de lui. Il avait beau se fâcher, crier ou encore menacer, aucun volatile ne s'envolait. Peut-être que les conseils du chat pourraient l'aider à accomplir son rôle d'épouvantail ?



À quoi est destiné un épouvantail s'il n'est pas capable de faire fuir tous les oiseaux picoreurs de graines ? C'est cette question que se pose cet épouvantail au milieu de ce champ. Renaud Dillies nous plonge une fois encore dans un conte d'une grande délicatesse et d'une rare sensibilité. Ce (trop) court album nous fait découvrir les aventures de ce héros de paille, empli de gentillesse, d'empathie et d'altruisme, qui va devoir comprendre qui il est. Ce conte merveilleux, touchant et vibrant est servi par un trait élégant et une palette de couleurs poétique et subtile, passant des teintes automnales à des tons bleu nuit.

Émouvant...
Commenter  J’apprécie          792
Mélodie au crépuscule

Élégamment vêtu d'un costume surmonté d'un noeud papillon, la clope au bec, le bec recourbé, Scipion Nisimov est un canard un brin rêveur qui aime se promener dans la nature. Mais aussi dans sa tête. Un jour, il fait la rencontre de Tchavolo Naguine, un tsigane. Alors que celui-ci lui demande son chemin pour rejoindre la rivière, Scipion se propose de l'accompagner à bord de sa roulotte. Les deux nouveaux amis passent quelques heures ensemble, le temps d'une partie de pêche paisible au bord de l'eau. Le soir venu, il est temps pour Scipion de rentrer chez lui et de retrouver sa bien-aimée, Daphné. Malheureusement, il la surprend au lit avec un taureau. Atterré, triste et complètement perdu, le pauvre canard n'a d'autre choix que de partir. Il retrouve Tchavalo qui, pour le consoler, va lui jouer un air de guitare. Bercé par cet air mélodieux, il en oublie presque son immense chagrin. C'est alors que Scipion lui demande de lui apprendre sa musique. Ce dernier lui offre un violon...



Quel conte magnifique et empreint de sensibilité que cette mélodie au crépuscule ! La rencontre puis l'amitié qui unit Scipion et Tchavalo va, à tout jamais, changer la vie de ce grand échassier. Éconduit par sa douce Daphné, il va, au contact de Tchavalo, entreprendre et voir sa vie différemment. Il souffle, dans cet album, un air de liberté, de musique, de poésie, de mélancolie, de rêverie douce, de solitude. Renaud Dillies, comme à son habitude, nous offre un album émouvant, tristement beau et empreint de lyrisme. Ses personnages zoomorphiques sont particulièrement attachants. Graphiquement, le charme opère une nouvelle fois : un trait léger, une mise en page originale, utilisation de métaphores ou d'enluminures. Et une magnifique couverture !

Un album sensible et magique...
Commenter  J’apprécie          702
Loup

Frigorifié, errant dans la nuit noire, au milieu d'une forêt, il ne se rappelle plus pourquoi il est là. Et pire encore, qui il est. Heureusement, il fait la rencontre d'un hippopotame qui lui offre à manger, à boire et de quoi se réchauffer. Il ne se souvient absolument de rien. Un sentiment de vide, un froid prégnant à l'intérieur de lui. Que faire ? Où aller ? Personne à contacter. La police lui conseille alors de se rendre dans un institut spécialisé. Mais, en chemin, il entend des notes de musique s'échapper du Bluemoon. Une coïncidence que cette lueur dans la nuit. Quand il pénètre dans le cabaret, on lui donne un numéro et lui indique une porte. Un casting musical, organisé par miss Ti, une célèbre chanteuse qui cherche un musicien, va le bouleverser dès lors qu'il aura la guitare acoustique entre les mains. Des mains qui, elles, se souviennent...



Au coeur de ce récit anthropomorphe, l'on fait la connaissance de Loup, nom qu'il se sera donné, et qui, on le découvrira au fil des pages, a perdu la mémoire. Au contact de la musique et des membres du groupe de jazz, il va peu à peu se (re)découvrir. Le titre de cet album, Loup, désigne aussi bien l'animal que le masque derrière lequel l'on se cache. Qui sommes-nous vraiment ? Que cache-t-on aux autres ? Que se cache-t-on ? Cet album, à la fois mélancolique et jazzy, nous plonge, dès les premières pages, dans une ambiance douce-amère. De par ses dialogues intenses et son dessin de toute beauté, Renaud Dillies sait parfaitement distiller les émotions. Graphiquement, les planches sont, pour la plupart, en gaufrier, rompues parfois par une pleine page. L'auteur, qu'il donne une vue d'ensemble ou s'attarde sur un détail, donne vie à ces personnages si attachants. Un album poétique et attendrissant...
Commenter  J’apprécie          675
L'émouvantail, tome 1

Un fermier fabrique un épouvantail qui, on ne sait pour quelles raisons, prend vie.

Il essaie d'effrayer les oiseaux mais il n'y arrive pas.

Avec l'aide du chat, il essaie de devenir effrayant.

Difficile !

Il a beaucoup trop de coeur notre épouvantail qui à la fin, avec l'aide des oiseaux se transformera en émouvantail.

Les dessins sont magnifiques, bien séparés, se transforment parfois en cadres.

Les couleurs très douces s'illuminent pour les oiseaux qui sont chacun de couleur différente, d'une forme simplifiée très harmonieuse.

Les bulles sont écrites en minuscules imprimées et facilitent ainsi la lecture aux jeunes lecteurs. Les paroles figurent dans des bulles blanches. Les textes narratifs apparaissent dans des cadres colorés. L'écrit n'envahit pas les illustrations.

J'ai apprécié les fumerolles noires qui s'échappent des têtes quand les idées sont noires, les petits signes qui traduisent les mouvements des oiseaux ou leurs pensées. Tous ces signes rendent l'album très vivant.

Beaucoup de symbolique dans cette belle histoire :

la paille qui va servir aux oisillons, l'amitié entre les oiseaux et l'épouvantail , la récolte du fermier qui est bonne car il faut savoir que notre épouvantail veut faire plaisir à tout le monde.

Un album simple qui peut s'adresser aux enfants à partir de 4 ans mais les plus grands apprécieront le message plus profond de l'amitié, de l'émotion, du partage.

Aussi beau qu'un poème.

L'album vient d'être édité en ce mois de janvier 2019 aux éditions de la Gouttière.

Je ne connaissais pas l'auteur : Renaud Dillies

Commenter  J’apprécie          618
Abélard, tome 1 : La danse des petits papiers

Magnifique petite BD que je viens de lire suite aux conseils de mon amie marina53.

Depuis la lecture des deux albums envoyés par Babelio, c'est devenu presque vital de lire davantage de BD. J'en fais mon défi pour 2023. Merci Marina pour ta grande gentillesse.



Abélard est un petit poussin tout gentil tout mignon tout plein. de son chapeau, il tire chaque jour un petit papier où se trouve inscrite une maxime pour le guider sur les sentiers de la vie. Abélard n'est jamais sorti de son marais, il ne connaît pas la mer ni les femmes ni la face sombre de l'univers. Alors lorsqu'il croise une superbe cane, Epilie, il tombe éperdument en amour devant cette jolie créature. Naïf et profondément gentil, Abélard s'imagine cueillir le coeur d'Epilie avec une fleur. Mais on lui rit au nez, pour une telle demoiselle, c'est la lune et les étoiles qu'il faut aller décrocher.

Le voilà parti sur la route de l'Amérique puisque là-bas, il paraît que les hommes volent… Abélard fera la rencontre de roms, de madame zirma, ou encore de Gaston l'ours grincheux et pessimiste.



Cette BD est un condensé de mignonnerie, la bonté et naïveté de ce poussin nous fend le coeur. C'est bon d'avoir des rêves, c'est bon de rêver à un bouquet d'étoiles, d'avoir un coeur pur où rien n'est noir ni impossible.



Cet album coloré nous promène entre poésie, philosophie et humour aussi. Quand un gentil poussin rencontre les vérités des uns et des autres, ça promet un grand sourire ou encore un joli pincement au coeur.
Commenter  J’apprécie          605
L'émouvantail, tome 3 : Un, deux, trois... so..

Vêtu de haillons, paré d'un grand chapeau, l'émouvantail se balade gaiement, le sourire aux lèvres, profitant de la chaleur du soleil. Il est surpris, lorsqu'une feuille s'échappe de l'arbre, de son étrange couleur ressemblant à de l'or. L'automne lui offre alors un splendide spectacle alors que l'arbre gigantesque se dénude petit à petit. Avec la dernière feuille tombée arrive le froid. L'émouvantail et son ami Petit Oiseau doivent vite se protéger avant qu'il ne fasse très, très, très froid et que le paysage ne devienne tout blanc...



Troisième aventure de l'émouvantail qui, après avoir découvert ce à quoi il pouvait bien servir, puis l'amour, découvre ici l'hiver, le froid mais surtout la neige. Toujours aussi poétique, contemplatif, empreint de tendresse et d'amitié, cet album fait montre, ici aussi, d'une rare délicatesse. L'on s'émeut, l'on sourit des aventures de l'émouvantail, si joliment écrites. Graphiquement, le trait sensible et la mise en page originale de Renaud Dillies et les couleurs élégantes de Christophe Bouchard siéent parfaitement à cette belle histoire d'amitié...
Commenter  J’apprécie          572
Abélard, tome 2 : Une brève histoire de poussière..

Dans ce deuxième tome, Abélard continue sa route vers les étoiles d’Amérique. Gaston le grognon sera de l’aventure. Son caractère sombre, défait se confirme ici laissant le petit Abelard dans un drôle d’état.



Cette suite se révèle très émouvante car plus noire et plus mélancolique. Ça nous renvoie à ce côté du monde où beaucoup d’entre nous perd pied à force de côtoyer des êtres pessimistes, froids ou cruels. Le soleil se tarit. Le froid s’insinue dans les replis du cœur. On a beau être solaire et optimiste, la méchanceté, la mauvaise humeur, ça grignote peu à peu le meilleur qu’on porte en soi.



Abélard devra faire face à un escroc au port, il sera roué de coups et moqué pour sa poésie. Il va voir la face obscure du monde alors qu’il ne voulait que quelques étoiles. Mais peut-être qu’au fond les étoiles ça pue.



Abélard voulait voler, aimer et être aimé, il demandait peut-être la lune.

Abélard, une brève histoire de poussière et de cendre, attachant, sensible, profond, inoubliable Abélard.



Merci à toi marina53 :-)
Commenter  J’apprécie          563
Saveur coco

Dans un pays proche du soleil, Jiři, une cigogne coiffée d'un sombrero, et Pôlka, un petit renard ne lâchant jamais son parapluie, n'en peuvent plus de cette chaleur, de cette pluie qui se fait désespérément espérer, de cet immense désert de sable à perte de vue, et meurent de soif. Une solution pour se protéger : trouver des nuages. Mais par où aller ? Chemin faisant, aussi incroyable que cela puisse paraître, ils aperçoivent un estaminet ! Se croyant sauvés, à peine s'en approchent-ils que celui-ci disparaît. Ce n'est que plus tard, à la nuit tombée, que Pôlka aperçoit un poisson volant sous la lune. Pôlka en est sûr, il suffit de le suivre pour trouver un point d'eau...



Jiři et Pôlka sont deux amis, infortunés et parfois malchanceux, qui vont vivre des choses tantôt incroyables tantôt cocasses et qui, au cours de leur périple, vont rencontrer des personnages aussi loufoques que farfelus. Mais, sous ce soleil de plomb, c'est à se demander si tout n'est que mirage ou s'ils ne sont tout simplement pas en train de devenir fous ? En effet, entre cette porte au milieu de nulle part, ce poulpexpress, cette autruche qui semble avoir oublié de grandir ou cet escargot avec une véritable maison sur le dos... Leur périple n'en est que plus fantasque, empreint de magie, de poésie et d'onirisme. Renaud Dillies, encore une fois, sait donner vie et âme à tous ces personnages zoomorphiques qu'il rend très attachants. Les dialogues et les jeux de mots sont savoureux. Graphiquement, de son trait inimitable, délicat et original, l'auteur croque, avec fantaisie et créativité, ces aventures. Il joue intelligemment avec la mise en page et le découpage.

Un album tout simplement délicieux...
Commenter  J’apprécie          560
L'émouvantail, tome 2 : Cache-cache

Sans doute loin d'ici... ou peut-être près de chez vous... Allongé dans l'herbe, tout à sa rêverie, l'émouvantail, en compagnie de son ami l'oiseau, admire une fleur. Une fleur tellement belle qu'il n'ose la cueillir de peur de la voir mourir. Aussi, sur les conseils de son ami, décide-t-il de la laisser et de continuer sa promenade... Quand soudain il croise quelqu'un comme lui ! Une magnifique épouvantail, plantée au milieu d'un champ et entourée d'oiseaux. Sous le charme et timide, l'émouvantail n'ose l'approcher et ne sait pas du tout comment l'aborder. Il bredouille alors des mots maladroits. Le petit oiseau, lui, est tout triste car il ne sait comment dire à son ami qu'à part lui, nul épouvantail n'a de cœur...



Après un premier tome au cœur duquel l'on a fait la connaissance de cet émouvantail qui se demandait à quoi il pouvait bien servir, Renaud Dillies lui fait rencontrer ici une dame épouvantail faite uniquement de paille, habillée de guenilles et, hélas, dépourvue de cœur. Comment, alors, l'émouvantail pourrait-il se lier avec elle, lui qui en est tombé follement amoureux ? C'est une nouvelle fois au cœur d'un récit empli de poésie, de tendresse et de délicatesse que nous plonge l'auteur. D'un charme incroyable, débordant d'émotion, ce petit album, au découpage et au cadrage du plus bel effet, au trait et aux couleurs sensibles et élégantes, ravira les grands comme les moins grands.

Un conte très touchant...
Commenter  J’apprécie          551
Le jardin d'hiver

Sam semble bien tout penaud et bien triste dans cette ville si grise. Sous la pluie qui n'arrête pas de tomber, il regagne son appartement, tout aussi délabré que l'immeuble dans lequel il vit. Un junkie traîne dans le couloir, ce qui fait hurler de rage son voisin de palier. Il allume la télé, se prépare une tasse de café. Assis à la table, une goutte d'eau tombe dedans. Remarquant qu'il s'agit certainement d'une fuite provenant de son voisin du dessus, il décide de monter pour la lui signaler. Le prenant par mégarde pour son fils, celui-ci l'accueille les bras ouverts, les yeux lumineux, lui sourit et lui dit à quel point il est heureux de le voir. Il l'invite gentiment à boire une bière. Sam s'évertue à lui faire comprendre qu'il y a méprise, qu'il n'est pas son fils mais faisant la sourde oreille, le vieil homme s'affaire à lui trouver une photo de sa «maman». Voyant que cet homme ne veut rien entendre, Sam s'en va, sans dire un mot. Le lendemain, au «Téquila Sunrise», le bar-jazz dans lequel il travaille, il se confie à sa petite amie Lili et lui fait comprendre qu'il aurait dû être plus aimable et plus compréhensif envers ce vieil homme, ce qui n'est pas sans lui rappeler que cela fait déjà longtemps qu'il n'a pas vu ni appelé ses parents....



Avec un début des plus déprimants, une ville triste, sous la pluie et aux immeubles gris et imposants, un petit bonhomme accablé, aux yeux éplorés, un appartement tout aussi miteux.... brrr... de quoi vous filer le bourdon pour la journée! Et pourtant, cet album est un condensé d'espoir, de poésie, d'émotion, de gentillesse, d'amour, de fantastique et de magie. Renaud Dillies nous offre une histoire aux allures simples mais ô combien révélatrices de notre société à travers la vie de Sam. Grazia La Padula a su illuminer et mettre en valeur ce joli conte des temps modernes. Avec un dessin incroyable et vraiment original, des traits aux imperfections délicates, des couleurs tantôt sombres tantôt éclatantes, elle apporte une touche féerique à ce poème.



Le jardin d'hiver vous réchauffera...
Commenter  J’apprécie          540
Bulles & Nacelle

Charlie est une adorable petite souris blanche. Elle vaque souvent la nuit tombée. A n'importe quelle heure de la nuit, elle peut grignoter, prendre une douche, chanter, gratouiller sur sa guitare, écouter Django Reinhardt ou regarder la télé sans risque de déranger le moindre voisin. Et pour cause, Charlie vit seul. Ecrivain, il essaie tant bien que mal de coucher les mots sur papier mais rien ne vient. La solitude pourrait peut-être bien lui peser plus qu'il ne le pense... Un jour, une girafe vient toquer à sa fenêtre pour l'aider à accrocher une guirlande. Non pas pour Noël mais pour le grand carnaval qui va bientôt avoir lieu. Alors que la girafe lui propose de venir y faire un tour, Charlie hésite beaucoup: il ne connaît personne. Le lendemain, l'on retoque à sa fenêtre. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir un bel oiseau tout bleu qui se présente comme étant Monsieur Solitude et l'informe qu'il viendra le voir dès que Charlie se sentira seul...



Renaud Dillies, ici au scénario et au dessin, surprend avec cet album profondément tendre et poétique où l'on fait la connaissance de cette adorable petite souris, artiste dans l'âme et écrivain en manque d'inspiration. Charlie va se rendre vite compte, grâce à Monsieur Solitude, à quel point il est souvent seul et cette rencontre le fera réfléchir sur cette solitude qu'il croit avoir choisie et sur les rapports humains. Plus profond qu'il n'y paraît, cet album pose de véritables questions sur l'art, la création et les rencontres qui changent une vie. L'auteur suggère plus qu'il ne dévoile. L'on se laisse véritablement porter, telle une bulle de savon, par la tendresse, la musicalité des propos et la poésie. Le graphisme est lui aussi empreint d'une véritable douceur: un trait sensible et une mise en page originale.



Bulles & Nacelle... une bulle d'air...
Commenter  J’apprécie          520
Le jardin d'hiver

Il y a des jours où la vie prend un malin plaisir à vous gifler, des jours où la mosaïque étincelante du soleil se brise, des jours où le cinglant des rapports humains devient insupportable... Alors, tout s'étiole, on plie le dos, on baisse la tête. Et pourtant, si on prend la peine d'écarquiller les yeux, on remarque bien vite que la providence sème des petits cailloux, comme le Petit Poucet, pour nous emmener vers des contrées plus lumineuses et nous faire espérer encore un peu... Un petit caillou comme un message d'un ami qu'on n'attentait pas, un petit caillou comme un album de BD négligemment posé sur une table à la bibliothèque, ce même jour, comme une coïncidence, un sourire esquissé à mon intention.



Il y a des mots qui tintinnabulent à mes oreilles et le mot "jardin" en est un... Aussi, j'avais déjà saisi l'album et puis, Sam le personnage, sur la couverture, avait l'air aussi triste que moi... Nous sommes repartis ensemble.





Sam, c'est l'histoire d'un quotidien sans pétillement, c'est un comptoir derrière lequel il sert des verres dans un bar. Sam, c'est aussi celui toujours prêt à aider, qui prépare la scène pour les musiciens qui se produisent dans ce même bar et Sam, c'est celui qui porte les étuis d'instruments à musique tout en rêvant de les faire "parler" lui aussi. Sam, je le vois plutôt comme un joueur de Blues...



Sam, ce sont les virevoltes de Lili, qu'il aime ou croit aimer mais quand on n'ose pas avouer comment savoir...



Sam, c'est la solitude, il a rompu avec ses parents depuis longtemps, déjà...



Sam, c'est celui qui accueille, l'ami de ceux qu'on pourchasse et qu'on brutalise... parce que Sam est parfois brutalisé lui aussi, qui rêve si souvent sa vie et qui perd le fil de la réalité… oui,il rêve mais seulement en noir en blanc, parce que les souvenirs, les remords ne sont jamais chatoyants.





Sam n'a pas trouvé de petits cailloux. Lui, il a entendu et regardé une goutte d'eau qui perle et tombe inlassablement du plafond de sa cuisine dans sa tasse de café...

Alors, Sam est allé rencontrer le voisin du dessus... Lui aussi, cet homme âgé, il attend, il rêve aussi sa vie, mais en couleurs...





Une goutte d'eau, un caillou, pour se redresser, pour ouvrir le regard, oser le geste que l'autre attend, un clin d'oeil du destin, une main tendue, l'idée qu'on doit toujours espérer en une existence embellie...





Très bel album que celui-ci, peu de texte, tout est dit en images. Et quelles images ! Au début les visages sont anguleux, ceux qui ne font que traverser la vie ont les traits saillants, ceux qui connaissent d'autres joies, qui détiennent le pouvoir de distiller les sourires sont plus ronds, et bien sûr plus en couleurs. Tout est sombre au début et les couleurs ne s'invitent que pour dire ces petits moments de joie, que pour dire le bruit feutré des chaussons de danse de Lili...

Je me suis attachée à Sam, je me suis attachée à ces dessins tout "rudes" comme le sont les rapports dans ce monde...

C'est une BD tout en silence, qui chuchote juste assez pour qu'on y prête l'oreille, pour qu'on y entende le message partagé… Rien n'est jamais perdu...







Une BDimanche qui m'est tombée dans les mains comme un caillou de la providence, un jour où j'en avais terriblement besoin !
Commenter  J’apprécie          5115
Alvin, tome 1 : L'héritage d'Abélard

Gaston s'est installé à New-York. Il travaille dans le bâtiment en tant qu'ouvrier. Avec son collègue Pavlo, immigré comme lui, ils vont souvent au bar en fin de semaine, au Georges's Friends'Café, boire quelques coups et jouer au poker. Mais, ce soir, son collègue refuse son invitation. En effet, c'est jour de paie et il n'a pas envie de rentrer le portefeuille vide. Il doit faire des économies maintenant que sa femme est enceinte. Alors, Gaston va chercher du réconfort dans les bras et dans les draps de Purity, une prostituée. Il faut dire que l'ours est toujours hanté par le souvenir d'Abélard. Mais, le lendemain, il apprend que cette dernière s'est fait tabasser. Blessée, on doit la conduire à l'hôpital, un endroit qu'elle craint plus que tout. Elle confie ses économies à Gaston, dès fois qu'il lui arriverait quelque chose, et lui fait promettre de s'occuper de son fils, Alvin. Malheureusement, Purity meurt. Alors, Gaston n'a pas d'autre choix que de se rendre chez la nourrice du petit garçon. Celle-ci, trop contente de pouvoir se débarrasser de cet enfant insolent, malpoli et rebelle, le met à la porte et Gaston se retrouve avec un marmot sur le dos...



L'on retrouve l'ours mal léché, Gaston, à New-York, toujours un peu triste d'avoir perdu son ami Abélard. Cette fois-ci, il va devoir aider le petit Alvin à trouver au moins une famille d'accueil sinon la sienne maintenant que sa maman est morte. Leur route risque d'être longue et semée d'embûches mais aussi parsemée de belles rencontres. Régis Hautière reprend le personnage de Gaston que l'on a rencontré avec Abélard et nous livre une suite qui n'en est pas une. Ce premier tome est empreint de poésie et de bons sentiments et les personnages sont vraiment attachants dans leurs petits maux du quotidien. L'auteur fait dans la fausse simplicité puisqu'il aborde des thèmes tels que l'immigration, l'abandon, la prostitution... Renaud Dillies réussit encore parfaitement à nous émouvoir avec son dessin empli de douceur et de délicatesse et ses couleurs passéistes réconfortantes.

Voilà un duo d'artistes qui fonctionne à merveille !



Alvin et une petite pensée pour Abélard...
Commenter  J’apprécie          460
Le jardin d'hiver

Sam , petit bonhomme à l'air tristounet , traîne sa vie comme un boulet .

Tête baissée , dos courbé , il avance vaille que vaille , répétant inlassablement ses gammes jour après jour . Son deuxième prénom ? Maisqu'est-cequejefousencebasmonde , logiquement refusé en mairie...

Pourtant , il y a plus mal loti .

Sam bosse au Jazz Club le " Tequila Sunrise " mais fuit systématiquement les nombreux concerts car l'idée même de prendre du bon temps sur son lieu de travail le démotive .

Sam a Lili , sa douce , à qui il a bien du mal à se confier .

Sam a encore ses deux parents...à qui il ne parle plus .

Les jeux semblent faits , le cas désespéré , Sam passe à coté de sa vie .

Le déclic ? Une simple fuite au plafond gouttant régulièrement dans son café équitable 100% arabica . Ni une , ni deux , ni trois , ni... il se décide finalement à en parler au vieux monsieur du dessus sans se douter un seul instant que sa vie vient à peine de changer...



Peu de dialogues . Beaucoup de tableaux , superbes .

L'énorme qualité de ce récit , un graphisme somptueux .

Grazia La Padula possède un coup de patte très attachant . De petits personnages aux proportions aléatoires et aux traits anguleux pour qui l'on se prend de sympathie dès la première planche avalée .

Ce petit conte moderne sans prétention évoque pudiquement le temps qui passe , insaisissable ; le mal-être en un monde qui nous semble étranger et hostile ; les sentiments que l'on tait par peur du ridicule .

Un récit contemplatif et introspectif que l'on termine le sourire aux lèvres , porteur finalement des espérances les plus folles .
Commenter  J’apprécie          461
Abélard, tome 2 : Une brève histoire de poussière..

Le baluchon sur l'épaule, des étoiles pleins dans les yeux, c'est empli d'espoir qu'Abélard prend la route de l'Amérique, accompagné de Gaston, l'ours costaud et bougon. Là-bas, il espère de tout cœur trouver une machine volante qui l'emmènera cueillir un bouquet d'étoiles pour la belle Epilie. Ces deux personnages aux caractères diamétralement opposés, l'un étant optimiste et toujours joyeux tandis que l'autre est pessimiste et ronchon, ils avancent gentiment vers leur destination, à savoir le port où ils espèrent trouver un navire pouvant les emmener là-bas. Abélard écoute attentivement Gaston et se met à douter finalement sur la bonté des hommes. Arrivés à la capitainerie, leurs chemins se séparent. L'ours espère trouver un boulot dans la salle des machines et conseille au poussin de chercher autre chose. C'est alors qu'Abélard se fait accoster par un escroc qui, au lieu de l'aider à trouver un billet, lui pique tout ce qu'il a. Au moment d'embarquer, il se fait maltraiter par deux hommes du bateau qui se moquent de sa naïveté et vont même jusqu'à passer leurs nerfs sur lui...



Après avoir fait la rencontre d'Abélard, ce petit poussin ô combien attachant, dans le premier volet, on le suit ici à travers son périple vers l'Amérique. Avec, pour objectif tout aussi périlleux, offrir un bouquet d'étoiles à Epilie. Mais le voyage risque bien de prendre une drôle de tournure. Ce jeune héros découvre ici ce que sont les hommes, leur nature humaine à la fois cruelle et arrogante. Il est bien loin le temps du marais si paisible avec ses amis. Dans ce volet, le ton y est inévitablement plus dramatique et plus sombre. Le scénario, à la fois émouvant, mélancolique et empli d'espoir, est riche et offre une belle leçon de vie. Les dialogues sont véritablement savoureux, poétiques et beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Le dessin colle ici parfaitement avec des couleurs plus sombres et un trait plus épais que dans le premier volet.

Un diptyque d'une grande sensibilité, à la fois beau et triste...



Abélard... on se retrouvera...
Commenter  J’apprécie          450
Betty Blues

Little Rice Duck, un petit canard, est trompettiste dans un groupe de jazz. Alors qu'il joue le soir dans un cabaret, son amie Betty, est là, à le regarder et l'écouter. Mais, elle se lasse bien vite des sempiternelles mélodies et se laisse aller à quelques coupes de champagne. Un soir, elle se fait aborder par James Patton, un riche chat noir arrogant, sûr de lui et de ses charmes auxquels la jeune femme succombe. Ainsi, ils s'en vont tous les deux... Une fois la soirée terminée, Little Rice est tout étonné de voir que sa chère Betty n'est plus là et d'autant plus surpris d'entendre par Harry, le barman, qu'elle a filé. Après plusieurs verres, il rentre, titubant avec son ami John...

Au petit matin, un mal de tête lancinant et une gueule de bois l'empêchent de se lever... Qu'importe maintenant, il a décidé de tout arrêter, la trompette, les bars et les concerts puisque Betty l'a quitté...



Betty Blues, une poule que ce cher canard Little Rice Duck a dans la peau... Comment vivre sans elle maintenant qu'elle est partie sans donner de nouvelles? Une seule solution: s'en aller et quitter le monde du cabaret. Mais, il ne lui sera pas facile d'oublier sa chère et tendre Betty et encore moins ne plus souffler dans une trompette. Heureusement que de belles rencontres viendront pimenter son escapade. Dans ce road-movie animalier, l'on suit ce cher canard dans son périple à la recherche d'autres petits bonheurs tout simples. Renaud Dillies nous émeut une fois encore avec cet album empreint de poésie et de mélancolie. Avec cette romance aux résonances musicales, l'on se laisse aller au fil des notes, tout doucement. Toutes ces petites bêtes sont terriblement attachantes et l'auteur n'a pas son pareil pour les rendre plus que jamais touchantes. Son trait hachuré désormais reconnaissable est des plus charmants et les couleurs désuètes apportent du relief à ce scénario original.



Quelques notes de musique et Betty Blues...
Commenter  J’apprécie          444
Abélard, tome 1 : La danse des petits papiers

C'est à la lumière de la lune, au coeur d'un marais, qu'une partie de cartes se joue entre amis. Parmi eux, Abélard, le petit poussin. Tandis qu'Eugène tarde à jeter sa carte, Mimi va chercher quelques binouzes. L'on trinque à cette vie paisible et à ce marais où il fait bon vivre. le jeune Abélard n'a rien connu d'autre et passe ses journées ici, en compagnie de ses amis. Parties de pêche en journée et parties de cartes en soirée. Mais, il rêve de voir autre chose, comme la ville. Tous les jours, il sort un petit papier de son chapeau où est inscrite une maxime. Elle lui sert à se guider dans la vie. Un jour, il rencontre une jeune cane, venue passer le week-end avec des amis dans la maison de l'orme. Il en tombe éperdument amoureux. Il lui offre une fleur mais apparemment, cela ne suffit pas, aux dires de son ami. Il faut lui décrocher la lune ou bien lui offrir un bouquet d'étoiles. Il a eu beau grimper sur une échelle, le filet à papillons entre les mains, rien n'y a fait. Lorsque Épilie quitte le marais, il est tout triste. C'est décidé, il va partir lui aussi. Direction l'Amérique, là où les hommes ont inventé les machines volantes...



Muni de son banjo, de son baluchon et de son chapeau à maximes, Abélard parcourt les routes de campagne à destination de l'Amérique. Il espère bien pouvoir voler lui aussi afin de décrocher la lune pour la belle Épilie. Des rencontres inattendues, à la fois tendres et surprenantes, notamment en la personne de Gaston, l'ours ou bien la troupe de tsiganes, vont pimenter son voyage. Régis Hautière nous offre un album étonnant, les personnages étant des animaux, terriblement émouvant et délicat. Abélard est un poussin doux-rêveur, empli de tendresse, de ténacité, de mélancolie parfois et d'une extrême bonté. Ce road-movie animalier résonne comme une quête de soi et du grand amour. Beaucoup de poésie dans les mots mais aussi dans le dessin de Renaud Dillies. Il croque parfaitement et subtilement ses personnages si attachants. La mise en page est originale, notamment cette double page représentant les chemins tortueux empruntés ou bien encore celle en forme de roulotte. Les couleurs automnales et le trait hachuré sont harmonieux.



Abélard, La danse des petits papiers... vole, Abélard, vole...
Commenter  J’apprécie          432
Abélard, tome 2 : Une brève histoire de poussière..

- Peut-on entamer un récit par l'opus, deuxième du nom, Maître ?

- Oui, mais tort on aurait, Luke, car dans l'ordre une bilogie s'lit...

Et puis les chakras de me briser tu arrêteras car de Yoda le phrasé déposée la marque est !

- M'enfin, Maître, point de bilogie ni de Shakira dans le gros Robert je ne vois...

- Quand 900 ans comme moi tu auras, ta grande g****e ramener tu pourras !

Et ta force tu travailleras si à Chevalier Jedi un jour tu aspires, petit malotru va s'pèce de....



Abélard est un petit poussin mignon tout plein, aussi frêle qu'il est candide et curieux de tout. Voyageant de concert avec l'ours Gaston bombardé prof bourru mais néanmoins censé, ils vont, à leur tour, tenter ♫ l'amérique, l'amérique, je veux l'avoir ♪ et lui payer un lourd tribut.



Exemple typique du petit bouquin qui ne paye pas de mine, que vous regardez presque avec dédain en croyant avoir largement dépassé l'âge légal inhérent à sa lecture et pourtant...



Véritable ode à l'amitié, Abélard se pose en récit initiatique profondément humain.

Bourré de billets philosophiques qu'Abélard se fait journalièrement un plaisir de sortir de son chapeau au grand dam de son acolyte, il questionne un lecteur totalement conquis par la pureté de ce chétif petit personnage et de son pendant surprotecteur puis, traîtreusement, vous étreint le coeur sans avoir l'air d'y toucher.



Abélard, mon petit poussin, fais attention à toi, ne rentre pas trop tard...
Commenter  J’apprécie          360




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Renaud Dillies (729)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}