L’histoire commence quand une marquise du 18ème siècle décide de faire sculpter et ériger dans le parc de son château, une statue de Cupidon. Tous ses amis réunis, le sculpteur dévoile son œuvre. Et ce n’est pas un bébé Cupidon joufflu qu’ils découvrent, mais :
« Pris dans l’âge incertain où l’être pourvu de l’attribut viril semble encore l’ignorer et hésiter entre un geste d’enfant et celui d’une femme, Cupidon décochait une flèche au hasard. Et l’exquise particularité de cette figure était que, au lieu de fixer le but où va voler la pointe mortelle, l’adolescent, les paupières basses, regardait avec une surprise ingénue cette autre menue flèche suspendue au bas de son ventre et qui, pour la première fois, révélait son usage. »
Un Cupidon adolescent et bandant, donc.
Certains crient au scandale et menacent d’aller chercher le curé, d’autres dissertent sans fin le pour et le contre de cette statue pour le moins inacadémique. On chasse enfants, jeunes filles et petites servantes curieuses. Puis la marquise éclate de rire et le marquis demande à boire et le vin « pète à rendre jalouse la mousqueterie française » !
Amours, adultères, harassement sexuel même, les hommes comme les femmes sont sages ou libertines(ns). C’est dans ce château de toutes les libertés que grandit Jacquette. Comment, à l’âge adulte, va tourner cette enfant qui voit tout, entend tout, qui, si elle ne comprend pas exactement les faits, cerne parfaitement la morale ?
C’est ce qu’on découvrira dans ce conte moral non pas noir, mais rose, merveilleusement écrit, insolite.
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