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Citations de René Char (1421)


René Char
Signe ce que tu éclaires, non ce que tu assombris.
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LE CHASSE-NEIGE

Dans la moelle épinière du Temps d'où irradie l'amour, nous célébrons de l'amour la fête éminente, minuit blanchi par ses douze douleurs.
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René Char
....J'aime qui m'éblouit puis accentue l'obscur à l'intérieur de moi.[La parole en archipel]
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LE GAUCHER

On ne se console de rien lorsqu'on marche en tenant une main, la périlleuse floraison de la chair d'une main. L'obscurcissement de la main qui nous presse et nous entraîne, innocente aussi, l'odorante main où nous nous ajoutons et gardons ressource, ne nous évitant pas le ravin et l'épine, le feu prématuré, l'encerclement des hommes, cette main préférée à toutes, nous enlève à la duplication de l'ombre, au jour du soir, Au jour brillant au-dessus du soir, froissé son seuil d'agonie.
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Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses. Il ne m'intéresse pas.
(Règle de sourcier et d'inquiet.)
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CONGÉ AU VENT

À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l’époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d’une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l’auréole de clarté serait de parfum, elle s’en va, le dos tourné au soleil couchant.

Il serait sacrilège de lui adresser la parole.

L’espadrille foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l’humidité de la Nuit ?

Seuls demeurent 1938-1944
L’AVANT-MONDE
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René Char
L’acquiescement éclaire le visage. Le refus lui donne la beauté.
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J'apercevais flottant un petit cailloux , tantôt paresseux tantôt strident, un galet pour verdir dans l'herbe. Je pleurais. je l'eusse voulu dans mon âme, et seulement là.
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Je suis épris de ce morceau tendre de campagne, de son accoudoir de solitude au bord duquel les orages viennent se dénouer avec docilité, au mât duquel un visage perdu, par instant s'éclaire et me regagne. De si loin que je me souvienne, je me distingue penché sur les végétaux du jardin désordonné de mon père, attentif aux sèves, baisant des yeux formes et couleurs que le vent semi-nocturne irriguait mieux que la main infirme des hommes.
[...]

(extrait de "Biens égaux" in "Le poème pulvérisé") - p. 173
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Amour hélant, l'Amoureuse viendra,
Gloria de l'été, ô fruits !
La flèche du soleil traversera ses lèvres,
Le trèfle nu sur sa chair bouclera,
Miniature semblable à l'iris, l'orchidée,
Cadeau le plus ancien des prairies au plaisir
Que la cascade instille, que la bouche délivre.
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ENTRE LA PRAIRIE ET LE LAURIER

La musique récemment encore ne se liait véritablement avec la poésie - ou l'inverse - parce que l'une des deux, dès la première mesure, était battue et complètement assujettie à l'autre. Elle devenait sa doublure, sa monture, si bien que ces deux grands, intarissables et différents mystères, poésie et musique, ne consentaient à apparaître côte-à-côte que pour faire courir un sourire de commisération sur les lèvres venues pour savourer. La réussite de Don Giovanni - livret et partition - , de Pelléas et Mélisande, exceptionnellement, apportait un démenti à cette obligation. La tumultueuse unité, la féconde camaraderie, était donc possible ? Elle n'était jusqu'alors qu'indiquée, ne sachant que filer sur les voies parallèles. Berg, Webern, Schönberg, Bartok, allaient poser les premières greffons et provoquer des générations inconnues. Aujourd'hui, Pierre Boulez nous invite à valider la conquête, à la mener plus avant, à tresser nos sèves ensemble. Soyons attentifs. Entre la prairie et le laurier, là où se concasse la pierre d'âme, commence une nouvelle aventure terrestre. La poésie de notre temps doit l'entendre et participer.
p.720
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René Char
" Je t'aime" répète le vent à tout ce qu'il fait vivre. " Je t'aime et tu vis en moi."


(" Afin qu'il n'y soit rien changé ")
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L'Amante

Tant la passion m'avait saisi pour cette amante délectable, moi non exempt d'épanchement et d'oscillante lubricité, je devais, ne devais pas mourir en sourdine ou modifié, reconnu des seules paupières de mon amante. Les nuits de nouveauté sauvage avaient retrouvé l'ardente salive communicante, et parfumé son appartenance fiévreuse. Mille précautions altérées me conviaient à la plus voluptueuse chair qui soit. À nos mains un désir d'outre destin, quelle crainte à nos lèvres demain?
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... Je veux n'oublier jamais que l'on m'a contraint à devenir - pour combien de temps ? - un monstre de justice et d'intolérance, un simplificateur claquemuré, un personnage arctique qui se désintéresse du sort de quiconque ne se ligue pas avec lui pour abattre les chiens de l'enfer.
(...)
Quelle entreprise d'extermination dissimula moins ses buts que celle-ci ? Je ne comprends pas, et si je comprends, ce que je touche est terrifiant. A cette échelle, notre globe ne serait plus, ce soir, que la boule d'un cri immense dans la gorge de l'infini écartelé. C'est possible et c'est impossible.
1943 - Billets à Francis Curel -
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Nous sommes des malades sidéraux incurables auxquels la vie sataniquement donne l'illusion de la santé. Pourquoi ? Pour dépenser la vie et railler la santé ?
(Je dois combattre mon penchant pour ce genre de pessimisme atonique, héritage intellectuel...)
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Le soleil volait bas, aussi bas que l 'oiseau. La nuit les éteignit tous les deux, je les aimais.
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LÉGÈRETÉ DE LA TERRE

Le repos, la planche de vivre ? Nous tombons. Je vous écris en cours de chute. C’est ainsi que j’éprouve l’état d’être au monde. L’homme se défait aussi sûrement qu’il fut jadis composé. La roue du destin tourne à l’envers et ses dents nous déchiquettent. Nous prendrons feu bientôt du fait de l’accélération de la chute. L’amour, ce frein sublime, est rompu, hors d’usage.
Rien de cela n’est écrit sur le ciel assigné, ni dans le livre convoité qui se hâte au rythme des battements de notre cœur, puis se brise alors que notre cœur continue de battre.

p. 46, Fenêtres dormantes et porte sur le toit, 1973-1979, III, « Comment te trouves-tu là ? Petite marmite, mais tu es blessée ! »
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René Char
Commence à croire que la nuit t'attend toujours.

" Le marteau sans maitre"
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René Char
La seule signature au bas de la vie blanche,
c'est la poésie qui la dessine.


" La parole en archipel"
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Dans la chambre devenue légère et qui peu à peu développait les grands espaces du voyage, le donneur de liberté s'apprêtait à disparaître, à se confondre avec d'autres naissances, une nouvelle fois.

L'épi de cristal égrène dans les herbes sa moisson transparente
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