AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de René Daumal (312)


La Poésie, cette approximation désespérée de l'Absolu, se doit de ne jamais faire complètement faillite lorsque l'on touche à l'interrogation même qui justifie sa paradoxale existence.

[André Rolland de Renéville]
Commenter  J’apprécie          10
Le propre de la pensée est de donner l’expression absolue du dernier terme d’une évolution ; elle est l’opération mathématique qui, pour éliminer la durée, pose la limite à partir de la variation.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsque la foi commence à se perdre, soit sous le mécanisme des rites, soit sous le rire de l’incrédulité, le renouveau ne se fait jamais que dans la violence.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne suis plus capable de mettre d'un côté la réalité, et de l'autre le rêve. Je reconnais mes fantômes parmi les hommes ; des mains écorchées ensanglantent les nébuleuses avenues du ciel. Des femmes de chair naissent avec une tête d'étoile, et je ne m'en étonne plus.

[Maurice Henry]
Commenter  J’apprécie          10
En Dieu seul on peut aimer la grâce ; Dieu étant donc nommé pour être le seul que l’on puisse adorer en soi sans se lier par l’orgueil.
Commenter  J’apprécie          10
Des anges en baudruche, gonflés d'hydrogène, flottaient parmi les cataractes de lumière oxhydrique, agitant dans leurs tendres mains des harpes éoliennes d'où neigeait le bruissement de valses viennoises et d'allégres chants militaires, enfin de tout pour tous les goûts.
Commenter  J’apprécie          10
L’homme qui identifie Liberté et Connaissance, par cela même est libre et connaissant, et il se place au-dessus de l’opposition du Bien et du Mal.
Commenter  J’apprécie          10
En allant de l’abstrait au concret, et en divisant par artifice les aspects de la pensée spinoziste en métaphysique, méthodologie, morale, sociologie, je retrouve à chaque pas le même schéma dialectique : la dualité durement constatée ; l’affirmation intellectuelle de l’unité ; et l’acte spirituel de résoudre la dualité dans l’unité vivante. Et c’est toujours scandale pour le commun des hommes.
Commenter  J’apprécie          10
Toujours tourne la ronde sauvage en couronne dans la mémoire de nos têtes ; toujours tourne le plus poignant des souvenirs de l’immémorable enfance, tourne le chant dans notre tête, et notre piétinement sur la piste des ancêtres, le chant de notre retour circulaire au centre unique et immobile de la ronde, le chant du savoir absurde que nous savons, le chant de notre amour, le chant, la danse de notre mort –toujours dans la mémoire de nos têtes.
… Pendant que les hommes que nous animons se livrent à des travaux obscurs. Nous avons semé la graine de la vieille Danse dans le champ du langage. La danse de tout notre corps s’est concentrée dans notre bouche et ne remue que les mots ; elle éclatera un jour, cette danse, avec nos hurlements, pour la purification cruelle de nos paroles […].
Commenter  J’apprécie          10
La science occidentale contemporaine n’est dans une large mesure qu’une divinisation de la technique ; elle serait admirable en tant que technique, mais elle prétend être connaissance.
Commenter  J’apprécie          10
Aussi l’amour vrai, celui qui n’est pas une simple systématisation des désirs individuels autour d’un objet physiquement, psychologiquement et socialement commode, n’aveugle pas mais illumine.
Commenter  J’apprécie          10
Cette contradiction entre ma notion d’être absolu et ma condition d’individu limité se résout, selon la première triade motrice de la Dialectique : « Être, Non-Être, Devenir », dans la nécessité de l’acheminement de ma nature bornée vers l’être absolu.
Commenter  J’apprécie          10
Un garçon naquit en septembre du nez de tanche et du goujat; un garçon naquit au teint d'ambre taquinant le goujon déjà.
Commenter  J’apprécie          10
[…] fourrez donc seulement la tête dans cette tête en viande d’arbre et en ficelle, pour voir du point de vue des millénaires ici présents, pour voir du point de vue du bout de bois, du dedans du dedans, du dehors du dehors […].
Commenter  J’apprécie          10
humains (...) bipèdes sans plumes inaptes à l’intellection du nombre π
Commenter  J’apprécie          12
Et ce qui définit l’échelle de la montagne symbolique par excellence - celle que je proposais de nommer le Mont Analogue -, c’est son inaccessibilité par les moyens humains ordiinaires. Or, les SinaÏ, Nebo et même Olympe sont devenus depuis longtemps ce que les alpinistes appellent des “montagnes à vaches” ; et même les plus hautes cimes de l’Himalaya ne sont plus regardées aujourd’hui comme inaccessibles. Tous ces sommets ont donc perdu leur puissance analogique. (...) “Pour qu’une montagne puisse jouer le rôle de Mont Analogue, concluais-je, il faut que son sommet soit inaccessible, mais sa base accessible aux êtres humains tels que la nature les a faits. Elle doit être unique et elle doit exister géographiquement. La porte de l’invisible doit être visible.”
Commenter  J’apprécie          10
« Voyez l’insondable veulerie de l’homme : tous les moyens qui lui sont donnés pour se tenir éveillé, il finit par en orner son sommeil. On porte le cilice comme on porterait un monocle, on chante les matines comme d’autres vont jouer au golf.
Commenter  J’apprécie          10
ENTREE DES LARVES


Le suisse de l’église menait paître ses chèvres dans
l’avenue vide.
Quelques enfants mouraient ou séchaient aux fenêtres
— c’était le printemps et les mains des hommes
se déroulaient au soleil, offrant à tous le pain de leurs
paumes que les enfants n’avaient pas encore mordu.

Sur les terrasses on se retrouvait entre terre et ciel ;
il y eut beaucoup de crânes brisés ce jour-là, de jeunes
gens qui voulaient voler au-dessus des jardins.

Les mouettes et les mouchoirs claquaient dans l’air
et cassaient du bleu dans les vitres, des steamers de
cristal s’enfuyaient par-delà les nuages.

Quand le soir vint, ce fut le tour des vieillards ; ils
envahirent les rues, assis sur leurs tabourets de bois
grossier, ils charmaient les pigeons et buvaient du lait
chaud.

Le ciel était seulement un peu plus foncé et plus
haut.

Les arbres s’étirent dans le parc et tendent des pièges
aux papillons de nuit ; le suisse est rentré dans l’église
et les chèvres dorment dans la crypte.
Les femmes hurlent soudain toutes avec des gorges
de louves parce que dans les faubourgs s’est glissé
un homme nu et blanc venant des campagnes.

p.109-110
Commenter  J’apprécie          10
SORCELLERIE


Un enfant regarde d’un air stupide la cassure d’une
vitre. L’homme qui est derrière la vitre tourne une
petite roue de cuivre. La vitre oscille, la cassure bascule
et l’enfant a le crâne fendu.
L’homme fit entrer l’enfant dans la grande boutique
vide. Un taureau réduit par on ne sait quels procédés
à la taille d’une souris galopait en furie dans la poussière
du plancher. Dans un coin, un vieux coq avalait des noix.
« Cet enfant est à moi ! » cria une dame rampant sur le
trottoir. Elle avait le museau rose et humide des jeunes
agneaux.
L’homme fit faire un second tour en sens inverse à la
roue de cuivre, tapota de ses doigts ses tempes de laiton,
et rendit l’enfant à la femme.
L’enfant prit sa mère sur son dos et partit par la ville
en criant : « Vitrier ».

p.120
Commenter  J’apprécie          10
Autour d'une table de roulette, une centaine d'hommes de toutes races, chacun portant son pavillon national planté dans le crâne, jouaient gros jeu.
Commenter  J’apprécie          12



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de René Daumal (525)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8132 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}