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Citations de René Girard (173)


"Je ne suis pas venu apporter la paix mais la guerre, je suis venu séparer le fils du père, la fille de la mère. etc.", ça ne veut pas dire : "Je suis venu apporter la violence" ; mais plutôt : "Je suis venu apporter une paix telle, une paix tellement privée de victimes, qu'elle surpasse vos possibilités et que vous allez devoir en passer par une explication avec vos phénomènes victimaires."
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Plus elle s'enfonçait dans le confort intellectuel et matériel, plus la chrétienté oubliait les rapports mimétiques entre les hommes et les processus qui en résultent. D'où la tendance des anciens exégètes chrétiens à fabriquer un Job imaginaire qui passe pour préfigurer le Christ par sa sainteté morale, par ses vertus, notamment par sa patience, alors qu'en réalité Job est l'impatience même.
Il est facile de se moquer de la conception chrétienne du prophétique. Et pourtant, comme toutes les idées authentiquement chrétiennes, la figura Christi recèle une grande vérité, mais une vérité peu à peu discréditée et de nos jours complètement rejetée par les chrétiens eux-mêmes, seuls responsables pourtant de sa stérilité relative. Ils n'ont pas su s'emparer concrètement de cette idée, la rendre vraiment utilisable. Sur ce point comme sur tant d'autres, l'impuissance à maintenir le Logos du Dieu des victimes dans toute sa pureté paralyse la révélation. Elle contamine de violence la non-violence du Logos et fait de celui-ci une lettre morte.
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Notre romantisme ne tolère le salut qu'imaginaire ; il ne tolère la vérité que désespérante.
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Les règles de ce que nous appelons l’« intronisation royale » sont celles du sacrifice ; elles visent à faire du roi une victime apte à canaliser l’antagonisme mimétique.
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Tout le monde répète que le Roi est une espèce de “Dieu vivant”, personne ne dit jamais que la divinité est une espèce de “Roi mort”, ou tout au moins "absent", ce qui serait tout aussi vrai.
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L'humanitarisme, c'est l'humanisme tari !
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Parce que je suis apocalyptique, je refuse toute forme de providentialisme. Il faut se battre jusqu'au bout, même si l'on pense qu'il s'agit d'une "vaine tentative".
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L'être de passion traverse sans les voir ces murailles d'illusions dressées par la vanité du monde. Il ne se soucie pas de la lettre et il va droit à l'esprit. Il marche vers l'objet de son désir sans se soucier des Autres. Il est seul réaliste dans un univers de mensonge. C'est pourquoi il semble toujours un peu fou.
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Le noble est donc l'être passionné par excellence, en tant qu'individu, mais la noblesse, en tant que classe, est vouée à la vanité. Plus la noblesse se transforme en caste, plus elle se fait héréditaire, plus elle ferme ses rangs à l'être passionné qui pourrait venir de la roture et plus s'aggrave le mal ontologique.
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Dans la médiation double chacun joue sa liberté contre celle d'autrui. La lutte est terminée dès que l'un des combattants confesse son désir et humilie son orgueil. Tout renversement de l'imitation est désormais impossible car le désir déclaré de l'esclave détruit celui du maître et assure son indifférence réelle. Cette indifférence, en retour, désespère l'esclave et redouble son désir. Les deux sentiments sont identiques puisqu'ils sont copiés l'un sur l'autre ; ils ne peuvent donc que se renforcer à la vue l'un de l'autre. Ils exercent leur poids dans la même direction et assurent la stabilité de la structure.
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Imiter le désir de son amant c'est se désirer soi-même grâce au désir de cet amant. Cette modalité particulière de la médiation double s'appelle la coquetterie. La coquette ne veut pas livrer sa précieuse personne aux désirs qu'elle provoque mais elle ne serait pas si précieuse si elle ne les provoquait pas. La pas préférence que s'accorde la coquette se fonde exclusivement sur la préférence que lui accordent les Autres. C'est pourquoi la coquette recherche avidement les preuves de cette préférence ; elle entretient et attise les désirs de son amant, non pas pour s'y abandonner mais pour mieux se refuser.
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La volonté de "respecter les différences" en arrive, de nos jours, à mettre toutes les "vérités" sur le même plan. Elle évacue au fond l'idée même de vérité, n'y voyant plus qu'une source de conflit. Mais si nous mettons "la vérité des persécuteurs" sur le même plan que "la vérité de la victime", très vite il n'y aura plus de différence ni de vérité pour personne.
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« La crise sacrificielle, c'est à dire la perte du sacrifice, est perte de la différence entre violence impure et violence purificatrice. Quand cette différence est perdue, il n'y a plus de purification possible et la violence impure, contagieuse, c'est à dire réciproque, se répand dans la communauté. » p. 77
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« Si nous ne comprenons toujours pas le religieux ce n'est donc pas parce-que nous sommes à l'extérieur, c'est parce-que nous sommes encore à l'essentiel, au moins pour l'essentiel. » P.41
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Le désir mimétique vise à la minceur absolue de l'être rayonnant qu'une autre personne incarne toujours à nos yeux, mais que nous ne parvenons jamais à être vraiment, au moins à nos propres yeux. Comprendre le désir, c'est comprendre que son égocentrisme est indiscernable de son altérocentrisme.
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Violence et sacré sont inséparables.
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En observant les hommes autour de nous, on s'aperçoit vite que le désir mimétique, ou imitation désirante, domine aussi bien nos gestes les plus infimes que l'essentiel de nos vies, le choix d'une épouse, celui d'une carrière, le sens que nous donnons à l'existence.
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Là où quelques instants plus tôt il y avait mille conflits particuliers, mille couples de frères ennemis isolés les uns des autres, il a de nouveau une communauté, toute entière unie dans la haine que lui inspire un de ses membres seulement. Toutes les rancunes éparpillées sur mille individus différents, toutes haines divergentes, vont désormais converger vers un individu unique, la victime émissaire.
La direction générale de la présente hypothèse paraît claire. Toute communauté en proie à la violence ou accablée par quelque désastre auquel elle est incapable de remédier se jette volontiers dans une chasse aveugle au " bouc émissaire". Instinctivement, on cherche un remède immédiat et violent à la violence insupportable. Les hommes veulent se convaincre que leurs maux relèvent d'un responsable unique dont il sera facile de se débarrasser.
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Le sacrifice empêche les germes de la violence de se développer. Il aide les hommes à tenir la vengeance en respect. [...] L'hypothèse avancée plus haut se confirme : c'est dans les sociétés dépourvues de système judiciaire et, de ce fait, menacées par la vengeance que le sacrifice et le rite en général doivent jouer un rôle essentiel.
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[...] Pourquoi cette impureté ? Il faut envisager les menstrues dans le cadre plus général de l'effusion de sang. La plupart des hommes primitifs prennent des précautions extraordinaires pour ne pas entrer en contact avec le sang. Tout sang répandu en dehors des sacrifices rituels, dans un accident par exemple, ou dans un acte de violence, est impur. Cette impureté universelle du sang versé relève très directement de la définition que nous venons de proposer : l'impureté rituelle est présente partout où l'on peut craindre la violence. Tant que les hommes jouissent de la tranquilité et de la sécurité, on ne voit pas le sang. Dès que la violence se déchaîne, le sang devient visible ; il commence à couler et on ne peut plus l'arrêter, il s'insinue partout, il se répand et s'étale de façon désordonnée. Sa fluidité concrétise le caractère contagieux de la violence. Sa présence dénonce le meurtre et appelle de nouveaux drames. Le sang barbouille tout ce qu'il touche des couleurs de la violence et de la mort. C'est bien pourquoi il " crie vengeance".
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