L’histoire commence sous Ramsès II (1304-1213 av. J.-C.), le troisième pharaon de la XIXe dynastie. Vainqueur des Hittites à la célèbre bataille de Qadesh, en l’an IV de son règne, ce preux guerrier conquérant décide de
remonter triomphalement le Nil jusqu’en Nubie, à la frontière actuelle du Soudan, et d’y ériger deux temples monumentaux. Entre des collines jumelles il fait bâtir ces édifices, deux hymnes à la gloire et à l’amour, sur deux façades immenses : l’une en son propre honneur, l’autre dédiée à la reine Néfertari, la favorite de ses huit épouses. Il lègue ainsi à la postérité la marque de sa puissance, illustrée par quatre colosses royaux de 20 mètres de haut, sculptés dans la roche, et fermement adossés – à l’origine – à la colline sacrée de Méha, comme s’ils craignaient qu’on ne veuille un jour les en séparer. De ces statues se dégage une implacable force, qui découragera, c’est sûr, toute intention belliqueuse.