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Citations de René Guy Cadou (220)


René Guy Cadou
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

**Automne**
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Des mille chambres où j' ai vécu
La plus belle était un violon
Le manteau de la cheminée
Cachait une âme disparue.

Sous le vieux cèdre de la lampe
Après une longue journée
Je m'attardais j'avais des craintes
Pour la suite des années

Mais soudain la lumière éteinte
Quelle est cette voix inouïe
Comme un fruit de coloquinte
Qui éclate dans la nuit ?

Est-ce enfant qu'on pourchasse
Dans la rue à coups de fouet
Un cirque fantôme qui passe
Trombonant sur les marais ?

C'est la corde du cœur qui casse
Et tout ce qui vient après
N' est que la plainte en surface
D'un amour qui se défait.
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René Guy Cadou
Toute poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l’universel.

Usage interne
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Ainsi la part est faite
Je te laisse les hommes
Des visages défaits
Aux croisées de l’amour

Moi je garde la mer
Et mes châteaux de sable

Et mes larmes du premier jour.



(1938 – Poésie La Vie Entière – Forges du Vent – Ainsi la part (p31) - édition 1961)
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Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie
Ce grand tapage matinal qui m'éveillait
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
Ces astres ces millions d'astres qui se levaient

Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau
Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères
Où nous allions tous deux enlacés par les rues.
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René Guy Cadou
Le temps qui m'est donné que l'amour le prolonge
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Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre

Et dans cette grande journée
Je ne passerai pas pour un vieil abonné

Si les miracles font qu'une image demeure
La mienne tremblera dans les vitres gelées
Comme le chant lointain d'un enfant colporteur

Le temps qui m'est donné que l'amour le prolonge

Et dans ma solitude un instant habitée
J'accrocherai des panoplies de bout du monde
De grands pays couverts
d'oiseaux effarouchés



(Extrait du poème la Barrière de l'Octroi)
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René Guy Cadou
Des œufs dans la haie
Fleurit l’aubépin
Voici le retour
Des marchands forains.

Et qu’un gai soleil
Pailleté d’or fin
Éveille les bois
Du pays voisin.

Est-ce le printemps
Qui cherche son nid
Sur la haute branche
Où niche la pie?

C’est mon cœur marqué
Par d’anciennes pluies
Et ce lent cortège
D’aubes qui le suit.
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René Guy Cadou
Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires
Dans les années de sécheresse quand le blé
Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe
Qui écoute apeurée la grande voix du temps

Je t'attendais et tous les quais toutes les routes
Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait
Vers toi que je portais déjà sur mes épaules
Comme une douce pluie qui ne sèche jamais

Tu ne remuais encore que par quelques paupières
Quelques pattes d'oiseaux dans les vitres gelées
Je ne voyais en toi que cette solitude
Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou

Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie
Ce grand tapage matinal qui m'éveillait
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
Ces astres ces millions d'astres qui se levaient

Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau
Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères
Où nous allions tous deux enlacés par les rues.

Quatre poèmes d'amour à Hélène
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Je t'attendais ainsi qu'on attend les navires
Dans les années de sécheresse quand le blé
Ne monte pas plus haut qu'une oreille dans l'herbe
Qui écoute apeurée la grande voix du temps

Je t'attendais et tous les quais toutes les routes
Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait
Vers toi que je portais déjà sur mes épaules
Comme une douce pluie qui ne sèche jamais

Tu ne remuais encore que par quelques paupières
Quelques pattes d'oiseaux dans les vitres gelées
Je ne voyais en toi que cette solitude
Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou

Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie
Ce grand tapage matinal qui m'éveillait
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
Ces astres ces millions d'astres qui se levaient

Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
Pétillaient dans le soir ainsi qu'un vin nouveau
Quand les portes s'ouvraient sur des villes légères
Où nous allions tous deux enlacés par les rues.
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Penche toi à l'oreille un peu basse du trèfle
Avertis les chevaux que la terre est sauvée
Dis leur que tout est bon des ciguës et des ronces
Qu'il a suffi de ton amour pour tout changer
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René Guy Cadou
Ces pas toujours en arrière
Quelque part dans un champ clos
Mon corps pend au fil de fer
Avec tout le ciel sur le dos.
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Tu peux me couvrir de ta haine
Devant moi dresser tes poings nus
Chaque jour chaque nuit défaire
Ma patience ma belle vie

S'il te plait d'élever des murs
Qui me feront plus grand encore
Je suis prêt j'arrive prends-moi
Fais-toi complice de tes chiens

Tu n'épouvantes que toi-même.

Printemps 1945.




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DÉRIVE

Je n’ouvrirai pas la porte d’écume
Qui scelle les creux bariolés de la mer
Ni les dunes bourdonnantes
Le soleil navigue dans les ramures méduse perdue
Une main se tapit dans l’ombre de mon bras
Ma voix frôle des voix têtues
C’est l’écorce de l’eau qui m’emprisonne
Toutes ses clés rouillées qui ferment ma gorge
Tous ses goémons sur le coeur
Pour me sauver
Je retranche mon enfance de ma vie
Mes premiers pas brodés d’herbe
Mes jeux dociles
Je vis avec lenteur.
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LA FLEUR DE L'AGE

Voici le jour naissant
Houblon de la lumière
Le frou-frou des paupières
Et le premier passant

Sous le rêve encore chaud
La conscience chemine
Et déjà le soleil
Gonfle ses étamines

On marche sans penser
Vers un destin plus clair
L'oiseau lit son passé
Dans la paume de l'air

Les voiles des vergers
Lentement se redressent
La terre s'agrandit
D'un halo de tendresse

Un sourire suffit
Pour combler ce regard
Tout l'amour est donné
Le cœur a pris sa part

Et debout dans le ciel
Offrant des mains béantes
Je glisse peu à peu
Vers une aube qui chante.
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Vous étiez là je vous tenais
Comme un miroir entre mes mains
La vague et le soleil de juin
Ont englouti votre visage

Chaque jour je vous ai écrit
Je vous ai fait porter mes pages
Par des ramiers par des enfants
Mais aucun d'eux n'est revenu
Je continue à vous écrire
...
Venez donc car je vous appelle
Avec tous les mots d'autrefois
Sous mon épaule il fait bien froid
Et j'ai des trous noirs dans les ailes
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Avec l'amour
Avec le ciel
Avec le jour
Et les souvenirs démêlés un à un
Avec le plus faible qui t'aime
Avec la plus belle d'entre toutes
Qui te regarde et s'humilie
Avec les prisons qui s'éclairent
Lorsque tu passes sous les murs
Avec l'oiseau
Avec les bêtes
Qui tremblent de te perdre un jour
Poésie la vie entière
Je te caresse
Aux yeux de tous.
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POUR T'AVOIR, POUR DEVINER

Pour t'avoir là dans la maison
Comme une étoffe toujours blanche
Et sans souci des lunaisons
Te caresser le long des hanches

Pour deviner ta jambe nue
Comme un soleil d'été qui traîne
Dans le ruisseau d'une avenue
Un matin de tristesse humaine

Pour ne savoir te désirer
A chaque instant dans chaque femme
Pour t'aimer comme un beau cheval
Dans la rue pleine de passants

Pour soulever dans ton sourire
Un ciel d'automne ses pommiers
Pour balayer d'une main large
Les flocons noirs du souvenir

J'ai retrouvé tout mon courage.
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René Guy Cadou
Hélène je dis toi et je pense à des sèves
Printanières à des gazons
Aux passereaux qui font de l'arbre une saison
A la chanson des lavandières
Hélène
On ne peut plus douter de la lumière

(" Et le ciel m'est rendu")
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René Guy Cadou
Glace rompue


Midi minuit
On ne sait pas
On ne regarde pas plus haut que soi
Les yeux dans les yeux
C’est un étonnant paysage

Dans la rue
Quelqu’un passe et dit des mots en douce
Si c’était vrai

Sur la glace
Le visage qu’on quitte sans regret
La bête noire dans l’ombre
Et la Belle
Les draps de lit défaits
Les échardes de soie qui saignent les poignets
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