Le cas des Rorique tombait sous le coup de l'article 451 de la loi du 10 avril 1825, déclarant coupable de piraterie "tout individu qui, par fraude ou violence, s'empare d'un bâtiment de mer".
Si cet acte a été précédé d'homicide, la peine de mort est appliquée.
L'instruction devait donc avoir lieu à Brest, mais il était essentiel de poursuivre tout d'abord une enquête au port d'armement pour définir la nature du crime, identifier les accusés et permettre au préfet maritime du 2ème arrondissement de donner l'ordre d'informer ...
A la prison maritime de Toulon, ils furent bien traités, mais presque aussitôt ils furent acheminés sur Brest par chemin de fer.
Pendant tout le parcours, des badauds venaient examiner ces hommes qu'on leur représentait comme des bêtes dangereuses.
Ils arrivèrent enfin dans le port breton le 27 avril 1893.
Ils furent aussitôt écroués à la prison de Pontaniou.
Leur arrivée en France avait produit une immense sensation.
La singularité de leurs crimes, le particularisme de la juridiction compétente, le décor dans lequel s'était produit le drame, la réputation d'hommes du monde dont jouissaient les accusés, l'énigme de leur naissance, tout cela avait créé autour d'eux une véritable légende ...
Afin de comprendre le drame sanglant qui va suivre, il importe de connaître le milieu où il se déroula : l'Océanie, et l'époque où se passèrent les événements, c'est à dire les années 1911 et 1912 ...